40me Année. Mercredi 1er Avril 1857. Ao 4,122. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE* CONSTITUTION BELGE. pour le deïïors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7PRES, 1er Avril. bulletin politique. Le résultat des élections en Angleterre est généralement favorable an premier ministre. Parmi les membres de l'opposition qui ont échoué, se trouve M. Cobdeo lui-même, le chef do libé ralisme honnête et convaincu. La campagne élec torale semble particulièrement funeste a técole de Manchestercette fraction peu nombreuse du Parlementmais influente par les hommes de talent et de probité politique qui la composent. Au reste, lord Palmerston est bien l'homme du peuple anglais nul n'identifia comme lui sa poli tique avec le caractère matérialiste de la nation et les exigences de ses intérêts mercantiles. En Espagne, le ministère et le parti modéré l'emportent dans les élections. La fusion méuagée entre les deux branches de la maison de Bourbon est sérieusement compromise. Tiraillés en sens divers les Prioces d'Orléans décla rent, par une lettre privée du duc de Nemours, n'avoir promis leur concours au comte de Cham- bord qu'à la triple condition du maintien du drapeau tricolore, do rétablissement do gouverne ment constitutionnel du concours enfin de la nation ce rétablissement, ainsi qu'au rappel de la dyoastie. Par contre l'héritier du priocipe monarchique n'entend point aliéner ses droits et sa liberté d'action en retour de quelques chances éloignées et d'un point d'appui incertain. J'ai toujours cru, dit-il, et je crois toujoors 'a l'inopportunité de régler dès aujourd'hui, et avant le moment où la Providence nous en imposerait le devoir, des questions que résou- dront les intérêts et les vœux de DOtre patrie. Ce n'est pas loin de la France, et sans la Franceque ion peut disposer elle CHARITÉ ET RECONNAISSANCE. (Suite. Voir le n° 4>,3t du Propagateur.) Quand il fut sorti, M. Dalton s'assit et se mit h réfléchir sur les moyeçs de venir efficacement en aide, non-seulement la famille Sunder, mais un grand nombre d'autres, dont le sort n'était guère meilleur. Amélie Dalton, fatiguée de son inaction durant cette eotrevue, sollicitait sa gouvernante de reprendre sur le piano et de terminer pour son père, les Cloches bleues d'Êcosse. Mais cette dernière comprit que l'heure n'était pas aux amusements, et que les plaisirs domestiques devaient momentané ment faire place aux soucis. Elle sortit de la chambre avec Amélie, et M. Dalton, resté seul, consacra de longues heures chercher la solution de son pénible problême. Le résoudre l'instant d'une manière complète, cela lui était évidemment impossible; mais le len demain M. Dalton se réjouit d'être arrivé déjà quelques conclusions. Il fit d'abord tous ses efforts pour procurer Paul plus de travail; la famille Sunder lui apparaissait sous de si beaux aspects, qu'il voulut tout de suite s'en occuper exclusive- Le gouvernement français, dans les poursuites qu'il dirige contre Mgr. l'évêque de Moulins, se montre de plus en plus disposé faire bon marché de la considération et de la liberté de l'Église. Avant même que le Conseil d'État ait statné en la cause portée sa barre, le Moniteur prenant le devant déclare les actes du Prélat répréhensibles. On représentait le Conseil comme hésitantet voici qu'en haut lieu on vient mettre ordre ces hésitations intempestives. A la suite du verdict rendu par le Pouvoir, que reste-t-il la bénévole compagnie qu'à se soumettre. Dans notre dernier numéro nous avons résumé les divers chefs d'accusation, où l'esprit despotique de parti, honteux de lui-même, se drape en la défroque étriquée et rapiécée du gallicanisme sénile. Il n'est pas mal-édifiant au surplus de rap peler que l'occasion du conflit, ce qui mit le feu la soute aux poudres, fut la défense faite par le Prélat un cuié de Moulins d'organiser un bal pour couvrir les frais d'érection d'une chapelle. Prologue au diapason de la comédie qui devait s'en suivre! Que si maintenant on rapproche de l'affaire de Moulins, les tracasseries suscitées naguère, avec une si étrange légèreté, l'Évêque démissionnaire de Luçon, au vénérable Mgr. Baillis, on sera induit se demander si protéger l'Église dans les limites de ses sympathies personnelles et de l'intérêt immédiat du Pouvoir, es: autre chose qu'un calcul habile et intéressé. Quoiqu'il en soit, le gouvernement français, qui sans coup férir fit table rase des libertés politiques, songe sans doute empiéter sur le terrain de la liberté religieuse. C'était prévoir, et un illustre publiciste, M. de Montalembert, l'avait prédit dès i852. Les organes do libéralisme applaudissent ce retour vers l'absolutisme monarchique. C'est daus l'ordre. Mais les catholiques en jugeront autrement; ils ne sacrifieront pas aux exigences absurdes d'un pouvoir Dé d'hier, les fruits de ment. Puis il convoqua chez lui son frère puîné, le seul parent qu'il eût en ce moment en Angleterre, et deux amis qu'il avait Nottingham. Sans avoir besoin de recourir l'exagération, il leur fit on triste tableau de la misère et des souffrances que subissaient un graud nombre de familles aux époques de chômage dans les ateliers et les manu factures, et les coosulta sur la formation d'une goilde ou société qui posséderait des fonds suffisants pour aider les artisans traverser les semaines où le travail diminue ou manque tout fait. Tous applaudirent l'excellence de cette idée; ils n'apercevaient qu'une difficulté quant la mise en pratique, c'était de trouver les fonds nécessaires. Le dévouement, ajoutaient-ils, ne ferait jamais défaut pour administrer gratuitement la guilde. M. Dalton s'engagea, s'ils voulaient accorder uoe certaine somme, fournir le reste. La Société de S1-Louis fut donc iustitnée; le plan fut soumis au clergé dont on réclama l'appui; il n'est pas besoin de dire que le clergé approuva vivement et promit son concours. Paul Sonder fut le premier enrôlé la rétribution hebdomadaire qu'il devait payer, lui et les autres pères de famille ioscrits, était très-modique. Beaucoup de personnes riches des environs s'intéressèrent bientôt la prospérité soixante-dix années de luttes et de persécutions; la liberté de l'Église, ils l'ont scellée de leur sang sons le couteau de la République, ils l'ont conquise en ces assauts suprêmes de la tribune et de la presse qui signalèrent la période orageuse do régime constitutionnel; et de cette position acquise au prix de tant d'efforts, on songe les ramener, d'un seul coup de tête, aux traditions de 1682,refouler l'Église de France dans l'ornière du gallicanisme? u L'empereur (ainsi s'exprime l'un des organes du Pouvoir, la Patriel'empereur saora faire res- pecter la religion en ne laissant a personne le soin de la défendre mieux que lui. Eo regard de ces prétentions hautaines le lan gage du précepteur du petit-fils de Louis-le-Grand forme un éloquent contraste. Qu'il nous soit permis de citer ici quelques lignes d'un passage de son immortel chef-d'œuvre (Télémaque, I. 2Dj passage que l'on croirait écrit entièrement en vue de l'événement qui nous occupe Pourquoi (dit Mentor au roi de Salente) vous mêleriez-vous des choses sacrées? Laissez-en la décision aux Étruriens, qui ont la tradition des plus anciens oracles, et qui sont inspirés pour être les interprètes des dieux employez seule- ment votre autorité étouffer ces disputes dès leur naissance. Ne montrez ni partialité, ni pré- vention; contentez-vous d'appuyer la décision, quand elle sera faite; souvenez-vous qu'un roi doit être soumis la religion, et qu'il ne doit jamais entreprendre de la régler; la religion vient des dieux, elle est au-dessus des rois. Si les rois se mêlent de la religion, au lieu de la protéger, ils la mettront en servitude... etc. etc. Oo a signalé deux erreurs dans nos articles sur les Hospices. La première est une faute typographique le Béguinage pourrait contenir 58 lits, tandis que la et ao maintien de cette excellente association, et souscrivirentàl'envi pour des sommes considérables. Six mois environ après l'institution de la Société de Saint-Louis, qui remplissait ses engagements d'une manière si exacte que personne De doutait plus de sa durée, M. Dalton congédiait ses gens de livrée, le maître d'équitation et le professeur de peinture de sa fille; il vendait sa voiture et ses chevaux, et faisait encore plusieurs autres écono mies dans sa maison. Malgré la grande discrétion qu'il avait mise dans ces réformes domestiques, beaucoup de personnes eo furent successivement instruites. D'abord 00 fut surpris, puis 00 trouva matière critiques. Depuis quelque temps, disait-on, on est reçu chez M. Dalton par la gouvernante de miss Amélie, au lieu de l'être par un domestique eo livrée; celui-ci n'accompagne plus miss Amélie dans ses visites! Les Dalton ne vont plus au concert ils De donnent plos guère de soirées. Qu'est-ce dire? pourquoi cette parcimonie? Comment peut-on se résoudre élever sa fille de la sorte? Ainsi ceux qoi n'envisagent les choses que du mauvais côté, ne tarissaient pas de commentaires hasardés et malveillants. (Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1