41me Année. No 4,187. UN MARIAGE EN 1794 FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7PR3S, 14 Novembre. revue politique. Une certaine agitation règne toujours en Bulgarie. Les catholiques de la Syrie et de Jérusalem vont envoyer une dépulation h Paris pour remercier l'empereur et réclamer une nouvelle protection. De récentes nouvelles diplomatiques arrivées Berlin annoncent que la convention conclue Washington entre les États-Unis et le gouverne ment de la Nouvelle-Grenade, au sujet du différend provoqué par les violences commises, en i856, contre les propriétés américaines, va être mise exécution; des commissions se réuniront Was hington, l'effet de fixer les conditions de l'arran gement a intervenir, ainsi que le montant de l'indemnité accorder aux parties lésées; ces commissions nommerout également un arbitre. Si l'accord espéré ne se réalisait pas, un nouvel arbi tre serait alors nommé par l'envoyé prussien. Un journal étranger parle d'une tentative cri minelle qui aurait été dirigée contre la vie de S. M. le Shah de Perse par un individu de la secte des Barbis. Des renseignements pris une source certaine nous permettent, dit le Paysd'affirmer que celte nouvelle est complètement fausse. Le Shah est rentré Téhéran, le i4 septembre, avec toute sa cour, de retour de son campement de l'EI-Bourz, où il va passer tous les étés; il n'a été l'objet d'aucun attentat. A la date des dernières nouvelles, la situation du pays était bonne. Les baUdes dn Khoraçan avaient été vigoureusement châtiées par les troupes envoyées contre elles sous les ordres de Fezzlali-K.hao. Les dernières nouvelles de l'Inde sont entière ment favorables, bien qu'elles ne signalent pas d'autre succès nouveau, pour les Anglais, que la délivrance de la garnison du fort de Lucknow et la prise d'une partie de la ville. Encore ce double fait d'armes était-il attendu la dernière malle l'avait fait prévoir, en quelque sorte, avec certi tude. Ce n'en est pas moins un fait important et dont l'Angleterre peut, bon droit, se féliciter. Dès le 25 octobre, le général Havelock, qui a ou l'héroïsme de l'amour filial. (Suite. Voir le W 4-'86 du Propagateur.) Hélène rejoignit Geneviève. Le cœur palpitant, tantôt de crainte et tantôt d'espoir, elles rentrèrent a l'hôtel, en pesant chaque mot dont Granier s'était servi. Quand la jeune fille se retrouva dans le salon où, la veille encore, elle se tenait auprès de sa mère; quand elle vit legrand portrait où la marquise, dans la fleur de sa fraîche beauté, était représentée sous les attributs de Pomone; la petite travailleuse en bois de rose, qui portait, entr'ouvert, un volume de Bossuel; le petit épagneul orangé qui errait avec inquiétude par la chambre... l'aspect de ces objets, si chers et si familiers, elle fondit en larmes et s'écria Oh! Geneviève, la reverrai-je jamais là?... reprendrons-nous nos lectures du soir?... reviendra- t elle dans cette maison?... Oh! mon Dieu! mon Dieu! Ma chère enfant, espérez; le Seigneur est si bon!... il ne voudra pas que vous soyez deux fois orpheline. Et puis, ce Granier aura pris intérêt vous... c'est si naturel... et il peut tout au tribunal le mal et le bien... Ciel! Gracier, qui posait des sonnettes chez madame! Eh! qu'importe, Geneviève! s'il sauve ma mère, il sera mon ami mon plus cher bienfaiteur, mené cette affaire avec un courage et une habileté dignes des plus grands éloges, avait dégagé le fort. Il n'était qne temps les insurgés, restés maîtres de la ville, avaient pratiqué des mines qui pouvaient d'un moment l'autre faire sauter ce réduit avec l'héroïque garnison qui s'y était enfermée et n'a pu s'y maintenir, on le sait, qu'au prix d'incroya bles efforts de valeur et de résignatioD. Le 26, les retranchements des assiégants ont été enlevés, et c'est le 29 que les Anglais se sont emparés d'une partie de la ville. Leurs pertes se sont élevées 45o ou 5oo hommes tués ou blessés. A Delhi, les pertes u'ont pas été aussi considéra bles que l'avaient fait craindre les dernières nou velles. Elles ne s'élèvent guère, en tués et en blessés, qu'à 1,200 hommes enviroo, dont 61 officiers. Le géoéral Nicholson est mort des suites de ses blessures. Le général Neill a également succombé; ce dernier Lucknow. Rien ne confirme, du reste, les bruits fâcheux qui avaient-été répandus au sujet de la situation des Anglais après leur victoire de Delhi. Loin de se trouver enfermés daos la villed'être coupés de leur base d'opérations et réduits l'inaction, ils ont pu envoyer deux colonnes la poursuite des insur gés. La première est partie dans la direction d'AHyghur, la seconde a pris la route de Muttra. DISSOLUTION DE LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Le Moniteur contient un arrêté royal, do 12 novembre, qui dissout la Chambre des Représen tants, convoque les collèges électoraux et la nou velle Chambre. Cet arrêté, qui est contresigné par tous les membres du cabinet, est conça en ces termes LÉOPOLD, etc. Vu l'art. 71 de la Constitution, dont la teneor soit Le Roi a le droit de dissoudre les Chambres, soit simultanément, soit séparément. L'acte de dis solution contient convocation des électeurs dans les quarante jours, et des Chambres dans les deux mots. et peut-être un jour aurai-je l'occasion de lui prouver ma reconnaissance! II. Quelques heures avaient passé; Hélène était assise, soucieuse, immobile, auprès du fauteuil vide de sa mère; ses paupières appesanties, sa respiration lourde et oppressée disaient assez quel flux de pensées amères avaient fait monter les larmes ses yeux. Tout sou être s'élançait vers sa mère absente, sa mère prisonnière, qui, sans doute, au fond d'un cachot, oubliait les angoisses du supplice pour ne penser qu'à son enfant abandonnée. O mon Dieu! disait la jeune fille dans un élan de douleur, si je ne puis la sauver, si cet homme ne me la rend pas, je n'implore de votre grâce qu'une seule faveur: faites-nous mourir ensemble; ne me laissez pas seule en ce monde, sans guide et sans appui, réunissez-moi ma mère, et je bénirai votre clénïeuce au pied de l'échafaud! Un coup frappé la porte,et qui retentit dans les profondeurs de la maison silencieuse, interrompit la sombre revêrie de la jeune fille. Des pas lourds résonnèrent sur l'escalier; elle ouvrit la porte du salon, et vil s'avancer vers elle Brutus Granier, suivi d'un jeune homme, sur lequel elle ue laissa tomber qu'un regard distrait. Elle courut vers le serrurier avec empressement, presque avec con fiance... Pour un cœur de seize ans, l'espérance est si près du désespoir! Sur le rapport de notre ministre de l'intérieur et de l'a vis de noire conseil des ministres, Noos avons arrêté et arrêtons Art. 1" La Chambre des représentants est dis soute. Art. 2. Sont convoqués pour le jeudi 10 décem bre prochain, dix heures du malin, les collèges électoraux de tous les arrondissements du royaume, l'effet d'élire chacun le nombre de représentants indiqué au tableau ci-joint. Art. 3. Le Sénat et la Chambre des représentants sontconvoquéspour lemardi 15 décembre prochain. Si les élections sont favorables au ministère, l'un de ses premiers actes, dit-on, sera de proposer l'augmentation des droits sur les successions en ligne directe, les mesures inquisitoriales sur l'esti mation des meubles, ainsique le rétablissement du serment d'odieuse mémoire. A peine le ministère était-il constitué, que l'on a vu accourir Bruxelles les maçons en grade, les présidents des associations libérales, pour assister aux réunions dans lesquelles les candidats opposer aux représentants conservateurs ont été désignés. La lutte sera donc entre les vrais amis du pays et les suppôts des loges maçonniques. Il y a quelques semaines, quand des journaux conservateurs trouvaient étrange qu'un cabinet de leur opinion permît ses fonctionnaires de le com battre ouvertement et passionuément dans la presse et dans les comices, nos adversaires s'écrièrent unanimement que toute démission donnée leurs amis serait considérée comme une provocation nouvelle, comme un atteutat la liberté de con science. Nos adversaires trouvaient tout naturel que des fonctionnaires libéraux combattissent le gou vernement et obtinssent même de l'avancement et des distinctions. Aujourd'hui qu'ils ont pris d'assaut le gouvernement, ils changent de langage. Ils veulent que les fonctionnaires suspects de professer des idées conservatrices soient impitoyablement sacrifiés. Cette contradiction immorale est l'un des Citoyen, avez-vous de boDnes nouvelles? ma mère! la reverrai-je? Doucemen l, petite, dit- il d'une voix essoufflée, nous avons le temps; laisse-moi m'asseoir. Toi, Léonidas, assieds-toi près de la citoyenne. Et le vin que j'ai demandé, où est-il? Le voilà, citoyen, dit Hélène au moment où Geneviève entrait chargée d'une bouteille et de trois verres de cristal posés sur un plateau d'argeot. Brutus lorgna la fois le vin et le plateau, et fit un signe d'intelligence son compagnon. Puis, se tournant vers Hélène, il lui dit Il faut faire connaissance, n'est-ce pas, citoyenne? Or donc, je te présente mon fils Léoni- das-Brutus-Aristide Granier; ce n'est pas un da moiseau comme tes ci-devantmais c'est un franc républicain, un patriote pur, fameux dans les sections... Salue, Léonidas! Hélène, forcée de lever les yeux, vit en Léonidas un jeune homme beau d'une vulgaire beauté, mais flétri par des vices précoces et par une insupportable expression de forfanterie et de hardiesse brutale. Elle rougit péniblement sousson regard, et détourna la vue. Pendant ce temps Granier faisait une inspec tion rapide du salon, et en embrassait d'un coup d'œil le somptueux mobilier. Les tentures de damas rouge, les meubles contournés, la pendule d'écaillé et de cuivre, debout eotre ses candélabres, où s'enroulaient de capricieuses Chimères, les glaces hautes et limpides, entourées de feuillages dorés, les

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1