dans l'engagère de i455, sont détenus en grande
partie par les différentes branches de la famille de
Beauffort; iune consultation soi-disant rédigée
par M. Berryeret entièrement favorable au bien-
fondé des prétentions Legrain, quoique le célèbre
avocat du barreau de Paris conseille d'accepter la
transaction (30 millions), l'action en justice devant
entraîner des frais considérables, et menaçant de
durer de longues années.
Figure encore au dossier une lettre de M. Ber
ryer, en réponse l'un des témoins, quicraignant
une fraude; s'est adressé directement au grand
avocat. Dans cette lettre, pleine de bienveillance,
et qui a suivi presque immédiatement la demande
de renseignements, M. Berryer dit que l'affaire
dont on l'entretient est inconnue dans son cabinet
et que, s'il y a une consultation elle doit avoir été
rédigée par un autre avocat.
L'auditoire assiste aux dépositions avec une cu
riosité qui ne conserve pas toujours un caractère
sérieux. Il y a de fréquents accès d'bilarilé et le tri
bunal qui les réprime, est plus d'une fois forcé de
sourire lui-même.
Pour noter encore un trait de la physionomie
géoérale des audiences, nous devons dire que par
mi les témoins entendus, plusieurs paraissent con
server toujours la foi h la succession. L'un d'eux,
auquel la question a été posée sur la demande de
l'avocat n'a cependant voulu dire ni oui ni non il
s'eo est tiré avec cette réponse pleine d'une bonho
mie charmante et tonte sympathique Ah! cela,
M. le présidentc'est mon affaire.
L'affaire a été renvoyée vendredi 13 courant
pour les plaidoiries.
La cour d'assises du Brabaut s'est occupée
de l'affaire du journal le Drapeau. M. Louis
Labarre, qui était présent l'audience, a été con
damné treize mois d'emprisonnement h 1,200 fr.
d'amende et aux frais du procès.
NOUVELLES DIVERSES.
L'Administration des chemins de fer de la
Flandre occidentale iuforme le public que les trains
partant actuellement tous les lundis d'Ingelmunster
h 8 h. 10 du matin et de Courtrai 9 h. o5 du
matin circuleront tous les jours h dater du i5 Mars
i858.
Des habitants de Ramet et de Rotheux vien
nent de s'adresser la Chambre des représentants
pour demander que les candidats-notaires soient
nommés par ordre d'ancienneté.
Le comité de l'Association dite libérale de
Liège propose la candidature de M. Mulier, mem
bre de la députation permanente du conseil pro
vincial de Liège, pour le remplacement la
Chambre de M. Delfosse, décédé.
La Russie est le pays qui possède le plus
grand nombre de cloches. Ensuite vient l'Angle
terre, où l'on compte 5o sonneries de 10 cloches;
36o de 8; 5oo de 6, et 25o de 4 cloches. L'Espa
gne en possédait, jusqu'à l'époque des derniers
troubles politiques, 84,108. Par suite de la sécu
larisation des couvents, un grand nombre de
navires, ayant pour cargaison que du métal de
cloches, ont été expédiés d'Espagne pour l'Angle
terre.
A La Valette, capitale de l'île de Malle, deux
vieillards ont célébré, le 10 février, l'anniversaire
séculaire de leur mariage. L'homme est âgé de
120 ans et la femme de 119 ans.
Un établissement charitable qui manquait eo
France vient d'être fondé Tain (Drôrae), sous le
patronage d'une partie de l'épiscopat français.
L'asile spécial des épileptiques est destiné rece
voir, quelque département qu'ils appartiennent,
ces infortunés malades, presque partout déshérités
de tout secours.
Sa Majesté l'Empereur, dont la sollicitude
s'étend sur toutes les créations charitables et avait
déjà manifesté sa bieuveillauce pour cette fondation
en accordant un lot magnifique d'argenterie, a
daigné encore comme encouragement la loterie
autorisée par le gouvernement pour fonder l'asile,
faire annoncer au président de l'œuvre l'envoi du
prix de cinq mille billets.
En apprenant la mort du P. Ravignan, dont
les nouvelles arrivaient chaque jour a Venise par
dépêche électrique, Mgr. le comte de Chambord,
sans attendre qu'une communication officielle lui
en fut transmise, a écrit M. le baron de Ravignan,
frère du défunt, la lettre suivante.
A la première annonce du coup douloureux
qui vieot d'enlever sa famille, son ordre, la
France et l'Église celui que vous pleurez, ma
pensée, monsieur le baron, s'est portée aussitôt vers
vous, et je n'ai pss voulu différer un moment
vous dire moi même toute la part que je prends
votre juste et profoude affliction. Au milieu des
tristes défaillances dont nous soromestémoins, nous
espérions qu'il serait donné votre saint et vénéré
frère de continuer, par l'éclat de son beau talent,
l'autorité de son éloquente parole, le poids de ses
sages cooseils et l'ascendant de sa haute vertu,
honorer et servir de longues années encore la
cause sacrée de la religion et de la patrie. Mais la
Providence en avait ordonné autrement. Il est allé
recevoir au ciel le prix de ses souffrances et de ses
travaux apostoliques, emportant les regrets de tous
et laissant sur la terre une mémoire jamais bénie.
Vous puiserez dans ces pieux et nobles souvenirs la
force de supporter cettecruelleépreuve. Soyez bien
convaincu que personne ne la ressent plus vivement
que moi, et croyez toujours ma sincère affection.
Henri.
On écrit de la Suisse, 5 mars
La presse semi-officiellede nos gouvernements
radicaux fait depuis quelques jours des révélations
qui méritent d'être remarquées. A l'occasion de la
chute de lord Palmerston, 00s révolutionnaires se
montrent péniblement affectés; le Bund, qui cher
che ses inspirationsauprès des membres dn gouver
nement central, recoonait publiquement que c'est
le ministre anglais qui a sauvé le parti radical en
1847, dans l'affaire du Sunderbund, et en 1857
dans l'affaire de Neuchâtel il affecte même de dire
que la gloire de l'arrangement heureux de cette
dernière affaire revient lord Palmerston et non
pas Napoléon III. Il y a quelques jours, la même
feuille publiait des articles très hostiles contre
l'ambassadeur français en Suisse.
On ne s'eo tient pas là. Tous les journaux du
parti représentent Orsini comme un défenseur de
l'indépendance italienne; ils reproduisent avec
apparat le testament politique de cet assassin, et
ne font aucune difficulté d'avouer leur sympathie
pour la victime du despotisme, etc., etc. Leur
audace va même plus loin encore; ils parlent, avec
l'acceot de l'espoir, des catastrophes qui peuvent
éclater en Europe et ébranler la France; ils invi
tent le gouvernement suisse être prêts pour toute
éventualité. LAlpen Bode. plus impatient, ne
veut pas attendre l'occasion d'agir, il demande que
dès aujourd'hui le conseil fédéral remette ses
passeports M. deSaligoac Fénélon et rappelle
M. Kern, etc.
Ce langage montresuffisamraent les dispositions
dont les radicaux suisses sont animés; chacun peut
voir, par de pareils traits, ce que l'on gagne tolé
rer l'esprit révolutionnaire, et ce qu'il faut atten
dre des hommes relativement modérés du parti.
Autriche. Vienne, 5 mars. Un pas
important vient d'être fait en vue de l'unité des
institutions dans l'Empire autrichien. Les pays
orientaux de la couronne oe connaissaient pas
jusqu'ici l'institution des notaires. Une résolution
impériale vieot de l'organiser dans la Hongrie et
ses anciennes dépendances, ainsi que dans la Galicie
et la Bukowiue. On y a mis en même temps en
vigueur l'ordonnance sur le notariat de i855.
La Gazette de Vienne annonce, dans sa
partie officielle, que l'empereur, voulant donner
la mémoire du père Joachim Haspingercélèbre
par les services qu'il a rendus la patrie lors du
soulèvement patriotique du Tyrol, en 1809, a
ordonné que ses dépouilles mortelles fussent trans
portées du cimetière de Salzbourg Inspruck, pour
être déposées dans l'église de la cour côté de
celles d'André Hofer, et qu'une pierre commémo-
rativefùt placéeauprès du monument de ce dernier.
A Karatna (Transylvanie), il s'est formé une
société dont les membres s'engagent, sur parole, h
ne jamais jurer ni dire des mots inconvenants.
Prusse. Berlin, 6 mars. Oo écrit d'ici
h la Gazelle d'Augsbourg La sérénade aux
lanternes que les jeunes négociants se proposai^,
de donner au prince et la princesse Frédéric.
Guillaume après la sérénade aux flambeaux
étudiants, n'a pas eu lieu, et cela par des motif)
qui ont fait sensation quand un membre du corniié
les a publiés. Le prince de Prusse, le prjDce
Frédéric-Guillaume et son entourage, le président
du conseil et le chef de la police de Berlin étaient
tous d'accord accéder ce projet. Mais le roioistre
du commerce refusa de s'occuper d'une affaire qui
n'était pas de son ressort, et le grand-chambellan
du roi, le comte Dohna, traîna d'abord la chose en
longueur, pour finir par refuser tout fait son
assentiment, sous prétexte que les négociants n'ont
pas droit de représentation la cour, et qu'une
exception la règle serait un précédent qui p0ur.
rait entraîner l'avenir des conséquences fâcheuses
pour le prince appelé régner. Ces difficultés ont
déterminé le comité renoncer au projet, répartir
les frais déjà faits et organiser un souper avec le
reste des sommes souscrites. Quant tout fut fini et
le souper consommé, le prince Frédéric-Guillaume
fit savoir ces messieurs que la sérénade aux lanter
nes lui serait fort agréable, mais il était trop tard.»
Un voyageur écossais publie en ce moment
un livre sur l'Amérique et les Américains; nous
en extrayons ce passage assez remarquable, non
par le style, mais par la pensée
Certaines gens disent que les Américains n'ont
aucune physionomie. Grande erreur, selon moi.
Leur physionomie me paraît, au contraire, très-
énergiquement marquée. Elle porte l'empreinte
profonde de la tension qui fait le fond de leur
être. Les traits des plus jeunes d'entre eux sont
silonnés des lignes de la pensée soucieuse et delà
ferme volonté.
Vous pouvez lire sur le front de cette nation
l'esprit d'entreprise et l'ambition des désirs. Le
regard de tout Américain paraît plonger dans les
profondeurs de l'ouest et dans les profondeurs de
l'avenir. Sa physionomie intellectuelle révèle la
même gravité de résolution.
L'Américain ne joue jamais, pas même l'enfant
américain. Il ne fait nulle attention aux jeux et
aux plaisirs qui ravissent l'Anglais. Il est également
indifférent aux jeux de l'esprit et du corps. Le
travail est son élément, et une agitation fébrile est
le seul relâche qu'il y ait dans son dur labeur. Il
ne rit pas non plus. Les Américains sont, moi
avis, le peuple le plus sérieux de l'univers. Il n'j
a pas de jeu, même dans leur imagination l'esprit
français est l'étincelle de diamant qui illumine un
salon, l'imagination américaine enveloppe d'un
éclat fulgurant la moitié du monde.
La même ardeur terrible est, au fond, la cause,
j'en suis convaincu de la mauvaise santé qui
flétrit l'existence américaine. Sans doute, il est
d'autres causes, le climat, les stimulants, les
occupations sédentaires, mais la principale, la
plus inveteree, est l'excès du travail du cerveau et
la surexcitation du système nerveox, conséquence
inévitable de l'intense activité des Américains.
De là toutes les affections nerveuses, la phthisie, la
folie et tout le cortège des maladies physiques et
morales. En un mot, l'Américain passe sa vie
creuser sa tombe.
ANGLETERRE.
Londres, 8 mars.
La situation des catholiques d'Angleterre nous
paraît excellente en ce moment. La force du catho
licisme se révélé la fois par la recrudescence du
fanatisme protestant, par l'inutilité des attaques de
ses ennemis, par les progrès qu'il fait peu peu
dans les âmes sincères et droites des membres les
plus respectés de l'établissement anglican, et par
les symptômes les plus significatifs d'une vie
robuste qui se manifestent dans son sein. Ainsi, les
communautés religieuses se multiplient, et la voca
tion l'état religieux attire des âmes d'élite appar
tenant aux classes les plus élevées de la société. 0"