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Sppîr«enar)t toutes les opinions modérées puissent
<e tendre la main dans l'arène parlementaire, il
suffit q»e chacun d'eux s'engage respecter la
Inerte des autres; il suffit que tous veillent a ce
que les garanties communes ne soient pas affaiblies
00 éludées dans les lois organiques; il suffit que
chaque parti constitutionnel trouve un représentant,
ud ami, un défenseur au conseil des ministres.
Qu'on le sache bien il ne s'agit plus de marcher
au combat et de remporter la victoire. Toutes les
conquêtes sont faites depuis un quart de siècle, et
tous les combattants ont reçu leur salaire. Dans la
sphère des intérêts politiques, la tâche de la géné
ration cootemporaiue consiste h veiller ce que les
uns ne soient pas dépouillés au be'uéfice des autres.
L'accomplissement de ce devoir, l'exercice de cette
surveillance, l'acceptation de cette tutelle nationale,
peuvent se concilier avec tous les principes géné
reux, avec toutes les convictions honnêtes. Envi
sagée de la sorte, l'union est non-seulement
possible, mais facile sous tous les drapeaux du
grand parti de l'ordre.
Ce n'est pas sans raison que le Congrès, appelé
1 formuler la devise de notre bannière,fit de l'union
la condition de la force! Qu'une administration
passionnée s'installe définitivement au cœur du
pays; qu'on classe les Belges en vainqueurs et en
vaincus; qu'on érige en principe la domination des
uns et le vasselage des autres; qu'on réduise une
classe nombreuse de citoyens au rôle d'ilotes poli
tiques; en un mot, qu'on place l'union patriotique
de i85o parmi les utopies parlementaires, et l'on
verra se manifester successivement des symptômes
d'une gravité incalculable. Après avoir subi quel
ques défaites, les hommes modérés se retireront de
la scène; les esprits inquiets et ambitieux s'empa
reront des influences électorales; les passions
disposeront du pouvoir; legouvernement deviendra
le complice des rancunes et des haines des coteries;
la royauté sera sans cesse aux prises avec les partis
extrêmes, et, enfin, pour couronner cette œuvre de
dissolution, l'émeute viendra jeter son poids dans
la balance. Nous n'avons pas le courage d'indiquer
les derniers résultats de cette politique délétère ils
se laissent aisément deviner!
Parmi les hommes qui se sont succédé au pouvoir
depuis notre émancipation politique, on en trouve
plusieurs qui ont commis des erreurs et des fautes;
mais il n'en est pas un seul qui ne se soit montré
intègre, fidèle h son serment, animé du désir du bien
public, profondément dévoué au Roi, aux institu
tions, l'indépendance et h l'honneur du pays.
Etant d'uccord quant au but, pourquoi ne pour
raient-ils pas s'entendre sur les moyeus?
La Belgique a mieux h faire que de consumer
son énergie et ses forces dans l'agitation stérile des
luttes politiques. Des progrès immenses ont été
accomplis depuis t83o; mais on commettrait une
erreur grossière et dangereuse, si l'on s'imaginait
que tous les abus ont disparu sous l'action éclairée
du Roi, du gouvernement et des Chambres. Les
réformes politiques doivent être suivies de réformes
économiques et administratives. Les vœux du
Congrès national, manifestés dans le dernier article
de la Constitution, n'ont pas été complètement
réalisés, et, depuis vingt-six ans, la plupart de nos
codes attendent une révision déclarée indispensable
par l'assemblée constituante. L'accroissement con
stant des budgets réclame l'attention sérieuse des
mandataires du corps électoral. Le régime des
"npots renferme des lacunes, des vices, des injus-
bces de toute nature. La législation industrielle et
douanière abrite des abus et consacre des privilèges
loconipatibles avec le développement normal du
travail et l'intérêt bien entendu des classes infé
rieures. L'influence et les ressources de l'État se
trouvent engagées et compromises dans une foule
d opérations qui doivent être réservées l'industrie
privée. Qu'on place l'intérêt national an-dessus de
l'intérêt des partis, et toutes les forces vives du
pays trouveront aisément un emploi fructueux et
honorable. Dans l'état actuel de l'Europe, les
intérêts de tous exigent que la question sociale
prenne le pas sur la question politique.
I! est un autre danger contre lequel il importe de
prémunir la génération nouvelle. Une fraction im
portante du parti libéral a déclaré une guerre
outrance aux dogmes, a la discipline et l'influence
sociale de l'Église. On représente le catholicisme
comme incompatible avec les libertés politiques,
les droits de la science, le développement du
travail et le progrès intellectuel du pays; on repro
duit sons mille formes tous les sophismes que les
ennemis du christianisme ont accumulés depuis
deux siècles; on exhume des préjugés qu'on croyait
jamais ensevelis sous le dédain des hommes
éclairés; on exalte comme une œuvre natiooale
la réimpression des écrits du défenseur le plus
fanatique du protestantisme. C'est un étrange oubli
des leçons do passé, des périls du présent, des
exigences de l'avenir! Le catholicisme est l'on des
éléments essentiels de l'histoire et de la civilisation
du pays; son action se manifeste h toutes les pages
glorieuses de nos annales; plus encore que la
royauté, il forme le lien, la garantie, le ciment de
l'unité politique de nos provinces. Combattre le
catholicisme, c'est saper la nationalité belge dans
l'une de ses bases les plus fermes; c'est donner
gain de cause aux adversaires de la révolution de
Septembre; c'est renier et flétrir les nobles efforts
qui ont amené l'affranchissement du royaume. Ce
n'est pas la première fois que cette guerre se
montre sur notre territoire. Deux fois dans une
période de cinquante années, on a voulu diriger
contre le catholicisme l'arme puissante des influen
ces officielles, et deux fois une révolution a répondu
aux tentatives audacieuses des novateurs.
Cette révolutioo, nous le savons, n'est pins h
craindre au XIX° siècle; mais une politique qui
tiendrait a placer la majorité des Belges entre leur
conscieuce et les lois de leur pays, entre les intérêts
de leur foi religieuse et la fidélité aux institutions
constitutionnelles, n'en serait pas moins une poli
tique iusensée et éminemment antinationaie.
Détournons nos regards de ce triste symptôme,
et, tandis que la lassitude et le découragement
pénètrent dans lésâmes les plus vigoureuses, con
fions l'avenir de la patrie h la protection du ciel, h
la sagesse du Roi, aux lumières des hommes modé
rés; disons avec le poète
Inter spem curamque, timorés intérêt iras,
Crata superveniet, quae non sperabitur, bora.
La Chambre des Représentants a volé samedi
28, le budget de la guerre.
Le rejet de la somme de t2,5oo fr. demandée
pour l'essai de dépôt de remonte du camp de
Beverloo a été confirmé.
A l'ouverture de la séance, M. Venneire a
interpellé le gouvernement pour savoir si le dépla
cement du général Capiaumont a une signification
politique, ou s'il doit être cousidéré comme une
simple mesure administrative justifiée par les
nécessités du service.
M. le ministre de l'intérieur, parlant au nom de
M. le ministre de la guerre, s'est prononcé dans ce
dernier sens, c'est-h-dire qu'il a infligé la presse
dite libérale un désaveu non équivoque. Que le
langage de M. Rogier soit sincère ou non, nous
1 enregistrons avec satisfaction, parce que nous y
voyons un hommage rendu aux principes d'auto
rité, trop méconnus par nos adversaires.
La Chambre des Représentants ne n'est pas
trouvée en nombre lundi pour délibérer, et la
séance a été renvoyé hier, deux heures.
Après l'appel nominal, M. le président a fait
connaître la Chambre que M. De Decker, retenu
chez lui par une indisposition, demande un congé,
ainsi que M. Tesch, qoi doit s'absenter pour
affaires de famille.
La question des fortifications d'Anvers est
devenue si grave, qu'elle préoccupe en ce moment
tous les esprits; les hommes impartiaux veulent
que ce problème soit dégagé des trente-six autres
projets ministériels où il a été confondu dessein.
Ce n'est pas agir avec sincérité, ce n'est pas res
pecter la liberté parlementaire que de forcer les
représentants de la nation h voter des choses qui
répugnent leur conscience, sous peine de n'obte
nir pas d'autres choses qu'ilsapprouveut. Une telle
conduite est contraire au bon sens comme l'esprit
du régime représentatif et de nos institutions fon
damentales. Nous espérons que la Chambre com
prendra le devoir qu'elle a remplir en cette
circonstance. Émancipation
Lundi, la chambre de commerce d'Anvers
s'est prononéée, l'unanimité, dans le même
sens que le conseil communal sur les divers
projets de fortifications de cette ville, c'est-à-
dire que le plan du ministère a été rejeté, sans
que personne ait osé le défendre.
La commission de la 5" section, dans sa
séance d'hier, après avoir voté des remercie
ments au conseil communal, a décidé de son
côté quelle solliciterait une audience de S. M.
pour lui exposer derechef les vœux de la popu-
laliond' Anvers. En outre, une pétition conforme
ses résolutions antérieures sera immédiate
ment adressée la Chambre des représentants
Une députation composée d'honorables ci
toyens d'Anvers se rend aujourd'hui chez un
grand nombre de membres de la Chambre des
représentants, l'effet d'appuyer le projet
d,'agrandissement général de cette ville.
On lit dans le bulletin politique de la Presse
de Paris
On s'entretenait beaucoup b Bruxelles de la
destitution d'uo greffier de justice de paix, M.
Mestriean, dont la disgrâce aurait été motivée sur
la supposition, non prouvée qu'il avait UDe maî
tresse; ce qui tendrait faire croire qu'aucun
ministre ni aucun fonctionnaire belge ne saurait
être effleuré par un semblable soupçon. Heureux
pays!
Un littérateur flamand distingué, M. Vandervoort,
est en procès avec le fisc communal pour une diffi
culté singulière. Il a refusé de payer ses contribu
tions parce que les avis du receveur n'étaient pas
rédigés en langue flamande. Le 26 mai son mobilier
a été saisi. L'autorité prétend que si l'emploi des
langues française, flamande et allemande est facul
tatif pour les citoyens, il l'est également pour elle;
en conséquence elle exige que les contributions
soieot payées sur un acquittement français. Cette
prétention est peut-être excessive, du moins dans
les communes comme Schaerbeek, ou la langue
flamande est populaire. Nous rendrons compte du
jugement intervenir. Gazette de Bruxelles.)
L'entrée de la France vient d'être définitive
ment interdite a l'Indépendance.
Liste des jurés de l'arrondissement d'Ypres pour
la deoxième série de la 2mo session pour i358,
série qui commencera le 24 juin prochain.
MM. L. Van Doorne, fabricant, Ypres.
L. Backeroot, propriétaire, b Poperinghe.
E. Molle, propriétaire, h Ypres.
P. Van de Weghe, chirurgien, Oostvle-
teren.
B. Lagrange, huillier, a Brielen.
C. Van Renynghe, chirurgien, k Poperinghe.