Ao 4,256.
41me Année.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
14 Juillet.
revue politique.
Les démêlés de la couronne de Danemarct
avec la Confédération germanique ont répandu
une assez forte effervescence au sein des popu
lations Scandinaves. On signalait dernièrement
une assemblée du parti scandinaviste, tenu
Ramlosa en Suèdeen vue d'assurer au
Danemarck l'appui des trois royaumes du
nord. Les Norwégier.s cependant ont pris peu
de part cette manifestation. Le Scandioavisme
n'est point populaire chez euxcar ils craignent
yue ce mouvement n'aboutisse une absorption
de leur nationalité par la Suède.
Toutefois une correspondance particulière de
Copenhague affirmait dernièrement que le
Danemarck aurait enfin consenti faire la
Diète de Francfort des concessions suffisantes
pour satisfaire les prétentions de TAllemagne,
tout en sauvegardant d'une manière complète
les droits souverains et l'autonomie de la
monarchie. Les conseils et la haute influence
de la France n'auraient d'ailleurs point été
étrangers acetlesolution d'un conflit inquiétant.
Il n'y a décidemment plus craindre de
nouvelles compilations dans le différend
survenu entre les Étals-Unis et T Angleterre ci
propos du droit de visite. Le cabinet de Londres
a rappelé des eaux de Cuba les croisières
britanniques.
Les deux Chambres du Parlement ont pris
ces jours derniers deux résolutions importan
tes. La Chambre des Lords a enfin souscrit au
bill tendant ouvrir les portes du Parlement
aux Israélites. Le ministère lui-même, quoique
hostile en principe cette mesure a conseillé
a la Chambre haute de ne point résister plus
longtemps au vœu trop manifeste de l'opinion
publique.
Les Communes ont définitivement voté le
bill relatif la réorganisation de l'empire
indien malgré T opposition persévérante de
lord Palmerslon. Ce dernier a d'ailleurs subi
un autre échec. La commission, qui avait été
chargée de faire une enquête sur l'expédition
des transports dans les Indes a fait implici
tement retomber sur son minstère la responsa
bilité des retards dont on s'était tant ému au
commencement de la guerre. N
Le bill des Indes ne parait point devoir
rencontrer la Chambre des Lords une oppo
sition bien sérieuse, et ne lardera pas, par
conséquent, avoir force de loi.
Ainsi demeureront détruites les attributions
Politiques de cette vaste et puissante Compa
gnie, qui pendant si longtemps a exercé des
/onctions souveraines.
NOUS 1 ARRIVONS.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
L'élection de M, Defré Bruxelles, les circon
stances qui l'ont précédée, accompagnée et suivie,
'a défaite du ministère, l'échec du Grand-Orient et
do libéralisme doctrinaire la bassesse, la lâcheté.
p.
beuglement de ce parti qui dans ses chefs et dans
ses organes va se jeter aux pieds de l'homme de la
démocratie pour lui demander pardon de l'avoir
combattu et pour lui protester qu'il accepte le rôle
futur d'être son humble serviteur l'attitude de M.
Defré qui, même après sa victoire et l'humiliation
du pouvoir et du libéralisme rampant, se proclame
publiquement l'élu du radicalisme et l'homme du
National, qui jette un regard dédaigneux sur M.
Verhaegen et consorts, et semble leur lancer avec
mépris l'épithète de lâches esclaves, comme autre
fois Tibère sortant du Sénat s'écriait avec dégoût
O homines ad servitutem paratos! Voilà un
ensemble de faits qui devrait ouvrir les yeux aux
plus aveugles! voilà des faits, nous le disons avec
douleur, qui ébranlent les espérances patriotiques
des âmes les plus fortes et répandent l'amertume
dans l'âme de tout Belge qui a quelque souci de
l'honneur du caractère national, de la dignité et
de l'indépendance du pouvoir civil, delà paix et du
bonheur de ses concitoyens et de sa Patrie.
Le libéralisme sème le vent, il recueillera la
tempête il travaille détruire le sentiment reli
gieux et moral des populations, il recueillera les
fruits de l'impiété et du désordre il calomnie le
Clergé, les catholiques, le parti conservateur il les
traite de calotins, de cléricaux, de rétrogrades: il
suscite des émeutes pour les renverser: il publie
des manifestes où il les fait passer pour les ennemis
de la civilisation laquelle ils auraient osé dire:
Tu n'iras pas plus loin: il a cru, il s'aveugle
encore assez pour croire qu'il pourra conduire et
dominer les mauvaises passions qu'il soulève:
il s'obstine prétendre que les torches incendiaires
qu'il jette au sein de la Société, ne finiront point
par y mettre le feu. Qu'il se détrompe eufiu, s'il eu
est temps encore! nous le lui souhaitous pour son
bien autant que pour celui de la Patrie commune.
Nous avons souvent prédit ce qui arrive main
tenant. On nous raillait lorsque nous disions, il y a
peu de temps, que le libéralisme avait enfanté
et élevé le radicalisme, qu'il lui avait fait faire, au
mois de mai 1857,son entrée dans le monde, et que
déjà cet enfant terrible trouvant son papa trop
vieux songeait le reléguer au coin du feu et se
mettre sa place; nous fesions valoir les exemples
des villes de Gand et de Liège; les derniers événe
ments de la capitale nous donnent déjà trop tôt et
trop raison.
Le radicalisme triomphe! il se propose de s'or-
gauiser dans tout le pays; il ue manquait plus de sa
part qu'une déclaration de principes et une expo
sition justificative de la conduite qu'il tient
l'égard du libéralisme auquel il doit la vie. Nous
insérons sans commentaire cette pièce si écrasante
que donne le National, organe officiel du parti
victorieux Bruxelles.
Après avoir rappelé M. Verhaegen qu'il y a six
mois peine, la tête voulait encore ce que veut la
queue aujourd'hui, la feuille démocratique ajoute
Mais c'est d'un autre point de vue que nous
voulons et devons apprécier les paroles de M. Ver
haegen, sur cette queue qui l'importune la fin de
sa carrière. Avait-il le dioit et le devoir de parier
ainsi? La cause est-elie bien venue condamner
l'effet? Le moissonneur est-il fondé se plaindre de
récolter ce qu'il a semé? Nous ne le pensons pas.
Expliqnons-nous.
De quoi se compose, en grande partie du
moins, cette queue qui lui ôte aujourd'hui le som
meil? De jeunes gens, et de jeunes hommes qui,
pour la plupart, sont sortis de l'Université libre de
Bruxelles, dont il est un des plus hauts fonction
naires, et, en quelque sorte, le tuteur et le patron.
N'est-ce pas Ini, et nous l'en approuvons fort,
qui, dans ses discours chaleureux, a incessamment
excité, enthousiasmé ces jeunes cœurs, ces jeunes
intelligences pour le libéralisme? N'est-ce pas lui
qui leur a prêché, et éloquemment prêché, la
liberté de penser, le droit d'examen, la puissance de
la raison, l'inanité des prétendues vérités révélées?
Ne les a-t-il pas bercés avec le mot Progrès, mot
magique qui séduit les nobles cœurs? et quand le
gland est devenu un chêne robuste, quand l'adoles
cent est devenu un homme, quand il a bu aux
sources de la raison, de la philosophie, quand il met
profit ce libre examen, cette liberté de penser,
toutes les leçons qu'il a reçues enfin, ou vient lui
dire je ne veux pas te suivre dans la voie que
je t'ai ouverte, je m'arrête sur mes vieux jours, lu
dois t'arrêter aussi; ta nuance n'est plus la mienne,
tes sentiments, tes hommes ne sont plus les miens a
Vains efforts! déraison suprême! l'homme suit la
loi de sa nature; comme l'arbre, il croit, se déve
loppe, progresse et grandit.
Le National rappelle ensuite que non seulement
cette jeunesse a reçu les leçons de M. Verhaegen
lui-même, mais que celui-ci a placé côté d'elle
un grand nombre de professeurs hommes de pro
grès, libres penseurs, etc. Hier encore, dit-il,
vous nommiez trois nouveaux professeurs et parmi
eux M. Houzeau, homme aussi éminent par son
savoir que par l'énergie de ses patriotiques
convictions.
Et tout ceci est votre œuvre, continue le
National, ne l'oublions pas, et ce sera même vôtre
gloire et votre mérite, quand vous vous serez retiré
de la lutte, comme vous l'avez annoncé.
Oubliez vos paroles, si cela vous plaît; ils ne
les oublieront pas, eux.
Qui donc leur disait, il n'y a pas deux années,
l'ouverture des cours de l'Université
Jeunes gens qui nous écoutez, vous êtesl'espoir
de la patrie! C'est vous que reviendra un jour le
dépôt des grands principes que nos pères nous ont
légués comme un héritage vous transmettre.
Eh bien! ces jours sont arrivés, et ils arrivent
tous les jours.
Qui donc leur disait encore: L'Université
est Vavant-garde du libéralisme! Ce mot est
éminemment juste, et ceux qui en sont sortis et qui
en sortent tous les jours ne l'ont pas oublié et
ne l'oublieront jamais, nous l'espérons.
Vous leur avez dit enfin L'instrument de
l'Université est la raison, son antithèse est la foi,
aveugle et inintelligente, qui refuse Vexamen et
réclame une soumission absolue, une obéissance
passive des principes indiscutablesdes pré
jugés, des mystères....
Vous avez maintenu pour l'Université le droit
d'aller par-delà les dogmes. Et l'on ne pourrait
aller par-delà votre politique Étrange et iuadmis-