4lme Année. 7??.3S, 2 Juin. Nous empruntons une correspondance bruxelloise de Y Ami de l'Ordre les lignes suivantes. Le portrait des maîtres est d'une ressem blance frappante; il a un mérite tout particulier c'est de nous représenter les maîtres des petites villes, tout aussi bien que ceux de la capitale. Si l'on lient ce portrait devant soi, et que l'on regarde les chefs du libéralisme yprois, ne dirait-on pas qu'il est tracé d'après nature? No poi:r la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. revue politique. L'envoi de deux vaisseaux français dans l'Adria tique a donné cours aux rumeurs les plus inquié tantes. On v a vu généralement une démonstration hostile l'Autriche dont le gouvernement français combat la politique dans le conflit actuel du Mon ténégro. Car tandis que ce dernier soutient les prétentions du prince Danilo la possession du territoire de Grahova, le cabinet autrichien main tient les droits de la Porte suzeraine et la confirme dans sa résistance. Une correspondance de Vienne du Journal de Bruxelles fait ressortir ce que cette attituJe de la France a de grave et d'insolite an moment où les soulèvements mal comprimés de l'Herzégowine et des provinces limitrophes ont profondément ébranlé l'empire ottoman et où les Monténégrins en particulier n'attendent qu'un signal favorable pour rouvrir la lutte. L'apparition des vaisseaux français, dit-elle, doit prêter nécessairement aux commentaires les plus étranges de la part des insur gés, et provoquer des illusions dont ces peuplades, ignorantes autant que sauvages, soulevés et aiguil lonnées sans cesse par des agents et dans des vues bien connues, doivent finir par être les victimes comme elles en sont les dupes. D'après cela, nous ne serions pas étonnés de les voir se livrer précisé ment h ces actes de violence lesquels on prétend avoir voulu prévenir, et ce ne sera, certes, pas la faute des Français si les Monténégrins ne les accueillent plutôt en alliés précurseurs des Russes qu'en arbitres impartiaux dans leurs démêlés avec leur suzerain. Au rapport du Morning-Advertiser les comités respectifs de la Chambre des lords et de la Chambre des Communes, rhargés d'examiner la question de l'admission des Juifs au Parlement, ont admis en principe que les Juifs ont le droit d'y siéger. On ne dit pas quelle espèce de modification serait apportée au serment parlementaire. Les nouvelles des Indes sont peu favorables. Walpole a été battu le i5 avril. Le général Hope et quatre officiers ont été tués. Une autre défaite a UNE FANTAISIE DE MARÉCHAL DE FRANCE. I. liii Rencontre. Les premières années de ce siècle furent fertiles en métamorphoses étranges. Une révolution unique dans les fastes du monde remua la société jusque dans ses fondements et produisit des miracles de tout genre. Les destinées des individus, comme les destinées des nattons, furent soumises a de mer veilleuses vicissitudes celles -ci de grandeur, celles-là d'abaissement. L'Europe choisit des rois parmi nos soldatsj de simples citoyens ceignirent des couronnes de princes, de ducs, de comtes et de barons. Nous ignorons de quelle façon les nobles insti- 'Oes par Clovis, par Cbarleinagne ou par Hugues Capet se comportèrent, lorsqu'à peiue sortis du fa°g des soldats, ils se voyaient tout coup revêtus été subie le 23, avec grande perte. D'autres opéra tions ont été plus heureuses. De Californie on mande qu'une loi sur l'obser vation du dimanche a été adoptée par la législature et approuvée par le gouverneur. Elle défend l'ou verture de tout magasin ou maison d'affaires ce jour-là. Il n'y a d'exception que pour les hôtels, les restaurants, les écuries de louage et les pharma ciens. Toute vente de marchandises ou denrées est prohibée, sauf celle de la viande fraîche, du poisson ou du lait, qui pourra avoir lieu le matin jusqu'à dix heures. Les ministériels s'étonnent que les fonctionnaires professant des opinions conservatrices n'envoient pas leurs démissions au cabinet. Ils affirment avec cette morgue doctorale qu'ou leur conriait, que la moralité politique leur fait un devoir de se séparer d'une administration dont le programme n'est pas le leur. En tenant ce langage, nos adversaires ne font pas attention que leur doctrine actuelle eu matière de fonctions publiques, est totalement contraire la doctrine qu'ils défeodaient sous les cabinets conservateurs et aux actes qu'ils ont posés alors. Ainsi tout le monde sait que lors de l'avènement de M. De Decker au pouvoir, plusieurs employés supérieurs consultèrent les chefs du parti libéral sur le point de savoir s'ils avaient offrir leur démission au uonveau cabinet. La réponse des chefs fut que les fonctionnaires dont il s'agit, pouvaient et devaient même rester en place, afin de mieux servir les intérêts de la gauche; par conséquent aucun d'eux ne s'en est allé, aucune démission ne fut offerte, pas même par ceux qui en avaient pré cédemment pris en quelque sorte l'engagement devant le public. C'est ainsi qu'un commissaire d'arrondissement nommé eu Septembre 1847 par le ministère libé ral, a continué ses fonctions pendant toute la durée du ministère De Decker, quoiqu'il eût dans une lettre que nous avons conservée dans nos cartons, écrit les lignes suivantes Lorsque j'ai accepté les fonctions de coramis- saire d'arrondissementje n'ai point eu en vue de me cramponner celte place, mais bien de des plus grands emplois de l'armée et parfois de la cour. Nul historien De nous a révélé l'attitude, la gaucherie peut être de ces héros qui, arrachés inopinément par un caprice de la victoire aux rudes travaux des camps, se trouvaient transportés comme par magie au milieu de la cour spleodide- d'un Charlemagne ou d'un Hugues Capet. Mais défaut du chroniqueur de l'OEil-de-Bceuf, du palais des Thermes, de la Conciergerie, de l'hôtel de Saint- Paul et du palais des Tournelles, nous pouvons juger, par les aventures dont nous avons été les témoins au commencement de ce siècle, de ce qui s'est passé dans des circonstances peu près iden tiques sous le règDe du glorieux descendant des Héristal, et sons celui de l'indomptable fils de Hugues le Grand. Les hommes doués d'uo cœur de lion, comme dit Montaigne, sont a peu de chose près les mêmes dans tous les temps, et il semble que, dans ces natures privilégiées, les vertus antiques ne servir les intérêts du parti libéral auquel je suis i> sincèrement attaché. Depuis mes sentiments n'ont pas varié, et je suis disposé comme le premier jour sacrifier ma position administrative mes principes politi- ques. Malgré cette déclaration explicite, l'hooorable fonctionnaire dont il s'agit, a depuis onze ans, sans interruption aucune, administré notre arrondisse ment, sans doute afin de pouvoir même sous un ministère catholique, mieux servir les intérêts du parti libéral auquel il est sincèrement attaché; il n'a pas cru lui que la moralité politique lui imposât l'obligation de ne pas varier dans ses sentiments ou qu'elle lui fit un devoir de se séparer d'une admi nistration dont le programme n'était pas le sieD. En haut lieu on en juge de même paraît-il; car dit-on, l'attachement sincère de ce fonctionnaire au parti libéral et son zèle en servir les intérêts sont sur le point d'être largement et honorablement récom pensés, quoique d'après la doctrine actuelle des ministériels, sa moralité politique devrait au moins paraître équivoque. Il est bon de rappeler ces faits au moment où nos adversaires prêchent uu puritanisme qu'ils ne pratiquèrent et ne pratiqueront jamais. Un signe caractéristique du règne libéral, c'est le système des banquets. Sous Louis-Philippe, l'opposition aimait étaler ses grâces révolution naires dans les réunions gastronomiques. C'est en mangeant du veau froid qu'elle préluda la révolution de Février. Nos libéraux qui, ne trou vant rien en eux-mêmes, empruntent volontiers du voisin et tiennent un peu du singe, oot institué des festins périodiques où les amis du plaisir puissent être altérées ui par la faveur des cours, ni par la corruption des mœurs. Si, d'après le poète persan Saadi, nul fardeau n'est plus difficile porter que la bonne ortuneil ne faut point s'étonner que les hommes qui ont conquis une haute position sociale la poiute de l'épée, c'est-à-dire par le courage du cœur et par la force de l'âtue, ne soient aussi les hommes qui supportent le mieux le poids de celte bonne for tune. Soldats, ils ont appris dans les détresses du bivouac peser la valeur réelle de la vie et de !a mort, la sauglaDte et terrible mort des batailles a été leur maîtresse de philosophie. Le soldat est, son insu, le rival des sages du Portique et de l'Académie. Soutenir d'un front calme les enivrantes étreintes d'une prospérité inespérée est bien mais, arrivé au faîte des houneurs et de la gloire, jeter sur le passé un regard d'humilité est mieux encore. Car Laro-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1