Deux intéressantes cérémonies ont eu lieu
cette semaine au collège 5' Pincent de Paul,
en notre villeDimanche 4 juillet, 6 <j-2 h.
du mnùn. Sa Grandeur Êvéque de Bruges a
bénit la belle chapelle gothique qu Elle y a fait
construire, et consacré Cautel dont le plan et
exécution sont d une beauté remarquable. Sa
Grandeur a obvié ainsi un grand inconvé
nient. dont l'étatJluriasant du collège deman
dait depuis longtemps la disparition. Doréna
vant les élèves pouironl dans l'établissement
même assister aux offices divins et remplir tous
Us devoirs religieux. C est ainsi que le lende
main. lundi A Juillet.a eu lieu dans la nouvelle
chapelle la touchante cérémonie de la première
communion laquelle, chaque année. Monsei
gr.eur Ma/ou se plaît présider. Après léchant
du V«*.ii Ci#**ii>r, Sa Grandeur a commencé le
■Saint Sacrifice de la messe. Avant le Credo
Elle a Jail aux élèves une touchante allocution
sur la grandeur du Saint Sacrement de l'Eu
charistie et sur le bonheur de ceux qui le rrput-
vent dignement. L'onctueuse et éloquente parole
du saint prélat a vivement ému tous les audi
teurs.
Pers la fin de. la messe, dix neuélèves ont
eu le bonheur de recevoir pour la première /ois
le pain il*s anges. Après eux tous les autres
communiants du collège, qu'une retraite de
trois pairs avait admirablement bien disposés,
se sont également approchés de la Sainte Table.
Oh! quel émouvant, quel édifiant spectacle
que cette communion générale! Qu'on était
touché de voir tous ces élèves, dont le recueil
lement et la piété témoignaient si bien des heu
reuses et saintes dispositions de leur cœur, se
protterner aux pieds de l'autel et recevoir leur
Dieu des mains de l'illustre Pontife On ne pou
vait se dé/endre de verser des larmes d'atten
drissement en voyant rayonner sur ces jeunes
fronts le bonheur dont jouissaient ces pieux
en/unis dans leur union si intime avec leur
divin Sauveur.
Après le S1 Sacrifice de la messe, C auguste
prélat a administré 32 élèves le Saint Sacre
ment de la Confirmation.
A 4 heures de relevée Sa Grandeur a chanlé
lesa/ul. pendant lequel deux motets en musique
ont été exécutés par les élèves de. l'établissement
avec ensemble et aplomb. Après la seconde
oraison, Monseigneur a pris de nouveau la
parole pour préparer les élèves au renouvel
lement solennel des vœux du Baptême. Dans
une instruction bien sentie Sa Grandeur a fait
.ressortir toute l'importance de cet acte religieux
et les heureux fruits qui! devait produire.
Cette touchante céiémonie a été suivie du chant
du le Denniet la Sainte Bénédiction avec le
Saint Sacrement a terminé la solennité. Les
élè ves et les parents conserveront longtemps le
souvenir de ce beau jour qui sera pour l'établis
sement un jour de bénédictions.
Nous apprenons par la voie des jour
naux que Monsieur Gustave De Stuers,
secrétaire de légation de seconde classe
Berlin, vient d'être nommé secrétaire de
légation de première classe. Cette belle
promotion, ainsi que les marques dislinc-
tives dont la cour de Saxe Cobourg et
Gotha a voulu honorer tout récemment
notre jeune concitoyen, attestent haute
ment ses talents distingués et son rare
mérite. Son Irère, Monsieur Ferdinand
De Stuers, s'est également lancé avec
succès dans la carrière diplomatique.
Que Dieu daigne veiller la conservation
des nobles rejetons de cette ancienne et
honorable famille, pour le bonheur de la
Religion et de la Patrie, pour l'honneur
de leur ville natale et pour la consolation
de leurs dignes parents, si cruellement
éprouvés par la douloureuse perle qu ils
viennent de Taire en la personne de leur
fils Monsieur Armand, sous - lieutenant
d'Etat - major, que la mort est venue enle
ver leurs affections.
ACTE OFFICIEL.
Par anêré royal rln 17 juin, le terme fixé par
arrêté royal du 3o juin 1857. pour les opérations
de la loterie organisée pour couvrir les frais de
conMruclion de bâtiments d'écoles primaires pour
les filles pauvres de Coiirlrai, est prorogé jusqu'au
i5 septembre prochain.
acte officiel concernant i. armee.
Le capitaine commandant E Teissen, du 4*
régiment d'ailillerie, détaché I inspection géné
rale de l'arme, est nommé aide de camp du
lieutenant général de Lient.
NOUVELLES DIVERSES.
Dans le couranl de la semaine passée une tenla-
tive de vol a été commise h Dickebusch dans les
ciiconsiancessiiivaniesLe nommé Martin Liebaert,
conseiller communal, habite seul une maison
proximité de la place. Vers les 1 1 h. du soir, il fut
éveillé par le bruit qui se faisait dans l'iméiieur de
sa maison; au même instant il aboient la lueur de
quelque lumière. A sa demande, qui était là, il ne
reçut pas de réponse. Aussitôt, il saute du lit. prend
une fourche et se met eu sentinelle devant la pnrle
en criant aux assassins! alors une voix lui répond
Tais loi ou je le lue. Effrayé par ces menaces,
Liebaei t redoubla ces ctis et lut entendu par les
voisins qui accoururent eu toute hâte pour lui
prêter secours. Lesvoienrs avaient prisla fuite,sans
pouvoir être atteints. Il parait qu'ils se sont intro
duits dans le domicile eu brisant un carreau de la
fenêtre. Eu ouvrant quelques armoires, ils auraient
eu eu mains des papiers d'une assez grande valeur
qu'ils u'otit pas emporte's, n'eu connaissant proba
blement pas l'importance. Jusqu'ici les investiga
tions de la justice n'ont eu aucun résultat.
La belle et vaste propriété formant le ci-
.devant couvent des Capucins, .Couttrai, vient
d'être adjugée, au prix .de .68,1 qo fr., M. Duvi-
sier, marchand de lin. Il parait que l'acquisition est
faite dans le but d'y établir uue filature de lia,
montée sur un grand pied.
Dimanche prochain 11 juillet, il y aura
l'école de réforme de Roysselede une fête que S.
A. R. le comte de Flaudie honorera de sa présence.
Aux élèves de l'école des mousses est dévolue la
plus grande part dans celle fête.
Les assises pour le troisième trimestre de
s'ouvriront, Hiuges, le 26 juillet, sous la ptési-
dence de M. Vandevelde.
Le conseil communal d'Ostende a voté un
nouveau crédit de 20,000 fr., pour les travaux de
forage dn puits arlésieo de cette ville.
On écrit de Tournay au sujet du crime com
mis Merlin
a Mardi matin, vers 8 heures, nn paysan de
Merlin vint chez M. le procureur du roi, pour lui
annoncer que pendant la nuit on avait tué un jeune
homme du village, et qu'il avait vu son cadavre
la porte de sa ferme. Le chef du parquet organisa
immédiatement une descente de justice. Quelques
instants après, le juge d'instruction, le substitut,
ud médecin - légiste et sept gendarmes se rendirent
s Merlin, et l'instruction commença.
n On constata que la victime était un jeune
homme nommé Raviarl, enfant unique d'un fermier.
Il avait eu la tête horriblement mutilée par p|us dç
vingt coups, portés avec une pierre ou 8v(C |e
taloo d'un soulier ferré; la poitrine était aussi con.
verte de blessures très graves.
A en jnger par l'état des veiements du mt|_
heureux Raviart, il avait dû limer contre ses hssjj
sins avec le courage du désespoir; de plus, 0B
trouva près de lui des vêtements déchirés, ayant,
selon tonte probabilité, appartenu son agresseur,
et notamment la majeure partie d'un collet de
chemise, qui avait dû être arraché dans la lutte.
a L'individu qui était venu avertir la justice,
accompagnait celle ci dans ses perquisitions, et
disait avoir vu Raviarl se battant, vers minuit, >Tec
un nommé Delplanque, ajoutant que c'était ce
dernier, qui avait pris la fuite dès le matin, qn'»p.
parlenaient la blouse et les vêlements trouvés près
du cadavre.
Durant cet entretien, nn des assistants fit 1,
remarque que le dénonciateur portait une chemise
tonte propre, et il lui demanda si c'était avec celle-
là qu'il avait passé la nuit; l'autre répondit qot
ont; mais voyant qu'on ne le croyait pas, il déclara
qu'en temps rie ducasse on se salissait vite et qu'il
avait changé de linge avant d'aller Tournay; 00
demanda voir la chemise qu'il avait ôlée; il s'y
refusa d'abord, mais une v isite son domicile ayant
eu lieu, il montra une autre chemise également
toute propre. Les doutes se changèrent en certitude.'
un des coupables était aux mains de la justice. Une
perquisition eut lieu et, dans le recoin d'un vie»
coffre, on trouva une chemise toute déchirée et
maculée desatig, laquelle s'adaptait en tous points
le collet déchité par Raviart dans les convulsion!
de la mort.
Au même instant, le médecin légiste ôta li
cravate de l'inculpé, déboutonna sa chemise et
constata que son cou et sa poitrine étaient labourés
d'égratigriures et de coups évidemment i.eçus dans
une lutte longue et terrible.
On arrêta donc cet individu, qui se nomme
Masqriillier, et c'est escorté des gendarmes, cette
fois, qu'il reprit le chemin de Tournay, où il arriva
vers 8 112 heitres du soir et où il fut mis au secret.
Raviart n'a pas été tué l'endroit où son
cadavre a été trouvé; c'est plus loin que la lutte
a eu lieu, et ses assassins l'ont traîné ensuite près
de sa ferme. On a découvert une mare de sang
près de l'espèce de trottoir qui longe la maison de
Masquillier; quant Delplanque, deini-vêiu, il
est léellemeot en fuite; mais 00 le dit estropié de
la jambe et incapable de faire uae longue route; il
ne se soustraira doue pas loogtemps aux recherches
de la gendarmerie, qui a pour ainsi dire cerné le
village de Merlin et ses environs, et c'est la hau
teur des moissons, où il peut se cacher aisément,
qu'il duit sans doute de 11'èlre pas encore pris.
La cause de ce ctimeesi encore inconnue; on
parle de vieilles Itaioes defamille, de menaceslong-
temps contenues; niais toujours est-il qu'il eB
lieu la suite d'une de ces batailles qui ne désolent
que trop souvent nos cabarets de village en temps
de ducasse, et que nous n'avons jamais cessé de
vouer au mépris public, en publiant les noms de
ceux qui y prennent part.
Ou lit dans le Courrier de l'Escaut du 3,
au sujet du même crime
La justice s'est de nouveau transportée, hier,
Jollaiu- Mer lin. M. le docteur Zoude accoffl"
pagoait encore les magistrats, ainsi que plusieor»
gendarmes cheval de la brigade de Tournay.
Delplanque est toujours fugitif; mais If*
recherches actives et incessantes de la gendarmerie
ne lui permettront plus longtemps sans dooie de
se soustraire l'action de la justice. Nous ne con
naissons pas le résultat de celte nouvelle descente»
mais aucune arrestation n'a eu lieu.
Raviart, la malheureuse victime du crime de
Jollaio-Metlin, était généralement connu pour ses