40me Année N<> 4,147. 7PB.S3S, 27 JUIN. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR 4FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE* CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 TROIS MOIS. 4 POUR 3 MOIS. BULLETIN POLITIQUE. Aiosi qu'il était fa prévoir, le gouvernement français est parvenu fa faire passer presque intégra lement fa l'assemblée législative la liste de ses candidats. A Paris même l'opposition démocratique D*a obtenu que deux nominations, celles de MM. Carnot et Goudehaux, anciens ministres sons le gouvernement provisoire. Les candidats officiels l'ont emporté dans cinq circonscriptions. Il reste fa procéder fa trois scrutins de ballotage. Le général Cavaignac a échoué dans les divers départements où il avait posé sa candidature et n'a réussi qu'fa se faire balloter fa Paris. M. de Montalembert n'a pas été réélu fa Besançon. Au reste la journée du 21 n'est qu'un épisode de la grande Intte où s'engagent avec une énergie croissante le gouvernement et la démocratie. Il est fâcheux qu'fa la grande œuvre de restauration et d'ordre social qu'il a entreprise le gouvernement répugne fa associer quiconque ne lui est pas inféodé de tout point, qu'il repousse nommément (les der nières élections en font foi) ces grandes individua lités, dont la France s'honore, qui fa elles seules constituent une puissance sociale et apportent fa la cause qu'ils embrassent, un gage de succès et un reflet de considération et d'honneur. C'est l'un des côtés faibles du pouvoir absolu que de prendre ombrage de tout ce qoi s'élève en-dehors de lui au-dessus du vulgaire. Les Cortès portugaises, fa leur tour, font acte de bons et loyaux sujets fa l'égard de la personne royale. Elles ont voté fa l'unanimité une somme de 55o mille francs pour les frais de mariage du roi Don Pedro et une dotation annuelle de 55o mille francs pour la future reine. Le fait est que les Cortès, fa qui le mariage a été annoncé, ignorent cependant encore quelle est la princesse fa laquelle leur roi doit s'unir et fa qui par conséquent cette dotation s'appliquera. On désigne une princesse de Bavière. Les correspondances italiennes nous apportent d'intéressants détails au sujet du séjour du Saint- Père fa Bologne. Les témoignages d'affection ne discontinuent pas de la part des populations, et les princes voisins viennent tour fa tour offrir leurs hommages au Souverain-Pontife. En dernier lieu il a reçu la visite du duc de Modène, dont récem ment l'état de santé paraissait désespéré, de sa femme et de sa sœur, l'infante Béatrice, mariée au fils puîné de Dou Carlos et qu'accompagnaient ses deux fils. Le jeune duc Robert de Parme est venu pareillement demander pour sa mère malade et pour lui la bénédiction du père commun des peu ples et des rois. On sait que le père de cet intéres sant orphelin, le doc Charles III, ainsi que son grand-père, le duc de Berrypérirent l'un et l'autre sous le poignard des séides de la révolution. Une loi de charité, proposée dans le but unique de soulager et de moraliser les pauvres, est en discussion. Ses principes fondamentaux sont déjà sanctionnés par la magistrature et le Parlement belge ils sont appliqués beaucoup plus largement encore dans tous les pays civilisés, hautement approuvés par la presse européenne, confirmés solennellement dans une stipulation particulière au récent Congrès européen de Paris, réuni pour terminer le différend prusso-suisse dans l'affaire de Neochâtel. Cette loi cepeodant si raisonnable, si utile, si conciliante est indignement travestie par le parti libéral maçonnique. Celni-ci croit avoir trouvé l'occasion favorable, un prétexte plausible de satisfaire sa haine cootre la Religion et de recon quérir le pouvoir pour le mettre au service de son impiété. On donne fa la loi des pauvres le nom de loi des couvents. On transforme la discussiou d'une loi sociale en déclamations haineuses, calomniatrices, provocatrices. Le prêtre et le religieux sont dé vorés fa belles dents. Ou organise l'agitation, ou fait une émeute. L'on ne cache pas, que c'est pour détruire la liberté religieuse, qu'ou soulève les pavés et qp'on sacrifie les intérêts les plus chers de la patrie. On ne rougit plus de dire hautement, l'on ose écrire mêmequ'on veut détruire la Religion catholique. Les discours et les manifestes des loges disent que dans ce but, ou emploiera la force. Sous le patronage du libéralisme maçonnique on publie les ouvrages les plus scandaleux et les pins impiesen fesant dire dans la préface par un réfugié français qu'il s'agit de réfuter, df extirper le christianisme et non seulement de f extirper, mais de le déshonorer, mais de l'étouffer dans la boue..... Qu'il faut que le Christianisme tombeQue la lutte est sérieuseoutrance. Et jusqu'à Ypres même, avec une franchise éhoutée et sauvage, ou écrit qu'une troisième tentative (semblable fa celle de la loi des pauvres) ne se passera pas aussi anodinément, (qu'fa Anvers, Jemmapes!! et ailleurs), et pourrait bien attirer sur la hiérarchie ecclésiastique un châtiment exemplaire. An milieu d'un amas d'impiétés où la Religion est présentée comme un préjugé de l'ignorance, nne duperie ou un épou vantai! pour les gens grossiers et superstitieux, on dit que les peuples et les souverains sont aveuglés par le préjugé victorieux de la Religion au point qu'ils se croiraient impies et sacrilèges, s'ils touchaient la personne ou aux possessions, d'un ordre d'hommes (les prêtres) que Coisiveté rend souvent vicieuxque Vopulence énor- gueillit, que Cimpunité rend téméraires. Pour entretenir l'agitation dans les campagnes, pour affaiblir les sentiments religieux du bon peu ple belge, pour Doircir le clergé, oon seulement l'on distribue fa profusion les pamphlets maçonni ques, mais l'on envoie partout des émissaires et des orateurs de cabaret. Il n'est sorte de calomnies, d'odieuses absurdités, qu'oo ne cherche fa faire accroire de toute manière. Icic'est le clergé qui veut tout envahir, qui est cause de l'émeute; Ifa, ce sont les couveots et les prêtres qui doivent recueillir les héritages, ailleurs c'est la résurrection de la dîme-et de la main-morte; plus loin c'est la paie du soldat réduite en faveur du clergé., etc.. etc... Loogtemps notre clergé, le clergé modèle du monde catholique, a gardé le silence. Il a laissé passer bien des orages, pour ne dissiper les nuages de la calomnie que par la force de la lumière de ses vertus et de ses bonnes œuvres. Nous ne voulons pas nous constituer juges de sa conduite; mais nous craignions que dans les graves circonstances ac tuelles, la grande délicatesse, l'oubli de soi-même, l'esprit de sacrifice, la charité des pasteurs envers les calomniateurs de la religion et du clergé, ne leor eussent point permis de voir tout le mal que l'on veut faire an troupeau dont ils doivent répondre devant Dieu, fa l'Église du Christ dont la défense leur est confiée. Noos avons été heureux de voir que nos dignes pasteurs u'ont pas cru se départir de leur prudente réserve et de leur grande modéra tion, en instruisant leurs ouailles sur la portée de la loi des pauvres et en les prémunissant cootre les calomnies répandues et les dangers qoi menacent la foi religieuse. Nous pensons qu'ils ont la conscieoce d'avoir dignement accompli uo grand devoir; nous savons que notre population catholique est unanime fa s'en féliciter; on répète fa l'envi Nos curés devaient le faire; c'est leur devoir de ne pas permettre qu'on nons abuse ainsi par de grossiers mensonges et qu'on cherche fa nous entraîner par d'indignes séductions; nous sommes et nous vou- Ions rester Belges, catholiques. Nous sommes avertis des menées des ennemis qui ont juré la perte de la Foi de nos pères; et s'il le faut, l'on nous avertira encore; nous avons confiance eu notre clergé; lui, il ne nous trompera pas. LES MAÇONS ET LES DÉMOCRATES. Se rendre maîtres du pouvoir, fixer la suprématie de leur opinion, tel est le but constant des pseudo libéraux, des francmacons. S'ils eussent voulu y parvenir par les voies légales, nous n'aurions rien fa y dire, c'eut été constitutionnel; mais il leur tarde d'y arriver, il leur pèse de devoir attendre. La majorité catholi que est compacte; l'entamer dans les élections, cela paraît impossible, ou du moins difficile; d'ailleurs il y a encore une année d'ici aux élections partielles des Chambres; une année!! mais c'est un siècle pour des hommes agités par la fièvre do pouvoir; et qui leur assurera le succès dans les élections? Temporiser! c'est demander l'impossible fa des gens ardents et fougueux, fa des tribuns! Ils ont d'autres moyens ces hommes Ifa! Quel que violents, quelque sauvages qu'ils soient, ils ne reculeront pas devant eux. Détruire la majorité fa coups de pavés, au risque d'entamer le pacte fon damental, pourvu que ce moyen leur réussisse, ce n'est rieo; ils sauront donner fa leur ignoble pro cédé, un air de légalité; ils ont fait accroire des mensonges bien plus crus que celui-Ifa. La Constitution, l'ordre, la légalité, ce sont pour les maçons des mots et rien de plus. Beaucoup d'entr'eux ont juré de les défendre mais le par jure pour eux, c'est une vétille Et les conséquences logiques de leurs procédés, qui autorisent dorénavant l'émeute, et dont les démagogues ne larderont pas de se prévaloir Bah! ils s'en soucient guères! Après nous, le déluge, disent-ils; et dussent le pays, le trône, la dyoastie, la Constitution, la nationalité belge périr, peu leur importe! Quand on leur dit Messieurs les maçons der rière vous viennent les démocrates, les socialistes

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1