41 me Année. I\o 4,207. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. î>ôur Le denors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 0 mois, 2-75 pour 3 mois. 7??.SG, 23 Janvier. revue politique. S'il faut eu juger par le laDgage du Morning- Post, le gou.ernemenl britannique sérail disposé a armer la législation du pays contre l'abus que les réfugiés étrangers peuvent faire de l'hospitalité anglaise. En effet, ce journal déplore que la protec tion des lois hospitalières de l'Angleterre ait pu couvrir l'organisation du complot qui vient de jeter la consternation par toute l'Europe; il se demande s'il ne serait pas temps dechanger cet état de choses. Certainement, dit-il, on pourrait, sans blesser nos traditions et sans violer notre Constitution, rédiger et appliquer une loi qui empêchât les rebelles étrangers de résider ici pour y conspirer contre les dynasties ou les gouvernements des pays auxquels ils appartiennent. Pareil langage mérite d'être signalé chez un journal dont le patron, lord Palmerstoo, a donné tant de gages a la révolution et machinait naguère le bouleversement politique de l'Italie. Suivant les révélalioos que publie le Weetly- Regisler. le complot contre la vie de Napoléon III aurait été bien positivement tramé Londres. Un meeting, où assistaient plusieurs patriotes français et italiens connus, avait eu lieu quelques heures avant le temps fixé pour l'assassinat. On affirmait alors déjà que quelque chose de fort important pour la République sociale se préparait a Paris. Le désappointement, lundi soir, peut facilement se comprendre, lorsque la nouvelle que l'assassinat n'avait pas réussi leur parvint. Le discours prononcé par l'empereur Napoléon l'ouverture de la session législative de 1858 a été fort remarqué, surtout en ce qui a rapport la politique intérieure. Le Souverain professe que le danger pour la France n'est pas, quoiqu'on dise, dans les prérogatives excessives du pouvoir, mais plutôt dans l'absence de lois répressives, a Vous m'aiderez, a-t-il encore dit, rechercher les moyens de réduire au silence les oppositions extrêmes et factieuses. Eo conséquence donc un décret impérial vient de supprimer la Revue de Paris et le Spectateur (ancienne Assemblée Nationale.) Les sympathies et le dévouement que celui-ci manifestait en toute occasion pour la cause du chef des Bourbons, les attaques iocessantes de celui-là contre les principes les plus fondamentaux et les plus sacrés de l'ordre public, constituent titres égaux la base des con sidérants de l'arrêt intervenu. Quelqnes soient les mesures de rigueur que sa propreconservation fait un devoir au gouvernement impérial de prendre, il est fort regrettable assuré ment qu'il en soit réduit faire expier aux amis les plus éprouvés, aux champions les plus vigoureux de I ordre, tel que le Spectateur, les crimes des séides de la démagogie; il est surtout regrettable de voir une opinion après tout éminemment respectable assimilée en quelque sorte aux doctrines les plus subversives et les défenseurs de l'ordre et les fauteurs de troubles, accouplés au même pilori. Conspuer sa victime, une noble victime, avant que de 1 étouffer, cela u est pas digne d'un pouvoir qui se respecte. Quoiqu'il eo soit, le Spectateur plus que l »ut autre portait ombrage au gouvernement. Le gou vernement, qui coup sûr ne brigue pas la faveur de la démocratie, semble jaloux l'excès de l'appui des conservateurs. Or, le Spectateur était l'organe le plus accrédité de celle fraction importante du grand parti conservateur qoi ne s'est point ralliée l'Empire, de ces hommes qui demandent la restau ration de l'ordre en France l'union du principe religieux, de la liberté moderne et des traditions monarchiques. A l'intérieur, c'était le journal de M. Guizot et de M. de Montalembert c'était le plus redoutable, le plus lu apparemment des jour naux légitimistes. A l'extérieur, il possédait des relations nombreuses dans les hautes régions du monde politique. Au sein de la Chambre des Députés Sardes, la majorité a largement usé de son omnipotence. Elle a trouvé moyen, daus la validation du mandat de ses membres, d'écarter une trentaine peu près de députés conservateurs, soit en annulant leur élec tion, soit en la soumettant une enquête. Nous ne croyons pas qu'il y ait dans les annales parlemen taires un autre exemple d'un pareil abus d'autorité. ART CHRÉTIEN. Les édifices consacrés par la piété catholique du XI* au XIV" siècle, furent si longtemps négligés que, malgié leur solidité imposante, ils cédèrent enfui l'action irrésistible du temps. Il est glorieux pour le XIX* siècle d'avoir entrepris simultané ment la restauration des monuments élevés par nos ancêtres et la Religion et la Liberté. Voyez notre Hô:el-de-Ville, voyez l'Église S'-Marlin, ils tombaient en ruines, sans l'intervention de l'Etat et de la Province. L'indifférence et le défaut de ressources avaient amené ce déplorable abandon on ne s'occupait de l'extérieur des édifices, que pour en exclure l'eau du ciel; on se bornait orner l'intérieur des Eglises, mais malheureusement sans guût et sans art. Les peintures morales sont couvertes par un ignoble badigeon jaune; les por tails, les boiseries en chêne sculpté, sont peints l'huile; les niches sont remplies, non par des statues, mais par la continuation irrégulière d'une nervure; les tableaux ne sont pas en bon état de conser val ion, ou, ce qui est plus regrettable, ils ont été maltraités. Notre belle cathédrale n'est pas l'abri de ces critiques; toutefois le Conseil de Fabrique de S'- Martin semble avoir pris tâche d'y obvier dans la mesure des ressources financières dont il dispose. M. Frans Bôhm, qui a restauré l'Assomption de la Vierge par Giordano et le Mariage mysti que de S1'- Catherine par Rombouts, est chargé de nous rendre le grand tableau de l'yprois Van- denvelde Le triomphe de la Religion sur les hérétiques nous disons qu'il est chargé de nous le rendre, car le tableau avait complètement disparu sous le replâtrage de nous ne savons quels rapins. La toile de Vandenvelde, qui porte la date de 1691 offie des réminiscences du tableau de Rubens représentant le Triomphe de CÉglise sur les païens. Elle a onze mètres de largeur et six métrés de hauteuret se trouve dans le transept en face du jubé. Le disciple a suivi les exemples du maître avec ardeur et succès: il y a de la pré cision dans les lignes, de la vigueur dans le coloris, de la hardiesse et du bonheur dans l'ensemble. La douce et majestueuse figure, emblème de la Reli gion catholique, est assise dans un char en or de forme antiquetraîné par quatre bouillants et superbes coursiers dirigé par l'Esprit-Saint, pré cédé de la Foi, de l'Espérance et de la Charité, le char avance én écrasant toutes les passions qui viennent l'assaillir, malgré les efforts que fout pour l'arrêter l'hérésie, personnifiée par Luther et Calvin, aidée par l'ignorance et l'aveuglement. M. Frans Bôbro, qui est lui même un artiste de mérité, semble tenir honneur de restaurer con sciencieusement la composition principale d'un artiste concitoyen. A l'époque où J.-B. Descamps écrivait son Voyage pittoresque dans les Flandres (1750), la toile de Vandenvelde était déjà offusquée sous une couche de vernis; de là vient que l'on trouve dans l'œuvre précitée l'appréciation négative Triomphe de l Église grande composition. Ce tableau sent la détrempe et a peu d'effet. Si Descamps avait vu le tableau en t85o, après que, divisé eo quatre pièces, il fut replâtré et repeint par quatre mains différentes, il se serait écrié grande croûte, que l'on attribue tort un artiste M. Rfihm a réuni les quatre lambeaux sur une nouvelle toile; il a enlevé les couches de couleurs que des artisans y avaient appliquées, et l'œuvre de Vandenvelde est apparue non sans quelques dégâts occasionnés par le temps. Le tableau sera restauré celle fois avec le respect qui est dû la production d'un artiste de valeur. M. Bôhm n'appartient pas une prétendue école de l'art philosophique spirilualisteil ne vise pas faire autrement que ses devanciers; il cherche Jaire bien il a du bon sens et du bon goût, deux choses qui deviennent rares dans le siècle actuel. Nous exprimous le vœu que l'on fasse restaurer successivement tous les tableaux de l'Église S'- Marlio, ils en ont grand besoin, tant ils semblent etre huileux et enfumés; parmi ceux qui exigent impérieusement une restauration immédiate, nous sigoalons l'œuvre d'un grand maître, le S1-Martin de Van Dyck qui se trouve placé au-dessus du banc d'oeuvre dans la Chapelle du S'-Sacrement. Il arrive journellement la Chambre un grand nombre de pétitions, demandant la réforme de la loi sur la milice. Les villes et les communes de notre arrondissement qui ont pris part jusqu'ici ce mouvement général sont Ypres, Rousbrugge, Haringhe, Neuve-Église, Dickebusch et Kemmel. Les Annales parlementaires font mention d'une pétition que plusieurs habitants de Dicke busch ont envoyée aux Chambres,l'effet d'obtenir le cours légal dans le pays de la monnaie d'or de France. L'infatigable député de Roulers, M. Rodenbach, a vivement soutenu la demande des pétitionnaires et recommandé la pétition la Commission nommée ad hoc.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1