LIBERTÉ D'ENSEIGNEMENT. 4Ime Année. N° 4,218. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE t 6 FR. PAR AN, Pt>tJR LÈ DEHORS FR. 7-50 PAR 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POCR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-^5 TROIS MOIS. 7PB.3S, 5 Mars. REVUE POLITIQUE. Des doutes sérieux subsistent toujours quant la vitalité de la nouvelle combinaison ministérielle en Angleterre. En effet le parti tory ne domine ni au-dedans ni lu-dehors du Parlement. Sa chute ferait passer probablement la direction des affaires aux mains de lord J. Russe!!, ou y ramènerait lord Palmerston. Mais ce dernier a vivement froissé l'opinion publique par trop de condescendance envers la France; 'andis que l'avènement de lord Russell que l'on prétend peu sympathique a l'al liance anglo-française, risquerait de compromettre encore davantage les relations entre les deux pays. Quoiqu'il en soit, M. d'Israéli, dans une circu laire ses électeurs, s'est déjà prononcé pour le maintien de l'alliance radicale entre l'Angleterre et la France, et exprime la conviction que des mesures fermes et conciliantes écarteront toute mésintelligence. Il est également prévoir que l'avènement des torys ne tardera guère rétablir sur un bon pied les relations avec le Roi de Naples. Dans un autre ordre de choses enfin, la présence des conservateurs au timon des affaires est de nature, croyons-nous, prolonger, pour quelque temps an moins, l'existence si gravement compro mise de la Compagnie des Iodes. Des désordres sanglants continuent troubler l'Herzégovine. Les Turcs ont remporté, le 22 février, un avantage assez brillant sur les rayas soutenus par les Monténégrins. On sait que les exactions des fonctionnaires ottomans ont déter miné le mouvement insurrectionnel. Le tort des révoltés, c'est de n'avoir demandé justice qu'à la vengeance, au moment surtout où l'intervention des Puissances chrétiennes devait infailliblement leur faire donner satisfaction. L'exaspération est grande, dit-on, Vienne et 'a Constantiuople contre le prince Danilo, qui aurait mis tout en œuvre pour amener un soulèvement général. La Porte est décidée occuper le Monténégro, et l'Autriche l'encourage dans cette détermination. L'insurrectiou embrasse toute l'Albanie, que le pillage, le rapt et les excès de tout genre désolent en ce moment. L'émancipation des paysans fait assez de progrès en Russie pour qu'il soit permis d'affirmer que, dans un avenir prochain toute la noblesse de l'Empire se sera unanimement associée la réforme dont l'Empereur Alexandre II a pris si honorable ment l'initiative. Les prérogatives que cette grande mesure de transformation sociale enlève la noblesse, avaient fait craindre qu'elle ne rencon trât en son sein une vive opposition. D'après des nouvelles de Canton du i4 janvier, les alliés avaient nommé un nouveau vice-roi chinois, qui serait assisté de deux commissaires anglais et français. Une somme de il millions trouvée dans le trésor chioois a été prêtée au nou veau gouvernement. Le pillage a été interdit, et les alliés ont demandé une audience l'Empereur Pékin, pour conclure uo .traité de commerce. L'article 17 de la Constitution porte: Venseignement est libre toute mesure préventive est interdite la répression des délits n'est réglée que par la loi. La liberté d'enseignement garantie par cet article de notre pacte fondamental, doit elle être seule ment entendue dans le sens actif? c'est-à-dire cette liberté est elle seulement celle de donner l'enseignement? ou bien faut il aussi la comprendre dans le sens passif c'est-à-dire est-il libre tout belge de recevoir l'enseignement de qui il veut et daus l'établissement de son choix? Une adminis tration est-elle autorisée forcer ses subordonnés de recevoir l'enseignement dans les établissements qu'elle leur indiqueront Dans l'espèce, les secours donnés aux pauvres, donnent-ils le droit aux administrations des hos pices et du bureau de bienfaisance de forcer les familles inscrites sur les listes officielles, envoyer leurs enfants recevoir l'iustruction dans tel éta blissement qu'elles leur indiqueront, et non pas dans tel autre que ces pauvres préfèrent La qualité de pauvre, détruit-elle celle qui est garantie tout Belge par l'art. 6 de la Constitution Il n'y a dans l'État aucune distinction d'ordres, les belges sont égaux devant la loi. Le pacte fondamental djhtingue-t-il entre les Belges riches et les Belges pauvres? L'on comprend que dans l'intérêt du pauvre, un administrateur quelconque, use de son influence pour l'engager recevoir l'enseignement; mais l'on ne comprend point qu'il puisse lui retirer les secours auxquels il a droit, s'il refuse de fré quenter l'établissement qu'on lui indique, qu'on lui impose. M. Verhaegen, grand maître l'Orient de Bruxelles, et de par les loges, président de la Chambre des Représentants, a donné un dîoer. Plusieurs invités n'ont pas cru devoir accepter; parmi eux s'est trouvé S. E. le Nonce Apostolique. De là, grande colère dans le camp des pourfen deurs de l'abominable cléricalindignation et cour roux dans les colonnes du grand Observateur!! Passe encore, si quelques membres de la droite ont fait acte de foi politique! Mais le Nonce refuser l'invitation de M. Verhaegen! Et là dessus force interprétations sur des faits d'ailleurs très-simples dans leur signification car ces refus accablants ont du apprendre au grand maître que le vole d'une majorité libérale est impuissante réparer les fourberies politiques, sanctionner des mensonges par lesquels on a voulu induire le public en erreur. Mons Verhaegen a été mortifié; nous le com prenons. Mais il y a dans ces dédains infligés au président qui n'a conquis le fauteuil que grâces aux pavés de mai, un grave enseignement qui prouve en faveur de notre pays; il est en effet démontré de nouveau qu'en Belgique un homme, quelque haut placé qu'il soit, ne peut enfreindre impunément les lois de la loyauté et de l'honnêteté politiques. POUR 3 MOIS. ;-t j i/uc.înt; if," Le Sénat s'est occupé samedi de la discussion du budget de la justice. L'article dans lequel était contenue l'allocation de 3,4bo frdestinée aux frais de tournée de S. Em. le cafdifial-archevêqoe de Matines et supprimée par la Chambre des représentants, a été l'objet principal d'un débat, dans lequel M. le baron d'Anethau a noblement vengé M. A Notbomb des attaques auxquelles il a été en butte. L'honorable M. A. Nothomb vient d'adresser k son successeur, M. le ministre de la justice, la lettre suivante, qui est une réfutation claire et complète des accusations calomnieuses dont il a été l'objet de la part de quelques-uns de ses adversaires politiques. Après avoir lu celte lettre, appuyée sur des documents qui se trouvent entre les mains de M. Tesch, tout homme loyal devra reconnaître que la conduite et le langage de M. Nothomb ont été odieusement dénaturés. Nous aimons croire que les journaux qui se sont rendus les organes des reproches dont nous parlons, se feront un devoir de reproduire la réponse de M. Nothomb Bruxelles, le 37 février i858. Monsieur le ministre, Dans la séance de la Chambre des représentants du 29 janvier dernier, un incident a été soulevé relativement aux frais de secrétariat et de tournée de Mgr le cardinal-archevêque de Malines. Vous avez donné quelques explications qu'il importe de compléter et de rectifier. Je l'aurais fait immédiatement, si, retenu, dans le Luxembourg par des devoirs de famille, je n'avais été empêché de consulter plus tôt mes notes et de faire des recher ches dans mes papiers, que j'ai laissés tous ici, en quittant le ministère. Je viens de faire ces rechercheset je me hâte de vous adresser les deux pièces ci -jointes, émanées de S. Em. le cardinal. Par la première, portant la date du 26 janvier 1856, par conséquent bien antérieure et ma correspondance officielle avec Mgr l'archevêque et la présentation du budget ce respectable prélat,prenant l'initiative, demanda une augmen tation, qu'il déclara nécessaire, de ses frais de secrétariat et de tournée. Dans la seconde, Mgr l'archevêque établit l'in suffisance de l'indemnité ancienne, et mentionne les réclamations faites sous les ministères pré cédents. Vous voudrez bien remarquer, M. le ministre, que ces pièces sont de leur nature, et d'après le désir de leur auteur, essentiellement confiden tielles. Comme telles, j'avais le droit de les conserver le soin de ma défense personnelle peut seul me permettre de vous les communiquer pour être placées au dossier/ A part cette réclamation directe et formelle de S. Em. le cardinal, appuyée par d'antres démarches particulières, la nécessité de prendre une mesure réparatrice était si bien comprise par l'administra tion centrale elle-même, que M. l'administrateur des cultes m'avait, avant la formation du budget, soumis d'office la proposition d'augmenter les frais de secrétariat et de tournée de l'archevêché. Cette proposition, approuvée par M. le secrétaire général de votre département, est restée au dossier et doit

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1