FOI CATHOLIQUE. 7PFL33S, 31 Décembre. A une époque où les opinions tendent se rapprocheroù les grands partis subissent un travail actif de trans formation, où la presse en général se re trempe et se régénèrele Propagateur croirait faillir sa mission s'il ne s'asso ciait pas un mouvement qui semble de nature exercer une profonde influence sur les destinées de la Belgique. Il veut donc entrer, et il entrera résolument, dans la voie des améliorations, sous le double rapport du fonds et de la forme. Désor mais, il y aura plus d'unité, plus de suite, plus d'ensemble dans la rédaction, et la partie matérielle sera l'objet de nouveaux soins. Les idées, les convictions du Pro pagateur restent les mêmes il est ouver tement catholique, il est franchement attaché aux institutions du Pays. Animé des sentiments du plus pur patriotisme, il interprète la Constitution d'après l'esprit qui l'a dictée; enfant dévoué de l'Église, il se soumet aux prescriptions de ses re présentants. Le Propagateur ne se laissera en traîner aucune polémique irritante; évitant toute espèce de personnalités, il se renfermera strictement dans la discussion des principes et des doctrines. Qu'impor tent les hommes, surtout dans un pays constitutionnel, où ils sont emportés com me la poussière par le souffle des passions politiques? Nous aurons constamment deux ennemis combattre l'impiété, qu'elle s'appelle rationalisme ou matérialisme; l'a narchie, qu'elle s'appelle libéralisme ou so cialisme. Chaque numéro contiendra un ar ticle de fonds; le bulletin politique sera succinct, clair et complet; les nouvelles gé nérales et locales seront présentées avec opportunité, ordre et régularité. A tous ces avantages, nous en ajou tons un autre, car nous voulons, en tous points, aller au devant des vœux légitimes du plus grand nombre de lecteurs, par tir du 1er Janvier 1857, le prix du Propa gateur sera considérablement réduit. En ville, G fr. par an au lieu de 12 fr. Par la poste, 7 fr. 50 c. au lieu de 14 fr. En un mot, notre intention est de ne rien négliger, de ne reculer devant aucun sacrifice, dans l'espoir que nous obtiendrons en récompense les sympa thies, les encouragements et le concours de tous ceux qui, après avoir fondé la na tionalité belge et sauvegardé la religion de leurs pères, estiment qu'il y va de leur honneur et de leur devoir de ne laisser porter, ni sur l'une, ni sur l'autre, une main téméraire et sacrilège. bulletin politique. CONSTITUTION AELGE. 40me Année. Ao 4,096. LE PROPAGATEUR Quant aux affaires de Neuchâtel, deux courants opposés continuent a tenir, les esprits en haleine. Les dernières nouvelles reçues de Berne et de Berlin donnent, en effet, date presque égale, des avis belliqueux ou pacifiques. L'allure des états-majors suisses, semble faire croire qtïë l'on veut toujours la guerre dans le sein du conseil fédéral. Les colonels fédéraux présidés par le général Dufour, multiplient leurs séances et leurs ordres d'armement. Des discours significatifs du général, surtout, donnent de nouveau d'assez sérieuses alarmes. Mais d'un autre côté les letlresdesdiplomates collaborant avec M. de Saliguac Fénélon aux projets de tran saction entre les deux parties, n'en persistent pas moins présenter les choses sous un aspect rassurant. Une dépêche télégraphique, annonce que l'as semblée fédérale a approuvé toutes les mesures prises par le Conseil fédéral, et lui a accordé des pouvoirs et des crédits illimités pour pourvoir h la défense du pays. Une autre dépêche, datée de Stuttgardt, nous apprend qu'un comité, constitué par les Chambres wurtembergeoisesa présenté une adresse au gouvernement pour l'engager a refuser le passage a une armée prussienue sur le territoire de Wur temberg. L'Empereur de Russie vient de donner une preuve de ses sentiments de justice envers les catholiques. Le concordat conclu entre le Saint- Siège et la Russie, qui était resté jusqu'ici presque incounu, a été publié dans le journal officiel du royaume de Pologne. Ce fait qui remplit de joie les fidèles des Etats soumis a l'Empire de Russie, est une preuve nou velle de la générosité, de la grandeur d'âme et des sentiments de loyauté que s'honore de professer l'Empereur Alexandre 11. Dans les cercles politiques de Londres l'on s'attend une prochaine reprise des rapports diplomatiques entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. L'élection pour le Président dans la Californie a donné la majorité au parti démocrate; soixante mille voix ont été données Buchanan. Nous avons des nouvelles des États-Unis du i3 décembre. Les deux Chambres du Congrès s'occu paient de la discussion du message. Le 10 une discussion très animée s'est élevée dans la conven tion du Sud, au sujet d'une proposition tendant a rouvrir le trafic des Nègres. Cette proposition chaudement défendue par plusieurs membres a été repoussée une énorme majorité. Tout annonce que de puissantes ressources finan cières seront mises la disposition de la Confédéra tion helvétique. On parle de divers emprunts offerts par des maisons de banque nationales et étrangères, et formant déjà un total de 162 millions. Les journaux et correspondances de la Prusse témoignent de la persistance du Roi Frédéric- Guillaniue ne faire aucune concession en ce qui touche la mise en liberté préalable des prisonniers royalistes. D'après la Correspondance prussienne, se serait tort qu'on aurait annoncé que l'armée ne serait eu mesure de commencer les hostilités que le i5 février. Nous apprenous par une correspondance de Berlin que la Bavière a depuis quelque temps consenti au passage des troupes. On apprend par une dépêche télégraphique de Francfort, que l'Empereur Napoléon est rentré dans le débat, une nouvelle proposition d'arrange ment la main, et l'on ne doute plus que cette intervention, encouragée sans aucun doute par des déclarations formelles des puissances, n'aboutisse a une heureuse fin. La Suisse touche d'ailleurs au fameux quart-d'heure de Rabelais, dont nous par lions récemment. Une nouvelle grave arrive de Chine. On écrit de Hong-Kong, le i5 novembre, qu'à la suite d'une offense faite au pavillon aoglais, l'amiral Seymour a bombardé Canton et détruit une partie de la flotte chinoise. En l'absence de tout détail sur la nature de l'offense qui a appelé ce sévère châti ment, nous ne pouvons que renvoyer nos lecteurs la dépêche qui mentionne ce fait. Les journaux publient le discours prononcé par le Roi Olhon l'ouverture des Chambres de Grèce; le passage le plus important de ce discours est relatif la prochaine évacuation du territoire grec par les troupes alliées. Nous'trouvons en même temps dans la Presse de Londres, dont on connaît les relations avec M. Disraélil'assurance que les gouvernements de France et d'Angleterre ont résolu d'évacuer pro chainement le territoire de la Grèce. Quelques heures encore, et l'année 1856 appar tiendra au domaine du passé. Le temps marche et nous entraîne avec une rapidité étourdissante. Comme le voyageur, qui aime a considérer la distance parcourue et celle qui reste parcourir, arrêtons-nous un instant et jetons un coup d'œil en arrière. Soumise, durant des siècles, la domi nation étrangère, courbée successivement sous les sceptres de l'Espagne, de l'Autriche, de la France, et, qui le croirait aujourd'hui, de la Hollande même, la Belgique en i83o se redressa fière, libre et indépendante. Alors éclatèrent de toutes parts des élans généreux, d'autant plus irrésistibles qu'ils avaient été plus longtemps comprimés ceux qui regrettaient le despotisme étranger, parce qu'ils en perdaient les faveurs; ceux qui aspiraient au désordre, parce qu'ils en convoitaient les bénéfices, furent confondus, anéantis par l'explosion de sentiments si unanimes, si patriotiques. Tout Belge ayant la conscience de sa dignité personnelle et de la dignité nationale, qu'il tînt être qualifié de catholique ou de libéral, s'associa ce grand et solennel mouvement; il n'y eut qu'un peuple de frères et une alliauce intime, impérissable fut con clue et consacrée par le pacte constitutionnel, qui, depuis un quart de siècle, arrache au moude l'ad miration la confiauce, le respect. Sans doute, les deux points nébuleux qui pla naient encoresur la Belgique, la haineet la cupidité, se sout développés et ont acquis, de rares inter valles, les proportions d'orages menaçants mais la main prudente et sûre du Roi bien-aimé que la nation s'était choisi, a conduit avec bonheur le vaisseau de l'État travers ces agitations éphémères et impuissantes. Giâces lui en out été rendues et lui en soient rendues jamais! Les manifestations d'affectueux respect, d'iualtérable dévouement,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1856 | | pagina 1