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41me Année.
Mercredi T Avril 1858.
No 4,228.
7??. S
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-30 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
7 Avril.
revue politique.
Les journaux de Bombay du g mars, consi
dèrent déjà comme certaine la prise de Lucknow.
Sire Colin Campbell occupait, disait-on, les fau
bourgs de la place.
Le général Lawrence devait attaquer le Rohil-
cund, qui s'était soulevé. On signale les succès
remportés par le général Hope-Grant et par le
général Franks, qui auraient tué un grand nombre
d'hommes aux rebelles.
Suivant une correspondance particulière les
plénipotentiaires de France et d'Angleterre ont
résolu de s'adresser directement b l'Empereur de
la Chine, pour lui présenter les réclamations de
leurs gouvernements respectifs. Les plénipoten
tiaires de la Russie et des États-Unis appuieront
par des notes collectives la démarche des puis
sances occidentales. On assure que le représentant
de la Russie a reçu des avis du chef de la mission
russe b Pékin, qui annoncent que les dispositions
de l'Empereur et de ses ministres se sont modifiées,
et qu'il est devenu possible aujourd'hui d'arriver b
entamer des négociations avec le gouvernement du
Céleste-Empire. Cette mission russe, dont il est
fait mention ici, consiste en deux établissements
religieux du culte grec, le couvent de la Purifica
tion et l'église de l'Assomption. Ses membres sont
complètement libres b Pékin; ils sont en relations
suivies avec les personnages les plus éminents de
l'Empire, et les renseignements qu'ils donnent
reposent sur la connaissance des choses et du pays;
mais ils sont obligés b beaucoup de prudence et de
circonspection.
De quelque bonne augure que soit l'accord des
Puissances occidentales dans les affaires de Chine,
des faits nombreux recueillis par les journaux de
Londres attestent que le gouvernement de la
Grande-Bretagne se prépare pour certaines éven
tualités militaires et met les côtes du royaume sur
le pied de défense.
On mande de Constantinople que la Porte
aurait refusé d'accéder b la demaode de M. de
Thouvenel, envoyé français, relativement b l'exé
cution de l'isthme de Suez. Le gouvernement Otto
man, a paraît-il, exigé au préalable de l'abandon
de l'île de Périm, dont l'Angleterre s'est emparé
saDS autre droit que sa convenance, importante
position qui commande le golfe Arabique et que le
gouvernement britannique a résolu de fortifier
pour dominer le chemin des Indes par la mer Rouge.
Les nouvelles de Suisse comportent souvent un
vif intérêt en ce sens qu'elles témoignent de l'étroite
intolérance du prétendu libéralisme partout où il
tient le haut du pavé. Aujourd'hui c'est le gouver
nement argovien qui, non content d'avoir sécularisé
les couvents et les collèges des jésuites, attaque le
clergé séculier. En opposition formelle avec les
instructions du Saint-Siège, le président M. Heller
impose aux curés catholiques l'obligation de publier
tous les mariages mixtes, sans exiger la dispense
ecclésiastique requise, sous peine de 5o fr. d'amende
pour chaque cas et pour chaque dimanche ce
qui fera pour un seul cas, par an, 3>6oo fr. De'jb
le gouvernement argovien vient de mettre son
ordonnance en exécution, et frappé un digne vieil
lard septuagénaire, qui avait refusé la publication
d'un mariage mixte dont la partie catholique ne
produisait pas de dispense. Mais, après l'office,
les fidèles ont remis b leur vénérable pasteur les 5o
francs, afin que cette amende ne pesât pas sur loi.
Partout les fidèles se cotisent pour soutenir les
curés contre les exigences de M. Heller, afin de
subir leur part des persécutions dont leurs pasteurs
sont menacés.
Les gouvernements d'Autriche et de Naples
paraissent éprouver certaines appréhensions au
sujet de la tranquillité intérieure de 1 Italie. Le
parti révolutionnaire multiplie ses coupables me
nées et les passions subversives ne cherchent que
l'occasion de se faire jour. Le procès des insurgés
Livournais s'est terminé, devant la cour de Luc-
ques, par huit condamnations b la peine de mort
et onze aux travaux forcés. Cinq d'entre les con
damnés de cette dernière catégorie sont sujets
Sardes.
RÉVISION DES LISTES ÉLECTORALES.
Du au i5 avril, le collège des bourgmestre
et échevins procède dans chaque commune b la
révision de la liste des citoyens qui réunissent les
conditions pour concourir aux élections.
Il est dans l'intérêt de notre opinion de soigner
que les listes électorales soient dressées partout
selon les prescriptions de la loi.
Les hommes du libéralisme n'ont réussi que
trop souvent b se rendre maître des élections, en
portant sur les listes les noms de ceux qu'ils savaient
leur appartenir, et en n'y inscrivant pas ceux des
personnes douteuses, comme ils les appellent.
Il est du devoir de chaque citoyen de faire valoir
ses droits, et de les exercer. Si cette vérité fonda
mentale est méconnue, tout le système politique
qui régit notre pays, doit crouler tôt au tard.
Il est évident que le parti conservateur possède
la majorité dans le pays; pourquoi n'a-t-il pas
toujours la majorité dans les élections? parce qu'un
grand nombre de citoyens appartenant au parti
conservateur, ou bien ne sont poiot inscrits sur les
listes électorales, quoiqu'ils en aient le droit, ou
bien n'exercent pas leur devoir dans les élections.
Que tout citoyen se fasse inscrire sur les listes,
s'il y a droit et s'il n'y est pas porté jusqu'ici.
Les listes doivent être formées et affichées au 20
avril. Pour être électeur commuoal il faut:
i° Etre belge par la naissance ou la naturalisa
tion, et être majeur aux termes du Code civil.
2° Avoir son domicile réel dans la commune au
moins depuis le janvier de l'année dans laquelle
se fait l'élection.
3° Verser au trésor de l'État, en contributions
directes, patentes(mêmecellesdudébit de boissons)
comprises, 4? fr. 3ï cent, dans les communes de
i5,ooo habitants et au -delb.
Les contributions payées par la femme sont
comptées au mari; celles qui sont payées par les
enfants mineurs sont comptées au père pour par
faire son cens électoral.
La veuve payant ce cens pourra le déléguer b
celui de ses fils, ou, b défaut de fils, b celui de ses
gendres qu'elle désignera, pourvu qu'il réunisse
les autres qualités requises pour être électeur. La
déclaration de la mère veuve sera faite b l'autorité
communale; elle pourra être révoquée. Ceci
s'applique aussi aux listes pour le Conseil pro
vincial.
Pour être porté sur les listes, il faut présenter au
Conseil Communal avant le 15 avril
i° Son acte de naissance ou de naturalisation.
2® Un extrait des rôles des contributions directes,
afin de constater que l'on paye le cens électoral
pouri858.
5® La preuve que l'on a payé le cens électoral
en 1857, b moins que l'on ne soit devenu posses
seur b titre successif.
L'on peut obtenir ces extraits chez le receveur
des contributions, qui est obligé de les délivrer sur
papier libre, moyennant la rétribution de dix
centimes.
Pour être électeur pour les États provinciaux,
pour la Chambre des représentants ou pour le
Sénat, il faut
1® Etre Belge de naissance ou avoir obtenu la
grande naturalisation.
2° Etre âgé de vingt-cinq ans accomplis.
3° Verser au trésor de l'Etat 42 fr. 32 centimes
de contributions directes, patentes comprises.
Que tous ceux donc qui en ont le droit, se
fassent porter sur les listes électorales.
Aucune radiation ne peut être effectuée d'office,
qu'après avertissement préalable, notifiée b la partie
intéressée, au moins quarante-huit heures avant la
clôture définitive des listes.
Pour être continué.)
Si nous avions quelque chance d'être écouté a
l'Hôtel—de—Ville, nous risquerions d'appeler l'at
tention du collège échevioal sur les points suivants.
L'établissement d'échoppes b l'angle nord-est
de l'Hôtel-de-Villeles dimanches et jours de
fête, a le double inconvénient d'obstruer un pas
sage très-fréquenté par les personnes qui vont b
l'église de Saint-Martin, et de froisser la con
science des fidèles par l'atteinte ostensible portée
b la sanctification du dimanche. Des administra
teurs qui protestent bien haut de leur respect
pour la religion, ne peuvent pas faire moins, pour
que l'on admette leur sincérité, que de mettre un
terme b un abus qui se développe rapidement et
qui, si l'on n'y prend garde, finira par convertir ea
champ de foire tout l'espace qui sépare la cathé
drale de l'Hôtel-de-Ville.
D'un autre côté, les déchets du marché aux
poissons, que l'on jetait ci-devant dans l'Yperlée,
sont rassemblés aujourd'hui pour être vendus
comme engrais. A cela, il n'y a rien b redire. Mais
c'est une idée des plus malencontreuses, que celle
d'établir la fosse aux déchets, dans le plus grand
et le plus beau des jardios que l'on a créés autour
de la ville. Nous avons pu nous convaincre, il y a
quelques jours, que ce jardin est littéralement
empesté. Que sera-ce pendant les chaleurs? Nous
approuvons fort que tout soit mis b profit dans
l'intérêt des contribuables; toutefois, il vaudrait
encore mieux, ce nous semble, de perdre de nou
veau un petit bénéfice, que de laisser ce cloaque
impur dans un jardin public.
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