Bruxelles, au mois de novembre deruier, avec l'engagemeol qu'il partirait sur la seule invitation qui lui serait faite. M. Solar de la Marguerite chef du parti catholique en Piémont vient d'adresser aux électeurs des divers collèges qui l'ont honoré de leurs suffi âges une lettre de remerciement. Un passage de celle lettre répood éloquemment ceux qui accusent les conservateurs piémontais de conspirer la ruine des institut ions libres; nous le reproduisons: Quant aux institutions libérales, si déjb une fois j'ai cru devoir accepter un mandat qui dérive d'elles, et si je l'accepte encore, ce ne sera certes pas pour me faire un jeu du principe qui m'oblige h les soutenir. Ces institutions seroot toujours mieux servies et défendues par celui qu'un devoir de con science y attache, que par ceux qui les exaltent dans l'ivresse d'un fol amour, sentiment qui a son origine ailleurs que dans le grand principe sur lequel repose toute société, et duquel seul elle peut obte nir la sanction de ses lois et la vie de ses institutions. Les institutions libres sont en péril alors que leurs prétendus champions les font servir b l'assou vissement de leurs passions, au mépris des droits d'aotrui, l'avantage d'un parti, au préjudice de l'universalité des citoyens: personne alors ne s'y croit plus lié. La tyrannie et la violence font craindre l'anarchie, et entre la tyrannie du petit nombre et l'absolutisme d'un seul, le choix n'est plus douteux salus populi suprtma lex, Mais de semblables catastrophes n'arrivent point quand tous les droits sont respectés et que toute opinion trouve le champ libre: quand la religion est protégée, le clergé respecté, et que la liberté ne sert pas de prétexte b la licence. De semblables catastrophes n'arrivent point chez un peuple doué de bon sens, qui refuse d'écouter la flatterie, qui repousse ceux qui cherchent, l'aide de magnifi ques promesses, b le tromper et b le faire servir au triomphe de leurs desseins insensés. Tel est notre peuple; et c'est pour le prémunir toujours davan tage contre ces dangers que je viens de loi dévoiler toute ma pensée. Je retourne h la Chambre pour reprendre ma place sur les bancs de la droite; Ib, ce ne sont pas les ministres personnellement que l'on combat, on n'y combat pas contre la liberté; mais on combat pour qu'elle ne devienne pas le monopole et le bénéfice d'un seul parti et qu'elle ne dégénère pas en dépassant les limites déterminées par l'auteur du Statut. Telle fut ma ligne de conduite par le passé, telle sera ma politique h venir, et si la phalange des vrais amis du pays, tous animés du même esprit, a augmenté le nombre, qu'on ne crai gne pas qu'il sorte jamais de nos lèvres une parole qui contredise ce que je viens d'écrire. Que l'on répète tant que l'on voudra, que l'on continue b vociférer que nous couvons dans nos cœurs de sinistres projets, aux accusatioos, nous répondrons par des faits et jamais les amis du Statut et de la vraie liberté n'auront b se plaindre de nos actes. La nation est avec nons, nous ne la trahirons pas. UN EXEMPLE A 5UIVRE PAR NOS ÉDILES. Les bourgmestre et échevins de la ville de Bru ges, rappellent b leurs administrés l'avis qui a été publié les années précédentes, an sujet des désor dres do lundi perdu. lis engagent de nouveau les maîtres et chefs d'ateliers, de défendre b leurs ouvriers, d'aller a domicile réclamer des étrennes; mais comme il ne rentre point dans lenrs intentions de priver les tra vailleurs du bénéfice de certaines gratificalioos consacrées par uo long usage, ils eogageot en même temps, les persounes qui ont l'habitude de donner des gratifications b en remettre le montant aux maîtres qui se chargeraient d'en faire la distri- bution et de donner ainsi aux étrennes une desti nation utile. Ils se reposent sur l'esprit d'ordre et de sollici tude bien entendue, de leurs concitoyens, pour parvenir avec leur coopération b assurer le succès de cette indispensable réforme. NÉCROLOGIE. On annonce de Milan la mort du feld-maréchal autrichien comte Radetzky. NOUVELLES DIVERSES. Jeudi dernier, on a retiré du fosséentre les portes de Lille et de Menin le cadavre du nommé Constantin Coutrez; ce malheureux était disparu de son domicile depuis le 31 dé cembre dernier. On pense qu'il s'est noyé par accident. On écrit de Poperinghe, 8 c' Les prix du houblon sont de fr. 5o a 5 t fr. les 5o kilogr3. Dans la soirée du 5 de ce mois, une rixe terrible a eu lieu b Avelghem entre Albert Van Leynseele et Léandre Holmaert, tous deux ouvriers et âgés de 22 ans. Van Leynseele a reçu de son adversaire sept coups de couteau. Le père et la mère de Van Leynseele étant survenus, Holmaert s'est jeté également sur eux, a tué d'un coup de couteau la mère et plongé son arme dans le sein gauche de Van Leynseele, père, dont la vie inspire des craintes. Celle de Van Leynseele est également en danger. Il paraît que ce forcené a voulu se venger sur la famille de Van Leynseele, qui l'avait fait condamner il y a deux ans. Le meurtrier a été arrêté. On écrit d'Anvers, 7 janvier Un malheur affreux est arrivé la nuit dernière b bord du brick français Léopold Auguste, cap. Jacouiliet, arrivé eu notre port de Camillas et amarré au Bassin, près de l'entrepôt. La permission de faire du feu b bord des navires venait d'être accordée. Hier soir quelques hommes de l'équipage avaient allumé uo réchaud avec du charbon de bois dans le roef, où ils couchaient. Il paraîtrait que le feu n'était pas encore éteint au moment où il se mirent au lit et comme ils avaient eu l'imprudence de fermer le roeftous les cinq ont été trouvés ce matin dans uu état pitoyable. Deux étaient morts asphyxiés, un troisième ne donnait presque plus signe de vie, et les deux autres ne valaient pas beaucoup mieux. Ces derniers ont pu être secourus b temps et sauvés. Un individu de Lille a été arrêté le 5 de ce mois b Menin, en flagrant délit d'embauchage. Il arrivait sur le territoire belge pour se rendre en Hollande avec cinqsoldats belges qu'il avait enrôlés pour les colonies hollandaises. L'aristocratie anglaise est ébranlée par la nouvelle de la découverte d'un prétendant aux biens et aux titres de feu le comte de Shrewsbnry. Ce prétendant est matelot b bord du Callao, appartenant b Liverpool, et qui vient d'entrer dans ce port, venant du Chili. M. Ambrose Lee, un avocat distingué, attendait b Liverpool l'arrivée du Callao, afin d'être le premier b conférer avec le matelot Talbot, qui possède les droits les plus indubitables b ce titre de comte de Shrewsbury, regardé comme le plus beau de l'Angleterre. Ce qui rend la chose plus piquante encore, c'est que ce brave homme est seul b le disputer avec le prétendant qui fit valoir ses droits b la mort récente du jeune comte. Ou avait annoncé qn'une nouvelle, et on affirmait cette fois avec confiance qu'une dernière tentative pour lancer le Levialhan aurait été faite lundi dernier, et le public, quoique bien souvent trompé, a en la bonté de croire encore b ces nouvelles promesses; par conséquent, one masse énorme de monde s'était réunie dans les environs de Millwall, tandis que tous ceux qui pouvaien être admis dans les chantiers s'étaient empressés de profiler de ce privilège. Parmi eux se trouvaient le commandant Roberlson, suriotendaul du départe ment de la vapeur dans la marine royale, et M, Stephenson, membre du Parlement, qui étaient avec M. Bruoel. On espérait beaucoup de la réunion de ces trois illustrations de la science du génie, mais rien autre ne fut tenté que de s'assurer de l'état des différentes et nombreuses machines mises en jeu, jusques a une heure assez avancée. La pensée générale était que la tentative allait avoir lieu, quand un nouvel accident, qui n'est nullement de la compétence des ingénieurs, est venu mettre fin pour quelques jours b tous les préparatifs. Un brick de 700 tonneaux, remorqué par un vapeur, accosta par l'inhabilité du pilote, la barque qui se relie b l'arrière du Levia lhanet la fil sombrer malgré les efforts les plus énergiques pour empêcher ce résultat. Il ne fut pins question dès lors du lancement qui reste ajourné sans date fixe. L'échange traditionnel des cartes de visite, b l'occasion du jour de l'an, a provoqué b Rouen, dit le Nouvelliste de cette ville, une heureuse récon ciliation, dans des circonstances b la fois comiques et touebaotes M. F...employé dans une administration était depuis plusieurs années brouillé avec son ancien ami, M. M... Cette inimitié n'était un secret pour personne, et les deux ennemis intimes ne man quaient pas une occasion de diie du mal l'un de l'autre. Toute fois, un vieux reste d'affection sé journait dans leur cœur, et, en écoutant leurs griefs réciproques, un observateur n'eût pas manqué d'y couvrir uo fonds de tendresse. Un de leurs amis communs, fatigué de leurs mutuelles confidences, imagina, le premier jour de l'anuée d'envoyer a M. M... la carte de visite de M. F... qu'il venait de recevoir. Après avoir maugréé contre cette démarche in convenante de son vieil ennemi, M... sentit sa haine mollir: «A tout péché miséricorde! s'écria- t-il, et, suivant son premier mouvement, il porta lui-même sa carte cornée au domicile de M. F.... Celui-ci n'est pas moins étonné et plaisante de son côté le visiteur inat tendu qui s'est amendé et a mis les pouces. Mais bientôt il s'attendrit b son tour Une politesse en vaut une autre, s'écrie-t-il, et il se dirige b grands pas vers la maison dont il avait presque oublié la route. Chemin faisant, il rencontre son vieux camarade; tous deux, par un mouvement spontané, ouvrent les bras, et, dans uue cordiale étreinte, laissent couler leurs larmes... Le soir, Oreste et Pylade reprenaient b leur cer cle une partie de dominos interrompue il y a cinq ans; et ils ignorent encore que c'est b un plaisant quiproquo qu'ils doivent le bonheur d'être récon ciliés. De nouvelles informationsprécisent la nature et la portée des instructions envoyées par le gou- veruement français bl amiral Rigault, touchant les opérationsb effectuer dans les parties les plus orien tales de l'Océan Pacifique. Ces instructions s'appliqueraient non pas, natu rellement, aux opérations qui étaient sur le point de commencer au départ de la dernière malle reçue de Chine et qui, probablement, ont déjà reçu tout au moins, au momeot actuel, un commencement d exécution mais b celles qui pourraient suivre la prise de Cauton. Ceci concorde, au reste, avec ce que portait la première dépêche télégraphique. Le premier résultat obtenu, c'est-b-dire la prise de Canton, la marioe française bornerait !b son action et, au lieu de continuer la guerre contre la Chine, elle irait poursuivre sur les côtes de l'empire d Anamoude Cochinchine des succès plus assurés, qui brilleront d'un éclat d'autant plus vif que la

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2