Noos avions dit que les secours b domicile n'au gmentaient pas en raison des revenus. On a nié le fait, mais on produit un tableau qni contient les chiffres suivants RECETTES ORDINAIRES SECOURS l 1846: fr. 154,991*34 fr. 47ia'a*66 |853 fr. i6j,ï3i-77 fr. 44>*87-18 en plus fr. ia,s4<>-a3; en moius fr. 3,o45-48 Ainsi, en i855, avec un revenu de douze mille francs de plus qu'en i846, on a distribué pour Trois mille fiancs de moins. Donc, même en confondant les différentes caté gories de vieillards et d'infirmes que noos avions distinguées, les administrateurs arriveot h des chiffres qui justifient nos allégations. Les années i854 et i855 ont été trop excep tionnelles par suite de l'excessive cherté des sub sistances; elles ne peuvent entrer en ligne de compte pour appuyer ou réfuter des soutènements quelconques. Les quatre gros bonnets ont dit quelque part que, pour arrivér au chiffre fabuleux de 4oo mille francs, dépeosé en briques et mortier, nous avions fait figprer la somme de fr. 89,367-00, que l'administration est autorisée a employer en amé liorations b l'hôpital Notre-Dame, tandis que rien encore n'avait été alloué de ce chef. Or, un tableau joint au Rapport présente les chiffres suivants 1 i85i améliorations l'hôpital de Notre-Dame (en réserve B)000-00 i853 Deuxième crédit, hôpital Notre-Dame (en réserve B) 5,000-00 i855 Troisième crédit, hôpital Notre-Dame (en réserve B) 3,000-00 Donc, il avait été alloué fr. 23,000-00 Il est dooc évident que nos adversaires n'ont rien prouvé, rien réfuté de nos assertions. Ils ont menti comme des arracheurs de dents, et voilb tout. Et pourtant ils allaient nous convaincre d'ignorance, de mauvaise foi, de mensonge et de calomnie Au contraire, nous les avons convaincus de posséder réellement tontes les belles qualités qu'ils ont voulu nous attribuer gratuitement. Les prix des blés baissent et baisseront encore, car il est bien démontré aujourd'hui que la récolte a été généralement abondante en Europe. Au lieu de vendre notre excédant (nous en avons un pour le moment, sinon pour l'été prochain), ne ferions- nons pas mieux de le garder, et de nous réserver les bénéfices de la prévoyance, que de le céder b la spéculation étrangère, b laquelle nous devrions le racheter tôt ou tard? Cette question importante est traitée an point de vue de la pratique dans l'article qu'on va lire Depuis que la panthère m'était apparueje n'avais plus fait attention b la tempête. Celle-ci cependant continuait toujours b se déchaîner. L'arbre gémissait sous mes étreintes désespérées et sous les secousses que lui imprimait le veot. J'en tendais les racines céder tour b tonr et se rompre avec le même son que rendent en se brisant les cordes b boyau. Allais-je périr par une chute de plusieurs centaines de pieds après avoir échappé aux griffes de la panthère? Je redoublai d'efforts et d'énergie, et j'arrivai b l'autre bout au moment où il était temps. A peine avais-je touché la rive, que l'arbre, ébranlé par une rafale plus violente que les autres, se détacha du roc et roula dans l'abîme avec fracas. Je regardai l'arbre disparaître avec nn sentiment mêlé de joie et de terreur. En effet, s'il était tombé quelques minutes plus tôt, j'étais enfermé dans l'île en présence de la panthère; d'un autre côté, si l'arbre avait tenu bon plus longtemps, la pan thère m'aurait saiti par le même chemin. Oo a écrit des volumes sur la conservation des blés, ce qui n'a pas empêché le blé de ne pas se conserver du tout il s'échauffe, il germe, il est mangé par les charançons, par les alucites; il lui arrive une foule d'accidents qui ont pour résultat fioal d'en rendre la conservation trop dispendieuse, sinon impossible. Prenez le premier négociant veou et demandez- lui «Qu'est-ce que vous faites quand la marchan dise est b bas prix, si vous n'êtes pas b bout de ressources? Je la garde. Acheter la marchandise quand elle baisse et la revendre quand elle hausse, voilb tout le commerce. Et comme nous croyons que le commerce des blés est aussi un commerce, il en résulte qu'il faut garder le blé quand il baisse pour le revendre quand il hausse. Toute la question, c'est de conserver intacte une marchandise aussi délicate. Les Egyptiens conservaient leur blé, ainsi qne les Roraaius, les Maures et les Arabes; pourquoi ne ferions-nous pas comme eox? On a conservé le blé par des moyens coûteux, b l'aide de pelletages mécaniques, d'aération per manente; mais tons ces moyens n'étaient guère pratiques dans une ferme, et c'est dans la ferme que le blé doit être conservé. Les grands magasins sont inutiles, dangereux et insuffisants. Et d'ailleurs, si le blé est b vil prix, ne vaut-il pas mieux que le cultivateur le garde plutôt que de le vendre b perte? Il fallait donc trouver, pour le fermier, no moyen de conservation simple, peu dispendieux et parfai tement sûr. Le meilleur moyen est encore celui qu'em- pioyaient les Romains, les Maures et les Arabes, le silo. Jusqu'ici les essais de silos avaient échoué, parce qu'on n'avait pas deviné pourquoi ceux des anciens avaient réussi. M. Doyère, professeur b l'ancien Institut agro nomique de Versailles, après de grands travaux, de nombreuses expériences et de loogs voyages en Espagoe et en Afrique, a trouvé ce pourquoi. Oo vient de lui donner la croix d'honneur, et il l'avait bien gagnée. M. Doyère a reconnu que, partout où les condi tions physiques qui empêchent ou modèrent les fermentations se trouvent remplies, les grains se conservent sur terre. Pour qu'il n'y ait point de fermentation, il faut que le blé contienne moins de 16 p. c. d'eao, et qu'il soit soumis b une tempé rature égale. Quant aux insectes, deux grammes de sulfure de carbone ou de chloroforme par hectolitre les détruisent complètement. M. Doyère a fait des essais en grand b Asnières (près Paris) et b Alger. J'ai assisté b l'ouverture des Celle-ci arrivait; d'un bond elle s'était élancée hors de sa tanière, et s'était avancée jusqu'au bord de l'abîme. Ses cris de rage attestaient sa surprise et son désappointement. Mes frayeurs recom mencèrent. La panthère se tapit sur le bord, s'accroupit snr ses pattes et se prépara b bondir. Je frémis. Je n'avais donc échappé b ses griffes que pour retom ber en son pouvoir, et périr d'autant pins cruelle ment que j'avais entrevu mon salut de plus près? Je n'aurais gagoé b traverser le pont que de chan ger de place, et de me retrouver en préseoce de la panthère par une sorte de chassé-croisé. La largeur de l'espace qui nous séparait me rassurait peu, car je connaissais la souplesse in croyable de ces animaux. La panthère devait encore mieux que moi connaître la mesure de ses forces; et puisqu'elle tentait de franchir la distance, j'avais donc tout b craindre. Je n'attendis pas longtemps l'issue de notre rencontre. La panthère tenta un effort désespéré et silos d'Asnières. Après on an, les grains étaient intacts; ils ont été retronvés kilogramme pour kilogramme, qualité ponr qualité. La recette de M. Doyère n'est pas un secret. Il fait construire nne immense bouteille en tôle de 1 millimètre 172 d'épaisseur et pouvant contenir 5o, 100, 5oo, 1,000 et 4,ooo hectolitres de grains. Cette bouteille est placée dans un trou, de façon b ce que l'orifice soit b fleur de terre. La tôle est recouverte intérieurement d'une couche de peinture; b l'extérieur, c'est-b-dire entre le sol et les parois de la tôle, on coule un revêtement en asphalte qui devient complètement inhérent b la tôle. Par-dessus cet asphalte est uue couche de maçonnerie en béton maigre, qui comble exacte ment l'espace ménagé entre l'asphalte et le sol. Le blé contenu dans le silo se trouve ainsi enveloppé i* d'une couche de peinture, 2° d'un premier revêtement en bitume, 3* enfin, d'une épaisse couche de maçonnerie en chaux hydraulique. L'orifice est hermétiquement bouché par nn cou vercle en fonte. Le blé se conserve indéfiniment dans ces silos; cela paraît démontré b tous ceux qui ont suivi les expériences. La dépense est faible. Le prix de revient du silo est de 3 fr. par hectolitre, au plus, et le silo dore indéfiniment. Il n'y a donc qu'on chiffre insignifiant b mettre pour l'intérêt du capital engagé dans la fabrication du silo et l'amortissement du capital avec l'intérêt b 5 p. c., on aura 6 p. c. b peine. Le blé, qni vaudra au moment de la mise en silo i4 fr. l'hectolitre, vaudra 21 fr. 7 ans après. Et pour cela il faut supposer sept bonnes récoltes de soile, ce qni est presque inadmissible. Un commerçant qui eût acheté du blé en 185i, alors qni valait en moyenne i4 fr. 48 c. l'hecto litre, et qu'il l'eût revendu en i855où il a valu en moyenne 29 fr. 5t c., aurait fait, convenez-en, une excellente affaire. Il nous semble donc que, si on veot mettre b profit les 7 vaches grasses pour ne pas être pris au dépourvu par les 7 vaches maigres, il faut faire des silos et garder l'excédant des bonnes récoltes ponr venir en aide aux mauvaises années. C'est toujours la fable de la cigale et de la fourmi. A peine M. Serrure est-il sacrifié aux exigences de l'esprit d'insubordination qui travaille l'univer sité de Gand, que déjà ou s'y prépare b braver de nouveau les ordres de l'autorité supérieure. On annonce que M. Laurent est la veille de publier un nouveau tome de son ouvrage impie et on ajoute que ce volume ne le cédera en rien b celui qui b bon droit a excité les réclamations de tous les catholi ques. Le livre de M. Laurent va paraître, et il sera en tons point digne de son aîné; M. Laurent l'a se lança dans l'espace. Ses griffes de devant vinrent toucher le bord où je me trouvais; mais, par bonheur, elles rencontrèrent le roc trop dur et trop glissant pour qu'elles pussent s'y accrocher. La panthère tourna sur elle-même,4omba dans le précipice, et un cri perçant qui arriva jusqu'à moi m'avertit que rien ne l'avait empêchée de des cendre jusqu'au fond. Telle fut la fin de mon aventure avec la pan thère, et je pourrais dire aussi la fio de mon excursion. Je sentis la nécessité de voyager bien armé dans des parages anssi mal fréquentés. Je revins sur mes pas pour chercher mon fusil et de la poudre; mais des affaires qui survinrent m'em pêchèrent de reprendre aussitôt mes courses aven tureuses et j'en restai là de mon expédition solitaire dans les montagnes de Norwalk. Charles Brockden Brown. (Traduit de l'anglais.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2