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aura fixé la part h fournir par la commune pour
réparation d'église (art. 93), la commune peut
réclamer uoe diminution de dépense en motivant
sa deoiaode. Dans ce cas toutes les pièces seront
adressées h TÊvêque qui prononcera. (art. 96).
Ce sont les termes de la loi.
La commune peut appeler de cette sentence
(art. 97); mais il n'en est pas moins vrai que la loi
constitue VÉvêque juge en première instance
des conflits d'intérêtsqui peuvent s'élever
entre une fabrique et un conseil communal.
Peut-il dès lors entrer dans l'esprit d'un
homme sensé, que la loi ait reconnu h la commune
le droit de se poser elle-même comme juge ou
arbitre des actes d'insubordination administrative
que les fabriques commettent h l'égard de
l'Êvêqoeleur supérieur légal?
Quant b la question spéciale do droit des Évêques
d'ordonner des quêtes dans les Églisesvoici
comment s'exprime Sa Grandeur
On me conteste le droit d'ordonner des quêtes
dans les Églises, pour des motifs d'intérêt public,
moral et religieux. Vous n'attendez pas de moi
sans doote, Monsieur le bourgmestre, que je vous
présente ici une démonstration de ce droit. Uu
savant professeur de l'Université catholique et un
avocat distingué du barreau de Bruges viennent de
l'établir par des preuves si convaincantes qu'elles
me dispensent d'entamer ce snjet. (1)
Je dirai senlement que l'aumône étant pour
les catholiques nn devoir de conscience, imposé
par la loi de Dieu, une obligation éminemment
spirituelle, les Évêques possèdent un droit inhé
rent b leur ministère de provoquer et de régler les
libéralités des fidèles, en fait d'ceuvres de piété et
de charité.
En rétablissant l'exercice légal de l'épiscopat,
la loi civile a reconnu aux Évêques tous les droits
iobérents a leur ministère.
En Belgique, la Constitution, en assurant aux
catholiques le libre exercice dejeur cjjljg|
loi de Dieu leur prescrit.
La coutume, qui est la meilleure interprète des
lois, assure aussi aux Évêques ce droit inaliénable.
Ces jours derniers, Mgr. l'Évêque de Verdun
a ordonné une quête générale dans son diocèse en
faveur des populations ruinées par la grêle. Depuis
plos de deux ans un grand nombre d'Évèqnes en
France ont ordonné des qoêtes pour l'érection de
la statue de la S"-Vierge Immaculée sur le rocher
du Puy, œuvre laquelle S. M. l'Empereur des
Français a pris, avec toute sa cour, une part très-
généreuse. Je pourrais multiplier ces exemples,
citer des textes de lois, des avis du conseil d'État,
des sentencesdes tribunaux, le témoignage unanime
des auteurs, etc.; mais je crois faire injustice h
votre sagacité, Monsieur le bourgmestre, en insis
tant davantage sur un point qui est manifeste,
iDcontestabl
Je me permettrai seulement de vous faire
observer que le décret du 3o décembre 1809, en
comptant parmi les revenus des fabriques, les
quêtes faites pour les frais du culte, indique
clairement qu'il y a d'autres quêtes dans l'église
qui n'ont pas pour objet les frais du culte, et
qui oe font point partie des reveous de la fabrique.
Soutenir qoe toutes les quêtes qui se font dans
l'église, appartiennent la fabrique, parce que la
loi lui réserve celles qui se font pour les frais du
culte, objet spécial, déterminé, c'est élever une
prétention tellemeut contraire la raison et b la
pratique, qu'il suffit de l'avoir signalée pour en
faire justice.
(1) Dan* «m Pi° 4,'54 du av juillet, le Profanateur a
donné l'analyse dee ouvrages auxquels l'Évêque du Bruges
se référé.
NOUVELLES DIVERSES.
Dimanche prochain, un train de plaisir partira
d'Ypres pour Ostende b 5 h. 55 m. du matin.
M. Vaodesompele, vicaire b Proven, y est
décédé le 17 de ce mois, b l'âge de 38 ans.
On lit dans le Moniteur un décret impérial
dont voici le texte abrégé
Voulant honorer par une distinction spéciale les
militaires qui ont combattu sous les drapeaux de
la France dans les grandes guerres de 1793b i8t5
Avons décrété et décrétons ce qui suit
Une médaille commémorative est donnée b tous
les militaires français et étrangers des armées de
terre et de mer qui ont combattu sons nos dra
peaux de 1793 b 1815.
Cette médaille sera en bronze et portera, d'un
côtél'effigie de l'empereurde l'autrepour
légende: Campagnes de 1793 r8i5. A ses
compagnons de gloire sa dernière pensée, 5
mai 1821.
Elle sera portée b la boutonnièresuspendue
par un ruban vert et rouge.
On lit dans le Moniteur divers décrets qui
contiennent d'importantes nomioations: S. Em. le
cardinal Morlot, archevêque de Paris, est nommé
grand-aumônier de l'emperenr; MM. Laity et le
général de division Daumassont nommés sénateurs;
Mgr Menjaud, évêque de Nancy, premier aumônier
de l'empereur, est promu au grade de commandeur
de la Légion d'honoeur; le vice-amiral Dopetit-
Thouars est élevé b la dignité de grand'croix du
même ordre, et le vice-amiral Charner en est nommé
grand-officier. Les autres décrets sont relatifs b de
nombreuses promotions dans l'ordre. La diplomatie,
la magistrature, la marine et l'armée ont fourni les
titres des élus.
Le même journal contient l'exposé de la situation
de la Banque de France ao i3 août.
Nous avons rapporté lesdiverses circonstances
d'un empoisonnement accidentel caosé par l'extrait
de belladone, et b la suite duquel la vie de dix-sept
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Maisons-Laffitte, Aujourd'hui nous avons encore b>
signaler un autre empoisonnement de la même
nature, causé non pas par l'extrait, mais par le fruit
meme de la belladone, et dont les conséquences ont
été plus funestes qu'b Maisons-Laffitte.
Deux jeunes enfants, un petit garçon de quatre
ans et une petite fille de trois ans, demeuraut chez
leurs parents, rue Saint-Maur, et que l'on avait
laissés sortir seuls, étaient allés jouer dans un ter
rain de l'hôpital Saint-Loois donnant sur la rue
Saint-Maur, et ils s'étaient arrêtés devant une touffe
verte dont les feuilles avaient qnelque analogie
avec celles de la pomme de terre et portaient
adhérents b la feuille des fruits gros comme une
petite groseille b maquereaux, les uns et les autres
d'uD bleo foncé tirant sur le violet c'était une
touffe de belladone.
Ces deux enfants oe purent résister an désir de
goûter b ces fruits, la petite fille surtout en mangea
une certaine quantité, et ils retournèrent ensuite
chez leurs parents. A peine airivés, ils se trouvè
rent en proie b des douleurs de tête, b des crispa
tions nerveuses, qui forent suivies bientôt du délire
maniaque, et lorsqu'on médecin se présenta pour
leur donner des soins, la situation de la petite fille
était tellement grave, qu'on ne pouvait plos con
server l'espoir de la sauver. Elle a succombé en
effet quelques heures plus tard. On est parvenu
heureusement b conserver b la vie le petif garçon,
qui avait maDgé en moins grande quantité de ce
fruit pernicieux.
On écrit de Nantes, le 11 août notre ville
a été profondément attristée hier par la nouvelle
d'un déplorable événement.
Vers quatre heures de l'après- midi, M™ Dault,
née Massion,et Mathieu, née Boitard, se baignaient,
selon leur habitude, dans la Sèvre, b la Ramée,
au-dessous de Vertoul et près d'une propriété
appartenant M. Massion. Pendant qoe ces dames
prenaient leur bain, M11" Boitard les attendaient
dit-on, sur la rive.
Tout b coup Mm' Dault tombe dans l'un de ces
trous b pente rapide particuliers b la Sèvre, et
auxquels on a donné le nom de fosses. Mm° Mathieu
veut la retenir et est entraînée avec elle.
Aux cris poussés par M11" Boitard, témoins de
ce spectacle, MM. Boitard, Dault et Mathieu accou
rent. M. Boitard, excellent nageur, mais arrivé b un
âgé avancé, ne prenant conseil que du danger
couru par ces dames, se précipite b l'eau tout
habillé et disparaît comme elles.
M. Mathieu, de son côté, s'était élancé éperdu,
mais ses forces le trahirent sans qu'il ait pu accom
plir l'œuvre de salut. M. Dault lui-même, bien
que ne sachant pas nager, veut tenter un effort
iornile, et c'est avec la plus grande peine qu'on
l'empêche de se vouer b une mort certaine.
Une demi-heure après, les trois victimes
englouties par la Sèvre en étaient retirées privées
de vie, enlacées ou plutôt accrochées les unes aux
autres.
Barèges est si riche en plaisirs, que la plus
grande récréation des baigneurs est l'arrivée des
voitures. Entre tous, M. le duc de Mort... se signale
par son empressement b voir débarquer lesnouveaux
arrivants. L'autre jour, vêtu, suivant son habitude,
d'un pantalon blaoc, d'une veste blanche, d'espa
drilles blanches et tête nue, il avise une diligence
qui s'arrête devant l'hôtel de VEurope; il accourt,
s'approche du coupé qu'occupe un couple cossu
M. X..., marchand de vins de Bordeaux, et son
épouse, et en ouvre la portière avec de respec
tueuses salutations.
Madame X... le prend pour un marmiton, lui
tend son sac de nuit et demande une chambre; le
duc, qui justement loge au même hôtel, s'exécute
de bonne grâce et reçoit cinquante centimes de
bonne main. Muni de son pourboire, M. de Mort...
-J J'Albnf...,
au duc de T... N..., b M. V.,., b plusieurs autres,
et ^propose une ponle b cinquante centimes en
l'honneur des époux X... Au bout d'une heure, il
gagne deux cents francs qu'il envoie a M., l'abbé
Destrade, curé de Barèges, avec cette lettre, dont
copie est adressée au couple X...
Le duc de Mort... prie M. l'abbé Destrade de
distribuer b ses pauvres les 200 fr. qu'il a l'honneur
de lui envoyer, plus 5o c. qui lui ont été donnés
pour sa peine par M. X..., marchand de vins de
Bordeaux, et son épouse.
On rit de Don Quichotte transformant en châ
teaux les hôtelleries; jogez si l'on s'est moqué de
ces deux provinciaux prenant pour un garçon
d'auberge un duc b brevet devant la noblesse
duquel s'est iocliné Saint-Simon.
Il est mort, il y a quelque temps, b Pontau-
bert, dans l'Yonne, un homme qui, pour l'avarice,
-en eût remontré b Harpagon lui-même.
On nons a raconté, dit le Journal d'Avallon,
quelques traits de son existence, et il serait difficile
d'y croire, si le témoignage de personnes dignes de
foi n'était venu confirmer ce qui était rapporté.
Habitant seul une maison dont les mnrs ébrêchés
et la toiture en latybeaux étaient insuffisants pour
le mettre b l'abri des injures de l'air, le père
Antoine G.... était oblige, b la moindre ploie, de
descendre b sa cave. Deux chaises b moitié brisées,
quelques ustensiles de ménage dont il ne se servait
jamais, un vieux coffre sur lequel il couchait et b
côté duquel il est mort, formaient tout son mobilier.
On doit comprendre que sa toilette était en accord
complet avec le reste.
Sa nourriture se composait de quelques légumes
assaisonnés d'une poignée de sel qu'il avait pris
l'habitude d'emprunter b droite et b gauche. Il n'a