41 me Année No 4,222. pour la ville 6 fr. par an, fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. T B. S S 17 Mars. revue politique. Une brochnre de M. de la Guéronnière, l'Em pereur Napoléon 111 et l'Angleterre, a, ces jours-ci, vivement excité l'attention du monde politique. L'on savait que derrière le puBliciste se cachait la pensée du chef de l'Etat. L'auteur s'attache h faire ressortir tout ce que le gouvernement français a mis de loyauté et de modération dans ses relations avec l'Angleterre. A juste titre il établit que l'alliance anglaise est l'œuvre personnelle de l'Empereur qui, pour la rendre possible, a dû s'élever au-dessus des pré ventions de tous les partis. Par contre, voici venir la longue énumération des attentats coutre la vie et le pouvoir de l'Empereur, préparés, conçus, encouragés en Angleterre. Au nom de l'équité, au nom d'une alliance loyale et généreuse, au nom même des traditions historiques et législatives de la Grande-Bretagne, l'auteur de la brochure conclut donc en exprimant le vœu et l'espoir que le sol britannique cesse, non de servir d'asile aux vaincus des luttes politiques, mais d'être un repaire d'assassins et de conspira teurs déclarés. Au reste, il n'est rien ni dans l'esprit, ni dans le langage de ce document, qui ne respire la modération et le calme. Mais, ainsi que l'observe M. L. Veuillot dans VUnivers, cette simplicité robuste marque plus eucore la hauteur de la position que la vigueur du talent. Lk donc où l'écrivain se contente d'exprimer une espérance, tout le monde voit l'indice d'une volonté prise. On sait néanmoins que le cabinet britannique ne reconnaît pas l'urgence de faire voler de nouvelles lois pour la répression des conspirateurs. Quoiqu'il en soit, M. d'Israëli a annoncé, vendredi, aux Communes que le gouvernement avait reçu une communication de la France, et que le regrettable malentendu qui avait existé quelque temps s'était terminé d'une manière honorable et dans un esprit de bienveillance et d'amitié. Le bill sur l'Inde proposé par lord Palmerston sera retiré. Toutefois le ministère Derby se propo serait de saisir le Parlement d'un autre projet, dans lequel serait conservée la clause qui abolit le gouvernement de la Compagnie, mais il n'aurait l'intention de présenter ce nouveau bill qu'après la complète pacification des Indes. Les nouvelles des Etats-Unis annoncent que la cour du district du territoire de l'Utah vient de déclarer Brigham Young, Himball et les autres saints Mormons, coupables du crime de haute trahison. Tous les représentants étrangers dans le Mexique se sont empressés de reconnaître le gouvernement de Zuloaga, a l'exception du représentant des Etats-Unis qui a manifesté l'intention de se retirer auprès de Juarez. Le général Comonfort est encore la Nouvelle-Orléans, dans l'attente de nouveaux événements. landis que les flottes alliées s'emparent sans coup férir de Canton l'Empereur de la Chine continue a lutter l'intérieur de ses états contre une formidable insurrection. Des correspondances du ta janvier annoncent que les troupes impériales viennent de remporter une victoire importante en débloquant une place qui commande le Grand- Canal. L'Herzegovine et les provinces limitrophes con tinuent h être en proie aux troubles et h la guerre civile. Des deux côtés, les combattants se distin guent surtout par le pillage et l'incendie des propriétés publiques et particulières. Un nouveau ministère vient de se constituer dans les Pays-Bas. Il compte dans ses rangs MM. de Rocbussen et Van Bosse. LIBERTE D'ENSEIGNEMENT. Pour être féconde dans ses résultats, l'instruction doit être libre. Le Congrès national l'a compris et il a décrété la liberté absolue de l'enseignement en insérant dans la Constitution l'art. 17 L'enseignement est libre toute mesure pré- venlive est interditela répression des délits n'est réglée que par la loi. La liberté d'enseignement, telle qu'elle est garantie par le pacte fondamental, ce n'est pas seulement le droit pour tout citoyen belge d'ensei gner librement et sans contraiute, c'est aussi le droit pour lui d'user ou de ne pas user de l'instruction pour ses enfants; c'est aussi le droit de leur donner l'enseignement par qui il veut, et dans l'établissement de son choix. Aucou doute sérieux ne ^eut être élevé h cet égard. II s'en suit que toute mesure préventive est interdite non seulement contre la liberté d'en seigner, mais aussi contre le droit de chaque citoyen belge de recevoir l'enseignement 011 de le donner ses enfants de la manière qu'il l'entend. L'acte d'un fonctionnaire communal ou autre, qui force ses employés, ses subalternes, envoyer leurs enfants h tel établissement qu'il leur indique ou qu'il leur impose, sous peine de perdre leur place ou leur emploi, n'est ce pas une mesure préventive contre la liberté d'enseignement? Quand un administrateur de bureau de bienfai sance menace les pauvres inscrits sur les listes officielles de leur retirer les secours auxquels ils ont droit, s'ils n'envoient pas leurs enfants h l'école, ne prend-il pas une mesure préventive contre la liberté d'enseignement? Son acte ne sera- t-il pas plus coupable encore quand il exige des parents pauvres qu'ils envoient leurs enfants a tel établissement qu'il leur indique, ou bien lorsqu'il leur interdit de les envoyer tel autre? Pareil acte ne tombe-t-il pas sous l'application de l'art. 114 du Code péoal Lorsqu un fonctionnaire public, un agent ou un préposé du gouvernement, aura or- donné ou fait quelque acte arbitraire et altentoiresoit la liberté individuelle, soit aux droits civiques d'un ou de plusieurs citoyens, soit a la charte, il sera condamné la peine de la dégradation civique. Le journal officiel publie également, h l'occasion de cette loi, la circulaire suivante du ministre de la justice, adressée, sous la date du i3, aux pro cureurs généraux près les cours d'appel et procureurs du roi près les tribunaux de pre mière instance Le Moniteur de ce jour publie la loi.sur 1 es crimes et délits qui portent atteinte aux relations internationales. Aux termes des instructions existantes, et notamment de la circulaire du 10 novembre 18^7, les officiers du ministère public doivent s'abstenir d'entamer aucune poursuite relativement des délits ayant un caractère politique, avant d'en avoir référé au gouvernement. Les faits pouvant donner lieu h l'application de la loi nouvelle présentant généralement ce caractère, vous voudrez bien me signaler ceux qui vous seraient dénoncés et attendre ma décision avant de provoquer une instruction ou de commencer des poursuites. Le ministre de la justice, Victor Tesch. La cour d'appel de Liège vient de rendre un arrêt conforme h la doctrine de la cour de cassation en matière de charité; ainsi se trouve consacré de nouveau le système des administrateurs spéciaux tel qu'il fut pratiqué dans notre pays jusqu'en décembre 1847, et défendu par l'opinion conser vatrice sous les précédents ministères. Cette nouvelle condamnation du despotisme administra tif imaginé, il y a une dizaine d'années, par nos adversaires, paraît les embarrasser assez sensible ment. La plupart gardent h ce sujet un profond silence, espérant que le public ne remarquera pas l'arrêt de la cour d'appel de Liège, et que les préoccupations nées des événements du jour sauront le distraire des réflexions que ce fait judiciaire inspire naturellement aux hommes impartiaux. Mais certains organes du cabinet animés d'une pétulance particulière, ne cachent pas le vif dépit que leur cause l'indépendance de la magistrature belge, et ils trouvent ingénieux d'incrimioer le caractère personnel des juges qui ont formulé leur verdict. Cette partie de la presse ministérielle montre cet égard un cynisme extra ordinaire. Pour mieux flétrir les magistrats dont il s'agit, elle les nomme, les attaque et les désigne clairement h la vindicte publique. Comme ce n'est malheureusement pas la première fois que ce scandale se produit en Belgique, nous ne pouvons nous empecher de considérer comme très-grave un tel abus, un tel oubli des principes qui servent de base toute civilisation régulière, un tel mépris du droit constitutionnel dont use l'un des grands corps de l'Etat. Le Moniteur publie la loi portant révision du second livre du Code pénal en ce qui concerne les crimes et délits qui portent atteinte aux rela tions internationales. La Chambre ne s'est pas tronvée en nombre lundi; 5o membres seulement ont répondu l'appel nominal. La séance a été renvoyée mardi, h 2 heures. Jurés de l'arrondissement d'Ypres pour la 2m' série de la 1" session de 1858qui commencera a Bruges le mercredi 7 avril. MM. Merghelinck, propriétaire, Ypres. E. De Vos, cultivateur, Zuidschote. P. Cappelle, négociant, h Warnêton.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1