sources, nos trois principales branches de contri
butions ne suffisent pas pour payer le budget de la
guerre. Je ne puis dès lors partager l'opinion de
quelques sections qu'il faudrait encore augmenter
certains traiteioeots. Je crois au contraire qu'il
faudrait penser k de se'rieuses économies.
M. le ministre des finances vieot de nons pré
senter un projet de loi portant une dépense de
20,200.000 fr. pour travaux de fortifications
autour de la tille d'Anvers et dans ce même projet
de loi il est question d'autres travaux dispendieux
qui oblige le gouvernement k faire un erapruol de
56 millions. Nous sommes déjà en présence d'une
dette de 636 millions qui exige des iolérêts énor
mes. Nous allons contracter une nouvelle dette.
Ce sont toujours des augmentations, et si nous ne
songeons pas k faire des économies, il faudra finir
par augmeoter les impôts. Je crois, messieurs, que
les contribuables ne sont pas très-disposés sup
porter de nouvelles charges. Nous payons déjk des
sommes considérables k l'État; ajoutez a cela les
droits d'octroi, abonnement, charges provinciales
et locales, tout cela réuoi est un impôt exorbitant.
Le cabinet vient de proposer aux Chambres,
en un seul projet de loi, une dépense de soixante
millions et demi de francs, dont trente-sept
millions couvrir par l'emprunt et vingt trois
millions et demi prélever sur les ressources
ordinaires des années 185g ï864. Deux
remarques ont été faites immédiatement par
tout le monde pourquoi confondre tant d'ar
ticles différents et violenter la conscience des
députés en les forçant voler des choses qui
leur déplaisent ou rejeter d'autres qui leur
conviennent? Pourquoi soumettre des projets
aussi graves une Chambre fatiguée, la fin
d'une session, en plein été, alors que les mem
bres les plus zélés n'aspirent qu'à quitter la
capitale? Ces observations sont très-fondées.
On fera droit la première, si le cabinet
consent la division de son œuvre, c'est à-dire
la séparation des objets disparates, tels que
les crédits pour les fortifications d'Anvers, mis
en face des sommes demandées pour les travaux
publics, pour le département de f intérieur, etc.
Quant ta précipitation avec laquelle on veut
obliger la Chambre ratifier les conceptions
ministérielles, il n'y a d'autre remède qu'un
ajournement. Peut-être l'opinion publique
justement froissée amènera-1-elle la majorité
y recourir, du moins en ce qui concerne
quelques-unes des dépenses proposées. Nous
verrons jusqu'où va l'esprit d'indépendance du
nouveau Parlement.
Nous lisons dans /'Émancipation
On sait que, sur la plainte de M. te minis
tre des affaires étrangères, notre journal a été
condamné l'amende et aux frais du procès
pour avoir annoncé, sa 4' page, le tirage d'un
emprunt de la Hesse-Électorale. Bien que ce
jugement ait été publié in extenso par le Moni
teur belge, des feuilles libérales et ministérielles
continuent de publier la même annonce, sans
être poursuivies. Nous ne voulons pas les dési
gner parce que nous ne tenons pas le moins du
monde leur voir appliquer une législation que
nous trouvons déraisonnable mais nous avons
bien le droit de faire remarquer la tolérance
relative de M. de Prière.
L'observation de TÉmancipation est fort juste
mais M. de Prière se gardera bien de faire
poursuivre les journaux ministériels dont il
s agit, car il devrait commencer par ceux qui
le défendent d'habitude, et ils ne lui pardonne
raient pas de leur couper une partie des vivres.
Nous apprenons que les curés des communes
comprises dans le ressort de la chambre de com
merce de Roulers, se proposent d adresser au
gouvernement une protestation collective contre
les insinuations malveillantes contenues daus le
rapport que cette chambre vient d adresser au
ministre des affaires étrangères.
Nous applaudissons de toutes nos forces h ce
projet. Les agents du gouvernement et les hommes
vendus k sa politique font tout ce qui est en leur
pouvoir pour décrier les institutions religieuses.
Les attaques passent des journaux ministériels dans
des rapports officiels qui leur donnent, aux yeux de
certaines personnes, une valeur qu'il importe de
réduire k sa véritable expression.
La chambre de commerce de Roulers mérité
spécialement de recevoir la punition de la déloyauté
de son secrétaire. On a osé accuser en termes vagues
et indéfinis les écoles dentellières d exploiter
les apprentis, et de payer le salaire en denrées et en
vêtements, de bannir impitoyablement l'instruc
tion. Il faut que justice soit faite de cette indigne
manœuvre. Trop souvent le clergé garde le silence
en présence des calomnies qui le poursuivent et que
l'on exploite plus que jamais contre lui avec un
redoublement d'audace et de malice. Il devient
temps de parler et de confondre de lâches accusa
teurs.
C'est une excellente initiative que prennent les
curés des environs de Roulers. Nous espérons que
leur exemple sera suivi ailleurs et que désormais les
accusateurs ne seroot pas les seuls k prendre la
parole. Que l'on oppose hardiment la vérité au
mensonge, et la fermeté k l'audace. Le parti des
menteurs sera bientôt réduit k uu honteux silence.
(Patrie.)
LA GRANDE l'OLITIQEE.
Combien de fois les libéraux n'ont-ils pas écrit
que la politique mixte, la politique de conciliation
ne pouvait accomplir de grandes choses, parce que
les ménagements qu'elle devait conserver envers
les deux grandes opinions la gêoaient, la tenaient
dans l'inaction? Nos adversaires sont les maîtres
aujourd'hui; ils possèdent one majorité numérique
considérable; l'opposition k la Chambre conserve
une attitude purement expectante, leur laisse les
coudées franches, leur permet d'exposer k l'aise
leurs réformes administratives, ne met aucun obsta
cle k l'essor de tous les génies qu'ils possèdenty
compris celui de l'impôt. Or quelles sont les mer
veilles que la grande politique a accomplies jusqu'à
ce jour?
Après avoir débuté sans programme, la grande
politique, six mois après son avéoement, développe
sournoisement ses idées k huit clos, dans un banquet.
La grande politique a évincé de la Chambre un
député conservateur, élu dans les mêmes conditions
qu'un député libéral dont les pouvoirs oot été
validés.
La grande politique a réduit le traitement de
Mgr l'archevêque de Malines de 3,4oo fr.
La grande politiquea coupé court aux discussions
les plus importantes par des ordres dp jour.
La grande politique a surtout admirablement
chanté la palinodie.
La grande politique s'est bornée a reprendre on
ancien projet sur les poursuites d'office et les
budgets élaborés par des ministres de la politique
mixte.
La grande politique a tenu les séances les plus
coortes et les plus blanches que l'on ait vues depuis
l'émancipation du pays.
La grande politique a donné pour la quatrième
fois des vacances k la Chambre des représentants.
La grande politique banquète admirablement.
La grande politique témoigne la frayeur doni
elle est saisie en destituant M. de Saegher.
La grande politique frappe un général dont |t
seul tort a été de maintenir l'ordre pour plaire aux
avancés.
La grande politique a su admirablement se caser
soi, les siens, les amis et les partisans.
La grande politique s'est surtout exercée a fairs
dans les administrations communales, des razzias de
fonctionnaires conservateurs.
La grande politique aprèsavoir favorisé les sien;,
purifié les administrations communales, se préparé,
toujours pour conserver le pouvoir, a decreter de
nouveaux travaux dans les provinces; c'est encore
un gâteau k partager. Autrefois elle fit servir un
prétendu déficit de prétexte k de nouvelles dépen
ses; aujourd'hui sans doute, elle s'autorisera, pour
épuiser le trésor, de la brillante prospérité publique
dont jouit le pays.
La grande politique possède tout juste assez du
génie de l'impôt pour trouver dans un emprunt les
ressources indispensables pour couvrir de nouvelles
dépenses.
Quels travaux! quelles réformes! quelle lutte
éloquente! Comme ils se montrent dignes des
anciens et des modernes. Ombres des Fox et des
Pitt, des Barnave et des Mirabeau, des Casimir
Perrier et des Robert Peel, que vous devez vous
réjouir en voyant nos grands hommes du jour
marcher sur vos traces. Gazette de Liège.)
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 25 mai 1858
M. J.-M. De Villegas, substitut du procureur
général près la cour d'appel de Gand, est nommé
procureur du Roi près le tribunal de première
instance de cette ville, en remplacement de M. De
Saegher, appelé k d'autres fonctions;
M. C. Duraont, substitot du procureur du Roi
près le tribunal de première instance de Bruges,
est nommé substitot du procureur général près la
cour d'appel de Gand, en remplacement de M. De
Villegas, appelé k d'autres fonctions.
NÉCROLOGIE.
Mardi dr est décédé k Bruges M. Verhulst-Van
de Poele, ancien échevin de Bruges, chevalier de
l'Ordre de Léopold, âgé de 81 ans. Durant de
longues années cet estimable citoyen rendit les
services les assidus, les plus dévoués k sa ville
natale. Il était obligeant envers tous et n'eut pas
d'ennemis.
M. Idesbalde Van der Gracht d'Eeghero,
ancien bourgmestre de la commune d'Eeghem,
ancien référendaire au conseil d'État sous le royau
me des Pays-Bas, est décédé k Gand, mardi, k l'âge
de 71 ans.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le procureur du roi de l'arrondissement
d'Y près s'était pourvu en cassation contre un
jugement du tribunal de simple police du 1'
canton d Ypres qui avait condamné le sieur
Desire Doncb, cultivateurune amende de
deux francs et aux frais pour avoir comblé en
partie, un cours d'eau appelé ancien caoal de
burnes, qui devait avoir une largeur de 7
métrés, et que, néanmoins, par son dispositif
le tribunal n a ordonné le rétablissement du
canal qu'à concurrence de 3 mètres et demi, et
a violé ainsi les articles 27 et 28 de la loi du i°
avril i84t, le chapitre 6 de la loi du 12-20
août 1790 ainsi que l'art. 1 5 du titre 2 de In
loi du i6-2*t août de la même année-
La cour régulatrice vient de casser le juge
ment attaqué et a renvoyé la cause et les parlies
devant le tribunal de Bruges.