41me Année. Samedi 5 Décembre 1857. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. fi pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 5 Décembre. L'association libérale de notre ville ayant décidé, dans sa séance du 28 Novembre, de ne porter qu'un seul candidat pour les élections du 10 Décembre, nous apprenons de source certaine que le parti con servateur mu par un esprit de conciliation, ne présentera d'aurtes candidats que M. Jules Malou, membre sortant, et M. Charles Van Renynghe membre sortant. Toutefoissi le parti adverse faisait défaut ses engagements, les conservateurs se réservent de présenter une liste complète et ho mogène. Le Progrès annonce la candidature de M. le Chan. De Haerne dans l'ar rondissement d'Ypres pour les élec tions du 10 décembre. Nous sommes certains que cette candidature n'a existé que dans les colonnes du Progrès. L'opinion catholique Ypres ne se départira point de la ligne de con duite qu'elle s'est tracée dès l'origine. Elle propose au choix des électeurs les noms de MM. Jules Malou et Chaules Vanrenynghe, membres sortants et ne formulera une liste complète et homogène que si ses adversaires renonçaient la décision qu'ils ont annoncée de ne voter qu'en faveur d'un seul candidat de leur couleur. En ce qui concerne la présence de Mgr. l'Évèque et de M. le Chan. De Haerne l'installation de M. le curé de Voormezeelele Progrès s'est laissé induireen erreur. Nous nous sommes assurés que ces hauts personnages n'assistaient point la réunion qu'il cite. Nous avons même tout lieu de croire qu'ils ne se sont pas trouvés dans nos environs. revue politique. No 4,193. LE PROPAGATEUR frk «il f Ht'fi fr'5 fi JtT 1 1f*'i Une lettre de Madras en date dn 24 octobre, communiquée au Times, annonçait do même coup la mort du vieux roi de Delhi, tué par une senti nelle, au moment où il cherchait h s'échapper, la prise de Nena-Sahib et une nouvelle victoire remportée sur les rebelles près d'Agra. Hâtons- nous d'ajouter que le* 27m» lui-même regarde comme fausses au moins les deux premières de ces nouvelles. Les nouvelles financières de fre|ran§er sont aujourd'hui peo favorables. La suspension de paiements de l'importante maison Ulberg et Cramer, h Hambourg, a entraîné, comme on devait le craindre, de nombreux désastres; vingt faillites ont été déclarées en un seul jour k Hambourg et h Altona. Stockholm a ressenti le contre-coup de ce sinistre et plnsieurs faillites y ont éclaté. A la bourse de Londres, les nouvelles de Hambourg ont également causé une très-vive inquiétude. A la veille de la grande épreuve que la Belgique est sur le point de passer, les regards du gouver nement et des partis en France se tournent vers elle avec uue sollicitude toute particulière. A propos du langage, tenu par M. Rogier et consorts dans leur manifeste, le Pays, journal seini officiel, déclare que les gouvernements éirangers doivent apporter l'examen des actes du nouveau cabi- uet une préoccupation que justifie trop malheu- reusement un langage différent de celui qu'on avait espéré. Un publiciste éroinent, dévoué aux principes constitutionnels, applique k juste titre au mauifeste de la gauche ces paroles de Wellington Ce qui me frappe dans les hommes de la révolution, c'est leur facilité k mentir, quand bien même le mensonge ne devrait leur servir que pendant une heure. Pour arriver, continue le même écrivain aucun artifice, aucune dissimulation ne leur coûte. Ce sont de petits saints qui s'indignent qu'on puisse révoquer en doute leurs sentiments religieux. Quant k M. Rogier, il faut qu'il prenne sa majorité parmi les hommes de gauche. Or, les hommes de gauche, qui ont leurs passions et leurs vues, n'ont pas uniquement travaillé pour replacer M. Rogier et ses collègues au ministère. Ce sont des instruments dont ils comptent se servir. On les suivra, s'ils marchent dans la roule uù on les poussera, sinon, non. nrs n T'—jj Au XVIe siècle, les calvinistes et les anti- catholiques ont divisé les dix-sept provinces. Les dix-sept provinces, réunies en 1815, ont été de nouveau séparées en i83o. Pendant les premières années du royaume des Pays-Bas, les libéraux belges, de concert avec le proteslautisme néerlan dais, ont opprimé les catholiques; les sièges épis- copaux étaient vacants, les séminaires étaient fermés, l'instruction était monopolisée entre les mains dn gouvernement. Plus tard, les libéraux furent dupes de leur politique etopprimésaussiau profit de la Hollande: ils commencèrent la lévolutiou de i85o avec le concours des émissaires de la Frauce. Cette révolution coustitua la Belgique en État indépendant, malgré les aspirations d'une fraction du parti libéral vers la France, alors régie confor mément k leurs principes; l'ardent ainour des catholiques pour l'indépendance de leur pays sut résister aces aspirations anti-nationales, qui avaient lenrs représentants josqne dans leseio du Congrès. En 1857, au mépris des droits et des libertés consacrés par la Constitution, au mépris d'une prospérité inouïek la suite des manifestations anti-catholiques les plus passionnées, l'émeute, accompagnée de procédés ignobles et violents vient troubler la paix publique, ébranler la con fiance de l'Enrope et de la Belgique elle-même dans soo avenir. La réimpression des œuvres de Marnix, avec une préface d'Edgard Quinet, semble rappeler l'époqne de là réforme, mais il ne s'agit plus d'une prétendue téforme du catholicisme; il s'agit de l'abolition complète du christianisme, qui serait infailliblement suivie de la perte dè la magnifique civilisation de l'Europe pour retourner, comme l'Asie et l'Afrique, k l'abrutissement des mœurs. Telle serait la conséquence naturelle de l'abolition du christianisme, ouvertement poursuivie par des écrivains qui prétendent dans toute l'Europe diri ger l'opinion publique vers un meilleur avenir. Les événements du mois de mai sont un grand pas daos une voie pleine d'écueils. Si un nouveau fractionnement de la Belgique en Étals indépen dants est impossible, le sort de la Pologne, préparé par les divisions iolesiiues, ne l'est point. 1793, préparé par les émissaires de la révolution fran çaise et par des libéraux belges, ne serait également pas impossible daos des circonstances analogues k celles de cette époque. L'une et l'autre hypothèse seraient fatales au pays, plus fatales que jamais après avoir goûté le bonheur de l'indépendance. L'indépendance de la Belgique est uu événement que personne n'avait prévu ou pu prévoit. Elle a eu d'immenses difficultés k surmonter les révolutions de i848 ne l'ont pas ébranlée. Les puissances ont intérêt k la maintenir, si elle ne compromet pas la tranquilité des Etats voisiriB. Le bou sens belge est proverbial; la Belgique ne peut rien gagner en fait de libertés: elle jouit d'une prospérité sans égale; elle est accoutumée k la tolérance descultes et des opinions. Les événements de mai ne sont probablement qu'un accès de fièvre causé par les abus de la tribune et de la presse. Les remèdes contre cette fièvre sont puissants: c'est la crainte de perdre pour toujours une indé pendance aussi heureuse dans son origine que féconde dans ses bienfaits, c'est la crainte de com promettre dès maintenant la prospérité en énervant de plus en plus la Royauté, qui doit non-seulement défendre le pays contre l'étranger, mais encore garantir l'ordre public. Sans ordre public, point de libertés, point de pouvoirs réguliers, point de sécurité pour les entreprises, point de crédit. La perte du crédit, c'est le ralentissement du travail de Ib des charges écrasantes, snrtont pour les villes et les grands centres de population. La nationalité belge échappera aux écueils vers lesquels 00 la pousse, si tous les hommes amis de leur pays se rallient au parti conservateur, k la devise nationale: VUnion fait la Force; s'ils repoussent les provocations la haioe de la religion, s'ils s'attachent au maintien du culte de leurs pètes. La Belgique reprendra confiaoce daus sou avenir, elle reprendra sa belle réputation a l'étranger. Il est

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1