wmrnm idwi MM,
T B. 3 S 24 Octobre.
41me Année.
No 4,181.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, p0cb le dehors fr. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois.
Les hommes qui, par leur astuce et leur effron
terie, sont parvenus b museler la ville d'Ypres,
sont appréciés et jugés il faut que, tôt ou lard,
ils subissent la peine de leur entêtement et de leurs
injustices.
Aussi longtemps qu'il s'agissait de s'emparer de
la place et de s'y fortifier, nos despotes faisaient
malicieusemeot une distinction entre la religion et
le libéralisme. Ils prétendaient respecter la religion
et ses ministres; ils disaient avoir la plus grande
estime pour les croyances individuelles; ils allaient
jusqu'à soutenir qu'ils étaient catholiques eux-
mêmes. Le libéralisme était tout simplement une
aspiration généreuse vers le progrès dans l'ordre
temporel. Un grand nombre de catholiques se
laissèrent prendre au piège; mais le temps a fini
par faire tomber les masques et il n'est plus resté
de ces faux catholiques que des figures d'incroyants.
Aujourd'hui qu'ils sentent que leur règne touche
sa fin, ils ont recours une ruse analogue, qui ne
saurait plus réussir. La lutte ne serait pas entr'eux
et les catholiques, elle serait entre les libéraux et
un clergé ambitieux et cupide. Comme si les catho
liques, les vrais catholiques, pouvaient se séparer
de leurs pasteurs, comme si le clergé catholique
pouvait se séparer de la religion catholique. Nous
avons été trompés une fois et cela suffit. Si la lutte
est entre eux et le clergé catholique, et ils l'affir
ment, elle est entre eux et la religion elle-même,
elle est donc nécessairement entre eux et nous.
Une escarmouche aura lieu sur le terrain des
élections communales. Quelle doit être, dans cette
occurence, la conduite des électeurs qui n'ont pas
encore foulé aux pieds tout sentiment religieux,
la conduite des électeurs catholiques?
Nous les félicitons tout d'abord de n'avoir point
produit de candidats par la voie da la presse.
Pourquoi donc exposerait-on, durant quinze jours,
des hommes honorables aux insultes et aux calom
nies de quelques individus dont la folie le dispute
la méchanceté? Pourquoi fournirait-on la
médiocrité l'occasion de s'enorgueillir d'un triom
phe qui ne serait dû pourtant qu'à de hon-
RACONTÉE PAR ELLE-MÊME,
(Suite et fin. Voir le n° 4»i8o du Propagateur.)
Interdite, effrayée, j'aurais voulu comme l'oiseau
avoir des ailes pour m'enfuir. La condamnée, restée
seule, me saisit de sa tnain brûlante, et, attachant
sur moi un regard plein d'envie et de haine
Tu es fraîche, me dit elle, et moi je ne le
suis plus; ton parfum est suave, et mon haleine est
empestée; tes pétales embaumées se dilatent pures
la lumière, et moi je suis coupable et flétrie!
Va- t-en
Et me rejetant loin d'elle, et se retournant pour
pleurer. Sans doute, ses larmes coulaient sur sa
vie qui allait s'éteindre, sur son enfance passée si
vite qu'elle la quittait peine, sur sa jeunesse
perdue, peut-être sur ses fautes.
teuses intrigues? Quand ils voient succomber des
hommes qui leur sont supérieurs, ils
Pensent enfler leur être et hausser leur bassesse!
Toutefois il importe que les catholiques se con
certent et portent, autant que possible, leurs votes
sur les mêmes personnes. Mais ce qui est essentiel,
c'est qu'ils n'accordent aucun vote h aucun des
conseillers sortantsni aucun des nouveaux
candidats présentés par t association libérale.
Si les efforts des catholiques ne peuvent pas
amener de succès, il faut au moins qu'ils déter
minent une protestation énergique contre les
administrateurs qui nous violentent dans nos
croyances et dans nos fortunes, daDS nos affections
et dans nos intérêts.
Voter pour les candidats delà coterie, sous le fal
lacieux prétexte qu'il n'y a pas de lutte, ou que la
lutte n'est pas sérieuse, ou qu'il n'y a pas de chance
de réussite, c'est commettre un acte de la plus
repréhensible faiblesse.
Se rendre l'assemblée électorale et déposer
dans l'urne un billet blanc, c'est ne rien faire du
tout mieux vaut ne pas quitter ses occupations. Il
n'y a pas de vote sans suffrage valable; le billet
blanc ue contenant pas de suffrage, celui qui le
donne n'est pas compté parmi les votants.
Catholiques! ne manquez pas de vous rendre au
scrutin; votez pour des hommes indépendants qui
méritent votre confiance; protestez contre ceux
qui prennent votre argent pour vilipenderpour
déshonorer votre Religion et asservir votre
Cité!!
revue politique.
Dès l'origine de l'insurrection indienne, les jour
naux anglais n'ont pas ménagé leurs injurieux
soupçons l'égard de la Russie, qu'ils accusaient
d'avoir excité la révolte, et de songer en profiter.
Mais ainsi que le remarque un correspondant du
Journal de Bruxelles, le premier de ces soupçons
est absurde et ne peut s'expliquer que par la ten
dance naturelle des hommes attribuer tout le mal
qui leur arrive ceux qu'ils n'aiment pas, et qui ne
les aiment pas. Il ne dépend de personne d'exciter
ou d'empêcher des insurrections aussi générales.
Tremblante, cachée sous mes feuilles, moi aussi
je pleurais. O mes sœurs, mes chères campa
gnes, mou beau ciel bleu, mon horisun fleuri, et
toi, joyeux zéphir, qui te berçais près de moi dans
un rayon de soleil, où étiez-vous?
Le jour passa, la nuit tomba sur la terre, et le
silence se fit dans la prison. Le sommeil visita ce
lieu d'épreuve expiatoire. Mais quel sommeil!
mêlé de plaintes douloureuses, de bruits sinistres,
de songes effrayants!
La condamnée agitée, haletante sur sa couche,
se réveillait pour se plaindre et maudire. Pendant
que la fièvre brûlait son corps, que la souffrance,
comme un serpent, s'attachait ses membres, ses
lèvres desséchées murmuraient des paroles sans
suite. Les souvenirs parlaieut en elle, et les remords
torturaient son âme.
Le jour revint; il parut, et je ne songeai point
le saluer. J'étais anéantie devant une si grande
misère. Une pitié immense m'écrasait.
Elle était si jeune, la condamnée! ses traits dans
pour 3 mois.
Elles tiennent des causes plus profondes et plus
éloignées. Dans leur jour de jeûne et d'humiliation,
les Anglais en ont avoué quelque chose. Ils ont
exploité les Iodes en marchands, sans pitié, sans
mesure, en leur faisant rendre tout ce qu'elles
pouvaient rendre, plus qu'elles ne pouvaient ren
dre. L'autorité de la réaction dénonce la violence
implacable de l'action anglaise. Cette violence ne
s'est en rien adoucie et les soldats anglais égalent
les barbaries dont les journaux anglais accusent les
Iodiens. On parle de longues avenues d'arbres dont
chacun portait un Indien pendu pour trophée, de
palais changésen bûchers et dans lesquelsoo a brûlé
tout vifs les innocents et les coupables. Il ne fant
pas demander pourquoi un pays gouverné par la
violence au service de la cupidité se révolte. Quant
aux moyens qu'on emploie pour réprimer la rébel
lion, ils paraissent plus propres enfanter de
nouveaux rebelles qu'à ramener ceux qui oot pris
les armes. t
Passant au second thème d'accusation, aux inten
tions qu'on prête la Russie de vouloir mettre
profit les embarras de l'Angleterre pour consolider
sod influence dans la haute Asie et l'étendre jusque
dans l'Hindostan, osant ainsi de représailles contre
les alliés secrets des Circassiens, le correspondant
précité établit que le gouvernement russele voulût-
il, ne le pourrait pas. L'empire moscovite traverse,
lui aussi, une crise suprême, et le gouvernement n'a
pas trop en ce moment de toute son activité et de sa
pleine liberté d'action pour conduire bonne fin
trois affaires d'une importance vitale pour le pays,
et dont le succès exige une paix profonde, une
sécurité parfaite l'extérieur. D'abord c'est la
réforme de l'armée, dont l'armement n'est pas au
niveau de celui des autres armées européennes. La
guerre de Crimée en fit foi; elle a appris en outre
la Russie la nécessité d'ouvrir des voies ferrées
qui rendissent plus faciles et plus rapides les com
munications entreles diverses parties de cet immense
empire. Enfin la troisième question résoudre, la
plus grave sans doute, c'est l'affranchissement des
serfs.
Le divan de Moldavie, par quatre-vingt deux
voix contre deux, s'est prononcé, ainsi qu'il était
le repos conservaient encore si naïve la fugitive
empreinte de l'enfance! la dégradation était sur
son front mais que l'innocence avait dû y être
belle
J'oubliai qu'elle m'avait rejetée. Je l'aimai
comme une pauvre fleur brisée par la tempête et je
conçus un grand désir de lui plaire afin d'accom-
plirle vœu de sa mère et de distraire sa souffrance.
Pour elle je relevai mon calice languissant, je
m'efforçai d'être plus fraîche et plus belle pour
charmer son dernier jour. Ce sera là, me dis je,
mon heure d'utilité sur la terre.
Elle sortit enfin de l'affreux silence de la nuit
son premier regard tomba sur moi, et je m'en
réjouis car ce regard avait perdu son âpre dédain;
il était abattu, plein de faiblesse, de prière et
d'augoisse. Je voulus y rappeler la vie et l'es
poir; j'ignorais le langage des jeunes filles, j'em
ployai celui que m'avait donné :a nature; j'exhalai
mes plus suaves parfums, et j'épanouis mon calice
avec amour.