BELLES FERMES
CRISE MINISTÉRIELLE.
DEUX
devoir fixer l'attention. M. Magis-Chefnay est le
beau-frère de M. Fléchetnotre commissaire
d'arrondissement, et l'un dese'minents de la coterie,
et M. Nagelmackers-Orban est le beau-frère de
M. de Rossius-Orban, pre'sident du conseil pro
vincial, et de IVL Frère-Orban, le repre'sentant de
Liège. Ces deux honorables conseillers sortants
n'ont obtenu que 8o4 et 758 voix; c'est dire
que M. Nagelmackers-Orbao, pour ne parler que
de lui, est resté 516 voix en-dessous de la majorité
absolue, qu'il a eu 926 voix de moins que M.
Lemmens, 809 voix de moios que M. Dewildt, le
chef de file de la minorité, 680 voix de moins
que M. Victor Collette, le présideut du Comité
du Nord, et 320 voix de moins que M. Lohest, le
candidat de la Tribune qui a obtenu le moins de
suffrages parmi les élus.
Quelle écrasante signification dans ces chiffres!
Ils sont la marque évidente du déclin du vieux
libéralisme dans notre ville. Il sent si bien, ce
vieox libéralisme si exclusif, si intolérant, qu'il a
fait son temps b Liège, qu'il déserte aujourd'hui
le combat pour le scrutin de ballotage. Après
avoir frayé la voie h la Tribune, il loi laisse le
chatnp libre. La Tribunç est maîtresse du terrain
nous nageons en plein dans les eaux démocratiques.
Ce résultat nous a toujours paru inévitable.
Partout où le libéralisme dominera, vous verrez
inévitablement se former une opposition démocra
tique de la nuance du National de Bruxelles, de
la Tribune de Liège, et du Courrier de Verviers
c'est la queue du libéralisme; aujourd'hui, b Liège,
la queue emporte la tête.
Notre ville avait donné le signal du triomphe du
libéralisme c'était son boulevard, sa forteresse.
Elle entre aujourd'hui dans une nouvelle voie
elle laisse en arrière, elle écarte les libéraux et
hisse au pavois les hommes de la Tribune.
Ainsi se vérifie ce que nous n'avons cessé de
dire: le libéralisme recèle en ses flancs la démo
cratie; il travaille pour elle, il l'alimente, il l'en
courage, il la développe et, b un moment donné,
elle en sort toute armée. Gazette de Liège.)
Le National se déclare très-satisfait du résultat
des élections. Son article est très-significatif
Encore un peu de temps, dit-il, et il faudra
bien que l'Association libérale de Bruxelles compte
avec les électeurs qui ne veulent pas s'agenouiller
devant l'autel où il faut adorer son grand prêtre ou
son grand maître, pour devenir conseiller commu
nal ou représentant. Pour notre partnous
n'aimons ni les fétiches, ni les idoles, et nous
espérons que les électeurs finiront bien par se
montrer de notre avis.
Tout ceci, sous réserve du plaisir que nous
'éprouvons de voir les catholiques définitivement
balayés de Bruxelles et de ses faubourgs. Car c'est
la la question capitale pour nous; qu'amis et
ennemis veulent bien ne pas l'oublier. Il s'agit
maintenant de savoir ce que feront les libéraux
de Bruxelles, libéraux b la façon de l'Observateur.
Nous promettons d'y veiller, CAR TOUT N'EST
PAS DIT.
Ces lignes du National doivent ouvrir les yeux
aux libéraux de notre ville, qui eux aussi jouissent
du plaisir de voir les catholiques balayés de
l'Hôtel-de-Ville et exclus de tontes les adminis
trations; qu'ils sachent les meneurs et les menés b
Ypres, qu'à leur suite il y a aussi une queue qui
s'efforcera d'emporter la tête, elle est petite encore,
mais déjà elle a ses réunions où se tiennent des
propos semblables b ceux qu'on vient de lire.
Nous n'aimons ni les fétiches; ni les idoles....
tout n'est pas dit.
Les ministres ont remis samedi après-midi leur
démission entre les mains du Roi. S. M. a déclaré
qu'elle aviserait.
Dimanche M. Henri De Brouckere a été appelé
et reçu par S. M. au château de Laekeu.
L'Émancipation dit que la démission des minis
tres est acceptée; elle s'exprime en ces termes
Les minisires démissionnaires ayant énoncé leur
intention formelle de quitter le pouvoir, le Roi a
accédé b leur demande et a chargé M. H. De
Brouckere de former un nouveau cabinet.
La circulaire suivante vient d'être distribuée aux
membres des deux Chambres:
Bruxelles, le 2 novembre 1857.
Monsieur le représentant,
J'ai l'honneur de vous informer que le Roi
fera l'ouverture des Chambres le mardi 10 de ce
mois, b une heure. La réunion aura lieu dans la salle
des séances de la Chambre des Représentants.
Agréez, je vous prie, M. le représentant, etc.
Le ministre de l'intérieur.
P. De Decker.
nécrologie.
M. Dehulst, architecte provincial de la Flandre
occidentale, est décédé le 3o au matin b Courtrai.
nouvelles diverses.
M. Léopold Lapiere de notre ville, vient de
recevoir le diplôme qui constate ses connaissances
requises pour diriger les travaux de drainage.
Une déplorable catastrophe a eu lieu dans la
commuoe de Vottem.
Des ouvriers étaient chargés d'opérer le curage
d'un puits communal. Le premier qui descend fut
frappé aussitôt d'asphyxie. Un second ouvrier subit
immédiatement le même sort.On courut appeler M.
Malpas, bourgmestre de la commune et docteur en
médecine, qui se hâta de se rendre sur les lieux.
Cet estimable citoyen offrit d'abord aux hommes
qui entouraient le puits une somme de cent francs
et la médaille d'honneur b celui qui consentirait b
porter secours aux deux ouvriers restés dans le
puits; mais, voyant qu'aucun n'acceptait, il se fit
lier une corde b la ceinture et il prit la fatale
résolution d'entreprendre lui-même le sauvetage.
Ceux qui tenaient b la surface le bout de celte
corde sentirent tout b coup que le poids s'en
détachait M. Malpas, ce magistrat dévoué et cou
rageux, subissait le même sort. Quand on eut
enfin pris des mesures pour aller au secours des
trois victimes, on ne retira que trois cadavres.
II est impossible de dépeindre le deuil et la
consternation des habitants de la commune.
bizarrerie d*un vieux soldat. Le
fait suivant pourra presque paraître romanesque;
mais nous en garantissons la réalité: Un pauvre
enfant de village, que nous ne désignerons que par
son nom de baptême, quitta b quinze ans sa famille,
pour aller b Arras servir l'aumônier d'une légion
qui y tenait garnison. Le bon prêtre ayant trouvé
des dispositions b ce jeune homme, lui donna toute
l'instruction qu'il put, et b dix-huit ans il le fil
entrer comme soldat dans son régiment.
Ses père et mère étant venus b mourir, Joseph
ne revint jamais au village et ne donna pas même
de ses nouvelles b ses autres parents. Sa bonne
conduite et son aptitude militaire le firent arriver
au grade de capitaiue, avec la croix d'honneur. A
sa retraite, il se fixa dans les environs de Marseille.
Il fut pris, il y a quelque temps, du mal du pays,
et comme il est célibataire, il se mit en route pour
revoir les lieux où s'était écoulée son enfance.
Les vieux soldats sont parfois bizarres Joseph se
mit en tête d'éprouver les sentiments que ses
parents lui portaient. A cet effet il arriva chez le
maire de son village dans le plus humble costume.
Il se fit conduire par le garde champêtre au logis de
ses cousins. Chez les deux premiers riches cultiva
teurs, on ne voulut pas le teconnaître, malgré le
témoignage du garde, affirmant que ses papiers
étaient entre les mains du maire. On le congédia
froidement, même duremeot.
Joseph, sans se décourager du triste succès de
son déguisement, alla frapper b la porte d'un autre
parent, homme pauvre et chargé de famille. Celui-
ci, qui avait entendu souvent parler de l'absent, le
reçut b bras ouverts et lui offrit uo gîte, en attendant
qu'il put lui procurer de l'ouvrage. Joseph accepta,
et, par quelques caresses aux enfants, il fut bientôt
un ami pour tous.
Trois jours plus tardjugez du coup de théâtre.'
Joseph, revêtu, au lieu de la blouse rapiécée, d'une
belle redingote noire, et la croix d'honneur b la
boutonnière, accompagnait sa nouvelle famille b la
messe paroissiale. Je laissé b penser si l'on jasa dans
le village et si Joseph fut entouré d'anciens amis/
Le capitaine voulut récompenser le bon cceur qui
l'avait si bien accueilli une somme de cinq mille
francs fut déposée par lui chez un notaire pour
acheter une charge sur le marché d'Arras au béné
fice de son cousin.
Étude de Me COUSTENOBLE, Notaire a
Lille, rue de Béthune, 58.
S.07ATJM3 D3 32L3-:0"J3
ARRONDISSEMENT D'YPRES.
i» COMMUNES DE NEUVE-ÉGLISE ET
DE PLOEGSTEERT.
2COMMUNE DE WERVICK-NORD.
contenant ensemble
34 Hectares 45 Ares 35 Centiares,
A VENDRE SÉPARÉMENT,
Par suite de décès en une seule Adjudication.
Le Mercredi 25 Novembre 1857 deux
heures précises de relevée, M" COUSTENOBLE,
Notaire b Lille, rue de Béthune, 38, procédera, en
son étude, b la vente, en uoe seule Adjudication,
des dites Fermes; savoir
art. 1".
COMMUNES DE NEUVE-ÉGLISE ET DE
PLOEGSTEERT (ci devant warnêton).
Une Ferme de 17 hectares, 67 ares, 70 ceutiares
de Fonds, Verger et Terres labourables, plantés
d'arbres montants et fruitiers; occupés par le sieur
Louis-Joseph Gruson et la dame Rosalie Gau-
quier, sa femme, au fermage de i,5oo francs,
payable annuellement, dans le courant du mois
d'octobre, suivant bail verbal de neuf années,
commencé pour les Terres labourables, le 1"
Octobre 1857, pour les Pâturages le 25 Décembre
même année, et pour les Bâtiments, le 1" Mai
suivant.
art. deux.
COMMUNE DE WERVICK-NORD.
Une Ferme nommée le Petit Geluwebrouck,
et 16 hectares 75 ares 65 centiares ou environ,
en Fonds, Verger, Prairie et Terres labourables,
plantés d'arbres montants et fruitiers, formant une
seule masse; longeant le chemin de la Fontaine;
occupés par le sieur Charles Casier, au fermage
annuel de i,4oo fr. plus 20 kilos de beurre, par
bail verbal de neuf années commencé le 1" Octo
bre i85o.
Les titres et conditions reposent en l'étude du
dit Notaire.