Majesté. Eu effet, d'une part, l'art. 84 de la loi communale, interprété par le premier corps judi ciaire du pays, laisse au gouvernement toute latitude pour autoriser les fondations charitables, en tenant compte de la volonté des fondateurs. D'antre part, la législation en vigueur donne au gouvernement ta liberté d'action nécessaire pour subordonner l'autorisation de ces fondations a des garantiesqui assurent la conservation du patrimoine des pauvres et le bon emploi des revenus. Sire, le Cabinet ne veut et ne doit pas se le dissimuler une rude lâche lui est imposée. Mais aussi, il y a, dans la gravité même de la situation actuelle,de quoitenterson patriotique dévouement. Consolider le règne de l'ordre et assurer le déve loppement de tous les éléments de la prospérité publique, conserver au gouvernement son indépendance et sa loyauté au milieu des lattes des partis, ajouter encore b la force et b la gloire de la Dynastie, par la reconnaissance du peuple, juste appréciateur des services qu'elle ne cesse de lui rendre,garantir leur action régu lière tous les organes de notre viç constitution nelle rassurer les amis de nos institutions libérales et confoadre leurs détracteurs, donner au pays la conscience de ses véritables intérêts et raffermir sa foi dans son avenir telle est la mission que nous acceptons, sons la garde de Dieu, confiants dans la sagesse de Votre Majesté, dont nous avons l'honneur d'être, Sire, les très-humbles, très-fidèles et très-obéissants serviteurs, P. De Decker, Vte Vilain Xllll, Mercier Alph. Nothomb Greindl, A. Dumon. LÉOPOLD, Roi des Belges, A tous présents et b venir, Salut. Vu l'article 70 de la Constitution; Sur la proposition de Notre Ministre de l'inté rieur et de l'avis de Notre conseil des Ministres, Nous avons arrêté et arrêtons: Art. 1". La Session législative Jde i856-i857 est close. Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné Laekeo, le i3 juin t8ây. LÉOPOLD. Par le Roi Le ministre de l'intérieur, P. De Decker. vous. Le Roi, en signant l'arrêté de clôture de la session législative, a adressé h M. le ministre de l'intérieur la lettre suivante Le i5 juin 1857. Mon cher ministre, Je recois le rapport du cabinet en date d'hier, et je m'empresse d'y donner mon approbation. En proposant l'ajournement de la discussion, vous prendrez une initiative que les circonstances vous indiquent et que le pays comprendra. Je profite de cette occasion pour adresser, par votre intermédiaire, quelques paroles au pays qui m'a donné tant de preuves de son attachement. Une discussion longueet animée,suivie d'inci dents que je déplore, a eu lieu dans la Chambre des Représentants, sur un projet de loi présenté par Pour la première fois, depuis 26 ans que je me suis dévoué la Belgique, les débats parlementaires ont fait naître des difficultés dont la solution ne s'est pas immédiatement révélée. Vous avez agi avec la plus grande loyauté et la plus entière bonne foi. Vous êtes fermement per suadé que le projet de loi, mis b exécution, ne produirait pas les conséquences fâcheuses que l'on y a attribuées. Je ne porterai poiul de jugement sur le projet; je n'aurais jamais consenti a donner place dans notre législation une loi qui aurait pu avoir les funestes effets qu'on redoute; mais, sans me livrer b l'examen de la loi en elle-même, je tiens oompte, comme vous, d'une impression qui s'est produite, b cette occasion, chez une partie considé rable de la population. 11 y a dans les pays qui s'occupent eux-mêmes de leurs affaires, de ces émotions, rapides, contagieuses, se propageant avec une intensité qui se constate plus facilement qu'elle ne s'explique, et avec lesquelles il est plus sage de transiger que de raisonner. Les libres institutions de la Belgique ont été pratiquées pendant 26 ans, avec une admirable régularité. Que faut-il pour qu'elles continuent a fonctionner dans l'avenir avec le même ordre, le même succès? Je n'hésite pas b le dire, il faut chez les partis de la modération et de la réserve. Je crois que nous devons nous abstenir d'agiter toute question qui peut allumer la guerre dans les esprits. Je suis con vaincu que la Belgique peut vivre heureuse et respectée, eu suivant les voies de la modération; mais je suis également convaincu, et je le dis b tout le monde, que toute mesure qui peut être inter prêtée comme tendant 'b fixer la suprématie d'une opinion sur l'autre, qu'une telle mesure est un danger. La liberté ne nous manque pas, et notre Constitution sagement et modérément pratiquée, présente un heureux équilibre. Mon attachement sincère et profond aux des tinées du pays a fait naître chez moi ces graves réflexions. Je les communique au pays, a vous même, b la majorité de la Représentation nationale. Dans les circonstances où nous sommes, la majorité de la Chambre, dont les vœux, comme majorité, sont et doivent être mon guide, a une noble position b prendre, position digne d'un grand parti. Je loi donne le conseil de renoncer, comme vous le lui proposerez, b continuer la discussion de la loi. C'est b la majorité qu'il appartient de rem plir ce rôle généreux. Eu l'acceptant tout entier, elle donnera au monde une haute idée de sa sagesse et de son patriotisme. Elle conservera dans ses rangs l'étroite union qui, pour tous les partis-, est le premier fruit et la première récompense d'une noble et bonne action pratiquée en commun. L'année dernière le pays me remerciait de mon dévouement; Je le remercie aujourd'hui de sa confiance. Cette lettre vous fera voir combien je suis heureux de me trouver d'accord avec vous, com bien j'approuve votre conduite. Mon désir est de continuer b veiller, avec vous et avec vos collègues, aux intérêts de ce beau et bien aimé pays. Veuillez croire, mon cher ministre, aux sen timents affectueux que je vous porte. LÉOPOLD. chronique locale. La régence de la ville d'Ypres avait la louable habitude de suivre en corps la proces sion de la Fête-Dieu. Cette année-ci, elle a dérogé cette coutume qui l'honorait. Nous eussions passé ce fait sous silence, en laissant le public lui-même apprécier la con duite du Conseil communal en cette circon stance. Mais ton colporte un mensonge. Par le temps qui court quel est le mensonge meme le plus absurde, qui ne trouve ses crédules gobe- mouches L'on débite donc, et non sans intentionque le Conseil communal, n'a pas été invité! Or, nous savons de source certaine, que t invitation lui a été adressée de la part du Clergé, comme les années précédentes et de la même manière qu'il était d'usage de la faire. Nous ne voulons pas, pour le moment,émettre notre opinion sur cette affaire, ni imprimer les commentaires qui se font ce sujetmais, puisqu'il est de notre devoir d'éclairer l'opi nion publique, nous signalons l'odieux men songe, ignoble tactique de certaines gens qui s'évertuent faire retomber sur notre honorable Clergé, la responsabilité des actes qui ne lui appartiennent pas. Nous lisons dans le Moniteur Des ordres viennent d'être donnés pour que les classes de milice qui avaient été rappelées sous les armes, l'occasion des derniers évé nements, soient renvoyées dans leurs foyers. Le ministre de la guerre, par un ordre du jour, adressé l'armée, a constaté l'extrême empressement que les miliciens ont mis re joindre leurs régiments et le dévouement au devoir dont ils ont fait preuve en abandonnant instantanément leurs familles et leurs travaux pour se rendre a l'appel du gouvernement. On cite ce sujet que des miliciens ma lades se sont fait transporter leur compagnie, d'autres qui étaient aller chercher du travail au loin, se sont immédiatement dirigés sur leur régiment en chargeant leurs familles de leur envoyer leur équipement par le chemin de fer. On lit dans l'jÉcho de Mons L'Observateur, dans ses derniers numéros, dit qu'il gagerait volon tiers que les dégâts commis par les éroeutiers ne s'élèveront pas pour tout le pays b mille francs. Nous sommes b même de pouvoir donner aujourd'hui les résultats d'une première apprécia tion des pertes pour notre ville et la commune de Jemtnapes. Nos lecteurs pourront juger de l'esprit de ce journal et après lui la Gazelle de Mons Collège S'-Stanislasfr. 2Ô2 Couvent des Réderaptoristes2Ôo École des Frères de la doctrine chré tienne, bJemtnapes, pour le mobilier brûlé. i5,20O Même établissement pour réparations. 10,000 Ensemble la somme defr. 25,702 b laquelle il faut ajouter d'autres frais qu'on n'a pas encores évalués. C'est b la vigilance et a l'activité du parquet de notre ville que nous devons de n'avoir pas d'autres malheurs b signaler. Nous sommes heureux d'être ici l'organe de tous les honnêtes gens pour lui exprimer la reconnaissance et les remerciements qu'il mérite. On est heureux de voir des hommes revêtus d'une grande autorité montrer, dans des circonstances aussi critiques que cejles que nous venons de traverser, de la fermeté, du jugement et de la sagesse. Nous le répétons avec une conviction profonde le jour où le public connaîtra la vérité sur la loi de charité et sur les intentions des hommes qui en ont violemment interrompu la discussion, il sera confus de s'être laissé prendre au piège qui lui a été dressé, et il s'étonnera de l'excessivecréduiité avec laquelle il a favorisé de coupables manœuvres. Les chefs de l'intrigue veulent empêcher, a tout prix, que la lumière se fasse, ils s'efforcent de déplacer la ques tion en litige et ils ne parlent de temps b autre du projet de loi que pour en dénaturer avec audace les conditions essentielles. Nous en parlerous, nous, sans relâche et sans embarras, non pour l'arracher aux cartons où il repose, mais pour démontrer aux gens de bonne foi, un moment égarés, qu'on les a induits en erreur de la façon la plus indigne, et que la législation charitable proposée b la Belgique depuis dix-huit mois, était tout simplement la consécration des principes appliqués en Belgique depuis i8o4 jusqu'en 1847, et pratiqués, sur une échelle plus large encore, en Hollande, en Prusse,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2