CIIAMBRE DES REPRÉSENTANTS. La discussion des articles du budjet de l'iotérieur a donné lieu a un débat contradictoire relativement au principe de l'intervention de l'État, dont od conteste l'opportunité, dans les atéliers d'appren tissage. Crées par M. de Theux une époque de crise, alors que les circonstances forçaient en quelque sorte la main, ces institutions out formé en effet d'excellents ouvriers, favorisé le développement de plusieurs industries nouvelles et remplacé jusqu'à un certain point par le travail et le salaire la mendicité et l'aumône. Aujourd'hui cependant un grand nombre d'hom mes pratiques croient qu'il est temps de laisser l'industrie privée, qui ces atéliers font concur rence, poursuivre l'œuvre commencée. Aucune solution défioitive n'a été donnée la question de principe. Par contre, la Chambre a condamné pour un cas particulier cette interven tion de l'État ou plutôt de la bourse des contri buables en toutes choses, dont on a tant usé ou abusé déjà. Elle a refusé un crédit de 5,ooo fr., qui devait être reproduit plusieurs fois jusqu'à concurrence de 20 2Ô,ooo fr. pour payer la rédaction d'une histoire de l'art en Belgique. Contrairement au vœu exprimé par M. Roden- baeh qui recommande M. le ministre de l'intérieur l'exécution des règlements sur la vaccine, M. Coomans conseille au gouvernement de ne point se mêler de cette prétendue mesure sanitaire. Ainsi qu'il l'a fait observer des savants émineots préten dent qu'eu garantissant l'humanité de la petite- vérole, la vaccine emprisonue dans nos corps des principes moi bides qui causeront la dégénérescence et la destiuction de l'espèce humaine. La Chambre a consécutivement adopté l'en semble du budjet de l'intérieur et le projet de loi prorogeant pour la session de Pâques la loi sur les jurys universitaires. L'Observateur dans un article nuageux et embarrassé, finit enfit par se déclarer partisan de la poursuite d'office, introduite pas le projet Tesch. Le National, qui s'est donné le malin plaisir d'exhumer les articles violents publiés par I'06- servaleur e0 i8Ô2 contre la loi-Faider qui était si anodine, comparée la loi nouvelle proposée par le ministère actuel, le National adresse au principal organe ministériel les lignes suivantes LE BOUQUET. VObservateur se déclare pour la poursuite d'ojfce, et promet de donner incessamment ses raisons. *1 Pour l'aider dans sa discussion, nous allons lui remettre sons les yeux ce qu'il disait le 4 décembre i85a. C'est court, mais précis Laisser le gouvernement libre de déférer la plainte au parquet, c'est faire tomber sur lui une responsabilité qu'il ne doit pas partager avec les gouvernements étrangers, c'est faire rejaillir sur lui l'odieux de poursuites qui pourront être suivies d'un acquittement. Or, aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de faire partager au gouvernement belge la respon sabilité et l'odieux des poursuites, il s'agit de les lui faire supporter tout entiers; lui seul sera juge. Nous progressons. Ne faut-il pas avoir perdu tout sens moral, toute pudeur pour oser étaler aox yeux du public le cynisme d'une aussi monstrueuse palinodie? Et cet organe apostat avait l'impudence, il y a quelque temps, de traiter le National, les démo crates et les libéraux avancés de jongleurs! Fi! Judas! On attend pour une époque très-prochaine la délivrance de S. A. R. et 1. Mm* la duchesse de Brabant, arrivée au terme de sa grossesse. Si nos renseignements sont exacts, avis officiel de 1 immt- ueuce de cet événement heureux a déjà même été donné aux principaux fonctionnaires de l'État. La nation entière s'associe, eu cette circonstance solennelle, aux espérances de la famille royale, et fait les vœux les plus ardents pour l'auguste prin cesse qui est venue remplacer parmi nous une Reine bien-aimée ainsi que pour l'enfant prorais son amour. Indépendance NÉCROLOGIE. Lundi, i5 février, est décédé en cette ville, b l'âge de 7? ans, M. Charles de Moacheron de Wyischaete. Avec loi s'éteint ane de nos plus anciennes familles nobiliaires, et nous perdons en sa personne un de ces hommes chez qai les biens de la fortune s'allient la générosité da cœar et qui sont b toute bonne œuvre une seconde pro vidence. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Voici quelques explications sur l'affaire de Leeuw-S'-Pierre, dans laquelle le tribunal correc tionnel de Bruxelles vient de prononcer. M. le curé de Leeuw-S'-Pierre avait recueilli une somme de 22,000 francs. M. le baron de Viron y avait contribué pour 10,000 fr.; M. de Villersy contribua aussi pour 10,000 fr., en y mettant la condition que le curé ne s'opposerait pas b ce qu'il pût se placer près de l'autel pendant la messe; le curé son tour y contribua pour 1,000 fr., et une quatrième personne, en y ajoutaut la même somme, compléta le capital de 22,000 fr. Une fois ce fonds de souscription charitable formé, il se préseuta une occasion favorable. On anuonçait la vente aux enchères publiques, avec bénéfice de paumée, d'un terrain dont la situation convenait. Le curé chargea un nommé Mostinck, habitant de Leeuw-Saiot-Pierre, de mettre des enchères sur ce bien, afin de faire emploi des fonds de la souscription. Sur l'ordre du curé, le nommé Mostinck mit des enchères, mais le bien fut adjugé b une autre personne. Cependant, des enchères ayant été mises, restait quelque chose d'acquis: le bénéfice des paumées montait b 4o5 francs. Or, a qui appartenait le bénéfice des paumées résultant des enchères qui avaient été mises par Mostinck, sur l'ordre du curé, au profit des fonds de la souscription charitable? La somme de 4oô fr. était le produit des fonds de la souscription cet accessoire devait donc néces sairement suivre le sort du fonds principal. Par conséquent, c'était dans les mains du curé, détenteur de ce fonds, que Mostinck devait verser le bénéfice des paumées. Si Mostinck ne l'avait pas fait, il eût détourné la somme de 4o5 fr. au préjudice du fonds de la souscription et de son détenteur légitime. Aussi ne le fit-il pas. Sur reçu motivé, a lui délivré par le curé,il remit b celui-ci la somme de 4o5 fr. Dès ce moment la souscription s'éleva b 22,4o5 fraocs. Il fallait en faire une application. L'établis sement d'un hôpital au centre d'une commune dont le territoire est excessivement étendu, eût été très- utile sans doute pour les ouvriers blessés dans les usines de M. le bourgmestre, très-peu pour les habitants; les souscripteurs, qui le savaient et qui n'ignoraient pas d'ailleurs que M. Wiltouckx pou vait disposer d'un local pour ses ouvriers malades, et attacher un médecin b son établissement, trou vèrent préférable, sur l'avis du curé, d'appliquer ce fonds la création d'une école pour les filles. C'était très-bien pensé, attendu qu'il n'y a pas b Leeuw-Saint-Pierre d'école pour cette catégorie d'enfants. Les choses en étaient là, quand M. Wittouckx, dans uoe lettre datée du 1 7 juillet 1857 et repro duite par les journaux, accusa le curé de sa paroisse d'avoir détourné de sa destination le fonds de la souscription, qui, disait-il, ne pouvait être appliqué qu'à la construction d'un hôpital. La chambre du conseil, saisie de cette affaire, a décidé que le curé n'avait pas détourné de sa desti nation, dans le sens de l'art. 468 du Code pénal, le fonds de souscription charitable, montant a 22,000 fr., mais elle a renvoyé le curé devant le tribunal correctionnel du chef de détournement des 4o5 fr. C'est là une contradiction évidente, puisque cette somme de 4o5 fr. n'est qu'une partie du fondsdela souscription, dont elle suit nécessairement le sort. C'est par une fâcheuse confusion d'idées que M. le curé de Leeuw Saint-Pierre a étécondamné a 5 mois d'emprisonnement et 24 fr. d'amende. Ce jugement est déféré b la cour d'appel. Le tribunal correctionnel de Verviers a cou- damné b 16 fr. d'amende chacun un habitant et les éditeurs de trois journaux de cette ville pour avoir, contrairement b la loi du 3i décembre 1851art. 4, distribué des billets de loteries prohibées on annoncé ces loteries et facilité l'émis sion de leurs billets. NOUVELLES DES ARTS, DES SCIENCES ET DE LA LITTÉRATURE. On nous écrit de Louvain, le 12 Hier au soir, MM. les étudiants de l'Université catholique ont donné une magnifique soirée musicale dans le local de la Table-Ronde, au bénéfice d'un de leurs condisciples, qu'un malheur de famille était venu frapper très-douloureusement, il y a quelques se maines. Jamais la vaste salle de la Société royale de l'Académie de Musique n'a contenu une foule plus nombreuse c'était la Société de chœurs de MM. les étudiants qui avait organisé le concert. Mgr de Ram, recteur magnifique de l'Uni versité, accompagné de plusieurs professeurs, a bien voulu présider la cérémonie. Le programme se composait de morceaux de chant, de solos de violon et de piano, de chœurs et de compositions orchestrales. Une dame de Louvain, dont le talent compte au nombredesplus distioguésdenotre ville, s'était généreusement prêtée chanter plusieurs airs de l'école italienne et de Meyerbeer, et elle a réellement recueilli les applaudissements les plus frénétiques pour son talent brillant et pour sa magnifique voix. Des éloges mérités reviennent également b M. Tenstedt, directeur de la Société, ainsi qu'à toutes les personnes qui ont contribué b l'éclat de cette fête. Quant au succès principal de l'œuvre, celui de veniren aide b un jeune homme tout fait distingué et méritant, il a dépassé les espérances de tout le monde. La souscription recueillie parmi MM. les professeurs et étudiants de l'Université, a atteint le chiffre de 2,800 fret en y joignant le produit des listes qui ont circulé en ville, on arrive b la somme de 4,4oo fr. dont la recette, diminuée de 2 ou 3oo fr. seulement pour les frais de la fête, pourra être remise au bénéficiaire du concert. Il suffira d'ajouter que jamais un concert de bienfaisance n'a atteint ce chiffre de recettes b Lou- vain. Les fêtes les plus productives ne donnaient que 2 b 3ooo fr., et le concert de charité organisé par les membres de la Société de l'Academie de musique, il y a quinze jours, n'avait produit que 1,880 fr. Honneur b la jeunesse studieuse qui sait si bien allier b la science la pratique delà charité! Honneur aux habitants de Louvain, qui se sont fait un devoir d'encourager, par leur souscription et par leur présence au concert, les efforts généreux der jeunes gens qui font vraiment le bonheur et la prospérité de notre ville universitaire!

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2