42me Année.
No A.258.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
7?î,SS, 21 Juillet.
revue politique.
L'enirevue de Cherbourg entre l'Empereur des
Français et la Reine Victoria, annoncée pour les
pietniers joursd'août, ne semble pas comporter une
siguificatioo bien grande; ce ne sera, sans doute,
qu'une visite de pure courtoisie. Encore S. M.
Britannique oe débarquerait pas et ne resterait
qu'un jour en vue du port.
D'après une correspondance parisienne du
Journal de Bruxelleson se préoccupe assez
vivement Paris du voyage que M. le comte de
Chaoïbord accomplit en ce moment 9ur les bords
du Rhio, en Hollande et en Belgique. C'est la
première fois depuis i83o qu'il s'est mis en rapport
personnel avec le Roi des Belges. On remarque
que M. le comte de Cbambord est suivi dans ce
voyage de deux personnages ralliés sa cause,
après avoir longtempsservi celle de Louis Philippe,
MM. Pageot et de Barberey.
Le discours prononcé récemment Limoges par
le prince Napoléon devant les membres de {'Ex
position centrale, qu'il était allé inaugurer, a
surpassé l'attente générale et recueilli un concert
unanime d'éloges. Une correspondance de Paris
rapporte comme une chose connue de tous ceux qui
péoètrent dans les coulisses politiques, que l'auteur
vrai de ce discours, également remarquable par le
fond et par la forme, est M. Leplay, conseiller
d'Etat qui accompagnait le Prince. M. Leplay,
dit le même correspondant, s'est fait en France,
parmi les économistes, une grande position par ses
nombreux travaux sur les classes ouvrières. Le
langage qu'il a mis Limoges dans la bouche du
prince, répond magnifiquement ses théories de
large et féconde liberté; idée trop peu comprise
dans notre France couibée sous le joug de
la centralisation administrative et intellectuelle.
Quelques personnes ont attribué d'abord le dis
cours du prince Napoléon M. de la Guerronière,
IQES SOURCES DU NIL.
On vient de publier Paris une nouvelle carte
relevant tout le cours du Nil, depuis son embou
chure jusqu'à l'équateur, et qui nous semble avoir
fait faire un grand pas la question si intéressante
des sources du Nil, en lui assignant une commune
origine avec les rivières du Zanguebar.
Cet important travail, fruit de dix années de
recherches et de voyages en Egypte, est dû M.
Miani, qui en a dirigé lui-même la publication
Paris.
M. Miani accepte comme point de départ l'exis-
teoce d'une chaîne de montagnes éqnatoriales
(loi est croisée par la Spina mundi des anciens),
1UI part du lac Merawi, au sein de laquelle, suivant
'es renseignements recueillis auprès des indigènes,
exi3,e UD grand lac entouré de pics élevés, appelés
Gebel Regief, qui signifie Région des tremble
ments de terre.
v. est par suite de l'un de ces phénomènes, et sur
eiRplaceraent de quelque ancien volcan, qu'a dû
"e former la vaste excavation qui a donné naissance
autre conseiller d'État qui escortait aussi S. A. I.;
mais c'est se méprendre complètement sur la
valeur relative des hommes. Il y a entre M. Leplay
et son collègue la Guerronière toute la différence
qui sépare un économiste d'un rhéteur, un philo-"
sopbe d'un simple arrangeur de mots sans convic
tion et même sans idée personnelle.
On doit aussi des remercîments au prince
Napoléon lui-même pour avoir consenti prêter
l'autorité de sa parole aux principes vraiment
libéraux '[dans la bonne acception du mot cette
fois) qui fout la base de ce remarquable discours.
Depuis quelque temps déjà on attribue au gou
vernement pontifical l'idée de mettre un terme h
l'occupation des Etals de l'Eglise par les troupes
étrangères. Les rixes nombreuses qui ont eu lieu
entre les soldats français et romains ne pourraient
que le confirmer dans cette résolution. D'un autre
côté, on annonce l'arrivée Vienne do cardioal
Silveslri, chargé h ce sujet d'une mission près la
cour d'Autriche.
Les événements de Djeddah continuent exciter
par toute l'Europe le plus vif intérêt. Le coup,
dit-on, avait été préparé de longue main, et les
incidents qui l'ont fait éclater n'eu sont que l'oc
casion et non la cause. Suivant une versiou les
marchands indigènes voyaient avec une envie
toujours croissante la concurrence des Européens,
et c'est surtout la circonstance que les navires
européens transportaient des pélérins qui aurait
excité leur indignation.
La Presse, poursuivie par Vely-Pacha pour
avoir reproduit une correspondance accusant l'an
cien gouverneur de Candie d'avoir fait empoisouner
l'évêque grec de celle île, reconnaît maintenant
qu'elle a été induite en erreur et qu'elle ne s'est
pas arrêtée suffisamment l'endroit des impu
tations graves articulées coutre le caractère de
Vely-Pacha. i>
Si les pseudo-libéraux n'ont pas, comme ils le
prétendent ridiculement, le monopole de l'intel-
ce giand lac; ou coinpreud dès lors comment,
après les six mois de pluies torrentielles qui tom
bent sur ces montagnes de mars en août, puissent
se former les deux versants du lac du uord et du
sud, qui établissent la cominuue origine des rivières
de Zanguebar et du Nil Blanc,
Lutte autres phéuomèues qui viennent l'appui
de cette opinion, on a constaté la présence dans les
eaux du Nil de certaius poissons qui ont la pro
priété de se gonfler d'air volonté, et dont l'espèce
est propre la mer Rouge.
Les neiges et les glaces dn Gebel-Regief sont
appelées par les sauvages Méroé, mot qui ne signi
fie ni miraia (miroir), ni l'aucienne Méroé, mais
qui veut dire en arabe littéral gui arrose. Et, en
effet, les pluies équatoriales, fondant ces neiges et
ces glaces, ne doivent-elles pas former une masse
d'eau suffisante pour expliquer le phénomène de
la crue périodique du Nil?
Il nous serait facile d'expliquer pourquoi, quel
ques mois après l'écoulement des pluies équatoriales,
le Nil Blanc reste h sec plusieurs degrés de son
origine. Dans cette saison, disent les sauvages, les
poules traversent le fleuve sans se mouiller les
ligence et de la vertu, ils ont au moins, d'une
mauière incontestable et incontestée celui de
l'audace, de la duplicité et de la fourberie politi
ques.
En i83o ils se groupent hypocritement sous
la bannière de la religion catholique pour chasser
le Roi Guillaume et réduire ses partisans l'im
puissance; ils ménagent ceux qui sont sincèrement
attachés au Catholicisme, aussi longtemps qu'ils
ont besoin d'eux; mais en 1839, ils jettent le
masque et se liguent avec les orangistes eux-
mêmes ponr combattre les catholiques. La lutte est
difficile, inégale, par conséquent trop lente leur
gré; dès i848, ils acceptent h: concours des répu
blicains et ne parviennent pas encore se fixer au
pouvoir. En 1857, ils veulent en finir et se jettent
dans les bras de la démagogie et du socialisme. Les
brigandages de mai ont été organisés par les
pseudo-libéraux et exécutés par la canaille, en
gants jaunes ou non. Ainsi, remarquez le bien,
car c'est très-instructif, les mêmes hommes, ceux
qui se prétendent libéraux par excellence firent
piller les orangistes en 1831 sous le ministère
Lebeau, et se sont unis eux et aux terroristes en
i8Ô7 pour faire piller et rôtir les catholiques.
Quel spectacle dégoûtant!
Xl'est au parti conservateur que les chefs de la
faction pseudo - libérale sont redevables de leurs
premières électious aux Chambres, aux conseils
provinciaux et communaux. MM. Rogier, Lebeau,
Devaux, les trois burgraves du parti, furent Irès-
charmés, de i83o h 183g, d'obtenir les votes de
ces hommes qu'ils ont depuis repoussés en leur
jetant la qualification de parti clérical. Elles
étaient fausses et hypocrites, leurs protestations de
respect pour la religion et ses ministres; et dès que
les orangistes s'étaient ralliés aux Voltairiens, ils
ont excité autour d'eux toutes les passions pour
organiser leurs croisades contre ces trop bons et
trop confiants catholiques; ne croyant plus
l'utilité de leur appui, ils ont poussé l'ingratitude
et la mauvaise foi jusqu'à les railler pour les faveurs
pattes, et son lit est alors eucaissé si étroite
ment par des rochers qu'on le franchit l'aide
d'un arbre jeté en travers eu guise de pont, tandis
que la rivière de Zanguebar ne tarit pas, quoique
ayant la même origine que le Nil Blanccette
différence tient ce que l'issue du versant septen
trional du lac de Gebel-Regief doit être plusélevée
que celle du versant méridional.
Il se forme an Sennâr, par suite de ce dessèche
mentdes marécages qui donnent des fièvres
mortelles; et lorsque les nouvelles pluies amèneot
la crue du fleuve, elles chassent les eaux croupies
de ces vastes marais jusqu'à l'embouchure du Nil
on voit alors arriver au Caire au mois de juin les
eaux verdâtres et de mauvaise qualité par suite de
la décomposition des végétaux et des animaux
qu'elles entraînent.
Les Berrys, tribu qui avoisine ces contrées, et
qui descendent vers l'océan Indien puisqu'ils y ont
vu nos bâtiments vapeur, qu'ils dépeignent dans
un langage pittoresque, ont trouvé aux environs de
Gebel Regief des forets séculaires, un climat très-
doux, des pâturages abondants peuplés d'éléphants
et de rhinocéros, tandis que le lac, couvert d'îlots,