4Ime Année. pour la ville 6 fr. par an, - pour le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 5 mois. 7 Ri 3 S 17 Octobre. revue politique. MM D'ISS H, Les hommes qui ont envahi l'Hôtel-de- Ville et qui, depuis vingt ans, exercent de là sur leurs concitoyens un odieux despo tisme; ces veaux d'or qui enrichissent leurs adorateurs et oppriment ou sifflent ceux qui remplissent leurs devoirs religeux; ces hommes sont jugés. Qui sont ceux qu'ils se vantent d'avoir exclus de toutes les administrations? Ce sont les catholiques en masse tous ceux qui ont la foi et qui pratiquent avec sincérité les actes que l'Eglise prescrit; ce sont des hommes honorables et recom- mandables sous tous les rapports et, en particulier, des propriétaires, des magis trats, des hommes qui exercent des pro fessions libérales, des commerçants et des industriels dont la probité et la loyauté sont au dessus de toute contestation. On les repousse parce qu'ils sont catho liques; on les repousse sous le prétexte que ce sont des rétrogrades, des ignorants, des imbéciles, et ils se distinguent au con traire de leurs proscripteurs vaniteux et stupides, par l'intelligence et le savoir; seulement ils ne sont ni présomptueux, ni hâbleurs, car la modestie est une de leurs qualités. Où donc les pseudo-libéraux auraient- ils appris quelque chose est-ce au cabaret, au théâtre, aux bastringues? Mais non, ils se garderaient bien d'apprendre n'importe quoi leur raison lient lieu de tout! Ceux qui l'ont emporté aux élections communales depuis vingt ansdoivent rougir (s'ils en sont susceptibles) lorsqu'ils songent aux compétiteurs qu'ils sont par venus distancer par le secours des intri gues de la coterie. Nous ne citerons que deux des candidats de l'opposition et nous nous bornerons demander Si le juge De Gheus ne valait pas, et avec avantage, cet autre juge qui remplit un fauteuil l'Hôtel-de-Vil le; si l'avocat Smaelen ne valait pas, lui seul, tous les avocats, réussis et non réussis, qui grouillent l'ancienne Halle aux draps? Eh biences deux hommes d'honneur et de talent, qui réunissaient toutes les qualités de l'esprit et du coeur, succombèrent sous l'imputa tion ridicule de crétinisme, et ceux qui triomphèrent côté d'eux, étaient des individualitéscomplètement insignifiantes; nulles sous le rapport de l'intelligence, nulles sous le rapport du caractère. A quoi tiennent d'aussi déplorables résultats? D'une part, sans doute, aux monstrueuses et dégradantes alliances que contractent nos adversaires; depuis vingt ans, ils frayent avec ce qu'il y a de plus républicain, de plus socialiste, de plus infime parmi les électeurs la coterie No 4,179 LE PROP ACATEDR Les nouvelles de la santé du roi de Prusse continuent être alarmantes. Aucune solution n'est encore intervenne dans la crise ministérielle d'Espagne. M. Bravo Murillo aurait décliné, dit-on, la mission de constituer un nouveau cabinet. Au sein des Cortès, une imposante majorité lui était assurée; mais en Espagne il faut avant tout l'appui de l'armée. Bien des fois une émeute de caserne enraya les rouages constitu tionnels et passa sur le corps de la majorité parle mentaire. M. Bravo Murillo a senti probablement que cet élément loi faisait défaut et n'a point voulu se charger du pouvoir au risque de le voir menacé et compromis entre ses mains. On cite encore quelques aotres personnages politiques qui la Reine se serait adressée. Elle cherche, paraît-il, constituer un ministère de fusion des divers éléments du parti modéré. Il nous reste peu de choses ajouter au résumé que nous avons fait précédemment des dernières nouvelles arrivées de l'Iode. Le général Outram, qui a commandé, comme on sait, l'expédition de Perse, devait opérer sa jonction avec le corps d'armée d'Havelock et marcher avec lui au secours de Lucknow. Les cipayes toutefois ne sont rien moins qu'abattus; ils se sont retranchés devant Cawnpore, en face du géoéral Havelock. Les pluies excessives rendent très-difficile la marche des troupes britanniques. Enfin les fêtes du Moharrem, que l'on préteodait n'avoir donné lieu h aucune scène regrettable, ont cependant nécessité un déploiement imposant de la force publique en présence de l'attitude provo quante des musulmans. Une grave perturbation financière sévit en ce moment dans les centres commerciaux les plus RACONTÉE PAR ELLE-MÊME. Elle releva sa tête mourante, et commença ainsi son histoire Hier... la vie des fleurs compte si peu de jours, c'était hier, je m'en souviens encore, ma fragile enveloppe, dilatée par le premier rayon du soleils'entr'ouvrit doucement et me fit éclore au milieu de mes sœurs, fraiche et jolie comme elles. Étourdie par l'air et le grand jour, je m'étais d'abord timidement cachée sous ma plus large feuille! tuais, peu peu, le premier instant d'éton- nement passé, je me hasardai lever la tête et regarder curieusement autour de moi. Ma lige s'élevait gracieuse sous un des plus beaux rosiers qui jamais aient pris naissance dans ce pays, où l'on nous cultive par centaines, pour nous cueillir et nous vendre peine écloses. Aussi loin que ma vue pouvait s'étendre, je voyais des roses, partout des roses. Je crus d'abord que, seules, nous remplissions l'univers; mais un oiseau vint passer inon regard le suivit dans son vol, l'alouette au haut des airs commençait sa chanson; mille bourdonnements confus s'élevaient dans les grandes herbes; je compris qu'il y avait dans le monde d'autres êtres que les fleurs. importants des États-Unis. Voici ce qu'on écrit la date du 3o septembre Plus de cent faillites, dont le chiffre varie de cent mille piastres trois millions de dollars, dans les villes de New-York, Boston et Philadelphie; une quarantaine de banques en déconfiture; cent soixante-quinze banques ayant suspendu leurs paiements en espèces et le remboursement de leurs dépôts; une baisse de vingt pour cent sur toutes les valeurs de bourse; le taux de l'argent monte, d'exigence en exigence de la part des détenteurs, un taux véritablement exorbitant; un grand nombre de manufactures ayant arrêté leurs travaux et ren voyé leurs ouvriers; la défiance universelle encore accrue par de sinistres rumeurs exagérées telles qu'il s'en produit aux moments de crise: voilà le bilan de lasemaiuequi vient de s'écouler, et l'aspect réel de la fin du mois. Alors, ma peosée grandissant, je me demandai qui avait créé tout ce que je voyais et moi-même. Un souffle léger glissa dans l'air et remplit l'espace d'un seul nom Jehova. Ce nom éveilla dans mou esprit naissant une peosée inexprimable de grandeur et d'amour, et cette pensée m'inspira un hymne de reconnaissance au créateur du ciel, de la terre et des roses. Je sentis que, s'il est beau, s'il est doux de vivre, il est plus beau, plus doux encore de rendre grâce Dieu de la vie qu'il nous a donnée. Je saluai le maître de la nature; je le remerciai de ce qu'après avoir dispensé la vie tant d'êtres divers, il m'eu avait fait ma petite part en m'en- voyant aussi, moi, faible fleur, un rayoo de soleil pour me réjouir. Après ma prière, je promenai ma vue avec ravissement sur ce qui m'entourait; j'admirai le soleil, je contemplai le ciel, je bus la rosée, j'écoutai le vol des cylphes et le chant du grillon mon calice eutr'ouvert aspirait l'air pur du matin; mon parfum bieu faible, encore, s'exhalait doucement, je m'aban- douuai la vie, et je me mis jouir nonchalamment de l'existence en me berçaot heureuse sur ma tige... Cependant j'étais étonnée de voir mes sœurs tristes et languissantes. Quelques-unes même pleu raient hélas elles recouuaissaient déjà le sort que nous préparait l'avenir. Ecloses de la veille, elles avaient un long jour d'expérience, et presque toutes, plus épanouies que moi, en savaient beaucoup plus sur les choses de ce monde. Voilà pourquoi, sans doute, des larmes s'échappaient de leur calice et MHHHHB—P— tombaient eu gouttes brillantes sur leur vert feuil lage. Moi, tout occupée me débarrasser de mon enveloppe, déplicer mes pétai les, m'épanouir au plus vite; je n'avais garde de songer que cette vie peine connue, et que je trouvais si douce, eût pour tous des peines amères et une prompte fin. Les discours de mes sœurs De tardèrent point m'éclairer. Elles devisaient gravement et faisaient de grandes conjectures sur ce qni allait leur advenir. Les roses ne se ressemblent point entre elles. Il y a dans leurs caractères une foule de nuances qui les distinguent. Les unes sont folles, coquettes et légères; d'autres sages, doctes et sérieuses. Et cette différence se marquait bien dans la diversité de leurs souhaits. Que m'importe d'être cueillie ce matin ou ce soir, disait une rose cent feuilles, esprit fort qui se pavanait orgueilleusement sur sa tige; ne faut-il pas toujours finir par là? Le zéphir a passé, empor tant mes parfums sur son aile. Que me faut-il de plus? J'ai vécu; je veux mourir. Oh! non pas moi, s'écria plus loin une rose du Bengale. Qu'ai-je fait dans ce champ, sinon d'éclore? Je ne connais rien ici-bas. Le soleil est beau, sans doute; mais, sous les lambris dorés, il y a des plaisirs et des fêles, j'en veux ma part. A la clarté de ces lustres splendides, aux sons mélodieux des cadences légères, je veux entourer de mes fraî ches guirlandes la taille gracieuse de la jeune fille.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1