41me Année. Samedi 17 Avril 1858. No 4,231. 7Î?.SG, 17 Avril. LIBERTÉ D'INSTRUCTION. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le deiiors fr. 7-50 par Afr pour 6 mois 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-7D trois mois. - pocr 3 m0,s- - revue politique. Les henreoses prévisions que les précédentes dépêches avaieut fait concevoir touchant l'attaque de Lncknow, viennent de se réaliser complètement. La place est tombée, le tg mars, aux mains des troopes royales. L'ennemi a perdu, dit-on, 3,000 hommes pendant le siège. C'est b l'éuergie et b l'hahileté du général en chef qu'est due en grande partie le prompt succès de l'expédition. Dans la séance des Communes, du ta, plusieurs orateurs d'une grande notoriété, tels que lord Palmerston et M. Horsraaer, ont insisté pour que le gouvernement renforçât la marine militaire. Us ont signalé les armements effectués en France et en Russie. Le dernier de ces orateurs surtout a été explicite, quoique encore avec certaines réticences. Il se peut, a-t-il dit peu près en ces termes, il se peut que le gouvernement actuel de France ne dure pas toujours, et nous savons qu'une des pre mières demaodes qui ont été faites au gouvernement de la République française par un des généraux français était celle d'une armée pour envahir l'Angleterre. Eh bien! un changement de gouver nement en France n'est pas,au moins,extrêmement improbable, et l'Angleterre doit être préparée, pour le cas d'uo changement, non-seulement b faire la guerre, mais aussi b pouvoir se défendre contre une surprise, a Dans la même séance du 13 le bill relatif au serment parlementaire a passé en troisième lecture aans que personne se soit levée pour le combattre. Le Roi de Prosse vient de conférer de nouveau pour trois moisb son frère une délégation complète et absolue dans toutes les affaires du gouvernement et de l'administration. L'Espagne, de tous temps si attachée b ses Rois, voit le principe monarchique profondément ébranlé chez elle, b la suite des prétentions rivales qui ont divisé naguère la famille royale, et de la scission déplorable qu'elles amenèrent alors entre les amis du trôoe, au momentoù la révolution levait la tête, scissioo que le libéralisme, même monarchique, prend tâche de perpétuer dût-il en advenir du troue d'Isabelle comme de celui de Louis-Philippe. Dernièrement encore des bruits d'une fusion, qui parait entrer d ailleurs dans les vœux de la Reine, s étant répandus, de vives interpellations ont été adressées a ce sujet an cabinet dans la Chambre des Députés, et M. Isturitz n'a rien trouvé de mieux b faire que de repousser tout projet de ce genre comme attentatoire aux droits d'Isabelle et aux institutions nationales. Un député de la droite, M. Cioga Arguelles, a cru devoir protester contre ces façoos lestes et tranchantes du ministre de passer ainsi condamnation contre tonte une catégorie de citoyens honorables, et a proclamé ao contraire cette vérité incontestable qu'il était temps d'opposer I union démocratique l'union monarchique. L Assemblée ne s'est pas moins associée par on vote approbatif b l'opinion qn'nn des membres du gou- vernemeot venait d'exprimer. instruction primaire gratuite. L'art. 5 de la loi du iZ Septembre i84s snr l'instruction primaire est ainsi couçu Les enfants pauvres reçoivent l'instruction gratuitement. La commune est tenue de la procurer b tous les enfants pauvres dont les parents en Jont la demande, soit dans son école communale, soit dans celle qui en tient lieu, ou dans toute autre école spécialement désignée b cet effet par elle, en conformité des art. 3 et 4. Le Conseil communal, après avoir entendu le Bureau de bienfaisance, fixe, tous les ans, le nombre d'enfants indigents qui, dans chaque commune, doivent recevoir l'iuslruction gratuite, ainsi que la subvention b payer de ce chef, ou, a s'il y a lieu, la rétribution due par élève. Cette liste ainsi que le montant de la subvention ou la quotité de la rétribution, est approuvée par la a députation permanente, sauf recours au Roi. La députation permanente détermine aussi, sauf recours au Roi, la part contributive qui incombe au Bureau de bienfaisance dans les frais d'instruction des enfants pauvres; la part assignée au bureau de bienfaisance sera portée b son budget. L'arrêté royal du 36 Mai 1843 sur l'instructiou des pauvres, porte Art. 1. a Les parents ou autres habitants de la commune exerçant la puissance paternelle ou la tutelle, conformément aux dispositions du Code civil, sont seuls admis b réclamer l'in- struction gratuite aux frais de la commune en faveur de leurs enfants ou pupilles, a L'art. 3 détermine les catégories des enfants pauvres qui ont droit de recevoir l'instruction gratuite, et désigoe entr'autres les enfants des personnessecout ues par les bureaux de bienfaisance. L'art. 3 détermine les conditions que doit réunir l'enfant en faveur duquel ou demande l'instruction gratuite, pour qu'elle puisse être réclamée comme un droit. Il résulte de ces dispositions légales que les parents pauvres ont le droit de réclamer l'instruc tion gratuite pour leurs enfants, s'ils réunissent, de part et d'autre, les conditions voulues par la loi et déterminées par l'arrêté royal. Ici se préseote une double hypothèse: Les parents pauvres usent de ce droit, ou n'en osent pas; en d'autres termes: Les parents pauvres demandent l'instruction gratuite pour leurs enfants, ou ne la demandent pas; quels sont dans l'nn et l'autre cas, les devoirs et les droits de la commune envers ces parents et leurs enfants? L'examen de la première hypothèse peut paraî tre inutile au premier aspect, puisque celle-ci ne cootieot pas la question qui fait le fond de la discussion qui nous occupe en ce moment; nous le ferouscependant, parce qu'il découvrira comment dans sa dépêche aux administrations charitables, le Conseil communal en invoquant a l'appui de son opinion au sujet de la seconde hypothèse, des considérations qui ne sont applicables qu'à la pre mière, a confondu des choses très-distinctes. Si les parents pauvres, qui en ont le droit,d'après les dispositions légales, réclament pour leurs en fants l'instruction gratuite auxfraisdela Commune, il incombe b celle-ci i° Le devoir de la leur procurer. Loi du s3 Septembre 184s. Art. 5 3.) Elle ne peut la leu r refuser sons aucun prétexte. Inslrucminist. du 30 Mai 1844.) 3® Le devoir de la leur procurer soit dans son école communale, soit dans celle qui en lient lieu ou dans toute antre école spécialement désignée b cet effet par elle. (Ibid.) Il est donc clair que dans le cas où la Commune est tenue de procurer l'instruction gratuite b ses frais, elle n'est plus libre dans le choix de l'école; celle-ci lui est indiquée par le texte formel de la loi. Le parent pauvre qui réclame l'instruction gratuite, a-t-il le droit d'envoyer son enfant aux frais de la commune b l'école de son propre choix? Non. La loi détermine l'école commu nale, ou celle qui en tient lieu.... etc... Tel fut le sens du rejet de l'amendement que la section cen trale avait proposé b l'art. 5 de la loi snr l'instruc tion primaire. Cet amendement était conçu en ces termes Les enfants pauvres reçoivent l'instruction gratuitement. n Celte instruction leur est donnée au choix des parents dans les écoles communales ou dans les écoles libres. 1» Dans ce dernier cas la commune est tenue de payer b l'instituteur, par élève, une rétribution v qui ne pourra être moindre de six francs annuellement. La législature en rejetant cet amendement, a déclaré qu'elle n'entendait pas laisser le choix de l'école aux parents pauvres, dans le cas où ceux-ci réclament pour leurs enfants l'instruction gratuite aux frais de la commune. En vertu de l'art. 5, tel qu'il est inscrit dans la loi, il existe un contrat entre la commune et le chef de famille, par le quel celui-ci fait le sacrifice de son choix, dès qu'il demande et accepte l'instruc tion gratuite, dont la commune fera les frais b sa place. Cette aliénation cependant du droit de choisir l'école, n'est pas tout b fait absolue d'après la loi; c'est ce que M. Cogels fit observer b la Chambre en disaot Maintenant, Messieurs, si par la loi vous n'aviez pas accordé b la commune la faculté d'adopter plus d'un établissement, je dirais qu'effectivement il faut voter la disposition proposée par la section centrale; car alors, peut-être, il pourrait se présenter des cas où la commune elle-même ne pourrait pas satisfaire aux vœux des parents. Mais il faut toujours supposer que la commune voudra le bien de ses a administrés, et puisque d'après l'art. 3 de la loi, vous lui avez donné la faculté d'adopter une on plusieurs écoles, elle usera de cette faculté lorsqu'elle en reconnaîtra le besoin. Toutefois il faut admettre, que le pauvre, dès qu'il fait la demande de l'iostruction gratuite, est tenu, en vertu de la loi, de l'accepter, pour son enfant, daus l'école où la commune puisse la payer j légalement; quand il la demande gratuite, il doit

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1