Wo 4,196. 4fme Année. 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 TPRESj 16 Décembre. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. revue politique. D'après les nouvelles apportées par la malle des Indes, le général Colin Campbell est entré Cawnpore le g novembre, se disposant rejoindre une colonne de 5,ooo hommes com mandés par le colonel Greathed et marcher ensemble au secours de Lucknow. Entre-temps le général H ave loch a besoin de toute son énergie pour ne pas succomber sous les attaques incessantes des nombreux insurgés qui l'envi ronnent. La position du général Oulram, qui paraît se trouver dans la ville même ou aux environs de Lucknow, est pareillement fort difficile. L'un et l'autre ont soutenir de fréquents combats. On ajoute que le général Campbellhomme d'un caractère bouillant et audacieux, a failli tomber aux mains de l'en nemi, en s'avançant vers Cawnpore avec trop peu de précautions. Tandis que la domination britannique en Asie ne regagne le terrain perdu qu'au prix des plus grands sacrifices, la Compagnie des Indes a vu de la métropole un nouvel orage fondre sur ses privilèges séculaires. Une mani festation énergique et imposante a eu lieu contre elle, dans un meeting où les deux Chambres se trouvaient représentéesen même temps que les partis les plus disparates. Les orateurs ont attribué la véritable cause de la rébellion aux exactions de la Compagnie et la rigueur avec laquelle elle voulait maintenir le monopole exclusif de ses privilèges. Les vengeances aveu gles prêchées par les journaux ministériels ont trouvé d'éloquentes protestations, et le système des annexions a été vivement stygmatisé. Deux résolutions ont été votées par la réunion. La première tendant abolir le double gouver nement qui régit les possessions anglaises de l'Inde, ce que la suprématie de la Reine et du LA COMPAGNIE DES INDES ORIENTALES. Les graves et mystérieux événements qui agitent depuis deux mois l'Inde anglaise, si graves que la métropole est forcée de rassembler de tous côtés ses forces européennes pour aller combattre la révolte ou la révolution asiatique, excitent autant de curiosité que d'intérêt. On accueillera peut-être avec faveur quelques renseignements sur laCompagoie des Iodes, pesant, depuis deux siècles et demi, sur la plus grande partie de l'Asie. Leur exactitude permettra de se faire une opinion de cette puissance singulière, ébranlée dans sa base d'une manière aussi terrible qu'imprévue. Celte Compagnie de commerce, la plus consi dérable de toutes celles qui ont existé, fut fondée en 1600 ou 160t. Les négociants auxquels la reine Elisabeth concéda la charte d'investiture reçurent, dans ce titre, le nom de gouverneur et compagnie des marchands de Londres, com merçant aux Indes orientales. On leur octroya le privilège de trafiquer seuls Parlement fut, l'avenir, reconnue dans l'Inde comme elle l'est dans toutes les autres possessions britanniques. Au surplus une grande latitude serait laissée dans Vadministration locale a certaines assemblées législatives où seraient publiquement discutés les intérêts du pays sous le contrôle d'une presse libre. La seconde résolution adoptée stipule la mise en pratique de mesures propres raviver et développer f agriculture, Iindustrie et le com merce dans ces contrées si richement dotées par la nature et si misérablement exploitées par ses dominateurs. En Russie, la question de Iémancipation des serjs paraît ajournéeon croit généralement que cette mesure d'humanité subira dans tous les cas des amendements, qui en diminueront de beaucoup la portée. La rareté des espèces métalliques devient de jour en jour plus sensible, non seulement Saint-Pétersbourg et Moscou, mais encore danstoutes les places commerciales de la Russie. On ne rencontre généralement dans la circula tion que du papier de banque, qui ne s'échange contre espèces qu'avec une forte perte. Jamais, écrit-on. pareille situation ne s'est présentée, même dans les plus mauvaises années de guerre. De nouvelles faillites ne cessent d'éclater en Angleterre, Hambourg, en Suède. A la date du 8 de ce mois, plus de 120 maisons de Ham bourg avaient suspendu leurs payements. Au milieu de tant de désastres le monde commercial voit avec intérêts les projets de M. de Lesseps, pour le percement de l'isthme de Suez, approcher d'une solution favorable. La cour d'Athènes fil dernièrement a l'illustre ingénieur un accueil distingué. La Porte, annonce-t-on maintenant, grâce l'interven tion de l'Autriche, lui accorde également son appui. L'attitude mutine adoptée par les Divans Moldo- Vainques et les tendances révolution- dans les mers et sur les côtes, l'orient du cap de Bonne Espérance; mais ce privilège fut longtemps contesté, parce que l'on niait la couronne le droit de le concéder. Des bâtiments interlopes parcou rurent avec succès les mers de l'Inde et nuisirent pendant longtemps aux succès de la Compagnie, Ses actions furent d'abord de 5o livres sterling, et son capital de 4oo,ooo. Quatre vaisseaux, ou grosses barques rondes composaient sa marine. Ses bénéfices devinrent si considérables en i655, que Cromwell la supprima, sur les plaintes que lui adressèrent beaucoup de négociants. Il rendit le commerce de l'Iode libre b tous les Anglais. Trois ans après, le Protecteur fut forcé de recréer la Compagnie. En 1676, Charles II lui donna de nouvelles chartes et les actions furent portées b cent livres, le capital b près de huit cent mille; en i683, le fonds social b un million. Ayant ensuite éprouvé des pertes, et les actions baissant de moitié, il s'établit, en 1698, une nouvelle Compagnie qui avança an gouvernement deux raillions. Cette nouvelle Compagnie se réunit b l'ancienne, en 1702, sous le titre de: Compagnie naires dont on les soupçonne non sans motifs ont déterminé le Sultan clore leur session par un acte souverain, avec assentiment ou même sur l'initiative des puissances signataires du traité de Paris. La cause de l'union est donc décidemment fort compromise et ne peut plus se permettre un accueil favorable de la diplomatie Les gouvernements français et russe doivent aujourd'hui reconnaître que leur ligne de con duite dans la question des principautés favori sait singulièrement les vues de leurs communs adversaires. Le résultat général des élections ne doit ni étonner, ni décourager. Pour notre part, oous avons prévu, dès le mois de mai, ce qui arrive aujourd'hui. Dans un pays, comme dans une simple salle de réunion, il faut s'attendre b tout dès que l'on casse des vitres. Le ministère De Decker se trouvait en face de cette alternative braquer des canons ou se retirer. En se retirant, il a ouvert la porte b l'émeute et b toutes ses conséquences. Nous n'aimons pas le sang, pas plus sur l'habit d'un ministre que sur celui d'un particulier, mais nous croyons que le pouvoir a le droit de déployer la force matérielle, beaucoup plus que les fauteurs de mouvements anarchiques, fussent-ils en gants jaunes et munis de pièces de cinq francs, vraies ou fausses. Quoi qu'il en soit, le ministère De Decker a fait place b l'émeute; les provocateurs se sont emparés de la situation; la dissolution de la Chambre des Repré sentants est venue en aide aux pavés qui avaient poursuivi les membres de la droite; et toutes les mauvaises passions, contenues depuis quelque temps, se sont ruées, bride abattue, sur les conser vateurs, sur les catholiques, sur tous ceux qui n'ont pas répudié encore les souvenirs de i83o. Avec de pareils expédients, le succès était immanquable est-il solide? sera-t-il durable? Pourquoi se découragerait-on devant un résultat produit par une effervescence momentanée, par réunie de marchands pour le commerce des Indes orientales. Ses succès contribuèrent b lui faire obtenir, en 1760, un privilège de trente- quatre années. Il a toujours été renouvelé depuis. La Compagnie des Iodes anglaises se borna longtemps b partager avec les Hollandais le com merce que ceux-ci avaient enlevé aux Portugais. Elle eut ensuite une autre rivale dans la Compa gnie des Indes françaises. Leurs discussions com mencèrent avec la guerre de 1740. Celle de 1779 et les victoires de Suffren, les efforts de l'armée française de l'Inde et la coopération d'Hyder-Aly, le père de Typpoo-Saheb, la menacèrent d'une ruine inévitable. La paix de 1783 lui permit de respirer. Elle la délivra ensuite de la rivalité des Françaisqui renoncèrent trop tôt b tout établissement solide dans l'Inde. Sa conduite, après la paix d'Amiens, augmenta encore son influence et depuis cette époque elle a marché b pas de géant vers la puis sance qu'on ne tardera pas b lui disputer, disait, ilyaseizeans, un écrivain français, et qu'une suite d'événements qu'on s'efforce de dissimuler compromet aujourd'hui. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1857 | | pagina 1