40™« Année No 4,144 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE* CONSTITUTION BELGE* an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 7PE.BS, 17 Juin. LE PROPAGATEUR N pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. bulletin politique. Un fait, qui caractérise au mieux le système judaïque de lord Palmerstou, vient de se produire li l'occasion de la réforme du serment politique. On sait que l'aDcienne formule de serment écartait par sa teneur les Israélites du Parlement. Aujour d'hui que le vent de l'opinion en Angleterre souffle aux réformes, lord Palmerston en homme bien avisé sentant qu'il y avait lieu de faire quelque chose au moins, sous peine de se voir débordé par le courantpropose de modifier le serment de manière a ce que les Juifs pussent le prêter et siéger ainsi au Parlement. Mais en revanche il con serve la partie de l'ancienne formule qui contient une garantie contre l'influence et les prétentions du papisme. Sur ce une députation de catholiques, le duc de Norfolck en tête, s'est rendue auprès du premier ministre pour lui demander de modifier son projet dans le sens des observations qu'elle a présentées, et d'appuyer un amendement que les membres catholiques de la Chambre ont résolu de présenter dans le même sens. Le chef du forcing-office a répondu par un refus positif a cette ouverture. Ce trait n'a pas besoin de commentaires. Du même coup on accorde droit de bourgeoisie aux Juifs et l'on met hors la loi les catholiques. Déci- demment lord Palmerston a bien mérité des loges et du libéralisme qui leur est inféodé. En France le mouvement électoral gagne chaque jour du terrain et l'agitation va croissante. Des candidatures de toute couleur surgissent partout. Loin d'avoir h combattre l'indilférentisme des élec teurs, cette apathie menaçante qu'on signalait eocore dernièrement, plusieurs préfets auront fort h faire pour la défense de leurs protégés, les candidats officiels. A Paris la division règne tou jours au sein de l'opposition et deux listes sont en présence. Cette scission rend problématique le succès de l'opposition. La crise qui vient d'agiter la surface du pays a reçu une solution qui rassure tous les bons citoyens. Autant nous étions stupéfaits, il y a une quinzaine de jours, devant l'insolence, la sauvagerie et la férocité de quelques groupes d'individus qui ne méritent pas le nom de Belges, autant nous admi rons aujourd'hui la sagesse, la prudence et la fermeté du Roi le plus constitutionnel du continent. Que voulait la majorité? Elle voulait que la Belgique jouît de la liberté de la charité, comme de toutes les autres libertés; elle voulait que la charité fut aussi libre sous le gouvernement de Léopold, que sous ceux de Napoléon Ier et de Guillaume I"; elle voulait que le droit de donner aux pauvres fut aussi respecté chez nous, qu'en Angleterre, en Hollande, en Prusse, en Suisse elle voulait donc par une loi qui réorganisait les établissements de bienfaisance, briser les entraves que le ministère De Haussy avait apportées la liberté de la charité privée. En un mot, elle admettait les administra teurs spéciaux pour les fondations. Que voulait la minorité? Renverser le ministère, se mettre h sa place, dissoudre les Chambres. De 1b, ses mensonges et ses calomnies les ministres étaient inféodés aux évêques; la loi rétablissait la personnification civile et la main-morte ce n'était pas la loi des pauvres, c'était la loi des couvents. Elle soulèverait ce cri bas les couvent! A peine ces mots sont-ils prononcés dans l'enceinte législative, que les vitres volent en éclats chez les Jésuites, les Joséphites, les Réderap- toristes, Bruxelles, b Liège, Anvers. Que dire de Jemmapes? Ah laissons agir la justice, et n'en parlons pas, ne parlons pas de ce qui fait la honte de l'humanité! Dans ces circonstances graves, le Roi, pour enlever jusqu'au moiodre prétexte au développe ment des mauvaises passions, a usé de son droit constitutionnel et a commencé par ajourner les Chambres. Ballottée entre l'inquiétude b l'égard de ses enfants égarés, et la confiance en son chef, la Bel gique attendait en silence le dénouement de la difficulté. La loi serait-elle retirée par le ministère? Y aurait-il une dissolution des Chambres? Le Roi prononce et le parti qu'il prend, est évidemment le plus sage, le plus constitutionnel. Le ministère ne se retirera point, il n'y aura donc pas de dissolution des Chambres. Le ministère ne retirera pas même la loi; il en proposera l'ajour nement b l'ouverture de la prochaine session. La session actuelle est close. Ainsi pas la moindre concession b l'émeute; mais pleio et entier respect pour la majorité con stitutionnelle. La majorité, dit le Roi, est mon seul guide; les ministres ont été loyeux et de bonne foi; on ne raisonne pas avec des hommes qhe la passion égare. Mais la majorité, qui ne suit d'antre guide que la raison, écoutera le conseil que le Roi lui donne, et elle votera l'ajournement de la discussion de cette loi qui ne pouvait profiter qu'aux indigents, aux malheureux. Espérons que les intérêts de ces derniers trouve ront une protection efficace et dans la fermeté du gouvernement et dans les lumières de la Magis trature. cloture de la session législative. Le Moniteur contient les pièces< suivantes Bruxelles, le 13 juiu i85;. RAPPORT AU ROI. Sire, La discussion de la loi sur les établissements de bienfaisance a été brusquement interrompue par une crise dont nos annales parlementaires n'offrent pas d'exemple. Tous les amis de nos institutions déplorent les actes coupables qui ont jeté le trouble dans quel ques cités de notre paisible Belgique. L'ajournement des Chambres est venu, par une balte opportune, arrêter le mouvement précipité de l'opinion publique le pays a eu le temps de se reconnaître, et le gouvernement a pu aviser plus librement aux moyens constitutionnels de satisfaire aux exigences d'une situation pleine d'anomalies et de difficultés. Aujourd'hui que le désordre est réprimé et la sécurité rétablie, la nation attend avec confiance de Votre Majesté une résolution qui achève l'œuvre de la pacification des esprits. Nous avons la conviction qu'au milieu de l'effer vescence des passions politiques momentanément surexcitées, toute discussion parlementaire pourrait devenir une source d'embarras pour le pays. Dans cette conviction, nous avons l'honneur de proposer b Votre Majesté de prononcer la clôture de la session législative de 1856-1857. Cette mesure suspend la discussion du projet de loi sur les établissements de bienfaisance. Le gou vernement en proposera l'ajournement b l'ouver ture de la session prochaine. En agissant ainsi, vos ministres, Sire, obéissent b un grand devoir. Témoin des sentiments de modération et de loyauté qui n'ont cessé d'animer le cabinet, Votre Majesté a compris avec quelle légitime émotion nous avons vu méconnaître la droiture de nos inten tions et déoalurer le caractère de notre projet de loi. En arrivant aux affaires, le ministère actuel trouva la question de la charité b l'ordre du jour de la représentation nationale. C'était uue obligation pour lui de la résoudre et de défruire ainsi une cause permanente de préoccupations pour le pays et de tiraillements pour le pouvoir. Comment fallait-il la résoudre? Dans un pays comme le nôtre, où le soulagement de la misère est l'objetd'unesi vivesollicitude, nous avons cru que, tout en développant le travail sous toutes les formes, il faut également faciliter par tous les moyens le développement de la charité. Le projet de loi proposé par le gouvernement tendait b compléter l'action salutaire de l'administration de la bienfaisance officielle, administration res pectée dans son principe et dans son organisation, par le concours des fondations, réglées et con trôlées, de la charité privée. Ce système, conforme b nos traditions histori ques,en harmonie avec les législations de la plupart des natioos, avait, d'ailleurs, le mérite de s'adapter parfaitement b l'esprit de notre Constitution et de Dos lois organiques. Néanmoins, dans ce projet de loi, iûspiré par le seul désir d'améliorer la condition morale et maté rielle des classes inférieures de la sociétéon s'attacha b découvrir une pensée de réaction contre les idées et les institutions modernes. Son but exclusivement charitable, ne parut plus être qu'un prétexte b la résurrection de la main-morte et au rétablissement des couvents. Les conséquences en furent signalées, non plus comme un bienfait pour les familles indigentes, mais comme un piège pour les familles riches. Soit ignorance, soit prévention, soit parti pris, l'opposition au projet de loi gagna de proche en proche elle éclata soudain par des actes dont nous voudrions pouvoir effacer jusqu'au souvenir. Quoi qu'il en puisse coûter de sacrifier b des attaques injustes et imméritées une œuvre de con science et de conviction, nous comprenons qu'un gouvernement prudent doit leoir compte de l'opinion publique, alors même qu'elle est égarée par la passion on par le préjugé. Il y a d'autant moins b hésiter, que l'intérêt des pauvresque le projet de loi avait pour but essen tiel de garantir, n'aura pas b souffrir de la mesure que nous avons l'honneur de proposer a Votre

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1