LES ABEILLES.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
41 me Année.
I\o 4,201.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2 50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
?î?.SS, 2 Janvier.
revue politique.
Les détails, qui nous arrivent sur les événe
ments de Lucknoiv établissent que les troupes
de sir Colin Campbell n'occupent encore qu'une
partie de la villela plus considérable par aît-il,
mais les insurgés se défendent toujours dans les
quartiers qui leur restent.
Le Morning- Post, organe de lord Palmerslon,
annonce que les autorités britanniques ontmain-
tenant décidé de prendre Canton jusqu'à ce que
satisfaction ait été donnée l'honneur de An
gleterre pour les insultes de Yeh, Comme le
Times, il soutient que le différent qui a surgi
est local et non pas national. Nous ne sommes
pas en guerre, dit-il, avec la Chine, mais avec
Canton.
Sur ces entrefaites, on annonce que les per
sécutions contre les chrétiens augmentent en
Chine il y a eu plusieurs nouvelles victimes.
Une collision sanglante a eu lieu dans l Her
zégovine entre les troupes turques et les chré
tiens au nombre de à5,ooo. Depuis longtemps
les mesures oppressives exercées par les auto
rités musulmanes faisaient prévoir cette lutte.
On craignait de nouveaux soulèvements de
chrétiens.
Aux Etats Unis l'expédition envoyée par
le pouvoir fédéral contre tes Mormons de tUtah
inspire de sérieuses appréhensions. Toutes les
informations reçues annoncent que la lutte sera
désespère. On prête Brigham-Young l'inten
tion de profiter des avantages de l'hiver pour
anéantir les forces dirigées contre lui. L'on
ajoute que le prophète, sans attendre les repré
sailles que lui réserverait infailliblement la
L'abeille possède oo cerveau d'uue matière
analogue au cerveau des mammifères, et, comme le
leur, sillonne par des circonvolutions. Telles sont
les découvertes qui résultent d'observations et
d'études microscopiques faites par M. Dujardin,
professeur la Faculté des sciences de Lille.
Les faits observés et rapportés par ce naturaliste,
amènent forcément conclure que les abeilles
possèdent des moyens précis de communiquer entre
elles; on le savait déjà, tuais maintenant on en a la
preuve irrécusable. M Dujardin le démoolrecomtne
M. Foucault a naguère démontré le mouvement de
la terre.
Les ruches a cadre que j'observais, dit M. Dujar
din, présenleut, au milieu de chaque face, une série
de six ou sept petites ouvertures; mais c'est par la
face antérieure, exposée au midi, que les abeilles
sortent et rentrent le plus volontiers ce qui n'em
pêche pas, comme oo va le voir, qu'elles ne conser
vent le souvenir des ouvertures latérales, qui leur
servent a l'occasion. Uu jour de novembre,quelques
abeilles, chargées de pollen jaune, rentraient
h la ruche avec cette précipitation qui leur est
habituelle en pareil cas.
saison prochaine, brûlerait tous les établisse
ments des Mormons, étirait avec son peuple
chercher quelque nouvelle terre d'asile.
-r-g-Q^a-S
Le temps est comme un fleuve immense et
impétueux qui charrie les générations et les
événements. Encore une année vient d'être
engloutie par l'abîme des siècles passés! Si les
événements se succèdent, si les hommes disparais
sent, dans l'ordre naturel, avec uoe irrésistible
rapidité, ce spectacle semble plus frappant encore
dans les pays où le régime constitutionnel est en
vigueur on dirait que, pour éviter des révolutions
séculaires, les nations qui possèdent des institutions
libérales s'exposent volontairement des commo
tions annuelles
Il y a deux ans, l'horizon politique de notre
beau pays s'éclaircissait, et déjà les nuages qui
s'étaieut dissipés viennent de nouveau l'obscurcir;
il y a uu an, nous étions animés de l'espoir que
notre Constitution cette corne d'abondance de
toutes les libertés, pourrait verser désormais ses
faveurs sur tous les Belges indistinctement, qu'ils
fussent catholiques ou qu'ils ne le fussent point, et
aujourd'hui les faits sont de nature nous inspirer
au moins des inquiétudes et des craintes au sujet de
nos plus chères libertés, aujourd'hui nous avous
lutter contre les suggestions dangereuses d'un
stérile et coupable découragement.
Parquée en deux camps par des hommes qui ne
savent que diviser pour régner, la Belgique était
fatiguée de ces luttes outrance qui l'épuiseut et
la tuent; pour la deuxième fois, des hommes au
cœur droit et généreux, des hommes inspirés par
les traditions du Congrès national, voulaient se
sacrifier au suprême effort de rapprocher, de con
cilier, de pacifier les esprits. De toutes les libertés
qui jaillissent de la source constitutionnelle, une
M. Dujardin voulut savoir de quelle plante
provenait ce pollen, et, avec une baguette miellée,
il essaya d'arrêter uu des insectes au passage. Trois
fois l'abeille évita cet obstacle, reprit son vol et
vint de nouveautenterle passage; maisune dernière
fois la réflexion prit le dessus, et l'abeille passant
de l'idée particulière de l'ouverture qu'elle avait
devant les yeux l'idée plus générale de la ruche
avec toutes ses ouveitures, prit son vol pour entrer
sans hésitation par une des ouvertures latérales.
A dix-huit mètres de distance de ruches, dans
l'épaisseur d'un mur, est creusée une niche recou
verte par un treillage et par nne treille, et cachée
par diverses plantes grimpantes. Je déposai dans
cette niche une souêoupe contenant du sucre légè
rement humecté, puis j'allai présenter une abeille
une petite baguette enduite de sirop. Cette abeille
s'étant cramponnée la baguette pour sucer le
sirop, je la transportai daus la niche et sur le sucre,
où elle resta cinq six minutes, jusqu'à ce qu'elle
se fût bien gorgée ensuite elle se mit voler dans
la niche, puis de cà et de là, devant le treillage, la
tête toujours tournée vers la niche, et enfin elle
prît son vol vers la ruche et y rentra.
Un quart d'heure se passa sans qu'une seule
abeille vînt la niche; mais partir de ce moment
elles se présentèrent successivement au nombre de
trente, explorant la localité, cherchant l'entrée qui
seule n'avait pas été réglée par la loi les libéraux,
c'est-à-dire ceux qui confisquent les libertés
d'aulrui, avaient faussé l'esprit de la législation
antérieure notre émancipation politique. Sans
tenir compte du respect que l'on a voué de tous
temps la volonté des mourants, ils prenaient les
bieus légués et repoussaient les conditions stipulées
par le testateur c'étaient les dénonciateurs de
captations imagioioaires devenus captateurs réels
et officiels; ils avaient dépassé en ruse et en audace
les hérédipèles de l'antiquité, non pas, il est vrai,
leur profit personnel, mais au profit de cette
faction qui ne néglige aucune arme pour combattre
l'influence légitime et salutaire de la Religion
catholiquede la charité chrétienne. Syslême
inique déjà flétri par la magistrature belge!
Le gouvernement fournit aux Chambres un
projet de loi tendant réorganiser la charité légale
et organiser simultanément la charité privée.
Quoi de plus simple et de plus constitutionnel La
liberté de la presse et des associations n'existe-t elle
pas pour les catholiques comme pour les franc-
maçons? La liberté de l'enseignement n'a-t-elle
pas déterminé l'organisation de l'enseignement
public et de l'enseignement privé? La charité
légale se fait au moyen de ressources fournies,
depuis des siècles, par les catholiques, les faux
libéraux se vantent d'exclure les catholiques des
administrations charitables, et ce n'est pas encore
assez d'iojusticeils voudraient les empêcher
d'exercer la charité d'après les principes de la
Religion, et de leurs propres deniers.
Oui, c'est ce qu'ils voudraient. Le mensonge et
la calomnie sont les ressources ordinaires des
ennemis de la doctrine chrétienne; étant en face
d'une majorité imposante et décidée, ils ont dû y
joindre les provocations l'émeute et ils ont
réussi. Qui ne se rappelle avec une patriotique
avait dû leur être indiquée, l'odorat ne pouvant les
guider, et leur tour,faisant,avant de retourner
la ruche, les observations nécessaires pour retrou
ver cette précieuse localité ou l'indiquer d'autres.
Les jours suivants, les abeilles de la même ruche
vinrent en plus grand nombre encore, tandis que
celles de l'autre ruche n'eurent pas le moindre
soupçon de l'existence de ce trésor, ce qui était
facile constater, les premières se dirigeant exclu
sivement de la ruche la niche, et réciproquement,
tandis que les dernières prenaient leur vol d'un
autre côté par-dessus les murs des jardins voisins.
Quand le sucre de la ruche restait tout fait
sec, les abeilles l'abandonnaient comme une sub
stance inerte. De temps en temps, l'une d'elles
venait s'assurer de l'état de ce sucre; s'il n'y avait
point de sirop interposé, elle ne s'y arrêtait pas;
mais, dans le cas contraire, elle le suçait pendant
quelques minutes, puis elle allait la ruche donner
un avis prourptemeot suivi de l'arrivée de plusieurs
abeilles.
M. Dujardin, par ces faits nouveaux, explique,
autant que la science humaine peut expliquer
quelque chose, les merveilles de la vie sociale des
abeilles et les facultés siégeant dans leur cerveau.
Il fait avancer uu pas de plus la question; par
malheur, il reste encore des milliards de pas faire
avant qu'on artive comprendre et surtout