avaient pris un caractère politique, et devaient servir de protestation d'une part contre la loi de charité et d'autre part contre l'armée. A part les exagérés et ceux qui leur sont subjugués, les électeurs d'Ypres n'ont pas suivi ce mouvement dont l'impulsion était donnée par les loges. Toutefois oous n'avons pas été pleinement com pris. Il y a de nombreux électeurs qui ne savent pas ressaisir leur indépendance; ils ont continué a voter d'après les injonctions d'hommes qui les flattent momentanémentmais qui au fond les inépriseut comme des automates et des dupes. Est- il digne, par exemple, d'un électeur, quelle que soit sa position sociale, qu'il se prête h déposer un bulletin contenant les noms des sept candidats libéraux, et b la suite, comme moyen de contrôle, le nom du meneur qui lui a imposé le bulletin? Pour notre compte, nous ne comprenons pas qu'un homme abdique ainsi sa dignité personnelle, et nous ne savons ce dont il faut s'étonner le pins, ou de l'orgueil de celui qui exige une pareille soumis sion, ou de l'anéantissement moral de celui qui descend b l'accorder. Le résultat des élections communales des villes, est de nature affliger tous les citoyens éclairés, mais ne doit cependant pas les décourager; bien au contraire, il doit les engager combattre avec énergie le parti révolutionnaire qui menace de con duire le pays b sa perte. Ce résultat, nous impose b nous, catholiques des devoirs, et il faut que oous sachions les remplir. Nous devons nous unir, nous devons nous organiser. L'apathie, l'indifférence deviennent un crime lorsqu'il s'agit du salut de la Belgique; car il faut que les conservateurs tièdes se le persuadent bien, la révolutiou menace le pays, elle frappe la porte, et si on ne la repousse pas immédiatement et vigou reusement, elle démolira la maison en abattant révolutionnairement ceux qui l'habitent. Bien aveugle celui qui ne voit pas les symptômes de dissolution qui menacent le pays; ils sont tels cependant que ce ne sera pas de trop de l'union de tous pour conjurer le danger. A l'œuvre donc, catholiques, b l'œuvre sans tarder; car le danger est proche. Si vous en doutez, lisez l'histoire de France du 18" siècle, et comparez-la b ce qui se passe main tenant. Alors, comme aujourd'hui, il y eut pour les choses les plus sacrées un accès de mépris général qui délendit tous les liens sociaux; Alors, comme aujourd'hui, des écrivains qui se disaient libéraux battirent la religion et le pouvoir en brèche; Alors, comme aujourd'hui, la foi s'affaiblissait de jour eu jour, et le libertinage faisait un progrès rapide; Alors, comme aujourd'hui, le vice, soutenu et fortifié par la multitude, triomphait et se produisait avec audace; Le roi notre seigneur le roi Et il épouserait la Gretchen! Ah! quand nous serions ce que nous ne sommes pas, ce serait encore bien trop d'honneur. C'est mon affaire, reprend le cavalier; je te prie et je pourrais commander. Adieu. Tu sais où est la ville; je t'attends demain. Et le cavalier rend la main, et le cheval noir aux longs crins soyeux bondit sur la route sonore, et le sabot de fer sème l'étincelle et joyeusemeul retentit. III. Debout, ma fille! voici le jour, le roi t'attend; tant de bonheur, l'aurais tu cru épouser un roi Un roi qu'on aime, dit Gretchen en rou gissant. Puis se tournant vers sa sœur: Et toi aossi, petite sœur, vite, habilles-toi, tu auras une place b la cour, une belle place auprès de moi... auprès de la reine! Viens, viens donc, fiancée paresseuse, dit la vieille mère; déjà l'aube blanchit les bois noirs; partons! Alors, comme aujourd'hui, on matérialisait l'âme, on l'abaissait, on la détournait de ses élans naturels et de ses pures inspirations; Alors, comme aujourd'hui, on était un crétin lorsqu'on servait Dieu et que l'on observait sa loi. Tout le monde sait quelles furent les consé quences sanglantes de ce déplorable état de choses. Or, aujourd'hui pas pins que jadis, on ne peut faire remonter la rivière vers sa source, comme on ne saurait faire changer le cours naturel des choses. Les mêmes causes doivent toujours produire les mêmes effets. Les causes subsistent, si les conser vateurs ne les détruisent pas, ils subiront avant peu la domination des Jacobins du 19° siècle. Nvus empruntons la Patrie l'article qui précède, et nous le soumettons aux sérieuses réflexions de nos concitoyens. Les succès obteuus le 27 octobre par la coalition libérale sout d'autant plus déplorables, qu'ils sout dus, en grande partie,a l'inaction des conservateurs qui ne doivent imputer qu'b eux-mêmes l'échec qu'ils ont subi. Puisse ce nouvel avertissement que le scrutin leur donne les faire réfléchir sur ledanger qu'il y a, pour les amis de la paix et de l'ordre, a laisser agir sans contradiction leurs adversaires, et b être les artisans de leur propre infortune. Dans les localités, où les conservateurs ont daigné cette fois faire un acte de présence, le défaut d'entente et la faiblesse relative des moyens de propagande qu'ils ont employés devaient causer l'insuccès de leurs efforts. Les minorités passionnées et actives obtiennent naturellement la victoire, surtout lorsqu'elles sont habilement organisées et disciplinées. Quand des centaines de citoyens fout abstraction de leur volonté personnelle et acceptent des chefs comme directeurs de leur conscience politique, ils ne peuvent manquer d'atteindre le but qu'ils ont en vue. L'uuiou fait la force. De nationale qu'elle était, il y a quelques années, cette devise est deveoue celle d'un parti ambitieux et remuant; sa fidélité b l'observer fait toute sa puis sance. Quelque fâcheux que soient les résultats de la journée du 27 octobre pour l'opinion conservatrice, nous les considérons comme plus tristes encore pour la patrie et pour ses institutions constitutionnelles. En effet, ils achèvent de diviser les populations en deux partis hostiles, ils introduisent ou enveniment la discorde, et ils faussent le jeu de nos lois fondamentales. La gauche a porté un coup sensible b notre régime représentatif et parlementaire en engageant les électeurs communaux b réformer et b casser les arrêts de la représentation nationale et en consacrant le mandat impératif, qui est la néga tion de toute liberté. C'est Ib un précédent b jamais déplorable et gros de dangers pour l'avenir. A l'heure où nous écrivons, les passionssont tellement surexcitées, l'ébullilion des esprits est si violente, que nous ne serions ni compris, ni même écoutés, si nous insistions sur les vérités que nous venons d'émettre. En attendant que la fièvre électorale s'apaise, nous maintenons nos principes et notre Et toutes trois sortent de la chaumière. Mère, dit Gretchen, pourquoi donc emportez- vous le couteau? C'est pour crever les yeux au serpent; viens donc et n'aie pas peur Et toi, petite sœur, pourquoi prends-tu la hache? C'est pour couper la tète au loup; viens donc et n'aie pas peur Elles entrent dans le bois épais. Le serpent, c'est toi, dit la marâtre. Le loup, c'est toi, dit la sœur; et toutes deux se jettent sur la pauvre Gretchen... Que lui firent-elles? Les montagnes et les vallées pleurèrent Maintenant, dit la mère, va donc b l'hymen du Roi mets sur ton front la couronne aux rayons d'or, belle fileuse! Eh bien, qu'allons-nous faire? dit l'autre fille. Nous allons couper d'abord ses belles mains et ses petits pieds, et arracher ses yeux maudits. langage, et nous ajournons nos amis et nos adver saires b un prochain avenir. Emancipation On lit dans le Bien publicde Gand La proclamation du scrutiu a eu lieu b l'Hôtel de-Ville, b 9 heures du soir. Elle a été accueillie par les démonstrations habituelles du parti de l'émeute: des applaudissements frénétiques, des hurlements, des sifflets, des huées. Le cri Vive la république! a également retenti. Vers 10 benras, une bande libérale s'est formée et a parcouru quelques rues de la ville en chantant le répertoire habituel du parti des chansous obscè nes et des couplets révolutionnaires. En passant devant l'évêché et devant la demeure de M. le bourgmestre, la bande a fait entendre de vigoureux sifflets. Elle s'est dirigée ensuite vers les bureaux de l'ignoble pamphlet Baes Kimpe, qui a assuré la victoire de M. de Kerchove et de ses amis; la reconnaissance publique a éclaté eu applaudisse ments bruyants en l'honneur de l'immonde feuille qui a pris une part si active a la lutte. Nous ne savons si M. de Kerchove el ses amis se trouvaient dans le groupe des manifeslateursmais il faut reconnaî tre qu'ils y eussent été b leur place. Baes Kimpe a des titres éclatants b la gratitude de ces messieurs. Après l'ovation b Baes Kimpe est venue celle en l'honneur de M. de Kerchove, qui, comme on sait, demeure b deux pas du bureau de celte feuille. La bande a salué l'hôtel de son candidat des acclama tions les plus chaleureuses, les plus bruyantes. Elle s'est arrêtée ensuite devant la demeure de M. le général Capianmout, même rue. La, la révolution s'est montrée sous son véritable aspect, elle s'est montrée hideuse. Pendant dix minutes, les vainqueurs ont fait entendre un horrible concert de cris, de sifflets, de vociférations sauvages. Les cris: A bas CapiaumonlA bas l'armée dominaient le tumulte et donnaient b la manifes tation son véritable caractère. On eût dit une bande de Jemmapiens qui venaient se venger de ce que le courageux officier les avait empêchés, il y a cinq mois, de se livrer b tous les exploits que com porte la spontanéité foudroyante. Fatigués enfin de cet abominable vacarme, qua tre officiers d'ordonnance du général sont sortis de l'hôtel et se sont mis a distribuer des coups de plat de sabre aux plus furieux de ces vociférateurs. Cette simple démonstration a snffi pour mettre en fuite les admirateurs de Baes Kimpe. Ainsi s'est terminée, a Gand, la journée du 27 octobre 1857. Cette date marquera dans les annales de la Belgique. La révolution compte une victoire de plus. PETITE CHRONIQUE LOCALE. Eh; bien cher ami, le chef constitutionnel de la nation, vient donc de remonter les degrés de l'Hôtel-de-Ville b Ypres. Pas complètement encore. Que lui manque-1-il donc? Eh! bien, on vient de lui rendre son front, Oh dit la sœur, je crois que j'ai peur. N'aie donc pas peur, tu seras Reine I oui, Reine, et ce soir.'Tu lui ressembles, b la Gretchen, comme l'œil ressemble b l'œil dans le même visage, comme le fil de lin ressemble an fil sur la même quenouille ce soir, tu seras reine! Et toutes deux, se bâtant, sortent du bois noir et prenoent le chemin de la ville. Elles arrivent devant le palais du roi. Le roi est a sa fenêtre; i! les voit et les saine. La cour s'incline devant la fiancée, et personne n'a le soupçon du forfait. La fête fut éclatante; la fiancée semblait heu reuse, le roi paraissait ravi la Bohême danSa, et pendant trois jours on n'entendit dans le royaume que les doux sons de la flûte. Mais le quatrième jour: Adieu, ma belle; adieu, mon amour, dit le Roi, je pars pour la guerre; mais sois sans crainte, b bientôt le retour; souviens- toi.' et pour consoler l'absence, file souvent les blanches toisons sur ton rouet qui chante/ [Pour être continué

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 2