et du libéralUme fraternisent le verre en maio.
On y mangeon y boitet sortoot oo y parle
beaoconp. Car parler, accomoler les mots, les
phrases, les périodes, est aussi un charlatanisme
tout libéral. A 1 ut de cela est fort souvent le
galimatias et toujours le vide. Mais dès qu'on a
parléle bot est atteintn'eût-on rien dit. Si de
plus on a le verbe haut, le geste souverain, l'allure
tapageuse, oo a droit k une des meilleures places
de la table; et l'oo peut même aspirer k un siège
daos le conseil car tout cela constitue le vrai
bénéficiaire de l'emploi dans ce pays des manifes
tations.
D'ailleurs, voyez les maîtres. Qoelle morgue
dans l'attitude, qoel amer dédain, quelle majes
tueuse emphase daos le macaroni de leurs discours
quelle hauteur de vertu superbe et inaccessible
dans leurs sentences! quelle majesté théâtrale dans
leurs gestes; soit qu'ils se drapent en ministres
anglais, soit qu'ils se coiffent du chapeau napo
léonien pour avoir le droit de traiter les indisci
plinés de grognards. Autour d'eux la tourbe des
De Moor, des Pierre, des Manilius, des Baillet et
des Wala haletants, éperdus d'admiration, frap
pant la terre de leurs froots sublimes, et adorent
en silence. L'encens fume, et des voix parties de
tous les cabarets où siègent les clubs, entonnent de
bachiques hosannas!
Risum tenealis, amici.
Mais qui pourrait rire lorsqu'à travers cette
comédie on voit se dérouler le lamentable tableau
de l'état moral du pays. Oui, il n'est que trop vrai,
nous descendons tous les jours un peu plus bas
l'échelle de la décomposition finale.
Les doutes les plus obstioés ne peuvent résister
h la sinistre lumière qui vient de jaillir de Liège.
L'a les amis du plaisir et du libéralisme ont
cru le moment venu de jeter le masque si cher k
M. Frère, et ils convoquent crûment leurs corili
giounaires politiques k la diffusion des œuvres les
plus infâmes, proclamées l'évangile du libéralisme
clubiste. N'eu viendront-ils pas k nous donner
quelque jour en feuilletons, le Marquis de Sade,
pour préserver les cœurs naïfs des inconvénients
de la vertu', ou ne consacreront-ils pas au moins
leur feuille d'annooces k cet aimable écrivain?
Volupté et libéralisme noble et moral accouple
ment Spéculer sur la corruption, quelle politique I
Nousavoos reproduit uu article du Journal de
Bruxellesqui soulevait la question de savoir si
l'austérité des principes de morale appliquée par
M. Tesch au greffier Meslriean qui a été destitué,
resterait uo fait isolé, ou si elle frapperait aussi les
fonctionnaires qui doooent du scandale k la société.
Dans le premier cas, la conduite de M. Tesch
encourra un blâme sévère; dans le second tout
ami de bonnes mœurs y applaudira.
Dans une brochure qu'il vient de publier, M.
cbefoucauld n'a-1-il pas dit aussi Il faut plus de
grandes vertus pour soutenir la bonne fortune
que la mauvaise. Admirable maxime doot il est
impossible de contester la vérité.
De simple sergent au régiment des gardes-fran
çaises, le brave et intrépide L... était parvenu aux
plus hautes dignités militaires sous l'Empire. La
Kestauratiou le trouva duc et maréchal de France,
et sut l'accueillir comme un homme qui avait
loyalement acquis ses honneurs et dont les lauriers
étaient purs de sang français.
Louis X VIII l'accablait de témoignages de con
fiance et d'affection. Le vieox maréchal n'était
point insensible k ces cajoleries royales, et il y
répondait, non en courtisan raffiné, mais en loyal
et franc militaire. La maréchale duchesse de...
n était pas moins bien en cour que son époux. Le
bon sens de cette femme, la bonté de son cœnr,
l'enjouement de son caractère, les services surtout
Meslriean qoi se dit iooocentprétend que M.
Tesch aura beaucoup k faire. Voici comment il
s'exprime
Ouvrez les yeux, M. le ministre, Regardez
au-dessus de vous, au-dessous de vous, k rôté
de vous. Vous u'êtes pas aveugle et les faits
a soot pateots. Je ne veux pas montrer les visages
et publier les noms je laisse k d'antres le rôle
de dénonciateur; mais vous connaissez les
masques. Voyez celui-ci occupe une des plus
hautes fonctions daos l'État; il n'est pas marié;
mais il est l'amant d'une femme mariée il ne
s'en cache pas, il s'en vante, vous le savez, c est
un de vos amis intimes; il y a quelques jours k
peine, vous vous promeniez avec lui, bras dessus
bras dessous, au Parc.
Cet autre appartient aussi k l'ordre judiciaire
marié lui-même, il est l'amaot d'une femme
mariée. Celui-la est un des hommes les plus
cousidérables de votre parti et votre ami il est
l'amant de deox sœurs qui habitent le raeme
toit. J'en passe et des meilleurs; un volume ne
suffirait pas k donner leurs initiales; pas n'est
besoin pour ceux-la d'afficher leurs noms sur
les murailles, ils s'affichent eux-mêmes.
Ces gens, Monsieur le Ministre, ce sont vos
amis, vos compagnons, vos confrères; vous les
cboyez; ils vous choient; ils s'asseyent k votre
table; vous vous asseyez k la leur. C'est dooc
qu'ils ne soot pas indignes. Et s'ils le sont,
c'est que vous avez deux mesures.
Quoi qu'en dise M. Mestrieau, nous aimons k
croire que M. Tesch n'aura qu'un seul poids et
une seule mesure et qu'il fera tout ce qoi dépend
de lui pour assainir l'atmosphère des fonctions
publiques.
Nous l'attendons k l'œuvre. [Patrie.)
Nous avons reçu la pièce suivante
DIXMIDE 38 MAI 1858.
Monsieur l'Éditeur du Propagateur,
Je ne suis abonné ni votre Journal, ni au
Progrès d'Ypres; ce n'est que par l'entremise
d'un ami que j'ai eu connaissance de la note
envoyée par M. Adam au Progrès et de la
réponse sage et mésurée que vous avez insérée
dans votre feuille je me permets de ma part
d'adresser quelques observations M. le
géomètre de Langhemarcq.
La ville de Dixmude n'a pas les sympathies
de M. Adam; pourquoi? je C ignore; il veut
ridiculiser notre cité en disant en ricanant
quelle est destinée devenirla métropole
du Furnes-Ambachl!! Quel mal y aurait-il
donc cela; certes nous nous donnons ici
tous la main, sans distinction d'opinion ou de
partipour relever notre ville et ta rendre
prospère; c'est pourquoi tous autant que nous
sommes nous applaudissons chaudement au
projet d'un chemin de fer d'Ypres Dixmude
qu'elle avait rendus sous la République et sous
I Empire k uu giaod nombre d'éinigrés, la ren
daient chère et respectable aux courtisans (i). On
ne riait point des boutades tant soit peu excentri
ques auxquelles elle se livrait quelquefois en dépit
(i) î»a duchess? de était blanchisseuse au régiment des
gardes-françaises lorsqu'elle épousa le maréchal, alors sergent
au même corps. M. de Las Cases nous cite un beau trait de
cette noble femme dans son Mémorial. La maiécbale apprend
uo jour qu'uue femme de condition très-qualifiée est rentiée
Paris de l'émigration, et qu'elle se trouve daus un état voi-
siu de l'indigeuce. Elle court chez la duchesse de sou amie.
Teuei, lui dit-elle, j'ai appris que M°*e la marquise de
est bien malheureuse; remettez-lui, comme de votre part, ces
deux mille écus que je vous apporte. Dites-lui bien surtout
que c'est vous qui les lui offrez. Si elle savait que ce secours
vient de moi, cela pourrait l'humilier. 11 est impossible de
mettre daus uu bieufait plus de délicatesse et de sensibilité.
Les traits de ce geure ue sont pas rares dans la vie de la maré
chale, dout le laugdge a bien pu égayer les sots et les égoïstes
du Directoiremais dout le cœur a été dignement apprécié
sous la Restauration.
et d'un Oslende ou Bruges; si notre ville
doit retirer de grands avantages de la réali
sation de cette idée, 1 près les partagerait en
majeure partie. La question est très-sérieuse
et ne consiste certes pas dans cette mesquine
investigation proposée par MAdam de savoir
ou l'esprit commercial et industriel est allé se
nicher, Yprès, a Dixmude ou Langhe-
marcq?
Quant au projet de railway qu'étudie M,
Adamles habitants de Dixmude attendent
la publication des plansprofils et chiffres
que M. le géomètre annonce, pour le discuter
en connaissance de cause.
En attendant, Monsieur C Editeur, nous
vous engageons retirer vos grands hommes
de leur assoupissement; ils semblent s'en
dormir sur leurs lauriers politiques, engagez-
les imiter les chefs de la ville de Dixmude
dans les efforts qu'ils se donnent pour rendre
leur cité vivace et florissante.
Agréez, etc. PD-
Nous empruntons les lignes suivantes
au quatrième volume de l'ouvrage de M.
Thonissen, La Belgique sous Léopold
L'auteur ayant décrit avec éloquence
les fêtes du 25m" anniversaire de l'inaugu-
ration du Roi et leur signification, con
tinue en ces termes
Que faut- il pour que ces fêtes splendides n'appa-
raisseut pas dans l'histoire comme le dernier et
brillant épisode d'une ère heureuse? Que faut-il
pour que la Belgique contioue k s'avancer dans les
voies larges et glorieuses ouvertes par la génération
de i83o? Quelles sont les conditions du dévelop
pement normal de sa puissance et de sa nationalité?
Nous le disons avec nne conviction profonde:
les éléments du progrès, la sécurité de l'avenir, le
bonheur et le repos du pays se trouvent dans
l'union loyale, franche et désintéressée des hommes
modérés de tous les partis constitutionnels. La
théorie de la prédominance nécessaire d'une opinion
exclusive amènerait, comme conséquence ration
nelle et inévitable, la permanence d'une lutte
ardente, pleine de périls pour le prestige du trône,
la moralité du peuple et le maintien des institutions
parlementaires.
Daus l'ordre politique, les hommes modérés
n'ont plus rieu k conquérir dans nos provinces.
Toutes les inégalités sociales sont effacées de nos
codes; toutes les traces du despotisme ont dispatn
de notre droit public; toutes les garanties coosti-
tntionelles ont reçu une consécration éclatante. Le
culte, la presse, l'enseignement, la pensée, le
travail, toutes les prérogatives du citoyen jouissent
d'une liberté entière, et le dioit d'association est
établi sur les bases les plus larges. Au delà des
institutious de i83o, il ne reste que la république
et le suffrage universel Pour que les hommes
de l'étiquette, et on honorait également et le guer
rier illustre qui n'avait pas voulu rompre par le
divorce un nœud formé dans l'humble chapelle
d une caserne, et la femme héroïque qui avait su
conserver au faite des honneurs les instincts géné
reux, les vertus rudes et éclatantes de sa première
condition.
Cependant ia maréchale paraissait peu k la cour;
elle aimait a se renfermer dans les soins de si
maison, dont elle faisait les honneurs avec un
tact admirable. Mais si elle se montrait peu dési
reuse de briller aux Tuileries, elle était la première
k engager son mari k y paraître. Un bon patriote
tel que loi, avait-elle coutume de dire, o'esl
jamais de trop auprès d'uu roi. Et le vieux maré
chal ne demandait pas mieux que d'obéir a sa
femme, dont les conseils l'avaient toujours bieo
serv'* Amèdèe de Bast.
[Vérité.) [Pour être continué-)