est assez forte pour prévenir les malheurs que le
soi-disant libéralisme, coalisé avec la démagogie ou
débordé par elle, réserve la Belgique.
Gazelle de Liège.")
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 26 octobre, le sieur A. Van
Grave, surnuméraire de l'enregistrement et des do
maines dans la province de Flandre-Occidentale,
est nommé receveur de l'enregistrement et des do
maines k Wellin.
Par arrêtés royaux du 26 octobre 1857, M.
D. Verfaïllie, receveur des contributions directes et
accises Beerst, est nommé receveur des contribu
tions directes, douanes et accises de 70 classe h
l'Abeele (Watou);
M. J. Toussaint, expéditionnaire a l'administra
tion centrale des contributions directes k Bruxelles,
est nommé receveur des contributions directes et
accises k Beerst.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La nommée Pauline-Justine De Grol, épouse De
Coster, ménagère, k Diest, comparaissait le 7 de ce
mois devant le tribunal correctionnel de Louvain,
sous la prévention d'escroquerie. L'instruction faite
k cette audience a révélé que des gens d'une bonne
condition, d'une crédulité inconvenable, allaient
habituellement consulter, k haut prix d'argent,
cette femme diseuse de bonne aventure, et qui, par
des manœuvres frauduleuses, faisait n'aître l'espé
rance ou la crainte d'événements chimériques. Le
tribunal, vu la gravité des faits et le grand nombre
des dupes qu'elle a faites, a condamné cette femme
k cinq années d'emprisonnement et k cinquante
francs d'amende.
NOUVELLES DIVERSES.
Le 29 octobre, un duel a eu lieu k Ploegsteert,
entre deux français qu'on dit être des barons
d'Amiens, en Picardie. Deux coups de pistolet ODt
été tirés, mais aucun des champions n'a été blessé.
MM. Parent et Schaken, concessionnaires du
canal de Bossuyt k Gourtrai, ont traité avec M.
Dnbois-Nehoul pour la construction de ce canal.
On assure que, sous l'influence de la tem
pérature exceptionnelle dont nous jouissons, une
assez grande partie de produits agricoles sont
menacés de destruction par la pourriture. D'après
les renseignements qui nous ont été transmis, le
mal s'appliquerait particulièrement aux betteraves,
aux pommes de terre et aux fruits. Il est k notre
connaissance que plusieurs fabricants de sucre du
Hainaut ont déjk perdu une partie de leur récolte,
et qu'ils sont obligés, ponr ne point la voir
disparaître entièrement, de faire subir k leurs
approvisionnements des manipulations aussi dis-
Ce n'est pas tout ta mère envoie de l'argent
k son frère, un émigré, un traître, un allié de
l'Autriche... oses-tu le nier?
Hélas! citoyen, mou oncle a émigré ponr
sauver sa vie; il est en Allemagne, dans la plus
profonde misère est-ce donc nn crime de lui
envoyer de quoi avoir du pain?
Oui, citoyenne, oui, c'est un crime; une
Française ne doit avoir d'autres parents que les
francs républicains ta mère a méconnu les lois, et
c'est dans ce sens que je parlerai au tribunal.
Oh! monsieur! oh! citoyen s'écria Hélène
en tombant k genoux et en élevant ses mains jointes
vers l'ancien serrurierrétractez ces terribles
paroles! ne soyez pas insensible k ma prière, ne
m'arrachez pas le cœur en perdant ma pauvre
mère; mais soyez bon, soyez clément; vous pouvez
tout ici, vous avez droit de vie et de mort, usez de
votre puissance pour sauver ma mère, ma mère
innocente et qui doit vivre pour moi! Rendez-la-
pendieuses que nuisibles k la qualité des produits.
Les pommes de terre sont également fort maltraitées
dans certaines parties du pays, ce qui inspire aux
détenteurs des craintes assez sérieuses. Quant aux
fruits, ils s'avancent avec une rapidité étonnante,
et c'est k peine si, après les premiers indices de
maturité, on parvient k les conserver intacts pendant
plusieurs jours.
On écrit de Lille On parle en ville d'un
événement assez mystérieux qui serait arrivé, il y a
deux jours, k la gare du chemin de fer. Une dame
aurait été frappée d'une arme acérée dans le dos
par un individu resté inconnu, grâce a l'obscurité
qui régnait; il était alots 5 heures et demie du
matin et les réverbères n'étaient pas allumés.
La blessée aurait été transportée dans une mai
son voisine, où l'on aurait constaté que la blessure
n'avait rien de dangereux. Une enquête, dit-on, est
ouverte sur ce fait mais la blessée refuse de donner
aucun renseignement, et si elle persiste, cette affaire
devra peut-être tomber d'elle-même daDS le néant.
Par suited'nnecoutumeancienne, des Auver
gnats, k Saint-Cyran, promenaient, k rebours sur
un âne, le nommé Claude Prugnat, qui s'était laissé
battre par sa femme. Avertie trop tard, l'autorité
ne put faire cesser cette mascarade qu'après qu'elle
se fut effectuée dans la commune et dans les com
munes environnantes.
Homme d'un caractère faible et timoré, Claude
Prugnat avait ressenti un violent chagrin de l'hu
miliation qui lui était infligée. Lorsque sa femme,
qui avait cru devoir s'absenter pendant la cérémonie,
revint k la maison, elle le trouva en proie k d'horri
bles convulsions. Ne voulant pas survivre k la honte
de son exhibition publique, il avait avalé une forte
dose de bleu en liqueur k l'usage des blanchisseurs
et qui, comme on sait, contient des principes
vénéneux.
Malgré les soins qui lni furent donnés, il ne tarda
pas k expirer au milieu des plus vives souffrances.
Procès-verbal a été dressé contre les promoteurs
d'une manifestation qui a eu un si triste résultat.
On a publié récemment un relevé des per
tes qu'a faites, en i856, la flotte marchande de
France, par suite de naufrages ou d'abordages
fortuits, et les renseignements recueillis au su
jet de ces sinistres ont fourni d'utiles observa
tions sur les mesures propres en prévenir une
grande partie. Les Anglais ont fait un travail
analogue sur les navires naufragés dans les
eaux du Royaume-Uni; parmi les faits con
statés, en voici quelques-uns qu'il est utile de
noter
Sur les 1,153 sinistres qui ont eu lieu sur les
cotes en i856, 452 seulement sont arrivés pen
dant une tempête ou un ouragan quant aux
autres, ce n'est point le temps qui les a occasion
nés les causes en sont indiquées dans un relevé
qui a été fait des perles totales de navires, non
compris les abordages fortuits. Ces pertes sont
moi, je vous bénirai, je vous respecterez, je prierai
pour vous!... Vous êtes père, monsieur au nom de
vos enfants, ne me repoussez pas!... Hélas! ma
mère n'est pas dangereuse pour la patrie; nous
vivons obscures, ignorées, en nous aimant l'nne
l'autre; et si vous le voulez, citoyen, nous offri
rons nos biens, par vos mains, k l'État; je me
dépouillerai de tout, je donnerai l'héritage de
mon pauvre père, heureuse, heureuse de racheter
la vie de ma seule amie, de ma seule protectrice...
Au nom de Dieu, écoutez-moi, ne me repoussez pas
Elle parlait ainsi, d'une voix véhémente, entre
coupée par des sanglots; mais le serrurier, endurci
aux pins ardentes supplications, ne l'entendait pas.
Il semblait poursuivre une idée qui venait de surgir
en sod esprit, et, tout k coup interrompant Hélène,
il lui dit brusquement
Tes biens ne sont pas confisqoés?
Non, répondit-elle avec étonnement, nous
habitons encore notre hôtel.
au nombre de 36 jsur lesquelles on n'en compte
que 186 qui proviennent des vents contraires;
les autres sont entièrement du fait de l'homme.
Ainsi, 17 navires sont abandonnés, parce qu'ils
sont incapables de tenir la mer; 37 naufrages
sont dus celte mêmecause; 20 sont occasionnés
par le manque de phares ou de bouées et le
reste des pertes totales provient de négligences
ou d'erreurs, de ce que les navires sont mal
gréés ou mal commandés, ou de ce que les équi
pages sont mal composés.
D'après le journal anglais qui a donné ces
détails, des navires en très-mauvais état trou
vent néanmoins des assurances, et les proprié
taires les conservent la mer au delà du temps
ou ils devraient les mettre en pièces. Il paraît
que l'on a compté, jusqu'à présent, sur l'assu
rance pour prévenir cet abus; mais on com
mence reconnaître l'insuffisance de ce pré
servatif, et l'on demande que la loi intervienne.
Il est utile de signaler les lieux où les sinis
tres sont arrivés. Il a péri, sur la côte orientale,
5o6 navires; sur la cote occidentale3o7; sur
la cote méridionale, de Land's End Dunge-
ness, xi9; sur les cotes d'Irlande, i55; aux
Surlingues, 12; l'île Lundy, 11; l'île de
Man, 5; aux Arcades et aux îles Shetland, 38.
Sur les 2,764 personnes qui se trouvaient
bord des bâtiments atteints par ces sinistres,
521 ont péri; les 2,243 autres ont été sauvées
savoir; 28, sans aide; i,5gi, soit par des na
vires, soit par des embarcations de la cote ou
des navires eux-mêmes; 262, par des fusées et
autres appareils de sauvetage employés de la
cote; et 362 par les canots de la Société royale
de sauvetage. On signale les services rendus
par ces derniers canots, et l'on demande que
VÉtat accorde des subventions la société dont
il s'agit, pour la mettre même d'augmenter
le nombre de ses établissements le long des côtes.
Une question des plus importantes et qui
déjk, depuis plusieurs années, a été étudiée sérieu
sement par les hommes compétents, est en ce mo
ment l'objet de la sollicitude de l'autorité supé
rieure nous voulons parler de l'agrandissement de
la ville de Lille.
Deux considérations majeures démontrent la
nécessité de cet agrandissement: la première, dé
gager notre principale place du Nord des innom
brables constructions établies dans la zone de ses
fortifications et qui les rendent k peu près inutiles;
la deuxièmefournir k la cité elle même le moyen
de s'étendre au delk de ses limites actuelles, évi
demment trop restreintes pour sa population, ainsi
que l'ont établi les diverses enquêtes ordonnées
dans un intérêt sanitaire par le gouvernement.
Divers plans ont été présentés, mais pour la plu
part ils ont été jugés inadmissibles. Les uns vou
laient qu'on reportât les murailles sur tel ou tel
point insuffisant ponr le but que l'on s'est proposé;
d'après les autres, la place aurait été démantelée,
puis k côté se serait élevée comme annexe une
nouvelle ville de guerre; d'autres encore propo-
Et les autres biens?... la terre de Cursy, la
métairie du Val, les prés de Dourier, le bois de
Saint-Josse?.
Tout cela nous appartient encore.
Et tu es fille unique
Oui, citoyen.
La figure deGraoier s'adoucit remarquablement.
Il s'avança vers Hélène, la regarda avec attention
et lui dit
Ecoute! je ne promets rien encore; mais
attends-moi cet après-dînée chez toi; je m'y ren
drai et nous causerons.
Oh! monsieur, puis-je espérer?
Nous verrons cela... je ne m'engage k rien...
Va, maintenant... Ahl écoute... poursuivit-il en la
rappelant, n'oublie pas défaire monter du vin,du
vieux, et deux verres, car j'aurai nn compagnon.
Adieu, citoyenne.
{Pour être continuéQ