41me Année.
No 4,250.
7F 3,3 S, 23 JUIN.
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PROPAGA
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
b FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
REVUE POLITIQUE.
L'Angleterre cède aux réclamations du cabinet
dt Washington. Le comte de Malmeshury a déclaré
i la Chambre des Lords que les États Unis ne
voulant permettre ni visites ni perquisitions a bord
de leors vaisseaux, les croiseurs anglais ont été
invités 3 ne plus visiter désormais les bâtiments
américains, a
On a fait la remarque que les jurisconsultes
anglais, qui savent toujours interpréter la loi dans
un sens favorable aux intérêts de leur pays, recon
naissent que la Grande-Bretagne n'a aucun droit
pour exercer la visite b bord deshâtimentsétrangers.
Ainsi se trouve résolu d'avance un incident qui, vn
l'irritabilité naturelle des Yankees, menaçait de
troubler la bonne harmouie qui règne entre les
deux États.
M. de Cavour fait mine de réclamer son tour
nne indemnité du gouvernement napolitain, pour
la prise du Cagliari. Il a sondé k cet effet le
cabinet britannique dont l'appui lui serait indis
pensable.
A l'intérieur le ministre Piémontais se prépare a
recueillir le bénéfice de l'enquête parlementaire sur
les élections. Le i5 il a annoncé la Chambre des
Députés qu'il avait fait rédiger un projel de loi
pour atteindre toute pression électorale, de
quelque pouvoir qu'elle émane, spirituelle, tem
porelle ou individuelle, a C'est ainsi que sous des
dehors de l'égalité le libéralisme poursuit hypocri
tement l'oppression des consciences.
On en est encore aux commentaires sur la nomi
nation du premier président M. Delangle au minis
tère de l'intérieur. La retraite du général Espinasse
n'a en soi rien d'étonnant. Lui-même ne s'était
annoncé k son entrée en fonctions que comme un
ministre de circonstance appelle par une situation
exceptionnelle.
UNE FANTAISIE DE MARÉCHAL DE FRANCE.
III. La giberne du garde-française.
(SuiteVoir le n° du Propagateur.}
La seconde réception du maréchal duc de... fat
magnifique et digne eo tous poiuts de l'émioente
position que le vieux guerrier occupait dans le
gouvernement et dans l'armée. Une table de
quatre-vingts couvers rassembla tout ce que la
cour renfermait d'illustrations militaires et diplo
matiques, tout ce que la capitale comptait de
ootabilités dans les ans, dans les sciences, dans le
h»ut commerce et dans l'industrie. Le maréchal
présenta les deux officiers aux gardes b ses nom
breux convives, et rappela en quelques paroles
e®preiDtes d'une gratitude chevaleresque qu'il
devait UDe partie de la gloire qu'il avait acquise
aux préceptes et aux exemples de ces geDtilsbom-
mes, qui, ajouta-t-il, étaient l'on et l'autre les
pcres et les protecteurs du soldat.
Le dîner d'apparat, où toutes les séductions du
u*e et de la somptuosité culinaire se trouvaient
reunies, dura longtemps et fut suivi par un concert
La grande question qu'on agite maintenant est
celle de savoir quelle influence exercera la nomi
nation de M. Delangle, relativement b la vente des
biens des hospices. Il y en a qui veulent que celte
nomination soit l'équivalent de l'abandon de la
circulaire écrite par le général Espinasse. Oo
objecte b cette appréciation que, comme celui-ci se
disait dernièrement dans une de ses circulaires:
L'Empereur règne et gouverne, et rien ne se fait
sans son aveu. La circulaire n'a donc passé que
parce qu'il l'a voulu. Il est plus vraisemblable,
ajouie-t-or>, que l'Empereur aura trouvé que le
général avait abordé la question avec une vivacité
trop militaire; il a pensé que cette affaire avait
besoin d'être suivie par nne main plus délicate, et
par un esprit plus expert et plus délié.
DES CHOSES CURIEUSES.
Le Conseil commuoal n'est pas mêlé b la discus
sion sur la liberté de l'enseignement primaire
gratuit pour les pauvres il u'a rien b répondre il
ne doit point s'émouvoir de la polémique engagée.
Voilà ce que dit le Progrès, sans doute au
nom du Conseil communal, dont il a reçu les
inspirations officieuses.
Qu'on se le tienne donc pour dit Il est faux que
le Conseil communal ait envoyé au Propagateur
l'instruction par laquelle il approuve et défend la
conduite des membres des institutions de bienfai
sance: Il est faux qu'il ail invité le Propagateur
b une discussion loyale de la question tout cela
sout d'affreux mensonges cléricaux!
Ce qui vaut mieux eocore, c'est que le Progrès
se sent trop blessé ou trop honoré d'être reconnu
pour l'organe de l'Hôtel-de-ville, ou que le Con
seil communal de son côté se croit trop compromis
par un pareil défeoseur; toujours est-il que le
Progrès, avec ou sans invitation officielle ou
officieuse, dit très-humblement qu'il D'est pas
l'organe du Conseil communal, et que ceux qui le
tiennent pour tel doivent être repris.
où les premiers virtuoses de la capitale se firent
entendre.
A deux heures du matin, le chant des amphions
et des syrènes avait cessé, et les nombreux visiteurs
descendaient en foule le majestueux escalier de
l'hôtel d'Aiguillon, dont la cour retentissait du cri
des valets qui appelaient les voitures de leurs
maîtres.
Nos deux officiers aux gardes s'apprêtaient aussi
b descendre, non ponr trouver leurs équipages,
mais pour regagner humblement a pied leur petit
hôtel garni, lorsque la maréchale s'approcha d'eux.
Êtes-vous encore hommes, messieurs, fit la
duchesse, b passer une nuit au bivouac?
Nous sommes disposés, madame la maréchale,
b en passer mille pour votre service, répartit le
marquis de Sivry.
Mille, ce serait beaucoup, mon cher marquis,
répliqua la maréchale; mais une, b nos âges, cela
peut s'entreprendre. Puisque vous êtes de si bonne
volonté, restez donc ici, M. le maréchal va revenir
vous y trouver; quaut a moi, je ne vous demande
qu'une demi-heure pour changer de costome et
prendre des habits de voyage.
Le? deux officiers étaient fort intrigués de savoir
Donc, dit-il, la polémique est entre lui et le
Propagateur, mais il tient cette polémique pour
épuisée; il se tiendra donc pour battu, si on vent
bien lui faire l'hoDneur d'avoir été I'ud des com
battants. Petit orgueilleux, qui se souffleté si
cruellement en public pour qu'on veuille bieD jeter
les yeux sur lui
Mais noD, vous ne vous retirerez pas de cette
polémique, par la raison toute simple que vous n'y
êtes jamais entré. Nous n'avons pas voulu, disions
nous, nous ne voudrions pas encore nous abaisser k
entrer en discussion avec un pareil journal. Si
quelquefois nous avons relevé l'une ou l'autre
assertion, fait justice de quelques sophismes ou
prétentions énoncés dans ce journal, c'est que eet
enfant gâté de l'Hôtel-de-ville reçoit la commu
nication des pièces officielles, compte-rendus et
procès verbaux; c'est que l'on connaît les accoin
tances iotimes qui lui permettent de recevoir les
inspirations officieuses; c'est qu'il est l'organe avoué
d'un parti dool il ne trahit que trop la moralité et
les funestes tendances. Que ce journal s'abandonne
donc saus houle b ses anciennes allures, qu'il
reprenne sans rougir ses immondes feuilletons, ses
diatribes impies, qu'avant tout il coutinue b mâcher
du clérical c'est Ib sa spécialité, et il comptera
toujours parmi ses lecteurs assez d'enfants a qui les
dents ne viendront jamais et qui avaleront avec
délices ce qu'il leur présente; nous le dispenserons
volontiers aussi d'urbanité et de finesse; il faut
qu'il dise sans cesse que le Propagateur est le
journal des Baziles, qu'il a pour rédacteur un
bedeau ivre qui vous fait l'effet d'un malheureux
privé de raison le Progrès n'a -1 - il pas le mono
pole du sel attique comme celui de l'intelligence
et de la probité
Nous avons entamé la discussion avec le Conseil
commuual, qui lui-tnème nous y a officiellement et
poliment conviés. Nous avons discuté, d'après le
droit naturel, constitutionnel et légal, les assertions
de la missive officielle adressée aux membres des
en quoi consistait cette veillée de bivouac, et ils se
perdaient en suppositions, lorsque le maréchal vint
k eux.
Ma femme vous a annoncé, mes cbers offi
ciers, leur dit-il, que nous allions faire un petit
voyage.
Oui, mon cher duc.
Vous ne reculez pas devant nne marche de
nuit?
Avec vous, mon cher maréchal, nous irions
au bout du monde la nuit comme le jour.
Venez donc, en ce cas. La maréchale est
tonte prête et la voiture nous attend.
On descendit dans la conr où, en effet, UDe
berline de voyage était préparée. Le maréchal, la
duchesse et les deux officiers aux gardes y montè
rent; et bien tôt, précédé de deux piqueurs qui
portaient des torches, le rapide équipage, traîné
par quatre chevaux vigoureux, se mit k dévorer
l'espace.
On voyagea toute la nuit, et, k la pointe da
jour, la voiture du maréchal duc de s'arrêta
devant une charmante maison de campagoe, sise
entre cour et jardin, el flanquée de deux belles