4Ime Année
4,183.
??F.3S, 3i Octobre.
LÉGENDES BOHÈMES.
Le lendemain, le beau cavalier, monté sur son
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, poljr ie dehors fr. 7-50 par
4fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. pour 5 mois.
revue politique.
L'événement du jour c'est encore la prise de
Delhi. La première dépêche, qui en apporta la
nouvelle, avait mis ce brillant fait d'armes au
compte des généraux Havelock et Outram.
Cétait une méprise évidente ces généraux
ayant assez faire que de défendre Cawnpore
et les rives du Gange, une dis lance considéra-
ble de Delhi, et, s'il était possible, de dégager
Lucknow.
Les vainqueurs de F ancienne capitale du
Grand-Mogol sont les généraux fVilson et
Nicholson. C'est le 9 septembre que ces généraux
reçurent leur artillerie de siège. Trois batteries
furent immédiatement élevées et commencèrent
leur feu le 14. La brèche fut praticable le 16
sur deux points, et le lendemain, 17la pointe
du jour, deux colonnes d'attaque se précipitè
rent F assaut. Déjà l'une d'elles avait envahi la
brèche, lorsqu'une poudrière sauta et blessa ou
tua un grand nombre des assaillants. Le géné
ral anglaiscroyant l'existence de plusieurs
autres mines, fil retirer ses troupes. Le lende
main on recommença le feuune nouvelle
batterie fut construite, et, le 20, un assaut
général fit tomber la place aux mains des
troupes britanniques. Mais le Roi de Delhi et sa
cour s'étaient retirés quelques jours auparavant
dans la direction de Lucknow. Débusqués de là,
les Cipayes s'efforceront maintenant d'isoler le
corps d'armée qui occupe Delhi de sa base
d'opération et de couper ses communications
avec les troupes d'Havelock et le cœur du pays.
La situation intérieure de l'empire Ottoman
donne lieu depuis quelque temps de légitimes
appréhensions. Son mal, c'est le rapprochement
dans la Turquie d'Europe des populations
chrétiennes, longtemps opprimées, avec une
population musulmane, longtemps dominatrice,
qui a encore l'orgueil du commandement, sans
en avoir les vertus politiques. Les populations
chrétiennes ont de longues rancunes et des pré-
I.
Holà! hé! quelqu'un! Personne ici? Pan!
pan Et la porte de chêne résonne... Ouvrez donc
bonnes gens, ouvrez sans peur... Je suis un franc
chevalier... un vrai chasseur... Mais la chasse
altèreIl fait soif! A boire! viteet du frais!
Qui parle ainsi? Un beau cavalier, monté sur un
cheval noir aux longs crins soyeux, et dont le sabot
de fer sème l'étincelle, et joyeusement retentit sur
les cailloux de la route.
La porte s'ouvre, et une jeune fille paraît sur le
seuil, timide et rougissante; elle est blonde comme
les blés; un front de neige et des bouquets de roses
sur les joues... le monde n'a rien vu de plus beau.
Votre servante, mon beau sire! il n'y a pas de
vin chez nous; mais le ruisseau coule pour tout
le monde et l'eau est fraîche! Et Gretchen prend
tentions autorisées par les édits du Sultan; mais
leurs droits, écrits seulement sur le papier,
sont chaque instant violés en fait. La popula
tion musulmane, loin d'être reconnaissante du
service que lui ont rendu les puissances chré
tiennes en est humiliée. Elle s'indigne de
l'égalité nominale accordée aux chrétiens, com
me d'un outrage. D'après les nouvelles qui
arrivent, elle s'arme de tout côté, et si F on
apprenait bientôt la nouvelle de quelques
catastrophes sanglantesil n'y aurait point
s'en étonner. Devant la réaction du fanatisme
musulmanle Sultan demeurerait impuissant
et désarmé. Il est donc du droit comme du
devoir des puissances qui ont secouru la Porte,
de protéger les chrétiens d'Orient, et elles
deviendraient moralement responsables de tous
les dommages qu'ils éprouveraient.
L'union des principautés danubiennes paraît
devoir rencontrer des difficultés nouvelles. Non
seulement la Prusse lui retirerait son appui,
mais la Russie elle-même ferait maintenant
volte-face, après avoir reconnu les tendances
révolutionnaires des dernières élections d'où
sont issus les divans actuels des deux provinces.
La combinaison ministérielle, que l'amiral
Armera vient de former en Espagne, avec le
concours de plusieurs sommités politiques tels
que MM. Martinez de la Rosa, Mon, Bermudes
de Castro, offre de sérieuses garanties l'opi
nion modérée. Il n'est guère présumable cepen
dant que cette combinaison nouvelle ait une
durée moins éphémère que n'en eurent tant
d'autres avant elle. Heureuse, dit avec raison
une correspondance, heureuse l'Espagne de ne
pas être dans une situation centrale comme la
Belgique! Avec cette inconsistance, cette im
puissance rien fonderce flux et ce reflux
d'anarchie et de despotismeelle deviendrait
une proie pour ses voisins, malgré le patrio
tisme et le courage de ses habitants. Les Polo
nais aussi étaient braves et patriotes. Mais pour
les nations, comme pour les individus, rien ne
remplace la sagesse et l'esprit de conduite.
un vase et offre boire au cavalier, et, rouge comme
une fraise des bois, elle se rassied près de l'être... et
le rouet tourne, tourne, tourne! rrr.. rrr.. rrr...
Et le cavalier reste debout au milieu de la maison.
Il tient le wiedercome la main et il ne boit pas...
Il a oublié la soif... Il regarde le rouet et regarde la
fileuse, la belle fileuse!
Dis moi, ma belle, as-tu le cœur libre? Veux-
tu être ma femme, ma femme fidèle et honorée? Et
il s'approche d'elle et veut la presser sursoo cœur
qui bat.
Voilé, mon beau sire, ce qu'il faut dire ma
mère... Je suis une fille obéissante, et ne parle point
aux amoureux.
Ta mère! Eh! tu n'en as pas... Je ne vois
personne ici... Tu vis seule!
C'est ma belle-mère, hélas! ainsi l'a voulu le
destin... Elle est la ville avec ma sœur; mais
demain elles reviennent.
II.
Ces réflexions si applicables la situation de la
Belgique elle-même, nous les signalons au
patriotisme éclairé de quiconque place les inté
rêts suprêmes du pays au dessus des mesquines
préoccupations de parti.
Le résultat du scrutin communal est tel que
l'expérience devait le faire prévoir. Majorité
numérique d'une part, et d'autre part minorité
importante, quoique non organisée, protestation
significative, quoique manifestée de différentes
manières.
Il y a 578 électeurs; M. Vandenpeereboom, qui
a réuni le plus de voix, en a obtenu 588; donc
190 votes lui ont fait défaut, soit parce qu'ils ont
été portés sur d'autres personnes, soit parce que
les électeurs se sont abstenus de voter.
M. Van Alleynes, le dernier des élus, n'a obtenu
que 529 voix; par conséquent 24g électeurs ne
veulent pas de lui.
La divergence qui s'est manifestée dans le mode
de protester par les électeurs, provient de ce que
leurs voix n'ont pas pu se réunir autour d'une liste
arrêtée de candidats.
Dans l'état actuel des choses, les catholiques ont
eu raison de s'abstenir, s'ils ne voulaient pas se
borner h voter contre le système inique instauré
l'Hôtel-de-Ville. Aussi longtemps que les chances
ne sont pas au moins égales, il faut savoir user de
réserve, et ne pas prêter inutilement le flanc aux
traits envenimés de ses adversaires.
Comparée celle de i85i, l'élection de 1857
prouve que l'opinion a des tendances se modifier.
Dans cet intervalle un certain nombre d'électeurs
s'est éloigné des hommes exclusifs. Prenons pour
exemple, celui d'entr'eux qui est le plus populaire.
En 1851il y avait 5g3 électeurs; 4y4 votèrent
pour M. Vandenpeereboom; il ne lui manquait
donc que 119 voix cette année-ci, il loi en a
manqué 190, sur un nombre moiudre d'électeurs.
Ainsi des autres.
Ce résultat a pi us d'importance qu'on ne le
croirait peut-être première vue, si I'od considère
que, par tout le pays, les élections communales
cheval noir aux longs crins soyeux, bondit sur
la roule sonore; le sabot de fer sème l'étincelle, et
joyeusement retentit...
Il arrive devant la porte de la chaumière: le
cheval la reconnaît, et de lui-même, devinant la
pensée de son maître, il s'arrête; le chevalier sourit
en flattant son cou, puis il descend, frappe la
porte: C'est moi! c'est moi! Vite que l'on
ouvre; je veux la voir, Gretchen, ma bien-aimée,
la joie de mes yeux
Une vieille femme arrive, toute maigre, la peau
sur les os.
Que nous veut notre hôte, le beau seigneur?
Ce que je veux, la mère? Je veux ta fille, la
chère Gretchen, ma bien-aimée!
Ma fille, mon beau sire! Nous ne méritons
pas tant d'honneur; mais, si pauvre qu'on soit, on
ne peut point pourtant se marier sans savoir Qui
donc êtes-vous, et d'où veuez-vous?
Je suis votre seigueur et maître; je suis le roi.
Aimes-tu l'or? aiines-tu l'argent? J'en emplirai ta
maison. Mais je veux Gretchen, la belle fileuse!