41me Année.
FOI CATHOLIQUE.
7PP.SS7 Octobre.
-
No 4,176.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
REVUE POLITIQUE.
Une dépêche publiée par le Morning-Post, et
que nous n'avions reproduite que sous toute réserve
bien qu'elle parût venir d'une source officielle,
avait fait espérer l'arrivée du général Havelock
devant Lucknow. Celte espérance est aujourd'hui
détruite. Loin de pouvoir dégager Lucknow
Havelock, avec son détachement réduit h 900
hommes, est lui-même sérieusement menacé
Cawnpore et sur le point d'être cerné de trois côtés
la fois. Il est vrai, le brave et infatigable général
est sorti victorieux, comme toujours, d'un nouvel
engagement qu'il a eu avec les forces qui le har
cellent; mais sa petite troupe, décimée par ses
succès mêmes, est eu outre envahie par le choléra.
Les entrevues de Stuttgardt et de Weimar
fournissent matière h bien des on dit. Le rappro
chement personnel, qui vient de s'accomplir entre
les deux souverains d'Autriche et de Russie
semble aux yeux de quelques-uns présager une
importante modification dans la politique de la
Cour de Vienne. Plus qoe jamais, dit-on, le chef
du cabinet autrichien, comte de 8uol, serait menacé
de tomber en disgrâce, a
Quaot k l'entrevue de Stuttgardt, il n'est point
improbable qu'elle ne se rattache k la question de
Moldo- Valachie. Déjk l'on désigne comme candi
dat de l'empereur Napoléon k la souveraineté des
provinces roumanes, le prince Joachim Murât, fils
du prétendant k la couronne de Naples. Après
l'avoir présenté au Czar, k Stuttgardt, l'empereur
vient encore de le charger d'une mission k la cour
de Prusse, afin, sans doute, de lui ménager égale
ment un entretien avec le Roi.
Quoiqu'il eu soit de cette combinaison, elle
explique clairement quel mobile d'intérêt amena
le gouvernement français k faire volte-face de
l'Angleterre k la Russie, et le porta, eu contradic-
mÈUE ET FOLLE.
HISTOIRE DES PREMIERS TEMPS DU CHRISTIANISME.
(Suite et fis. Voir le n° 4.iy5 du Propagateur.)
Quand le calme eut succédé k ces premières
effusions, la mère et la fille se retirèrent k l'écart,
et elles se racontèrent ce qui s'était passé durant
leur séparation. Claudia entendit avec des larmes
reconnaissantes le récit de sa fille, et lorsqu'il fut
achevé, elle lui dit
C'est une pauvre esclave qui t'a instruite eo
la foi de Jésus-Christ, l'onique pasteur de nos
âmes, et moi c'est une noble fille, l'honneur du
patriciat romain, qui m'a initiée aux saints mystè
res; mais esclave et patricien n'ont qu'un maître
qui est dans le ciel. Bénie soit Agathoclie et bénie
soit Suzanne. Toutes deux servantes du Dieu véri
table!... Séparée de vous, ma fille bien-aimée, je
m'abandonnais k une douleur que rien ne pouvait
consoler; je n'allais pas dans les temples chercher
un remède k mes maux, car je savais bien que les
dieux n'ont pas de baume pour les plaies du cœur.
Pour moi le monde était désert et le ciel n'avait pas
de Dieu sensible k mes supplications. Ce fut alors
qu'auprès de Parthéoope queij'habitais, jerencontrai
une jeune fille nommée Suzanne, pareute de Dio
ctétien, notre empereur... Elle me vit triste, elle
lion flagrante avec sa ligne de conduite lors de la
guerre d'Orient, k favoriser l'établissement d'nn
Etat, qui De semblait devoir être que le satellite de
la Russie, une menace permanente pour la Turquie
et déjk one atteinte k l'intégrité de l'Empire.
On sait que les partisans de l'union l'ont emporté
aux élections dans l'une et l'autre province. Leurs
vœux s'étendent non seulementk obtenir une union
administrative et gouvernementale; mais k fonder
un état nouveau, une monarchie héréditaire et
constitutionnelle, sous la suzeraineté nominale de
la Porte. Par contre, il se confirme que le gouver
nement Ottoman se propote de protester avec
énergie, par devant les grandes puissances, contre
tout projet d'union ainsi conçue, tandis qu'il ad
mettra l'unité judiciaire, financière et militaire.
C'est de commun accord avec l'Angleterre et l'Au
triche que la Turquie s'est arrêtée k cette demié
concession.
C'est une chose aussi curieuse qu'instructive,
que d'observer le langage et la politique trois
fois juste et trois fois sincère de nos pseudo
libéraux. A les entendre la société laïque, c'est-
dire les habitants de la ville d'Y prèssont
menacés d'une invasion cléricale depuis long
temps les prêtres et les religieux, les Pères
Carmes sans doute, sont enrégimentés et se pré
parent prendre la ville d'assautLa coterie
libérale appelle de ses vœux l'avènement d'un
ministère de sa couleur, pour le supplier de
relever les remparts de la tîtë, afin de l'abriter
contre les frayeurs qu inspirent les menaces de
la race brune et noire
Mais il est vrai du moins, dit-on, que le
clergé est ambitieux, qu'il a l'esprit de domi
nation, qu'il veut mettre ses pieds la société
laïque, qu'il vise s'emparer de tous les pou
voirs publics.Peut-on rire, ou est-on fou?
Tout le monde sait qu'aucun membre du clergé
n'a envie Ypres, pas plus qu'ailleursde se
mettre sur les rangs pour devenir conseiller
communal, échevin ou bourgmestretout le
tenta de me consoler; je pleurais, elle pleura avec
moi, et peu k peu elle me parla du Dieu tout
puissant et tout bon dont elle était la servante... et
par elle je connus le don de Dieu, la perle cachée,
le trésor qu'il faut acheter au prix de tous les biens
terrestres. Je devins chrétienne, la charité de Su
zanne me conquit k son céleste époux, et j'eus le
bonheur de recevoir le saint baptême des mains de
Caïus, oncle de la pieuse vierge, et vicaire de Jésus
Christ sur la terre. La persécution sévissait Su
zanne revint k Rome, j'y revins avec elle, animée
du désir de te revoir, o ma fille,et de l'engendrer k
la véritable lumière, k la véritable vie. Mais eo
vain, j'essayai de pénétrer jusqu'à toi, tous mes
efforts furent inutiles, et je dus me borner k mes
prières, auxquelles Suzanne unissait le sacrifice
méritoire de ses bonnes œuvres. Cette vierge intré
pide a converti sa famille entière Jésus-Christ;
unie k l'époux qui se plait parmi le lis, elle a rejeté
l'allliance de Maximin, que Dioclétien lui avait
fait proposer, elle a soutenu jusqu k la dernière
heure ses parents qui ont eu la gloire de confesser
la foi parmi les tourments et restée seule comme la
mère des Machabés, après avoir envoyé au ciel tout
ce qu'elle chérissait ici bas, elle a résisté aux pro
messes, aux menaces des persécutions, et elle a
donné son sang et sa vie pour le divin crucifié! O
ma sainte amie! ma sœur! ma fille et ma mère tout
k la fois! priez afin que je vous suive dans la voie
monde sait que le clergé regarde comme un pri
vilège C exemption des charges publiques.
Oui! Oui! le clergé a C esprit de domination,
et s'il ne peut accaparer lui-même toutes les
positions influentes et honorables, il voudrait
du moins y placer des cléricaux ses ordres
des hommes de la sacristie, des mannequins
religieux, par l'intermédiaire desquels il puisse
gouverner lui-même et fouler aux pieds les li
béraux. C'est ainsi que l'un traite les hommes
les plus honorables et les plus indépendants de
notre ville on réduit au rang d'esclave ram
pant, d'un prête-nom ignorant et imbécille
quiconque ose joindre des convictions reli
gieuses, une vie chrétienne, irréprochable, et
un sentiment de dignité personnelle assez pro
noncé, pour ne pas se mettre lâchement et ser
vilement la disposition d'iine coterie qui se
dit libérale. Une seule chose explique cet in
solent dédain, que malgré l'évidence des faits,
on affecte envers nos concitoyens catholiques .-
c'est la conscience qu'ont nos pseudo- libéraux
de leur propre asservissement c'est le dépit de
n'être que les instruments d'un chef ambitieux
et puissant; c'est l'envie et la rage que leur
inspire la vue de la noble dignité et de la
fière indépendance de ces cléricaux qu'ils vou
draient mépriser comme ces pseudo-libéraux
se méprisent eux-mêmes, de ces cléricaux qu'ils
voudraient souiller de leur propre hontevoir
semblables eux-mêmes, aussi lâches, autant
avilis qu'euxmêmes; parce qu'eux mêmes ils
désespèrent de pouvoir jamais atteindre L'élé
vation d'un caractère catholique. C'est la
soif de domination de leur parti, c'est la suif de
domination du chef dont ce parti est l'instru
ment, qui porte les pseudo-libéraux déclamer
sans relâche, contre la domination imaginaire
des cléricaux. Quoi! les catholiquesdites-
vous, veulent dominer! Mais qui donc, depuis
de longues années, est le maître absolu de la
villeQui dispose de toutes les positions, de
toutes les influencesde toutes les administra
tions? Quel est donc le parti qui a jugé tout
moyen bon pour supplanter ses adversaires?
royale du mirtyre avec cet enfant de mes larmes,
et que oous soyons réunies pour ne nous séparer
jamais!... C'est en priant au tombeau de Suzanne,
que j'ai été arrêtée; 00 m'a enfermée ici avec ces
veuves et ces vierges, et de jour en jour nous
attendons la mort.
Mais moi, mère chérie, serai-je baptisée!
Dans une heure, deux de nos frères pénétre
ront dans ce cachot, dont l'or fait ouvrir les portes.
L'un est prêtre, l'autre est diacre; ils verseront sur
la tête l'eau qui efface les péchés et qui unit l'âme
kson Dieu...
A cette promesse, le visage d'Hortensia res-
pleudit de la plus pure joie. Elle ne parla plus, elle
priait en silence, pressant de tous ses vœux l'arrivée
du messager de salut, et prévenant, par les désirs
les plus vifs, ce baptême d'eau et de sang qu'elle
allait recevoir. Elle craignait aussi que son pèrene
la fit réclamer et ne vint lui enlever la couronne
immortelle qu'elle se sentait prête a conquérir,
mais elle connaissait peu l'âme d'un courtisan de
Dioctétien.
Les heures, en s'écoulant, la rassuraient sur celte
crainte; le jour était k son déclin, et par le soupirail
du cachot, un dernier rayon de soleil était venu
saluer les captives; elles avaient chanté l'hymne
Venez, céleste amour, et que votre brillant
flambeau dissipe la nuit de mon ignorance. O
amour! éclat de beauté de toutes les vertus, dardez