FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 7PS.3S, 24 JUIN. LA MÈRE. 40me Année. No A,146. LE PROPAGATEUR POUR LA. VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 5 MOIS. BULLETIN POLITIQUE. La grande nouvelle l'ordre du jour ce sont encore les élections pour l'assemblée législative. Naguère on redoutait avant tout que Vapathie générale des esprits rie paralysai elle seule le jeu des institutions dont l'empire a doté la Franceelles couraient risque, semblait il, d'étouffer sous le linceuil de Vindifférence publique. Parmi les déjenseurs sincères et logiques de tordre il en est que des considéra - lions dynastiques empêchent de s'inféoder au régime impérial; ceux-là effectivement ont fait défaut au scrutin ouvert le i\. Par contre le libéralisme de toute nuance, dupe ou com plice des fauteurs de désordre, n'a rien négligé pour répandre l'agitation dans les esprits et imprimer la lutte un caractère franchement hostile au gouvernement. Là aussi bouillonne la lave révolutionnaire; le bras vigoureux du chef de l'Etat a bien pu la comprimer au Jond de son cratèremais n'a su l'y étouffer. Refoulée loin du champ de la politique, elle a promené ses flots dévastateurs sur le terrain de la religion, elle a battu en brèche la base même de f ordre politique et social. Le gouvernement français d'une susceptibilité si ombrageuse f endroit de ses moindres actes administratifs, a du souffrir que les feuilles prétendues libé rales insultassent chaque jour tout ce qui personnifie les idées d'ordre et d'autorité et remissent simultanément en honneur les plus infâmes productions d'une littérature libertine et subversive et les sanglantes ignominies de la terreur et de la Convention nationale. Ainsi s'est constitué en face du pouvoir impérial ce noyau d'opposition systématique qui aux élec tions actuelles se propose de faire l'essai de ses forces. La haine commune de tÉglise et du gouvernement établi est Punique lien de cohé- (Scite. Voir le n" 4>'4° du Propagateur Mais ce n'est pas tout ces enfants dont la nais sance lui a coûté si cher, c'est aussi dans la douleur que le plus souvent elle les élève; ils ne sauront jamais ce que les deux premières années de leur vie ont imposé, et la nuit et le jour, de sollicitudes leur mère. Enfin, après les avoir élevés, elle les voit quelquefois contre l'instinct de la nature, tomber 6ous ses jeux et mourir avant le temps, et c'est pour elle la douleur des douleurs! Et alors elle pousse ce cri, ce cri d'une amertume si profonde, d'ane angoisse si extrême, que rien ne peut en redire l'accent Appelé souvent par mon ministère, h consolér les douleors humaines, j'ai rencontré celle-ib 6ur la terre: je n'ai presque jamais pu la consoler; je n'osais meme pas l'eotrepreodre. Il paraît bien qu'il n'y a que le ciel où cette douleur s'efface. Il parait qu'il y a dans le cœur et dans les entrailles des mères, je ne sais quoi que Dieu sait, mais qui demeure inconsolable et jamais brisé. Il reste Ih sion qui subsiste au sein de ce gâchis de libé raux et de socialistes, où les vaincus de février donnent la main aux vaincus de juin où vollairiens et disciples de Proudhon poussent de concert au char de la révolution. Il est vrai une scission partielle s'est produite dans leur rang; la liste du Siècle, de la Presse et des Débats diffère de quelques noms d'avec celle de /"Estafette et du Courrier; les uns et les autres n'en visent pas moins au renversement de tordre actuel des choses. Ici encore le libéra lisme se montre le même que partout ailleurs; par Jonfanlerie, humeur et ambition frayant la voie la démagogiesauf vider le terrain et désavouer ses alliés de la veille, alors que devenus par sa coupable connivence plus exigeants et plus intraitables ils l'auront jeté bas et contraint s'effacer élevant eux. La France de i848 entait quelque chose. Puisse son tour notre Belgique, où le parti libéral s'exerce au même jeu, où les scènes de Bruxelles et de Jemmapes ont montré de quoi il est capable, ne pas devenir la victime de ces hommes pour qui tout moyen de parvenir est bon, et qui pour satisfaire leurs rancunes ou assouvir leur soif de domination précipite raient de gaieté de cœur le pays dans l'abîme des révolutions. Toutefois voici que les journaux nous appor tent une nouvelle d'un augure plus favorable pour l'avenir de la patrie. Le mariage de S. A. R. la princesse Charlotte avec l'archiduc Maximilien, gouverneur des royaumes de Lombardie et de Penise, paraît définitivement fixé au lundi 27 juillet. Le mariage civil se fera au palais de Bruxelles. La bénédiction nuptiale sera donnée immédiatement après par S. Em. le cardinal-archevêque de Malines, en Céglise de S1'- Gudule. Il y a quelques joursle parti libéral chan tait son triomphe daus les rues, sur les places publiques au haut des toits. Un projet de loi en mmmmmmmmmmmmmmmmmmimmi^—a— un déchirement qui se ne peut guérir ici bas, une plaie que le temps ne ferme point. Qu'est-ce? je l'ignore; quelque chose de très-mystérieux et peut-être de divin, qui, froissé une fois par les douleurs de la terre, ne se remet bien que dans une vie meilleure. Peut-être quelque chose du cœur et des entrailles de Dieu même, de sa miséricorde. Ce qui est sûr c'est que les plus vives joies de la terre De le peuvent apaiser. Ne m'appelez plus Noémi mais Mara, di sait autrefois une femme, une mère, longtemps exilée, dont ses concitoyens {étaient le retour; car le Seigneur m'a remplie d'amertume. J'étais belle autrefois,on m'appelait Noémi; aujourd'hui appelez-moi Mara;(i) car leSeigneurm'a enlevé mes enfants! (Rutb. I. 20 et 21.J Et qu'on ne demande pas Mais pourquoi donc tant souffrir dans une dignité si haute? pourquoi ces joies mêlées de tant de larmes? pourquoi des déchirements si profonds dans les entrailles qui nous donnèrent la vie? C'est un fait: nous seuls, chrétieus, l'expliquons par la déchéance originelle (1) Mara, a mère. faveur des pauvres, avait été soumis la Chambre des Représentants. Dans une longue discussion, les auteurs du projet, les principaux membres du Parlement, et surtout M. J. Malou rapporteur, avaient fait ressortir avec no remarquable talent, les immenses avantages que cette loi devait procurer h toute la Belgique et en particulier a la classe indigente. Les coryphées du parti de la loge toujours hostiles tout ce qui porte le cachet de l'esprit catholique, s'efforcèrent en vain de nier ces avantages en dénaturant le sens de la loi. La vérité triompha, et 60 membres contre 4i, prenant la défense du pauvre, volèrent les deux principaux articles du projet. Les libéraux vaincus sur le terrain de la raison et du bon sens, se jeièrent sur un autre champ de bataille et résolurentau mépris de la Constitution, de remporter la victoire h coups de poings et de pierres. Secondés par cer tains orateurs de cabaret, par quelques étudiants exaltés, ils réussirent force de mensonges et de calomnies, exciter contre la majorité parlemen taire la force brutale, aveugle et avilissante de l'émeute. Le mot d'ordre fut donné, les batteries révolutionnaires furent disposées sur plusieurs points du pays et an moment conveou, l'émeute partie de Bruxelles devait éclater dans toutes les grandes villes la fois, pour se propager ensuite dans les campagnes; partout il fallait montrer que le parti maçonnique sait se faire valoir autrement que par la logique, et que pour être vaincu au Parlement il n'est pas rnoios victorieux daos. les rues. Le mot d'ordre fut exécuté. Tout le monde sait h quels déplorables excès l'émeute gants jauoes, s'est livrée et snr les personnes et sur les propriétés. Longtemps encore le pays se rappellera avec douleur les abomioatioos qui ont souillé plusieurs de nos villes. Longtemps encore la catholique Belgique, toujours si attachée ses institutions nationales, se souviendra la honte des maçons, des sanglantes atteintes portées sa Con stitution. Ces enfants rebelles ont cru un moment que notre père commun, notre Roi bien-aimé, effrayé par leurs menaces et leurs violences allait et par la grande loi de l'expiation et, en ce moment, je n'ai voulu qu'une chose rappeler ce que je sais des vraies grandeors de la mère de l'homme. Qu'on raisonne tant qu'on voudra sur ces graves objets, c'est encore un fait que, depuis les abaisse ments de notre nature, une grande douleur patiente, et debout, est ici-bas la grandeur la plus digne de ce Dom, la seule qui ait une dignité supérieure, devant laquelle tout se prosterne. Eb bien! je le dois ajouter cette graodeur, l'homme n'eo est pas souvent capable; la femme, au contraire. Quand la foudre éclate et vient frapper une famille dans on fils bien-aimé, dans une fille chérie, combien de fois j'ai vu cela! L'homme, le père succombe anéanti la femme, la mère est brisée; mais elle résiste; on voit qu'elle est faite pour souffrir, qu'elle en a une science profonde, et que, seloo l'admirable parole des saints livres, on lui a appris tous les secrets de l'infirmité et de la douleur Sciensinfir- milalem (Isaï, 65 3.) Il y a eo elle quelque chose qui demeure lè immolé mais toujours debout et invincible, au milieu de la ruine de son cœur. [Pour être continué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1