UNE PREMIÈRE COMMUNION 41me Année. No 4,182 Election communale d'Yprès. Le ban et Parrière-ban du parti pseudo libéral ont été convoqués l'élection qui a eu lieu hier. Aucun moyen n'a été né gligé pour faire accourir les électeurs disciplinés en masse. Dîners et soupers électoraux, réunions de l'Association libé rale, convocation et régal des électeurs suburbains dans une campagne, manifestes publiés en françaisen flamandqui évoquaient les terribles fantômes des cou- vents et de la main-morte, pression violente de toutes les administrations, même de celle qui se dit étrangère toute question politique, fausses alertes, feinte d'une lutte acharnée, courses de jour et courses de nuit, sentinelles avancées criant: Électeurs garde vous! hommes apposés aux quatre portes de la cité et aux abords de l'Hôtel- de-Ville, tout en un mot a été mis en œuvre pour amasser le plus grand nombre de votes en faveur des candidats proposés par l'Association libérale. D'une autre part, comme aucune can didature indépendante ne devait se pro duire, le parti catholique s'est abstenu complètement de toute démarche électo rale quelconque; pour le même motif, le plus grand nombre des électeurs catholi ques et indépendants ont cru inutile de se présenter au scrutin; ils ont préféré de protester par leur abstention; les hommes conviction décidée et qui ne croient jamais inopportun de la manifester publi quement sont venus déposer leur bulletin et en éparpillant leurs votes sur divers noms honorables, ont prouvé qu'ils n'obéis saient aucun mot d'ordre, mais qu'ils agissaient spontanément et en pleine liberté. Voici le résultat MM. Vandenpeereboom 388 Vandenbogaerde380 Cardinael. 363 E. Merghelynck363 Legraverand361 Becuwe360 Van Alleynes329 Hammelratli58 LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 5 mois. 28 Octobre. revue politique. Une modification importante vient d'être introduite dans la constitution du ministère Ottoman. Reschid- Pacha est nommé grand- vizir; son prédécesseur Ali- Pacha conserve cependant son poste aux affaires étrangères. La rentrée au pouvoir de Reschid-Pacha annonce que la Porte est fermement résolue persister dans son opposition l'union des principautés. Maintenant que le roi de Prusse vient de déléguer son frère les pouvoirs royaux, pour le terme de trois mois, l'Autriche espère proba blement détacher la Prusse de la cause des unionistes, le nouveau régent étant formelle ment opposé la politique russe. Quoiqu'il en soitl'Autriche, malgré la réconciliation de fVeimar, parait moins dispo sée que jamais baisser pavillon devant le colosse moscovite. Il n'est plus question de la retraite du comte de Buol. A la tête de l'Alle magne catholique, l'Autriche occupe, du reste, une forte et belle position. Les catholiques d'Allemagne ce sont cin quante millions d'hommes, placés au centre de l'Europe, possédant le Danube, ayant les Alpes et le Rhin pour remparts, et la Pologne pour avant- garde. La providenceobserve /'Uni vers, leur a donné pour chefs les princes de Lorraine, dont elle a rempli le cœur de courage et de fui. Elle les a placés en Italie, pour couvrir la Papauté de leur bouclier, elle les a établis sur les Karpathes et au bas Danube, pour arrêter les plus terribles invasions du schisme et de la barbarie. Les catholiques allemands ont en outre l'avantage de n'être point divisés sur le terrain de la politique intérieure. Ils possèdent un grand nombre de savants écri vains. Ce qui fait défaut aux catholiques en Allemagnede même que chez nous, c'est une somme plus forte d'activité, c'est un lien de EN 1793. Tandis que la Vende'e, le Maine et la Bretagne retentissaient une troisième fois de cris de guerre, une cérémonie belle comme les agapes des premiers siècles du christianisme jetait un jour de joie sur ces années de deuil. Depuis longtemps, M. l'abbé Soyer préparait h leur première communion les enfants de Chanzeaux. Tout l'hiver on l'avait vu parcourir les bois, les genêts, les fermes isolées, et braver toutes les fureurs de la persécution pour l'exercice de son saint ministère. Paraissant partout où il y avait du bien faire, des larmes essuyer, il quittait la nuit son secret asile, bénissait les malades au lit de mort, ou, entouré de petits enfants, il faisait entendre la parole de vie sous les ruines h demi-couvertes d'une masure incendiée. Là, il leur enseignait h aimer Dieu, consoler leurs mères, prier pour la France et pardonner aux meurtriers de leurs familles. De toutes les communes voisines on accourait h ses pieuses instructions. Souvent, a la clairière d'un bois, au bord de la rivière, dans un vallon écarté, cohésion capable de leur donner C unité d'action basée sur l'unité de but et de principes. Relativement aux affaires de l'Indeon signalait dernièrement un discours prononcé dans un banquet par le duc de Cambridje, discours auquel sa double qualité de prince du sang et de commandant en chef de l'armée donnent une importance exceptionnelle. Con trairement l'opinion généralement accréditée, le recrutement aurait fourni, au témoignage de S. A. R.les meilleurs résultats. Une correspondance de Londres ne porte cependant qu'à 32,ooo hommes le chiffre des troupes expédiées de la mère-patrie depuis le commen cement de Vinsurrection. Une très-faible por tion de ces renforts doit être arrivée sur le théâtre de la lutte en septembre. La majeure partie n'y arrivera qu'en novembre et décembre et les derniers hommes embarqués n'y seront rendus qu'en janvier. Quant au langage du Prince sur la question du chalimenldes rebelles, il a été très-net, mais très-dur Pas d'indul gence illégitimeJustice et justice sévère On sait que lord Canningle gouverneur générala manifesté des dispositions plus débonnaires. Ce qui n'a pas peu contribué le perdre dans l'opinion publique en Angleterre. Le cabinet s'est résolu, parait-il, son tour de le sacrifier l'irritation des esprits. q~ç"q f il célébrait la messe au milieu de pauvres veuves, de vieillardset d'intrépides jeunes hommes appuyés sur leurs armes. Agenouillés autour de lui, ils priaient avec ferveur, demandant au ciel la rési gnation, le courage et la force d'étouffer la vengeance dans leurs cœurs. Un mois s'était écoulé depuis que l'église avait chanté le glorieux hymne de la résurrection du Fils de Dieu, et parmi ces fidèles laboureurs il n'eu était pas un seul qui n'eût approché de la table sainte, lorsque M. Soyer fixa le jour de la première communion. Une fraîche prairie de la métairie de Fruchaux fut le lieu choisi pour cette fête touchante. Située loin de tout chemin, dans une gorge ignorée, elle descend en serpentant au bord d'un ruisseau qui baigne le pied des hauteurs de Mauvesio. Au nord et au midi de vastes champs de genêts inclinent vers elles leurs pentes arrondieset d'épaisses haies d'aubépines et de cerisiers sauvages l'entourent d'un rideau de feuillage et de fleurs. Au milieu croissent deux vieux chênes dont les rameaux, périodiquement coupés, pétillèrent bien des fois au foyer champêtre. Ce fut sous leur dôme de verdure, h l'ombre de drapeaux blancs consa crés dans des batailles, que s'éleva le modeste autel. Une simple planche recouverte d'un tissu de lin fut appuyée contre leurs troncs creusés par l'âge les jeunes filles ajoutèrent des guirlandes de Électeurs inscrits 578. Électeurs votants 459. lierre, des roses, des bloets et un agneau couché sur la croix, doux symbole tracé avec la mousse des bois et la fleur de l'églantier. C'était une de ces belles nuits de printemps h l'air tiède et embaumé, où la brise, chargée de parfums, agite h peine la feuille du saule et se mêle en harmonies célestes aux chants des oiseaux. Les étoiles brillaient d'un ineffable éclat, adouci par de légers nuages qui flottaient au ciel comme des flocons de neige, et la lune glissant au travers des arbres projetait leurs ombres sur le gazon inondé de ses feux. Les premières lueurs du jour n'avaient point encore blanchi l'horison, lorsqu'un sourd murmure, comme des cliquetis d'armes mêlés un bruit confus de pas et de voix éloignés, annonça l'approche des fidèles. Une immense multitude couvrait déjà les coteaux voisins. Les longues files ioégales s'allon geaient en suivant les étroits sentiers, disparais saient dans l'ombreau fond des ravins, descendaient sans ordre les pentes escarpées, puis venaient en silence se confondre dans la prairie. De tous côtés on voyait se détacher sur les genêts dorés les mantes Doires des femmes, les blanches robes des jeunes filles et les chapeaux ornés de plumes des soldats vendéens; et toutes les fois que les rayons de la lune venaient tomber sur leurs armes polies, il en jaillissait mille gerbes de lumière. Peu peu la

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1