le bon sens du receveur ou du trésorier agit sur leur esprit non prévenu. Vous comprenez, lecteur? M. Carton est receveur, donc il siège comme s'il était membre; il a de l'expérience, doac il en sait plus que tous les autres, donc il r de fait la prési dence; il a du bon sens et il magnétise les esprits... non prévenus, donc il est b lui seul toute l'admi nistration. Et ce sont lb les hommes qui oseraient dire b leur président Vous devez vous taire ou vous retirer. Eus, qui ont tant b apprendre en fait d'administration, qui ne disent et ne font rien, et qui se laissent mener, vous savez comment; eux, qui n'ont ni le sentiment de leur dignité, ni la connaissance de la loi, ni le courage de leur posi tion; ils devraient se retirer eux-mêmes! Le tribunal de la Seine vient de prononcer, contre un des livres de M. Sue, un jugement qui a soulagé la conscience publique. Ce livre où Vauteur avait mis tout son fiel et dévoilé tous les appétits du parti révolutionnaire, a reçu la plus complète comme la plus juste et la plus nécessaire des flétrissures. Nous avons cité ce jugementun article du Siècle nous commande d'en reproduire aujour d'hui quelques passages. Le tribunal déclare que l'on trouve dans chaque volume, b chaque page des Mystères du Peuple, la négation ou le renvirsement de tous les principes sur lesquels reposent la religion, la morale et la société il ajoute <t La morale religieuse y est outragée est travestie, les bonnes mœurs outragées par n des descriptions immorales, par des tableaux indécents, obscènes, la morale publique mécon- nue, abaissée par un système de réhabilitation d'actes aussi odieux que criminels, flétris tou- les les époques et par toutes les sociétés... Ce n'est pas tout, Vauteur cherche exciter en France une guerre de classes et d'extermina tion la tête de chacun des volumes des Mys- tères du Peuple il a mis une légende qui cou rt tient un appel a l'insurrection ilfait /'apologie et la justification des massacres de septembre, du r» pillage, de /'incendie, du viol, du régicide, présentant ces actes criminels comme de justes et légitimes représailles que les prolétaires sont en droit d'exercer contre les souverains, la noblesse, les riches, le clergé, les puissants Cet écrivain immoralobscène, cet apologiste du pillage, de l'incendie, du viol, du régicide, le Siècle le revendique pour un de ses héros. Il le classe parmi ses morts illustres, côté de Bé- ranger, de Lamennais et de M. Vivien. Il faut citer cette tirade en demandant au lecteur de ne pas rire des rapprochements qu'elle contient et du ton burlesque de l'auteur; c'est M. Plée Que de grands cortèges il nous a fallu suivre depuis quelques années quelles grandes om bres il nousajallu honorer, quand nous aurions tant aimé saluer longtemps encore les vivants de notre admiration! Armand Marrast, Arago, Vivien, Dupont de l'Eure, David d'Angers, Lamennais, Déranger, Eugène Sue, quelle prodigieuse hécatombe de talentsde sciences de vertus, de patriotisme! La plupart de ces hommes avaient tellement le respect de tous, ils étaient si populaires, qu'on ne se souvenait pas de ne point les avoir connuset qu'ils parais saient devoir toujours vivre. Nous le répétons, il faut se défendre de rire, même en voyant le Siècle faire un si bizarre emploi du mot hécatombe. Ce qui domine ici, c'est l'hommage cordial et enflammé rendu M. Sue le lendemain de sa condamnation com me propagateur de doctrines sauvages et im mondes. M. Sue ne faisait point de la politique spéculative, il travaillait directement et sans relâche corrompre le peuple. Il prêchait le pillage en même temps que /'insurrection; il glo rifiait le viol comme le régicide; /'obsce'uite' était son arme de prédilection; il poussait directe ment l'assassinat des privilégiés; c'est ainsi qu'il désignait les propriétaires. Voilà Vhomme que le Siècle revendique pour un des maîtres et une des gloires de la Révolution. Nous ne pré tendons pas qu'il ait tort, mais après le juge ment rendu par le tribunal de la Seine, nous n'aurions pas osé donner a M. Sue la place que le Siècle lui décerne. Il fallait laisser ce soin un organe de la démocratie. Mais peut-être le Siècle a-t-il glissé quelque part un mol de réserve contre certains ouvrages de l'auteur des Mystères du Peuple? Non; tout au contraire il complète son panégyrique en ran geant M. Sue parmi les chefs qui laissent de magnifiques enseignements et de splendides sou venirs. On ne saurait déclarer plus clairement que Hauteur des Mystères du Peuple représentait la démocratiequ'il avait ses instincts et portait son drapeau. Nous félicitons le Siècle de ce courage. (Univers.) ACTES OFFICIELS. Un arrêté royal, en date du a5 septembre autorise le bureau de bienfaisance d'Isenberghe hprocèder au partage, aveclesieur A. Desmedl, propriétaire Rousbrugghe-Haringhede biens situés Pollinchoveconsistant en onze par celles de terre, contenant ensemble 4 hectares 21 ares 72 centiares, d'un revenu imposable de 211 fr. 68 c., desquelles parcelles le sieur Desmedt et ledit bureau de bienfaisance sont propriétaires indivis, le premier pour 5 hect ares 12 ares 28 centiares, et le second pour 1 hectare 9 ares 44 centiares. Par arrêté du 25 septembre, S. M. a autorisé la commission administrative de l'institution royale de Messines b admettre, immédiatement, dans cette maison d'éducation, J.-E.-E. Sax, demeurant b Tournay, fille du marécbal-des-logis chef Sax, chevalier de l'Ordre de Léopold, mort au service militaire. NOUVELLES DIVERSES. Samedi dernier, la petite fille, âgée de 18 mois, de L. Rys, ramoneur b Mouscron, s'est noyée accidentellement dans une cuvelle d'eau. Le bruit court Furnes que M. l'avocat Claereboudl donnera sa démission de secrétaire de celte ville. Un des missionnaires ambulants du protes tantisme en Belgique, qui a l'habitude de se trouver deux fois par semaine au marché de S'-Nicolas, vient d'être condamné par le tribunal deTermonde b 200 fr. d'amende et aux frais du procès, du chef de calomnie contre des membres du clergé. Le ministre de France, b Bruxelles, a l'hon neur d'informer les personnes qui ont recours b lui pour obtenir l'intervention de la légation de l'Em pereur, qu'il n'a pas la franchise pour les lettres qu'on lui adresse dans ce but. La légation de France refusera douedésormais, les lettres qui ne seraient pas affranchies. Un horloger, du passage Sc-Hubert, vient d'être mis b la disposition du procureur du Roi, pour avoir veudu ou engagé, dans un moment de gêne, des bijoux appartenant b des clients de sa maison. Une dyssenterie sanguinolente (roode loop) règne dans plusieurs communes entre Bruxelles et Wavre. Les cas de mort sont assez nombreux. Depuis quelques jours, cette triste maladie s'est déclarée a Bruxelles. On déconseille fortement les grosses noix, qui sont très-abondantes cette année et dont les enfants, grands et petits, font une con sommation exagérée. Dans une des dernières séances du conseil communal de Namur, la question s'est élevée de savoir si les adjoints au commissaire de police avaient titre et qualité pour exercer les fonctions du ministère public près les tribunaux de simple police. Après discussion, il fut décidé qu'on s'en référerait b M. le miuistre de la justice. La décision ministérielle vient d'être commu niquée b l'administration communale. Elle tranche la question dans le sens de la négative, système qu'avait défendu M. Douxchamps. Voici en sub stance les motifs de la décisiou ministérielle Les fonctions d'officiers de police judiciaire ne comprennent pas nécessairement celles du ministère public, dont les actes b ce titre font partie delà juridiction et non de la police judiciaire; du reste, la Constitution, par son art. 101, veut que les officiers du ministère public soient nommés et révoqués par le Roi, tandis que les adjoints aux commissaires de police sont nommés par les admi nistrations communales. (Arrêt du 19 mai i848.) On lit dans la Gazette de Liège Lors de la discussion de la loi1 de la charité et des événe ments qui ont accompagné les débats, M. Nothomb, ministre de la justice, a montré autant de talent que de fermeté. Les manifestations furent particu lièrement dirigées contre lui. A cette époque, des conservateurs de notre ville prirent l'initiative d'une médaille b offrir b M. le ministre de la justice, en témoignage de sympathie. Nous apprenons que la médaillequi a été confiée au burin de M. Weiner, est en cours d'exécution. Une lettre particulière de Londres, du 2 octobre, transmet au Pays, au sujet des affaires de l'Inde, le renseignement suivant Pendant son séjonr b Calcutta lord Ejgin a proposé b un certain nombre de régiments indigènes de se rendre ea Chine pour y remplacer les troupes anglaises venues de Hong Kong; ces régiments, dont la fidélité ne peut être suspectée, ont tous refusé de quitter l'Inde, malgré les avantages considérables qui leur avaient été offerts. Lord Elgin est reparti seul pour la Chine. Le système qu'il proposait, était d'autant meilleur qu'il avait pour but d'uti liser, au profit de l'Angleterre, les services des indigènes restés fidèles, sans les* employer contre leurs coréligionnaires. La cour de cassation vient de rendre un arrêt qui, sur les conclusions conformes du procu reur généralrejette le pourvoi du capitaine Doineau et de Ben-Hadj condamnés, le premier b la mort, le second aux travaux forcés par la Cour d'assises d'Oran. Suivant le Mémorial, la grande question de H agrandissement de Lille marche vers une solution favorable. M. le maréchal ministre de la guerre avait ordonné que des études seraient faites par le génie militaire; ces études sont maintenant terminées et quatre plans ont été dressés qui comportent des variantes, mais qui impliquent tous l'heureuse issue de ce vaste projet. Le plan qui paraît avoir réuni un plus haut degré l'approbation du génie et celle de M. le général inspecteur Ardent est celui qui réunit a Lille non seulement fVazemmes et Esquermes, mais encore Moulins-Lille. On reviendrait donc ainsi au projet qu'on disait primitivement avoir été écartéet Lille serait alors une grande cité digne de servir de chef- lieu au département le plus peuplé et le plus riche de France. Dans la nuit du 29 au 3o septembre, vers 2 heures du malin, une bande de loups est tombée, dans le forêt de La Loode, sur un troupeau de boeufs venant b Rouen. Ces boeufs, au nombre de 22, se sont sauvés dans la forêt, et 8 seulement ont été retrouvés avant hier matin et ont pu arriver très-tard pour le marché. A 2 heures après-midi, on ignorait encore ce qu'étaient devenus les i4 autres boeufs. On a trouvé dans le Var un excellent moyen de nourrir les abeilles durant l'hiver; c'est de placer près des ruches de grands baquets remplis de tourteaux de sésame b demi fondus dans l'eau et réduits b peu près b l'état de bouillie. Le résultat a été merveilleux, tant pour la production des rayons de miel que pour la reproduction des abeilles, dont la fécondité s'est trouvée presque décuplée, par suite de la facilité qu'on leur donne ainsi de trouver une nouvelle, abondante et, ce qu'il paraît, excellente nourriture. Le sésame est une graine oléagineuse, rapportée de l'Inde et des côtes d'Aftique. Probablement des tourteaux de colza et de navette produiraient chez nous, dit le Nouvelliste de Marseille, un semblable effet; on pourrait en tous cas essayer de ce nouveau procédé. Le lord-maire a publié un avis adressé aux citoyens de Londres pour les inviter b fermer leurs boutiques et tous les lieux d'affaires le mercredi 7 octobre, jour fixé pour un jeûne solennel, etc. Les docks, les quais, la douane et autres lieux d'affaires seront fermés, conformément b l'ordre rendu en j conseil.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 3