41 me Année. Samedi 26 Septembre 1857. No 4,173. IftQÉISI HT FALLU. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7*50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2*75 pour 3 mois. revue politique. histoire des premiers temps du christianisme. LE PROPAGATEUR 7PR.ES26 Septembre. Les journaux anglais reviennent journelle ment sur les sanglantes horreurs commises par les cipayes. Voici, entr autres, quelques détails sur les abominations dont Cawnpore Jut le théâtre, lorsqu'elle tomba aux mains de Nena- Sahib. Les femmes ont été tuées par fournées, tant par jour. Le monstre Nena-Sahib, après avoir assouvi ses passions et massacré celles qu'il avait outragées, a envoyé le reste, nu, dans le camp de ses soldats. Pendant ces abominations, plusieurs femmes européennes se sont élancées dans le puits destiné recevoir leurs corpsse dérobant ainsi aux outrages. Les barbaries de Nena ne sont qu'un échan tillon des atrocités commises Thansi des maris étaient liés aux arbres, leurs femmes outragées et massacrées sous leurs yeux, et leurs enfants déchirés en lambeaux. On a forcé des mères tuer leurs enfants. Un Européen a été enlevé sur les pointes de six baïonnettes, promené dans cette position et massacré. La langue se refuse dire et l'esprit concevoir toutes les atrocités commises par ces infâmes. Au reste nous ne prétendons pas que les feuilles britanniques, avec cette jactance hyper bolique qu'on leur connaîtn'aient de leur mieux chargé ce tableau de calamités et de crimes. Il importe en effet de surexciter l'opi nion publique en Angleterre et de concilier la mère-patrie l'appui sympathique du monde civilisé. Toujours est-il qu'un peuple, tel que les Hindous, chez qui le culte répond aux plus mauvaises passions du cœur humain, est capa ble des plus affreux débordements. Mais est-elle digne d'une nation chrétienne la sévérité, trop souvent atroce et barbare des Anglais? De Delhi Peshawur, dit le Standard, des potences ont été dresséeselles fonctionnent continuellement. a Plus de formalités; plus d'instructions, écrit un officier du Bengale. Il cite quelques faits. Quatre soldats, coupables d'avoir lu, puis voulu cacher une lettre d'an- (Suite. Vuir le n" 172 du Propagateur.) Hortensia révoltée, irritée, se retira au plus tôt; mais elle emportait avec elle une image qui ne la quittait pas. Lorsqu'elle fut rentrée dans son appar tement elle appela une de ses affranchies,nommée Phœbé, et lui dit Connais-tu une esclave nommée Agathoclie? Oui, certes, noble patronne; qui ne la connaît ici? C'est une étrange mais bonne et douce créature. Nous la plaignons tous; elle seule paraît ne pas se trouver b plaindre. Et pourquoi la plaignez-vous? Eh! qui ne la plaindrait? Ne soufïre-t-elle pas, par les ordres de la sérénissime Sabine, la faim, la soif, les coups, les chaînes? C'est donc une esclave rebelle? Il n'en est pas de plus docile et de plus soumise. Aucune esclave grecque ne brode aussi bien les voiles et les manteaux, aucune n'est plus laborieuse et plus obéissante. Elle n'a qu'une seule volonté, mais elle y tient c'est de vivre seule, h l'écart, et de ne pas accepter de mari. {L'illustre Sabine veut la donner <1 on de ses esclaves favoris; ciens camarades passés aux rebelles, ont de ce chef été pendus le même jour. Un sous-officier, trouvé en possession d'une lettre d'un mutin, n'a pas même été reçu fournir quelque expli cation. C'est de la justice sommairemais elle est indispensable, observe notre officier. Au milieu de ces scènes de désolation et de crimes, se présentent encore de touchants épiso des. Ainsi de ce soldat, qui, échappé comme par miracle au désastre d'Arrah, après avoir vu tous ses camarades tués ses côtés, rencontre dans sa fuite un pauvre blessé, qui le supplie de ne point l'abandonner. Déjà les cipayes accourentl'Anglais le charge sur ses épaules et le porte ainsi durant cinq milles jusqu'à ce qu'il fut parvenu en lieu sûr. Quoique nous n'eussions rien eu manger, écrit-il, depuis vingt quatre heures, et que je n'eusse pas dormi depuis deux jours, je ne me sentis jamais aussi fort en ma vie. Voici encore un bel exemple de dévouement et d'abnégation donné cette fois par de simples femmes; mais ces femmes sont pénétrées de l'esprit du christianisme, ce sont les religieuses de l'institut de Jésus- et-Marieétablies Sealcole, où elles dirigent de même qu'en d'au tres localités encore, des écoles de petites filles anglaises et indigènes. Prévenues secrètement des dangers qui les menacent de la part des révoltés, les sœurs ne songent qu'au salut de leurs jeunes élèves. Tout ce quelles possèdent, elles l'abandonnent la merci des pillards, et, chargeant sur leurs épaules les plus petits de leurs élèves, prenant les autres par la main, elles risquent ainsi leurs vies pour sauver des enfants qui retardaient leur fuite. Tombées néanmoins entre les mains des égorgeurs, les pauvres religieuses échappent une mort certaine par un hasard providentiel; cependant elles n'abandonnent pas leur fardeau jusqu'à ce qu'elles l'aient mis couvert dans un fort quelques lieues de là. Les nouvelles politiques proprement dites ne manquent pas non plus d'intérêt. Bon nombre de journaux anglais révoquent en doute la prétendue marche nouvelle du général Havelock sur Lucknow. mais Agathoclie s'y refuse, et c'est pour cela qu'hier et aujourd'hui elle a été flagellée, et que demain, sans doute, elle le sera encore. Mais Sabine et le bourreau se fatiguent en vain Agathoclie sourit, remercie son Dieu et demeure ferme en sa résolution. C'est un agneau qui lorsqu'il est frappé, devient un lion. C'est étrange! se dit Hortensia, lorsqu'elle fut demeurée seule; où donc cette malheureuse fille, cette esclave dégradée, a-1-elle puisée sa force d'âme. Est-elle disciple d'Epictète? Lui aussi était esclave, lui aussi méprisait la douleur. Mais a-t-il formé une école parmi les pauvres et les miséra bles?... Ses élèves se sont assis sur le trône, mais je n'ai jamais ouï dire qu'il fut connu des esclaves... Quel peut-être le maître, le Dieu, le Seigneur d'Agathoclie?... Je souffre aussi, moi; j'endure une grande an goisse dans mon cœur lorsque je pense ma douce mère, que je ne verrai plus... si je parlais b l'esclave de Sabine peut-être m'enseignerait-t-elle, non me consoler, je ne veux pas être consolée, mais b faire de mon mal uo bien, de ma peine uoe vertu... Oui, je la verrai. Cette idée s'empara profondément de l'âme de la jeune fille; elle atteudit le soir avec impatience, et lorsque au milieu de la nuit, tout fut endormi dans le palais, elle sortit seole de son appartement une Une manifestation importante vient d'avoir lieu Calcutta. Les habitants européens ont adressé une pétition au Parlement tendant ce que le gouvernement du pays fut enlevé la Compagnie des Indes orientales et remplacé par le gouvernement direct de la Reine, avec un conseil législatif libre. Le service administratif de la guerre est gé néralement en butte de sévères critiques. Aux dernières élections de Moldavie, ont été nommés 66 partisans de l'union, 6 anti-unio nistes, i5 douteux. C'est le n septembre qu'a dû être publié l'ukase qui ordonne l'affranchissement des serfs russes. Une nouvelle importante se confirme, tem pereur François Joseph et le czar Alexandre 11 se rencontreront le 1" octobre IVeimar. L'entrevue de Stultgardt, fixée au 25 de ce mois,) et les embarras où la Grande-Bretagne se trouve en ce moment engagée, semblent au Siècle une occasion naturelle de revenir sur les traités de i8i4 et de 1815 et d'obtenir la répara- lion qui est due b la France. Or, on sait ce que cela veut dire, et que celte réparation prétendue comprend avant tout l'extension des frontières françaises du côté du nord. Le Siècle ajoute v Le chef du gouvernement ne peut ignorer ce que veut, ce que désire la nation. Pareil langage de la part du principal organe, du porte-drapeau du libéralisme anti catholique, doit donner réfléchir tout Belge soucieux de l'avenir de la patrie. Plus que jamais, dirons-nous avec le Journal de Bruxelles nos concitoyens de toute opinion plus que jamais c'est le moment de nous montrer unis, calmesde nous serrer autour du trône de Lèopold et de ne fournir aucun prétexte de représenter la Belgique libre et indépendante comme un danger pour les États voisins. En Belgique, depuis i83o, b force de roses, d'adresse, de violence et de braitles pseudo libéraux sont arrivés deux fois au pouvoir. Ea i84o, ils avaient surpris la position et ils furent débusqués avant d'avoir pris les mesures pour se lampe b la main, et se dirigea vers les étages supérieurs, où se trouvaient les indigentes cellules, abandonnées aux esclaves. Elle avait appris, par quelques questions adroites, qu'Agalhoclie habitait la plus reculée de toutes, dans le quartier des femmes. Le cœor palpitant, elle franchit les hauts escaliers, traversa les longues galeries, et s'arrêta enfin devant la dernière porte, qui était soigneuse ment fermée. Elle frappa d'uue main tremblante; et une voix répondit Qui êtes-vous? Une amie qui désire vous parler. La porte s'ouvrit, Agathoclie parut et regarda avec surprise la jeune patricienne qui levait sur elle des yeux timides. Entrez, dit l'esclave. Hortensia franchit le seuil de la cellule. Jamais pareille indigence ne s'était offerte b ses regards1. Un lit de paille étendu sur la terie nue, uoe cruche d'eau, un banc grossier formaient tout l'ameuble ment. An-dessus du lit se trouvait uoe statuette, ébauchée dans du bois, et qui rappela b Hortensia les figures d'Isis représenté avec son fils dans ses bras. Un bouquet de fleurs, fraîchement cueillies, était attaché au pied de cette image. Me connaissez-vous? dit Hortensia b l'esclave. Vous êtes la fille de Paulus Licioius, mou maître vous êtes une enfant-sans mère répondit X

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1