bateaux d'un plus grand tonnage pussent
arriver jusqu'à notre quai, alors nommé
la nouvelle ville. Depuis lors notre com
merce a diminué, le canal s'est envasé et
aujourd'hui nous réclamons, mais en vain,
pour qu'on approfondît le canal inférieur.
Nous savons que déjà le gouvernement
a promis une somme de quelques milliers
de francs pour faire exécuter le dévase-
ment de certaines parties, mais la mise
exécution se fait si longtemps attendre et
la navigation et le commerce en souffrent
tant que nous croyons devoir élever la voix
contre le relard qu'on fait essuyer ces
travaux qui sont d'une urgence complète.
Depuis que nous sommes dotés d'un
chemin de fer nos communications avec
l'intérieur sont facilitées; cependant le
transport par eau est toujours le plus
économique pour lesmatières pondéreuses.
Nous avons donc le plus grand intérêt
conserver et même augmenter nos voies
navigableselcet intérêt est bien plus grand,
lorsqu'on considère qu'une grande partie
de notre commerce se fait avec la côte
maritime pI avec les petites villes qui nous
en séparent.
Que nos édiles prennent en considéra
tion les exigences du moment, qu'ils en
profitent pour faire au gouvernement de
justes réclamations et s'il le faut, signons
des pétitions pour obtenir ce que nous
réclamons depuis tant d'années une
amélioration de nos voies navigables.
La pétitioD suivante circule 'a Bruxelles:
A MM. les membres de 1« Chambre des Représentants.
f.e tirage ko sort pour la composition de l'armée
et l'impossibilité où se trouvent la plupart des
fa milles d'acbeter des remplaçants militaires, sont
des injustices qui soulèvent des plaiutes unanimes
et qui iiiériieot de fixer toute votre attention. Noos
venons vous supplier, messieurs, de réformer les
lois de milice dans le sens des enrôlements volon
taires et de faire cesser les inégalités choquantes
qu'elles consacrent entre les diverses classes de la
nation.
Nous avons l'honneur de vous saluer respec
tueusement. Suivent les signature».)
Voici au surplus le jugement que porte le Jour
nal de Bruxelle* sur la question soulevée par les
pétitionnaires
Que les lois sur la milice seront susceptibles de
quelques modifications dans les détails, cela est
consacrée au dieu Siva, qu'on y adore sons la forme
symbolique d'une grosse pierre noire qui, selon les
mythologues indiens, est descendue du ciel, escorté
par deux cigognes; l'autre sert de demeure k un
taureau sacré que les prêtres de Brahma entre
tiennent avec le plus grand soin, et qu'ils doivent
remplacer sa mort, en accomplissant une série de
formalités prescrites par les Védas.
Le temple de Vissvisba est tellement sacré que
les Indiens qui veulent acquérir leur salut doivent
le visiter au moios une fois dans le cours de lenr vie.
On y conserve de l'eau du Gange, dans laquelle,
suivant la tradition, Vishnou et Siva se sont
désaltérés.
Deux autres édifices attirent l'attention des savants
et des archéologues; l'un est le vaste observatoire
astronomique fondé par le célèbre radja DjeiSiog,
et l'autre est la grande bibliothèque hindoue, et la
plus belle de l'Iode. L'observatoire est aujourd'hui
complètement en rniue; mais ses restes permettent
d'apprécier le côté savant de la construction, qui
était surmontée d'une coupole tournante, établie en
177a sur le dessin d'Hykomar, astronome indien,
auquel on doit 110 catalogue d'observations très-
curieuses sur la voie lactée. Ce même savant avait
imaginé des lunettes astrooomiqoes en pierre, dont
possible. C'est on poiol k examiner avec le concours
des hommes compéiens dans la matière. Quant au
fond même de la législation, il est impossible d'y
tonther, sans rétrograder de la façon la plus
déplorable.
On a vu, en Crimée, les decx systèmes en pré
sence. Deux armées formées, l'une par la voie de la
conscription, l'autre formée par la voie du récrote-
roeut volontaire, ont concouru h l'attaque de
Sébastopol. Les qualités morales et la bravoure ne
manquaient pas plus k l'une qu'lr l'autre armée.
Mais tout le monde sait de quel côté été la
supériorité tous les égards. Les recrues volontaires
n'ont pu soutenir, sous aucun rapport, la compa
raison avec les conscrit». L'expérience a prononcé
dans cette épreuve décisive.
Du reste le système des enrôlements volontaires
est impossible dans notre pays. (Le Journal de
Bruxelles cite en témoignage la brochure du
colonel Guillaume. Il ajoute:)
Nous réduirons k leur juste valeur les déclama
tions philanthropiques sur le service militaire. Tout
citoyen doit service li sa patrie. La guerre est
deveuue une science, et une science très-compliquée.
Ébranler noire organisation militaire, lui enlever
sa base fondamentale, ce serait nous mettre au ban
des natious civilisées. Ce serait substituer aux sol
dats, probes et honnêtes tels qu'ils sortent de la
famille, pour prendre place dans les armées du Roi,
les routiers du moyen-âge, sans mceurs et sans
honneur, mus uniquement par l'appât du gain,
et moralement incapables de s'initier tout ce qui
forme le militaire des temps modernes.
Dernièrement le montant des sommes souscrites
pour la statue colossale de Notre-Dame de Fraoce,
qui sera érigée en souvenir de la proclamation du
dogme de l'Immaculée Conception, s'élevait k
246,ooo fr. L'empereur, l'impératrice, la famille
impériale et les ministres figurent sur la liste pour
i5,oon fr. k peu près.
Celte statue, qui doit être placée sur le Mont-
Corneille, l'une des montagnes du Puy-de-Dôme,
4oo pieds de hauteur, dominera tout le vaste
panorama qui s'étend aux alentours de la ville. La
Sainte-Vierge est debout sur une sphère où s'en
roule un énorme serpent dout elle écrase la tête
sous ses pieds elle lient sur son bras droit l'Eofant
Jésus qui béuit la ville du Puy, en se penchant vers
elle.
La statue, oeuvre de M. Bonassieux, mesurera 16
m. de hauteur. Le serpeut a 17 m. de longueur et
la forme ressemblait celle des télescopes actuels,
et qui étaient moulées sur des massifs également en
pierre. Ces instruments, dont on voit encore les
débris, servaient particulièrement pour observer le
passage de certains astres. Les parois du monument
sont encore remplies de figures astronomiques
gravées dans la pierre, et dans lesquelles on recon
naît les indications do système de Copernic.
La bibliothèque hindoue renferme une collection
complète de tous les commentaires sur les Védas ou
livres sacrés des Indiens. Cette collection forme
iô,ooo volumes. Oo peut juger par Ik des innom
brables dissertations auxquelles les livres saints de
l'Inde ont donné lien.
L'enseignement religieux Bénarès n'est pas
renfermé dans l'intérieur des écoles; il se fait aussi
en plein air, et on rencontre fréquemment, dans les
jardins publics et sur les places, des professeurs de
théologie indienne entourés de leurs élèves, qui les
écoutent attentivement, comme autrefois les philo
sophes d'Athènes. On rencontre aussi, certaines
époques de l'année, des caravanes de pèlerins qui
viennent dans cette ville des différentes provinces
de l'Inde, pour accomplir leurs dévotions. Dès le
matin on voit passer travers les rues les prêtres
qui se reudent aux temples et un grand nombre de
les pieds de la Vierge ont chacun 1 m. 92 centim.
La circonféience de la statue est de 17 m. Les
cheveux de la Vierge rejetés en arrière sur son
manteau ont 7 m. de chùie. L'avant-bras n'a pi$
moins de 5 m. 75 centim., et la main de la naissance
du poignet l'extiêmitédes doigtsa 1 m.56 centim.
La largueur de cette main est de 1 m. 2 centim.
En fonte, la statue pèsera 100,000 kilogr., dont
3o,ooo kilogr. pour l'Enfant Jésus. 2i3 canons
ptis'a Sébastopol entreront dans le creuset.
On montera dans l'iuiéiieur de la statue par nn
escalier conduisant trois étages, éclairés chacnn de
quatre petites fenêtres ouvrant sur les quatre points
cardinaux et d'où la vue pourra s'éteudre sur cet
immense panorama qui se déroule aux pieds du
rocher du Mont-Corneille.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 1" janvier, sont nommés
membres de la chambre de commerce d'Ypres
MM. V. Navez, négociant en dentelles k Ypres;
L. Bouckenaere, négociant en grains et laines k id.;
Valcke-Hage, fondeur en fer, etc.,k id.
NOUVELLES DIVERSES.
Pendant l'année 1857, il est entré au port
d'Ostende126 navires chargés de charbons
anglais.
On écrit de Furnes
On dit que M. Bortier a cédé k une compagnie
française, une partie de terrain située le long de la
mer, au hameau la Panne, k l'effet d'y construire
quelques salles k bains. Si cette nouvelle se vérifie,
nous pourrions espérer de voir arriver ici bon nom
bre d'étrangers pour la saison des bains et aussitôt
le hameau de la Panne commencera k revivre.
Depuis le 1" de ce mois, M. Coomans, repré
sentant, a cessé d'être rédacteur en chef et pro
priétaire de Y Emancipation.
Le bruit courait hier en cette ville, dit le
Journal de Charleroy, que le portefeuille des
travaux publics a été offert k M. Gustave Sabatier,
notre nouveau député. On ne dit pas si ce dernier
l'a accepté.
Une paysanne de Denrne, citée comme
témoin, dans une affaire au tribunal correctionnel
d'Anvers, a provoqué un accès de bruyante hilarité
parmi les juges et dans le public. A l'appel de son
nom, après avoir décliné très-lucidement ses de
meure et qualité, cette femme, qui est mariée
depuis plus d'un an, n'a pu se rappeler le nom de
son mari.
fidèles qui transportent dans les lieux sacrés l'eau
vénérée du Gange. Des marchands de fleurs et de
roseaux stationnent k la porte des temples et ven
dent leurs produits k ceux qui se disposent k entrer,
pour servir d'offrandes aux dieux indiens.
La religion ne se partage pas seule l'attention
publique k Bénarès. Le commerce et l'industrie
y sont très-actifs. Les négociants de la ville font un
grand débit de châles, de diamants, de parures
asiatiques et d'autres articles du même genre. Ils
emploient, en outre, un grand nombre d'ouvriers
habiles pour la fabrication des magnifiques étoffes
de brocard d'or et d'argent, connues sous le nom
de hincob, et qui composent la coiffure de toutes
les classes riches de l'Hindoustsn.
La population de Bénarès, k l'époque de la mort
d'Aureng-Zeyb en 1707, était de 600,000 âmes;
elle était tombée a 4oo,ooo lorsque les Anglais
s'en emparèrent, en 1775. Elle ne renferme au
jourd'hui que 200,000 habitants, dont 3o,ooo
seulement professent la religion musulmane. Malgré
cette diminution dans le chiffre de la population,
qui tient a des causes particulières, on la eonsidère
avec raison comme une des villes les plus prospère*
de l'Inde.
[Moniteur de ta Flotte.) L. D'Hortier.