4lme Année. Samedi 13 Février 1858. N« 4,213. ?P?.3S, 13 Février. LE VIEUX PROSCRIT. Nous avons publié dans notre N° du 6 Janvier d'l'article d'un de nos correspon dants au sujet de la navigation sur les deux biefs du canal d'Ypres, et des moyens employer afin de rendre cette voie navi gable accessible et facile toute époque. r Le Progrès s'est occupé de cet article dans sou N° du 31 du même mois, pour exhaler son dépit et faire d'une question d'intérêt matériel, une discussion de parti. Malgré la répugnance que nous ressen tons d'entrer en polémique avec un jour nal qui se dislingue par son outrecuidance et sa logique de matamore, nous reprodui sons la réponse de notre correspondant aux observations saugrenues du Progrès. 11 faut que le journal progressiste soit entiché d'une forte dose d'orgueil, pour revendiquer pour lui seul et pour les siens, l'honneur d'avoir inventé le projet de jonction de la Lys au canal d'Ypres. Ce projet, nous l'avons dit, existait il y a deux siècles les messieurs progressistes sont donc bien arriérés de lepoque laquelle ce projet fut conçu, non par une tète libérale, mais par un ingénieur au service des cléricaux archiducs Albert et Isabelle. Nous connaissons les plans dressés et les éludes faites sous le gouvernement hol landais et continuées sous le gouvernement actuel nous n'ignorons pas les réclama tions émanées de notre Chambre de Com merce, pour obtenir la jonction de la Lys la mer par notre canal et par l'Yser, ainsi que le dévasement du bief infé rieur; nous ne nous dissimulons pas les difficultés surmonter et les dépenses faire pour parvenir l'exécution des plans proposés que le Progrès se rassure! nous connaissons tout ce qui s'est fait dans l'intérêt du commerce de notre ville; si le confrère, de sa part, appelle, comme il l'assure, de tous ses vœux, la réalisation des projets tendant exécuter ce que nous avons écrit dans notre numéro du 6 jan vier, nous aussi nous avons émis nos vœux, et nous les avons joints ceux de nos concitoyensafin d'obtenir le but commun la satisfaction générale. Nous cléricaux, nous n'avons aux yeux des progressistes, qu'une bien mince dose d'esprit; ce n'est pas la moindre incrimi nation parmi tant d'autres que nous jettent ces messieurs; ils prétendent de toute la hauteur de leur suffisance, nous octroyer un diplôme d'incapacité, lorsque nous nous occupons des intérêts matériels de la cité; mais ils oublient que personne ne leur reconnaît qualité cet effet. Le Progrès, dit-on au contraire, voit du clérical partout; il en a trouvé dans la vase de notre canal et le bon homme s'y embourbe! Quand on creusa le bief supérieur de notre canalon approfondit le bief infé rieur de manière permettre aux bintanders d'arriver sans allèges, jusqu'à notre quai. Insensiblement les deux biefss'envasèrent, et certains endroits la vase devint si abondante, que les allèges furent néces saires pour les bateaux d'un certain tonnage arrivant de l'intérieur. Depuis vingt ans l'on fit peu de travaux de déva sement dans le bief inférieur, et aujour d'hui la navigation y est impossible sans allèges, toutes les époques de l'année. Qu'on opère le dévasement et la naviga tion deviendra régulière. Vous ne savez donc pas, nous dit le Monsieur du Conseil provincial assis au bureau du Progrès, que nous conseillers provinciaux nous avons voté depuis trois ans la moitié des dépenses faire pour ce dévasement, montant 72,000 francs? Nous savons plus que cela; nous savons que le gouvernement a porté au budjet des travaux publics, dont les Chambres s'occupent en ce moment, une somme de 5,000 fr. pour le dévasement de notre bief inférieur. La province interviendra dans la somme totale pour 56,000 fr., diviser en six LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. TOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. revue politique. La nomination du géoéral Espinasse, comme ministre de l'intérieur et de la sûreté générale, a fait courir le bruit que M. Piétri serait également remplacé la préfecture de police par un colonel. C'est qu'en effet la première de ces mesures dénote chez le chef de l'Etat la pensée de régir militaire ment la France. Lord Palmerston a proposé la Chambre des Communesttn bill contre les conspirateurs assassins. Les peines spécifiées dans ce bil! vout graduelle ment de 5 années d'emprisonnement a la transpor- tation perpétuelle. Les complices seront punis de la peine des travaux forcés. Lord Palmerston a mentionné aussi que l'Empereur avait exprimé par dépêche le regret que lui inspirait l'impression désagréable produite en Angleterre par les adresses militaires. L'alliance des deux pays continuera donc h subsister dans le langage officiel; mais, ainsi que l'affaire des adresses en a fourni une nouvelle preuve, l'antipathie naturelle et traditionnelle des deux peuples ne manquera pas h l'occasion d'éclater plus vivement que jamais. Une dépêche que publie le Times, signale divers avantages remportés sur les insurgés de l'Inde par les troupes britanniques et leur allié Jung Bahadoor. Les communications interrompues entre Delhi et Calcutta sont rétablies. La même dépêche annonce le bombardement de Canton par les forces anglo-françaises. 4,6oo Anglais avec 900 Français ont pu être débarqués sous ses murs en date du 29 décembre. Le lendemaio l'assaut a été donné, et les assail lants, après avoir éprouvé une faible résistance, ont réossi s'emparer des hauteurs situées dans la ville. Les Chinois continuaient le feu de l'inté rieur des maisons; défense a été faite aux troupes de pénétrer dans ses rues. La guerre civile désole le Nouveau-Monde et notamment le Mexique où la position du président Comonforl qui vient de se faire adjuger le pouvoir dictatorial court, paraît-il, de grands dangers. La question de l'émancipation des paysans en Russie continue agiter vivement l'esprit public. Quelques familles des plus puissantes et des plus (Suite, et fin Voir le N° 4>209 du Propagateur.) II. En reconnaissant dans ce misérable paysan I homme qui l'avait condamné traîner dans l'exil une existence consumée par les regrets et empoi sonnée par la misère, une expression de haine intraduisible décomposa le visage habituellement calme et résigné du vieillard. Alexis Dolgorouki, s'écria-t-il avec un sou rire ironique et d'une voix retentissante, où sont tes richesses, tes terres, tes courtisans, tes esclaves? Prince, où sont tes titres de noblesse? Major ancieuues du pays combattent, paraît-il, cette mesure. Deux villes représentent les opinions con traires, Saint-Pétersbourg et sa rivale Moscou. Celle ci représente la vieille Russie et combat en faveur de l'ancien état des choses. général, qu'est devenue ton épée? Dolgorouki baissa la tête. Je n'ai plus ni décorations, ni titres de noblesse, ni aucune de ces brillantes vanités avec lesquelles on dore les chaînes de la grandeur, répondit Grégorewitz avec calme. Nous sommes égaux dans notre infortune, comme nous l'avons été dans notre prospérité. Serrons nous la maio, Meo- zikoff; les pauvres doivent s'aimer, et la haine est une plante qui ne prend pas racine dans les déserts Menzikoff repoussa l'exilé. Non, reprit-il; j'aurais pu te pardonner peut-être, si tu n'avais fait de mal qu'à moi seul; mais il y a entre nous le cadavre de ma femme et mes trois enfaDts déshérités! Dolgorouki joiguit ses mains devant le vieillard. Si tu savais, lui dit-il d'uoe voix suppliante, avec quelle résignation je traine depuis six mois La mémoire du Progrès fait défaut au conseiller; le devis ne monte qu'à 66,000 franos. Voyez page 20g des Annales parlementaires 185 1858. Besorowa le cilice de ma disgrâce et la croix de mon repentir; si tu avais pu compter les larmes que j'ai répandues, entendre les prières que j'ai adressées Dieu, tu m'aurais pardonné, Menzikoff; car s'il De t'avait fallu que mon rang pour te rendre (ou hon neur et ta fortune, je le l'aurais donné sans regret, je te l'aurais offert saus hésitation. Le front de l'ancien favori de Pierre s'adoucit, et une larme d'attendrissement vint mouiller ses pau pières. Tu vois, Dolgorouki, dit-il, que les dépouilles du malheureux abritent mal celui qui s'en pare! C'est vrai, répondit Grégorewitz et saint Nicolas a voulu que ma destinée eût une triste conformité avec la tienne. Quand Pierre II mourut poitrinaire au Kremlin, Anne IwaDowka fut, par mes iutrigues, élevée au rang suprême, tandis que la première femme de Pierre le Grand pleurait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1