annuités de 6.000 fr. Le trésor donnera pendant le même laps de temps un subside annuel de 5.000 fr. Ainsi les dépenses faire monteront 11.000 fr. pour la première annuité. De celte manière nous verrons dévaser le bief inférieur au bout de six ans. et qui vivra verra. Pa tientez Messiefors les industriels, commer çants et bateliers! dans sept ans, s'il plaît au ministère et MM. les conseillers provinciaux, nous verrons arriver chez nous les bateaux sans allèges. Lors du creusement du bief supérieur, les ingénieurs calculèrent quedans celle partie du canal, les eaux auraient en été, jusqu'à cinq pieds d'élévation. Ils calcu lèrent sans la vase, qui n'a pas moins de quatre cinq pieds, terme moyen. Com ment donc le Progrès n'a-t-il pas consulté les prévisions de ceux qui certes étaient aussi bons juges compétents que lui. Il a la science infuse le bon homme du Progrès, et il n'écoule personne lorsqu'on lui fait la leçon. C'est digne de lui. Un ministère libéral est seul capable, dit-ilde s'occu per de nos intérêts. Peu nous importe qui exécute les travaux; l'argent des contri buables y passera de manière comme d'autre; et si le Progrès joint ses vœux aux noires pour obtenir, sinon des faveurs pour notre ville, au moins des choses justes et réclamées depuis longtemps nous l'en félicitons. Le confrère oublie que c'est en 1857 que fut faite la propo sition d'allouer notre province un sub side sur les fonds du trésor, l'effet de la mettre même de faire approfondir le bief inférieur de notre canal. En 1857 les cléricaux étaient au pouvoir. Encore un mot. Nous ignorions que le rédacteur du Progrès fut affublé de plumes de paon; il dit si naïvement qu'il en a perdu de ses plumes et que nous nous en sommes parés! Par trop d'honneur, monsieur; nous sommes plus modestes; nos plumes sont les nôtres. Nous sommes des cléri caux et nous ne vous envions ni vos plumes ni vos cris, moins encore vos sifflets. La discussion qui a occupé la Chambre depuis lundi,el qui a élé closemercredi,auraeu,UD résultat utile. M. le ministre de l'intérieur qui avaitla séance de lundi, traité assez cavalièrement la ques tion de la réforme électorale, a élé invinciblement amené mercredi a reconnaître qu'elle est nécessaire et h en faire la promesse. C'est évidemment la force de la vérité qui l'a contraint 'a cette promesse, car il n'était rien moins que favorable la réforme au commencement de la discussion, et même, ou début de son discours de mercredi,son dessein était plutôt de faire considérer dans un cloître son impuissance et son obscurité, et qu'Elisabeth, sa fille, jetait un œil d'envie sur la couronne dont on la dépossédait. Mais soit que Dieu ne voulut pas sanctionner cette usurpation, soit qn Elisabeth se débarrassât par un crime de la femme qui lui avait ravi son héritage, Anne Iwanowka mourut au bout de dix ans sans qu'on pût savoir au juste si sa mort avait été l'ouvrage de la nature on le produit d'un assassinat. L'avènement de la nouvelle Impératrice fut inauguré nou par des actes de clémence, mais par des arrêts de proscription, elle n'oublia pas la part que j'avais prise 'a l'élévation d'Anne Iwanowka, et je fus la première victime de son ressentiment. Ou articula contre moi les accusations que j'avais portées contre toi-même, on me dépouilla de tnes titres et de mes propriétés, on brisa mon épée comme on avait brisé la tienne, et comme si le sort l'attitude actuelle de l'opioion cooservalrice dans cette question comme one maoœuvre de parti comme une œuvre d'agitation politique. Il ne serait pas maladroit il la gauche, si elle moutrait moins la corde dans l'emploi du procédé, de persuader l'opi nion publique des tentatives des conservateurs contre la paix et l'ordre. A la vérité, ces tentatives ne se trahissent nulle part; mais, comme il est cou- venu que les conservateurs, ou les catholiques, comme le dit M. Devaux.qui prétend que ce n'est pas la même chose, sont des conspirateurs minant la Constitution dans l'ombre et par un travail de taupe, M. Rogier ne risque jamais rien dire qu'ils agitent le pays. Il sera cru par les badauds sa suite, et certai nement il aura fait un coup de maître s'il les trans forme ainsi avec succès en agitateurs dangereux. Uo trait de génie qui coûterait-il moins qu'à M. le ministre de l'intérieur?) serait de prouver que ce sont aussi ces conservateurs qui ont hué les représentants libéraux en mai dernier, qui ont insulté quelque haut dignitaire du Grand-Orient, qui ont brisé les vitres des loges, qui ont assailli les bureaux de VObservateur (où peuvent-ils être situés?), et qui ont brûlé les meubles d'une école tenue dans une de nos communes par des Frères de l'obédience maçonnique! Nous n'exagérons guère. Encore une agitation uouvelle s'est écrié M. Rogier, eu pariant du pétiliounement pour la réforme électorale, et de l'immense mouvemeul qui se manifeste contre le régime des lois de milice. Puis il a accusé la droite de vouloir, après avoir tué la garde civique par le ridicule, anéantir l'armée par ses attaques aux lois de milice. Cela pourrait être qualifié, par de moins polis que nous, de perfidie, et le pis, c'est qu'elle est gratuite. Ou ne peut voir, dans le mouvement coutre la milice, qui remonte assez haut, et qui n'a pris un graud développement que parce qu'il y a eu une espérance donnée par le gouvernement et déçue, ni intention d'agitation, ni acte de parti. D'ailleurs, comme l'a dit si judicieusement mer credi M. le comte de Theux, qui a prononcé un discours si sage, si digue et si ferme en même temps, que deviendrait le droit de pétition si, toutes les fois qu'on demande avec calme une réforme qu'on croit juste, ou pouvait être accusé d'agiter le pays! Mais M. Rogier n'a pas été adroit dans l'exécu tion du tour de force qui consiste attribuer aux conservateurs l'intention de jeter le trouble dans le pays par des demandes de réforme; car son éloquences élé peu goûtée; quant sa déclaration au sujet de la milice, l'accueil qu'elle a reçu de la gauche a dû lui prouver qu'il n'y a rieD de clérical dans le pétiliounement pour la réforme. Il est clair que c'est là une question qui domine tous les partis, et un peu le gouvernement lui même. Celte réforme tant souhaitée fera son chemin toute seule, mais c'est preque une mauvaise action que de la eût voulu rendre encore plus complète la ressem blance de nos destinées, ma femme deviul aveugle force de répandre des larmes et mourut dans les déserts de la Sibérie, sans que je pusse lui donner autre chose qu'on trou dans le sable pour fosse, et un fragment de rocher pour tombe. Dieu est juste, s'écria Menzikoff. Et les malheureux sont frères, répliqua Dolgoroukt en loi tendant les bras. Quelque effort que le proscrit fit sur loi-même pour rester inexorable, il ne pût maîtriser son atten drissement, et les deux vieillards abjurèrent dans une étroite caresse leurs aocieunes inimitiés. III. Menzikoff iuourutdansl'exil.11 u'eot pas,comme il avait rêvé aux beaux jours de sa fortune, une présenter comme une attaque notre brave et loyale armée. C'est là, s'il en fut, une insinuation perfide. M. le comte de Theux, qui réserve son appré ciation au sujet de la milice, et qui en a parlé de manière faire voir qu'aucun intérêt de parti n'in spire le pélitionneraent, a réfuté sur tous les points le discours de M. Rogier. Encouragé sans doute par ce qui s'est récemment passé en Piémont, le cabinet menace le pays, qu'il n'agite jamais, comme on sait, d'une loi dont l'effet serait d'auto riser la justice s'immiscer dans les relations des membres du clergé avec les électeurs. M. de Theux a très résolument sommé le cabinet de présenter cette loi, qui mettrait le sceau la politique nouvelle; mais il est probable que le cabinet, malgré la hardiesse qu'il affecte, ne se heurtera pas un tel écueil. Il coouaît le pays et sait qu'une prompte chute suivrait la tentative. Au commencement de la séance, M. B. du Mortier a résumé dans un discours éloquent et modéré, tous les arguments qu'on peut produire en faveur de la réforme électorale. mancipation.) Un incident a fait naître dans les débats de la Chambre, un^ t discussion sur la nécessité de la réforme électorale. Pat mi les différents avantages que cette discus sion aura eu, nous avons signaler la manifestation des arrière-pensées ministérielles. Quelques mots de M. Tesch en ont dit assez. Il se flatte d'avoir le moyen de s'immiscer légale ment la suite de M. Cavour, dans les relations toutes morales de l'Église avec les fidèles, sous prétexte d'assurer l'indépendance des électeurs. M. le comte de Theux a eu raison de porterau ministère le défi d'aborder ce terrain difficile. Toute la souplesse de M. Tesch, doublée de l'audace persé vérante de M. Frère, y échouera, en présence de la Constitution, des lois et des mœurs publiques. Ces hommes là rêveront en vain pour notre pays catholi que la sujétion politique des Eglises protestantes. Dans la séance du io, M. Alph. Vanden Peere- boom a d'un too solennel débité un discours aussi long que filandreux; son harangue divisée en trois points comme tous les chefs-d'œuvres des anciens savants servira de modèle aux parleurs venir du camp libéral. M. le comte de Theux a fait prompte justice des assertions contenues dans la diatribe de M. Vanden Peereboom; il a démontré que l'agita tion au sujet des lois de milice D'est l'ouvrage d'aucun parti, de nombreux griefs existants contre elle dans l'une et l'autre opinion. La Chambre des représentants continue paisi blement la discussion du budget de l'intérieur. L'affaire descomraissairesd'arrondissement aencore occupé l'assemblée pendant une partie de la séance du 11 elle s'est terminée par l'adoption de l'aroen- place dans les cavaux du Kremlin, côté du cer cueil des Czars: mais si ses funérailles n'eurent ni 1 éclat ni le retentissement qu'il avait tant espéré pour elles, il fut plus sincèrement regretté qu'il ne l'aurait été Saint-Pétersbourg. Tous les exilés de Besorowa assistèrent l'en terrement du vieux proscrit, et Grégorevvilz lui éleva de ses propres maios un petit mausolée que les habitants de ce village montrent encore aux voyageurs. Ainsi mourut, obscur et méprisé, dans les déserts de la Sibérie, l'homme qui avait été le meilleur maçon de cet illustre architecte. Menzikoff expia les crimes de sa prospérité par la résignation qu'il montra daDs le malheur; et il a laissé dans 1 histoire on nouvel exemple qui prouve que la grandeur est périlleuse, el qu'à tout prendre il vaut mieux rester garçon pâtissier que de devenir premier ministre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2