41me Année.
Samedi 3 Juillet 1858.
i\o 4,253.
7??.SS, 3 Juillet.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
CONSTITUTION BELGE.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2 30 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE.
revue politique.
Un télégramme du i" juillet nous apporte nne
nouvelle inattendue. Un changement de ministère
vient d'avoir lieu Madrid. C'est le maréchal
O'Donnel, comte de Luceria, qui s'est chargé de la
composition du nouveau cabinet, en se réservant
la présidence du conseil et le ministère de la guerre.
Il paraît que c'est la question de «dissolution des
Corlès, sur laquelle l'ancien cabinet n'a pu se
mettre d'accord, qui a donné lieu a un changement
de ministère.
Le nouveau cabinet représente assez exactement
la ouance d'opinion qu'on désigne a Madrid sous
le nom d'Union libérale.
On mande de Madrid que le général Coucha,
capitaine général de l'île de Cuba, s'est plaint au
gouvernement espagnol des insultes des Anglais
l'occasion de la traite des noirs.
La Chambre des lords a adopté jeudi, une
majorité de 46 voix, le bill présenté par lord
Lucan et tendant a admettre les Israélites dans les
deux Chambres du Parlement. Lord Lyndhurst a
retiré son bill.
On a procédé, la Chambre des Communes, a
la seconde lecture du bill qui aura pour effet, s'il
est adopté, de faire cesser l'inviolabilité dont
jouissent les membres du Parlement en cas de
poursuites de la part de leurs créanciers.
Une lettre de Londres annonce qu'on a reçu de
Bombay la uouvelle que le général en chef venait
de tenir un conseil de guerre et qu'on y avait
examiné la question de l'évacuation par les
Anglais, de la ville de Luckriow. Ou avait appris
en même temps qu'un corps de troupes se portait
marches forcées sur Alumbagh, et l'on pensait que
ce mouvement avait pour but d'appuyer la retraite.
Les élections pour le Volksting, en Danemark,
t) ont pas précisément contribué a faciliter la solu
tion du cunflii des Duchés. La plupart des discours
électoraux ont été de véritables appels aux armes.
Les électeurs u'out pas manqué de donner le plus
grand nombre de voix aux candidats qui se pro
nonçaient avec le plus d'énergie, pour la cause
nationale, contre les prétentions de la Diète. Les
étudiants ont saisi également l'occasion de la
Grunsloiv [lête de la Constitution] pour se livrer
de bruyautes manifestations patriotiques.
Le gouvernement grec a placé ses résidents de
ils de Candie sous la protection de l'amiral
français.
Le pays vient de faire un nouveau pas dans les
'oies ouvertes l'année dernière aux idées avancées.
Après les événements de mai, quand nous repro
chions nos adversaires les monstrueuses alliances
1" ils ne craignaient pas de contracter pour esca-
'•der et conquérir le pouvoir, ils se riaieut de nos
'ppréhensions; aveuglés, comme le sont toujours
■ta gens obéissant la passion, ils s'obstinaient a
1)6 voir, dans les avertissementsdes hommes éclairés
S'11 prireot la peine de les rappeler au sentiment de
vérité, que les échos d'un intérêt de parti ou les
"niJes suggestions de la peur. Une année a peine
s'est écoulée et l'on voit déjà se éiifier de tout
point les pronostics des Guizot, des de Melun, des
Girardin et de tant d'aunes. Ces éininents pnbli-
cistes étaient d'accord, on se le rappelle, pour
exprimer cette pensée, que la guerre systématique
la teligiou, qui allait servir de pivot la politique
nouvelle, conduirait de fatals résultats. Oiil ne
faut pas qu'on s'y trompe, le pouvoirdéjà déconsi
déré, par les violences qu'il avait eu subir, vient
de recevoir une nouvelle et grave atteinte dans
l'échec électoral essuyé par l'un des membres du
cabinet. Jamais on ne vil, il est vrai, un ministère
se conduire plus maladroitement. Non-seulement
il expose l'un des siens aux hasards d'un poil de
club, maisaprèsque ceclub a prononcé,ses organes,
qui ont combattu le compétiteur du ministre, ne
reculent pas devant la plus incroyable des palinodies.
Les uns par leur silence, les autres par des paroles
d'adhésion, reconnaissent la défaite de leurspalrons
et tendent en quelque sorte une main suppliante
celui que l'un d'eux combattait la veille encore
comme un homme solidaire de tous les excès de la
démocratie européenne. C'est là un spectacle dont
nous ne pouvons nous lasser de mettre eu évidence
le caractère ignominieux Que les radicaux triom
phent, qu'ils triomphent franchement, c'est leur
droit mais, qu'un grand parti, qu'une grande
opinion au pouvoir se déclare vaincue parce que
quelques centaines de voix se sont prononcées
contre son candidat, voilà ce qui ne saurait s'expli
quer que par une oblitération profonde du sens
politique et constitutionnel.
Nous n'ignorons pas qu'une défaite attendait le
parti ministériel sur le champ de bataille électoral
mais cela ne prouve que mieux le danger de con
centrer, dans des associations, obéissant la voix de
quelques meneurs, l'action politique qtii appartient
au pays et qui devrait s'exercer librement. Eu
organisant leurs associations, dos anciens adversaires
ont cru ne ciéer qu'une arme puissante contre les
catholiques, ils se sont trompés; nous venons de le
voir. Cette arme leur échappe et tourne contre eux.
On alléguera peut-être pour excuse que le cabinet
se croyait sûr de la victoire et que c'est dans cette
prévision qu'il a livré un de ses membres au bon
plaisir d'une association toute locale! Mais en
supposant que cela soit, le reproche que l'on adresse
au gouvernement d'incliner le pouvoir civil devant
les volontés d'un club n'en subsisterait pas moins.
Dans ce cas, il n'aurait usé que d'un misérable
expédient, et les expédients, quand il faut y recou
rir pour suppléer aux principes, sont de tristes
ressources. Les faits l'ont bien prouvé.
Tout cela accuse malheureusement une situation
très-étendue. Puisse l'avenir ne pas réaliser les
snmbresprévisionsqu'inspirent aux hommes sérieux
les événements accomplis depuisun an en Belgique.
Un malheur ne vient jamais seul, dit-on; le
ministère vient d'en faire l'expérience après avoir
été battu par les démagogues que menait Boniface,
il vient de l'être par la section centrale chargée
d'examiner le projet de loi sur les travaux publics;
cette section, composée d'amis du ministère, a
examiné l'art. de ce projet, relatif aux fortifica
tions, et l'a rejeté par six voix contre une, celle de
M. Verhaegen. Les opposants sont MM. Loos, Ver-
voort, De Perceval,E. Van deu Peereboom,Goblet
et Mû 1er.
La question résolue négativement, était p< sée
comme suit
La défense nationale Anvers étant jugée
nécessaire, le système proposé par le projet du
gouvernement est il acceptable?
Décidément, l'été commence mal pour les hom
mes de inai-novembre. [Patrie.)
La séance de lundi soir de l'Association de M.
Verhaegen a été désastreuse pour le parti minis
tériel. La candidature de M. D?fré y a été triom
phalement soutenue contre celle de M. Partoes, et
dès la première heure on pouvait prédite avec
certitude que les avancés l'emporteraient. L'Ob
servateur n'a pas d t un seul mot de cette séance,
et l'Indépendance s'est contentée d'un inaigre
entrefilet. (National.)
De graves divisions s'étant manifestées au sein
du ministère, on parle de la démission de quelques-
uns de ses membres, ainsi que de celle de M.
Vethaegen, comme président de l'Association de
la Maison des Brasseurs. L'artê'é de clôture de la
session paraîtrait bientôt au Moniteur. Nous ne
savons jusqu'à quel point sont fondés ces bruits,
généraletneot répandus. (Émancipation.)
Un électeur adresse la note suivante VEman
cipation
Jamais assemblée électorale n'a été plus tumul
tueuse, plus bouillante, plus volcanique que celle
de lundi soir. La vo'.x de Jupiter Tonnant elle-
même a été couverte, étouffée. C'est manquer
de cœur que de ne pas voler pour M. Defré, qui
vous a rendu tant de services et vous a ouvert le
chemin du gouvernement Ce n'est pas avec le
cœur, mais avec la tête qu'où gouverne! a crié M.
Verhaegen.
Cette maxime de Machiavel, on la pratique,
mais on ne l'avoue pas. Si M. Verhaegen possédait
son Machiavel, il n'aurait pas lâché cette maxime
révoltante, dont les honnêtes gens aimaient h douter
encore ils en ont été indignés. M. Verhaegen a
été l'enfant terrible de l'Association il l'a tuée
d'un seul mot.
On écrit de Bruxelles, 27 juin, ('Union com
merciale d'Anvers
Après vous avoir communiqué l'opinion de
toutes les autorités compétentes du génie militaire
sur la question des fortifications d'Anvers, je suis
heureux de pouvoir vous transmettre celle d'un
des hommes d'Etat Ies plus éminenls de la Belgique
et eu même temps d'un homme dont tout le monde
connaît l'ardent patriotisme. Je veux parler de M.
le baron Nothomb, ministre plénipotentiaire de
Belgique Berlin.
Dans uue lettre particulière que j'ai eue sous
lesyeux,et que m'a fait communiquer indirectement
un personnage haut placé, connu par le vif intérêt
qu'il porte la question d'Anvers, M. le baron
Nothomb exprime l'avis que cette question est la
plus grave qui ait été soulevée eu Belgique depuis
i83o, et qu'elle est de nature 'a susciter les plus
fâcheuses complications diplomatiques. La question