dominante avait sa solde une poignée
de gens sans aveu, sans foi ni loi, dont un
est mort la maison des aliénés, dont un
deuxième promet de mourir au bagne,
dont les autres ont successivement disparu
des trétaux du faux libéralisme. D'autre
part, il faut bien le reconnaître, ces tristes
résultats doivent être attribués, en grande
partie, la mollesse, l'indifférence et
l'apathie de certains catholiques l'inten
tion, la bonne volonté ne suffisent point,
il faut passer aux actes extérieurs, et il
faut avoir le courage de les poser avec
franchise et fermeté. A l'audace de nos
ennemis, opposons au moins de la déter
mination et de l'énergie.
Oo nous écrit de Gand que le conseil communal
est convoqué pour ce midi, l'effet de recevoir
communication d'une lettre de M. le gouverneur de
la province relatives la demande du conseil tendant
a obtenir retrait de l'arrêté royal qui a annulé la
délibération du 25 juillet dernier.
La réponse du Roi, dit le Nouvelliste, est,
comme on s'y attendait généralement, on ne peut
plus explicite, et grâce aux incorrigibles introduits
dans le conseil depuis un an, le corps municipal
reçoit une nouvelle humiliation.
A ce propos nous appellerons l'attention de nos
lecteurs sur le discours qu'à prononcé hier M. le
procureur-général De Bavay, lors de la rentrée de
la cour d'appel de Bruxelles. L'honorable magistrat,
la loi la main, a justifié l'intervention de l'auto
rité militaire telle qu'elle a eu lieu Gand.
La cour d'appel de Bruxelles s'est réunie
jeudi d'midi et quart en audience solennelle,
sous la présidence de M. De Page, pour la ren
trée judiciaire de l'année 1857-1868.
La séance a été ouverte par le discours de
M. De Bavay, procureur-général, qui a été
écoulé avec la plus grande attention pendant
plus d'une heure.
M. le procureur-général a commencé par
apprécier le caractère et les tendances des trou
bles qui ont éclaté Bruxelles au mois de mai
dernier. Passant ensuite taffaire de la ville
de Gand, il s'est attaché prouver que Vauto
rité militaire peut intervenir, sans aucune espèce
de réquisition de la part de l'autorité civile,
toutes les fois que la tranquillité et le repos pu
blics peuvent être compromis par l'émeute
Aucune loi,\a-t-il dit, ne le défend, et des lois
positives le permettent.
Il a examiné successivement toutes les objec
tions qui ont été faites contre ce système, et dé-
Mêlée la blonde chevelure sans aiguillon pour
elle, je la suivrai dans ses fêtes pour la parer et
l'embellir voilà le destin que j'envie.
Oui, qu'on me cueille, s'écria près de moi une
rose pourpre, la tige altière, qu'on me cueille,
qu'on me porte la ville. Ici, nul ne me voit, et je
veux être vue. J'étale dans cechamp mes plus vives
couleurs, le zépbir passe et m'oublie je suis belle
cependaut. Je veux aussi briller et plaire; n'importe
pour cela d'être cueillie! Ce n'est pas acheter trop
cher un jour de bonheur et de gloire.
Sotte chose que de plaire, répondit d'une
voix aigre la rose unique. Moi, je veux vivre
d'abord, et vivre pour moi-même. Vous n'entendez
rien ce monde, mes sœurs. S'épanouir le moins
qu'on peut afin de prolonger son existence, ren
fermer ses parfums en soi pour mieux en jouir,
voilà le bonheur. Bonsoir, mesdames, je referme
mon calice. Tandis qu'on vous cueillera, moi, je
dormirai.
Je voudrais vivre pour aimer, dit son tour
la simple rose des champs; mes frêles rameaux
s'attachent comme le lierre, j'aime l'arbre qui me
soutient et le feuillage qui m'abrite, j'aime la
goutte de rosée qui m'abreuve, et les joyeuses
phalènes qui me visitent; j'aime le chant de la
cigale dans les blés et les plaintes de l'air dans les
bois; j'aime la vie et ses doux mystères voilà
pourquoi je m'effeuille sous la main qui m'arrache
ma tige; voilà pourquoi je ne veux pas mourir
encore.
muntréque les lois sur lesquelles on s'est appuyé
pour soutenir l'opinion contrairesont depuis
plus de 60 ans abrogées en Franceet que ja
mais elles n'ont été publiées en Belgique, excepté
toutefois celle du 17 juillet 1791qui ne regarde
que la police ordinaire et de tous les jours, mais
n'a aucun rapport avec le cas dont il s agit.
Il n'y a pas de loi qui en Belgique refuse
l'autorité militaire la faculté de faire circuler
des troupes dans les rues ou de faire occuper
militairement certaines parties de la ville
quand elle le juge nécessaire dans l'intérêt du
repos public, du maintien de l'ordre et des
institutions. El non-seulement la loi ne le lui
défend pasmais elle lui en fait même un de
voir, toutes les fois que le pays court un danger
réel et que l'autorité civile n'agit pus.
Il ne faut donc point, en pareille circonstance
une réquisition préalable de cette dernière auto
rité; car il dépendrait toujours d'elle de com
promettre, par son inaction, l'intérêt général,
voir même l'existence du trône.
Sans doute, poursuit M. le procureur-géné
ral, la troupe ne peut agir avec violence, em
ployer ses armes contre le peuple que lorsque
son intervention a été légalement requise, et que
trois sommations préalables ont été faites con
formément la loi; mais il ne s'en suit pas
qu'elle doive rester simple spectatrice du dé
sordre, se croiser les brasen face de l'émeute,
laisser piller, saccager, assassiner, quand il
plaît au bourgmestre de ne pas la requérir,
pour prévenir et arrêter tous ces crimes.
L'intervention de la troupe dans l'affaire de
Gand n'a donc offensé aucune loi existante. En
agissant comme elle .l'a fait, l'autorité mili
taire s'y est au contraire conformée et a rempli
un de ses plus impérieux devoirs.
D'un autre coté, elle n'a point usurpé les
droits et privilèges de la commune, puisque la
commune n'en a pas. De plus le bourgmestre et
le gouverneur peuvent, même contre le gré de la
commune, faire circuler et stationner des troupes
dans les rues toutes les fois qu'ils le jugent né
cessaire dans l'intérêt général; eux seuls ont ce
droit, et la commune n'a rien y reprendre.
D'après ce que nous avons appris déjà le bureau
de l'association libérale d'Ypres s'est réuni, et l'un
de ces jours il y aura convocation générale des
membres, pour entendre proposer les noms des
candidats au Conseil communal.
Il est hors de doute que ces candidats réuniront
toutes les qualités requises pour être des instruments
dociles; des hommes ossifiés ayant juste la dose
d'élasticité suffisante pour voter sans contrôle ce
qu'on leur imposera et comme on le voudra. Ces
C'est le mois de la vierge Marie, chanta
doucement une petite rose blanche. Je lui garde
mes parfums comme un encens. Pour elle je veux
être cueillie. Je veux mourir sur son autel.
Grand Dieu m'écriai-je enfin saisie d'effroi,
que parlez-vous donc toutes d'être cueillies et de
mourir? A peine sommes-nous écloses!
Hélas! ma pauvre enfant, répondit une voix
grave au-dessus de ma tète; il faut bien remplir
son destin, et chacun ici-bas a sa loi qu'il faut suivre.
Grand'mère, dit en se redressant un petit
bouton l'air mutin, au tour vermeil, vous en
parlez vraiment bien votre aise. Vous qui comp
tez au moins quatre longs jours, vous avez eu le
temps de contempler le solei! et la nature, d'écouter
le zépbir, de respirer et de vivre; partez avant
nous, si le cœur vous en dit.
On ne me cueillera point, répondit la voix
grave avec tristesse. J'étais belle, on me conserve
pour ma graine. Mes parfums sont passés, les sou
pirs de l'air effeuillent ma corolle, et, pendant
qu'ils emportent mes pétales flétries, je vois tom
ber autour de moi mes enfants, mes sœurs, tous
ceux que j'aime. Bientôt je resterai seule dans ce
champ désert et dépouillé.
Puisque vous êtes sûr qu'on ne vous cueillera
pas, reprit le petit bouton, laissez-moi me cacher
sous vos grandes feuilles. Je suis si petit. Je n'ai
pas encore eu le temps de faire une prière.
Et souple, courbaot sa tige déliée, le petit bouton
disparut sons le feuillage de la rose triste.
candidats appartiendront au parti de corps et d'âme
en tout et pour tout.
Opinions part, où est donc l'homme d'honneur
qui voudrait souscrire de pareilles exigences?
Quel inépris n'a-t-il pas implicitement pour ses
adeptes uu parti qui ose leur dicter des conditions
si flétrissantes?
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté ministériel du a 3 octobre, la session
de 1857 du jury chargé de procéder la vérifica
tion des certificats des études moyennes et aux
épreuves préparatoires se rouvrira lundi, 26 octo
bre courant, Bruxelles, 9 heures du malin.
Les jeunes gens qui n'ont pu produire leurs
certificats assez temps pour que le jury en prit
connaissance au mois d'août dernier, les adresseront
directement, cette fois, au ministre de l'intérieur,
avant le 22 octobre, avec cette inscription Jury
des épreuves préparatoires. Certificat d'étu
des moyennes.
Les récipiendaires qui, défaut de certificats
d'études moyennes, auront subir une des épreuves
préparatoires prévues par l'art. 2 de la loi du 1"
mai 1857, devront se faire inscrire au bureau de
l'agent comptable des jurys d'examen Bruxelles
(hôtel du ministère de l'intérieur), partir du i5
octobre courant jusqu'au 24 du même mois inclu
sivement.
Ils ne sont pas tenus de se faire inscrire en per
sonne. Si l'inscription a lieu par correspondance,
iis joindront leur lettre un mandat de 3o francs
sur la poste.
Ils devront être présents l'hôtel des jurys,
place des Barricades, na 1, Bruxelles, lundi 26
courant, neuf heures du matin.
Un arrêté royal du 12 octobre, accorde
Fr. 8,000 au conseil de fabrique de l'église de
S1 Martin, Ypres, pour la restauration de cette
église.
Un arrêté royal du 10 octobre porte
Art. 1". Concession est accordée la ville
d'Ypres des bâtiments et dépendances de l'arsenal
situés en cette ville, comprenant
a. Le grand arsenal, n° 1, contenant 6 ares 24
centiares; b. le magasin pour affûts, n° 2, contenant
5 ares i5 centiares; c. le magasin aux affûts, n* 3,
contenant 5 ares 32 centiares; d. le grand hangar
d'artillerie, contenan(4 ares 92 centiares; e. le petit
hangar d'artillerie, contenant 3i centiares;/, le
local des pompes incendie,contenant 64 centiares.
Art. 2. Remise de cette propriété sera faite
l'administration communale de ladite ville, par
procès-verbal en due forme, sous les conditions
déterminées par la loi précitée du i4 mars i854 et
sons les réserves suivantes
Viens, ma sœur, me cria-t-il de son abri,
viens vite voilà les hommes. Dépêche-toi.
J'allais la suivre: un bruit que j'entendis me fit
tourner la tète. C'était le murmure des roses
cueillies qui se disaient adieu.
Au même instant, je sentis une vive douleur
deux doigts robustes me saisirent, et je tombai au
milieu de mes compagnes éplorées...
Moment affreux! Violemment arrachée ma
tige, enlevée au champ paternel, mes innocentes
joies, tremblante en des mains étrangères et cruelles,
je me voyais perdue. Frappée avant d'avoir pu for
mer, comme mes sœurs, mon souhait d'avenir,
j'ignorais quel allait être mon sort.
Dieu puissant! murmurai-je du fond de ma
misère, toi seul sais quel destin m'attend dans ce
vaste monde ou l'on me jette. Je ne suis qu'une
petite rose, épanouie peine; mais tu nem'aban-
donoeras pas dans ma détresse. Ta toute puissance,
qui a créé les deux et leurs merveilles, saura bien
me faire une place pour l'instant que tu me donnes
vivre. Rien de ce qui est sorti de tes mains ne
peut périr; tu ne m'a pas créée sans bu!; loi, dont
1 oreille entend les vœux du cirou caché sous
1 herbe, dont I œil compte les innombrables atomes
de l'air, veille sur moi et donne ma faible fleur
son heure d'utilité sur la terre.
A ces mots, ma voix s'éteignit ma sève s'écou
lait de ma tige coupée; je me sentais défaillir, et
bientôt je perdis toute perception de ce qui se
passait autour de moi. Pour être continué