Voici une pièce que sans invitation offi
cielle de la part du Conseil communal,
nous publions loyalement
l'érection des écoles communales restreindre la
liberté des parents pau*res et leur imposer de
n'envoyer leurs enfaots qu'aux écoles officielles,
elle a exprimé le vœu que les autorités communales
eo accordant des subsides aux écoles libres, laissent
aux parents pauvres do moins une certaine latitude
dans le choix des établissements sinon, disait M.
Cogels, il poorrait se présenter des cas ou la cora-
mune elle-même oe poorrait pas satisfaire aux
vœux des parents.
Quand donc dans une localité, comme c'est le
cas ici b Ypres, uoe école primaire gratuite est
érigée sans qu'elle demande aucun secours, aucun
subside b la caisse cotnmuoale, la comraooe répond-
elle au vœu de la législature, agit-elle d'après
l'esprit de la loi, a-t-elle on juste égard aux vœox,
aux mœurs aux besoins des habitants, lorsque en
se mettant cheval sur un éclat de droit, elle
défend par l'intermédiaire des administrations
charitables, aux parents pauvres d'envoyer leurs
enfaots h l'établissement libre, et leur impose
d'office l'école communale?
Le but et l'esprit de la loi du 23 Septembre
i84u, fut la propagation parmi les classes ouvrières
et pauvres d'uoe instruction solide, morale et reli
gieuse; c'est Ib l'objet que la législature a proposé
b la géoéreuse et patriotique ambition des corps
administratifs, et b la réalisation duquel elle a
convié toutes les forces du pays; en créant l'in
struction primaire officielle, elle n'a pas entendu
mettre entre les mains des administrations une
arme pour combattre l'instruction libre, mais faire
concourir l'une et l'autre b un but commun, au
bien-être géoéral.
D'uoe autre part, la loi a voulu respecter les
droits de la famille, la liberté individuelle, la
liberté constitutionnelle et la liberté de conscience
des pères de famille, même pauvres. C'est pourquoi
elle veut (art. 5) que les parents pauvres fassent la
demande de l'instruction gratoite pour leurs enfants;
c'est poorqooi par l'art. 3 elle accorde b la com
mune la faculté d'adopter plus d'un établissement
d'instruction; c'est pourquoi encore M. Noihomb
dans sa circulaire du 30 Mai i844,eo reconnaissant
qu'une administration commuoale ne peut con
traindre les enfants pauvres b la fréquentation des
écoles contre le gré de leurs parents, indique les
moyens que l'on peut le plus généralement il
employer pour obtenir des eofaoïs pauvres qu'ils
fréquentent les leçons de l'iostitnteor. Il assigne la
persuasioo, l'influence, les encouragements et les
allocations ou les refus de secours de la part des
bureaux de bienfaisance. Mais il est clair, puisqu'il
ne s'agit pas de contrainte ou de coaction b exercer
sur le pauvre que la faculté de mettre l'envoi des
enfants b l'école, pour condition b la participation
aux secours des bureaux de bienfaisance, ne doit
pas se changer en un pouvoir autocratique, tyranni-
queet soupçonneux; qu'elle ne doit pas dégénérer
en une mesure préventive et géuérale contre la
liberté de tons les parents pauvres secourus par les
établissements publics de charité; mais tout le
monde est d'accord que ce moyen est de nature b
produire de bons résultats, quand il est appliqué
avec prodence et modératioo dans quelques cas
particuliers, lorsque par exemple, eo suite d'one
négligence coupable ou d'un mauvais vouloir
entêté, des parents oe donneraient aucune instruc
tion b leurs enfaots, oe les enverraient b aucue
école.
Mais ooos le répétons, saos crainte d'être contre
dits par les hommes impartiaux, faire de cette
faculté uoe application géuérale b tous les pauvres,
s'en servir comme d'uo moyen pour contraindre
leurs enfaots b se rendre b l'école communale et
pour leur interdire eo même temps la fréquentation
des écoles gratuites libres, c'est donner tête baissée
dans l'instruction obligatoire, c'est substituer la
volonté administrative b l'autorité paternelle, c'est
détruire pour le paovre les droits qu'il a reçus de
la nature elle-même; c'est enfin ne pas faire acte
de sage administration.
Aussi, nous n'hésitons pas b le dire, cette faculté
ainsi appliquée est une mesure dont I impopularité
excitera la répulsion générale, et que la réaction du
pauvre, qui, malgré son infériorité sociale, connaît
ses droits naturels et possède instinctivement le
sentiment de sa dignité civique, rendra aussi
illusoire qu'impuissante et odieuse.
VILLE D'YPKES. Conseil communal.
Séance publique du samedi, ir mai »858.
La séance est ouverte b quatre heures de relevée,
sous la présideoce de 11. le baron Vaudersticbele
de Maubus, bourgmestre, et eo présence de MM.
Alphonse Vanden Peereboom, Pierre Beke, éche-
vins; Théodore Vanden Bogaerde, Charles Vande
Brouke, Legraverand, Edouard Cardinael, Auguste
De Ghelcke, Ernest Mergbelyock, Pierre-Léopold
BoedlCharles BecuweCharles Lannoy Paul
Boorgois, Louis Van Alleynnes, conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal
de la réunion du 17 avril; la rédaction en est
approuvée.
M. le président dépose l'état des frais imprévus
pour l'exercice 1857; il s'élève b la somme de fr.
1,499-15. Le Conseil l'approuve.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Hertne,
priant le Conseil de vouloir preodre part b la
souscription de l'Histoire de Charles-Quint, dont il
est l'auteur. Cette demaoJe est prise pour notifi
cation.
M. Godard, l'aéronaute, s'adresse au Conseil
pour lui offrir ses services b l'occasion de la Fête
communale. Cette lettre sera communiquée b la
commission, qui sera chargée de la rédaction du
programme des fêtes publiques, b l'époque de la
kermesse communale.
Uo nouveau plan pour la construction d'uoe
sacristie b l'église Saint-Pierre, est soumis au
Conseil, qui, avaot de le soumettre b l'examen,
désire qu'il soit tracé de façon b ce qu'on puisse
juger de l'effet que produira la nouvelle construc
tion sur l'alignemeot de la voie publique.
Le Conseil s'occupe de la question des eaux qui
doivent servir a l'alimentation de la ville. Elle
sera soumise b l'étude des 3* et 3' commissions
réunies.
L'assemblée approuve les actes suivants 1*
vente d'arbres tenue sur une ferme occupée par le
sieur Dochy, estimation fr. 4,839-00, prix réel fr.
6,i5i-4o; vente de hêtres au bois dit Hoogendorp,
estimatiou fr. 1,748-00, prix réel fr. u,54o-8o;
veole d'arbres sur la ferme occupée par le sieur
Rommens, estimation fr. 3,327, Pr'x r®e' f'-
4,311-90; veote d'arbres épars et hors de crois
sance estimation fr. 836-00, prix effectif fr.
1,027-40; veote de la coupe de bois taillis, exer
cice 18^7, estimation fr. 5,538-oo, prix de l'ad
judication fr. 6,756-4o; vente des sapins, estima
tion fr. 4,980-75, somme réalisée fr. 5,123 -25.
Ces actes sont soumis par l'admioistratioo des
Hospices b l'approbation do Conseil qui les
sanctionoe, eo ce qui le concerne.
M. De Ghelcke, organe de la i* commission,
donne lecture d'un rapport sur la demande faite
par le Bureau de bienfaisance, concernant l'emploi
des capitaux disponibles; les conclusions eu sont
adoptées et elles seront soumises b la sanction de
l'autorité supérieure.
Le règlemeot pour l'emploi des fonds d'épar
gne créés au moyen des sommes payées par les
brouetteors de bière et les porte-faix, par suite
d'une ancienne coutume, qui les astreignaient du
chef de leur office, b payer une redevance b la caisse
communale, est discuté. Il s agit d utiliser les re
venus des fonds provenant de ces redevances,
placés en rentes sur l'État, pour secourir les titQ.
laites vieux et infirmes et de fixer le taux de
l'assistance que les ressources permettront d'allouer
aux affiliés b ces anciennes corporations, hors
d'état de remplir leur office.
Enfio le Conseil épuise son ordre du jour
public, en adoptant le rapport lu par M. l'échevin
Beke, au nom de la 1' commission, indiquant le
moyen d'obvier b l'inconvénient que présente la
fosse où se trouvent jetés les déchets de poisson,
Plusieurs autres indications sont fournies ponr
utiliser les détritus de poisson, saos occasionner
l'infection que cette matière engendre par sa
décomposition.
La séance est levée b six heures du soir.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 5 mai, sont nommés
A Rousbrugghe-Haringhe. A. Van den
Bussche, bourgmestre; V. Van Latum, échevin,
NOUVELLES DIVERSES.
La pleuropneumoDie, dont nous avons con
staté l'apparitiou dans une étable de Confines, ne
fait pas de progrès. Les deux dernières vaches
atteintes, sont en voie de guérison, et jusqu'à ce
jour on u'a plus b signaler de nouvelles attaques de
la maladie.
Dans la location publique des biens-fonds
des hospices civils de Dixmude, qui a eu lieu lundi
dernier en cette ville, on a loué du terrain b labour
et des prairies de deuxième classe, b n5 français
mesure. Cette location qui a produit de plus 3,000
francs, que les précédentes, et ceci pour un terme
de Deuf ans, augmentera la caisse des pauvres de
27,000 francs.
Dans la soirée de mardi dernier, b Beveren
lez-Rousbruggheun vol de différents objets de
vêtements et de bijoux, évalués b une somme
d'environ 70 francs, a été commis, b l'aide d'ef
fraction, au préjudice du sieur P. Elias, journalier
en cette commune, par le nommé Louis Vorme-
zeele, âgé de s3 ans, sans profession, ualif de
Clercken, que l'on a pris en flagraut délit de vol.
Vormezeele a été mis b la disposition de M. le
procureur du Roi b Furnes.
Le Mémorial est impatient de voir paraître
la nomination du substitut du procureur du roi b
Courtray. Nous comprenons sa légitime impatience.
On assure que le ministère a fixé son choix sur
nn avocat (sans causes) de Gaod, l'un des princi
paux rédacteurs des journaux démocratiques et
républicains, uo de ceux qui, en 1848, ont souscrit
dans le Messager de Gand en faveur de la révo
lution française et des pillards des Tuileries.
Après tout, il n'y aurait lb rien qui dût étonner.'
quand un ministère nomme aux fonctions de
bourgmestre des gens flétris par la justice, il peu'
bien nommer des démocrates socialistes pour
défendre I ordre et les lois comme substituts du
procureur du roi. [Union de Courtray.)
Prochainement, il sera procédé b l'adjudica
tion publique de l'entreprise des travaux de recon
struction
i* Du tablier en charpente du pont tournant
établi sur l'Yser b Dixmude, route de Dixmude h
Roulers;
3° D un ponceau en maçonnerie existant soosl'
route de Poelcapelle b Eessen.
Les élèves externes qui fréquentaient les
cours de clinique b la Biloque avant le conflit sou
levé par les quatre élèves internes, viennent de
reprendre le service intérieur de l'hôpital. Nous
aurions lieu de nous étonner que leur retour ail é'e
si tardif, si nous ne savions que des influences