JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
T??.ass 27 Décembre.
40me année.
No 4.095.
A une époque où les opinions
tendent se rapprocheroù les grands
partis subissent un travail actif de trans
formation, où la presse en général se re
trempe et se régénèrele Propagateur
croirait faillir sa mission s'il ne s'asso
ciait pas un mouvement qui semble de
nature exercer une profonde influence
sur les destinées de la Belgique. 11 veut
donc entrer, et il entrera résolument, dans
la voie des améliorations, sous le double
rapport du fonds et de la forme. Désor
mais, il y aura plus d'unité, plus de suite,
plus d'ensemble dans la rédaction, et la
partie matérielle sera l'objet de nouveaux
soins.
Les idées, les convictions du Pro
pagateur restent les mêmes il est ouver
tement catholique, il est franchement
attaché aux institutions du Pays. Animé
des sentiments du plus pur patriotisme, il
interprète la Constitution d'après l'esprit
qui l'a dictée; enfant dévoué de l'Église,
il se soumet aux prescriptions de ses re
présentants.
Le Propagateur ne se laissera en
traîner aucune polémique irritante;
évitant toute espèce de personnalités, il se
renfermera strictement dans la discussion
des principes et des doctrines. Qu'impor
tent les hommes, surtout dans un pays
constitutionnel, où ils sont emportés com
me la poussière par le souffle des passions
politiques?
Nous aurons constamment deux
ennemis combattre l'impiété, qu'elle
s'appelle rationalisme ou matérialisme; l'a-
LA JUSTICE DIVINE.
narchie, qu elle s'appelle libéralisme ou so
cialisme.
Chaque numéro contiendra un ar
ticle de fonds; le bulletin politique sera
succinct, clair et complet; les nouvelles gé
nérales et locales seront présentées avec
opportunité, ordre et régularité.
A tous ces avantages, nous en ajou
tons un autre, car nous voulons, en tous
points, aller au devant des vœux légitimes
du plus grand nombre de lecteurs, par
tir du 1er Janvier 4857, le prix du Propa
gateur sera considérablement réduit.
En ville, 6 fr. par an au lieu de 42
fr. Par la poste, 7 fr. 50 c. au lieu de 44 fr.
En un mot, notre intention est de
ne rien négliger, de ne reculer devant
aucun sacrifice, dans l'espoir que nous
obtiendrons en récompense les sympa
thies, les encouragements et le concours
de tous ceux qui, après avoir fondé la na
tionalité belge et sauvegardé la religion
de leurs pères, estiment qu'il y va de leur
honneur et de leur devoir de ne laisser
porter, ni sur l'une, ni sur l'autre, une
main téméraire et sacrilège.
PRIX D'ABONNEMENT.
Ypres, 3 moisfr. 3
Par la poste3 5o
On s'abonne Ypres cliex D. LAMBIN
MOtlTIER, Édilenr-Prupriétaire, rue
de Lille, lo, près la Graod'-Place.
Le Propagateur parait le MERCREDI
et le SAMEDI.
Les lettres et envois doivent être
affranchis.
Iusertions des annonces l'j centimes
la ligne.
LE PR0PA6ATEUR
VÉRITÉ ET Jl'STICE.
CHEMINS DE FER
d'Ypres Courtrai6,?5, n,a5, 4,3o
de Poperinghe 20 minutes plus tôt.
De Courtrai Ypres et Poperiughe,
8,o5, io,55, 6,i5.
De Courtrai A Mouscron et Lille,
7,5o, 10,5o, i,5o, 4i55, 6,o5, 8,ao.
De Courtrai pour Gand, 6,t5, 8,00
i,45, 5,5o.
De Courtrai pour Bruges, 6,3o, 8,o5
1,55 6,00.
(Suite. Voir le u° 4,og3 du Propagateur.)
Touie la nuit, mon esprit roula ces pense'es,
tantôt avec le calme de la réflexion, tantôt avec
l'emportement d'une exaltation soudaine. Au lever
du jour, j'avais pris une résolution, je demandai
l'aumônier. Je lui exposai l'état de mon âme el je
réclamai ses conseils. Cet ecclésiastique me reçut
bras ouverts, comme si je n'avais jamais été flétri
devaut les hommes, et cet accueil apaisa les der
nières irritations de mon esprit. Bientôt, grâce de
langues couféreuces que j'eus avec l'aumônier et
aux belles et fortes lectures qu'il me fut permis
d'entreprendre, je connus la vérité. Gloire Dieu
De ce moment, sonfFrez que je le dise, je com
mençai une vie nouvelle; vie de souffrance, tou
jours, mais au moins vie d'expiation. Abl que ma
'oix ne peut-elle s'élever parmi les hommes, pour
'eur dire tout ce qu'il y a desalutaire et de cousolant
'lansce mot expiation! C'est un baume aux plus
"niantes plaies; c'est une invincible force dans les
P'us lamentables faiblesses. J'expie, c'est dire, je
purifie mon âme, je recouvre ma dignité, et par
glorieux sentiments je triomphe de la douleur!
«-j1ij
0) Jl IL IL 3'lift If DiltrJ Mil-
On parle de nouveau de la médiation officieuse
de l'Angleterre dans les affaires de Suisse. S'il faut
s'en rapporter ce que l'on mande de Berlin, les
puissances qui ne sont point encore intervenues
dans le différend neucbâtelois auraient été invitées
par le cabinet britannique engager le Conseil
fédéral remettre eu liberté les prisonniers roya
listes, la Prusse se moutraut disposée faire, de
son côté, d'importantes concessions dans l'intérêt
du maintien de la paix.
Quoi qu'il en soit, nous apprenons, par une
dépèche télégraphique prussienne, que, confor-
Idées véritablement bieu puissantes, puisqu'elles
purent me faire supporter tranquillement mou
effroyable misère. Avec ces nouveaux principes ma
conduite dut changer: je m'appliquai être doux,
patient, laborieux. Bientôt les rigueurs de mon sort
s'adoucirent la chaîue qui me liait un autre
homme fut rompueon in'accorda chaque jour
quelques heures de répit, que j'employais l'élude.
Insensiblement, par les charitables sollicitations de
l'aumônier, je sortis des graudes salles ou me
dispeusa du travail en commun, je redevins libre
dans mes actions. Je consacrais alors les premières
heures du jour approfondir les vérités de la
religiou catholique et me péuélrer de plus en
plus de sa divine morale le reste de la journée
j'étudiais assidûment les sciences exactes et j'en
faisais l'application diverses industries. Car,
hélas! on tne faisait entrevoir un jour où j'aurais
encore mon pain gagner parmi les hommes!
Maintenant, Madame, pourquoi viens-je encore
troubler une existence que j'ai déjà rendue si
malheureuse? Deux devoirs remplir, voila mon
excuse. J'ai parlé de ma liberté. Ce jour, prochain
peut-être, pouvait devenir pour vous une cause
d'amères tribulations, et j'ai voulu vous donner
une assurance qui put dissiper vos inquiétudes.
mérnent la déclaration faite la Diète germanique
le 18 de ce mois, au nom du Roi Frédéric-
Guillaume, les ordres pour la prompte mobilisation
d'une partie considérable de l'armée sont en voie
d'exécution.
Les premiers renseignements que nous avons
publiés ce sujet sont confirmés par cette dépêche
elle fait connaître, en outre, la composition des
divers corps, ainsi que les noms des généraux qui
en auront le commandement. Le prince Frédéric-
Guillaume est placé la tête de la division de la
garde désignée pour prendre part l'expédition.
Voici maintenant quelques nouvelles indications
sur les dispositions adoptées par le Conseil fédéral
suisse. A Berne, douze officiers supérieurs de l'état-
major fonctionnent comme conseil de guerre
délibérant avec l'administration militaire sur les
moyens de défense de la Confédération.
L'armée a été répartie en neuf divisions, formant
chacune trois brigades. Indépendamment du pre
mier corps de 20,000 hommes, dont la mise sur
pied immédiate a été décidée et qui sera échelonné
de Bâle Schaffousse, un second corps, puis le
contingent fédéral tout entier,élite et réserve, vont,
dit-on, recevoir l'ordre de se tenir prêts marcher.
Une dépêche de Berne, en date de mardi,
23 cl, adressée au Journal de Francfortdit
que le projet d'accommodement entre le Conseil
fédéral et la Prusse, proposé par la diplomatie, a
échoué. La situation est grave. La Suisse est extrê
mement calme. Le gouvernemeut de Berne a
adressé une proclamation au peuple. Les prépara
tifs de résistance sont universels.
Le drapeau de la foi catholique, signalé par
Dieu lui-même dans le Paradis terrestre après la
chute du premier homme, fut arboré par le Fils de
Dieu fait homme et né dans l'étable de Bethléem
par Notre-Seigneur Jésus- Christ, le Messie promis,
le Rédempteur des hommes, le Sauveur du monde.
Il le planta sur le Calvaire, où expirant amoureu
sement sur la croix pour l'expiation de nos péchés,
Quand je serai libre, familiarisé depuis dix ans
avec la vue de la mer, je traverserai ses flots les
plus lointains, et j'irai, sous d'autres cieux, gagner
ma vie; et, si Dieu le veut, travailler l'avenir
meilleur d'une famille dont j'ai causé la ruine.
LnfinMadame, eu vous exposant les plus secrètes
pensées de mon âme, je ne vous ai pas dit celles
qui furent pour moi les plus déchirantes; pas assez
sûr encore de moi-même, je les tairai seulement,
j'ajoute que, bien coupable envers vous, sans cesse
assailli par le remords, je ressens l'irrésistible
besoin de me jeter vos pieds, et de vous demander
pardon et des indignités que j'ai commises envers
vous, et du malheur où je vous ai plongée. Je vous
demande pardon me reconnaissant indigne de
l'obtenir. Cependant je sais toute la générosité de
votre cœur. Si je ne lui fais pas trop horreur, s'il
consent me donner, par quelques mots, l'assu
rance que je suis pardonné quand l'heure du
départ viendra, je m'éloignerai calme au moins,
avec cet éternel souvenir d'une bonté que je ne
méritais pas. Adieu, Madame je dis adieu aux
enfants; désormais c'est Dieu seul que j'oserai
encore parler de ceux dont je suis justement
séparé.
[Pour être continué.)