les jours où l'émeute s'efforçait d'agiter
notre ville, a laissé dans l'esprit de nos
concitoyens un souvenir ineffaçable. Tan-
disque le général Capiaumonl, par son
intelligence et son activité, épargnait
notre cité les scènes de dévastation qui ont
souillé d'autres villes, M. le gouverneur
De Jaegher se reposait sous les ombrages
de Saint Denys et ne sortait pas du calme
majestueux qui caractérise sa grande âme.
Laconduite de ces deux fonctionnaires
méritait évidemmenl un sort différent. Au
général Capiaumonl les injures de la
presse et les outrages de M. Kogier! A M.
De Jaegherla croix de commandeur
octroyée par le ministère de l'émeute.!
Les journaux ministériels se fâchent contre ceux
qui s'amusent de la plaisante conception de M.
Rogier ils se plaignent qu'on cherche ridiculiser
la chose. Cependant aucun des portraits moqueurs
qui ont pu circuler ne vaut la charge sérieuse qu'ils
font eux- mêmes; ils paraissent ne pas se douter que
les extrêmes se touchent et qu'il n'y a rien de plus
ridicule que le sérieux exagéré et boursoufflé En
voici un spécimen tiré de VObservateur le chef de
fi'e des journaux ministériels:
L'on y verra, dans l'exposition des écoliers, l'on
y verra dit-il treize quinze mille jeunes gens
(dont uo grand nombre au-dessous de sept ans)...
Venant respirer ensemble l'atmosphère du
patriotisme, de l'intelligence, de la liberté;
Venant nouer les liens de la généreuse frater
nité, du sentiment national et de la science;
Venant apprendre aux hommes d'aujourd'hui
ce qu'est la génération nouvelle;
Venant promettre l'avenir la continuation du
régintecélébré par un vingt buitièmeanniversaire.»
Tant de choses dans un menuet!... Tout cela
dans un défilé de treize quinze mille écoliers!
L'Observateur n'est-il pasfou? Et comme parodie,
comme caricature du spectacle imaginé par M.
Rogier, y a-t-il, nous le demandons, rien de mieux
et de plus complet que les majestueuses sornettes
de ce journal ampoulé, qui, chef d'une école d'où
le naturel est banni, trouve encore le moyen
d'exagérer le genre?
On sait que, dans l'affaire de Saint-Nicolas, nos
libéraux avancés ont tour tour voulu la nomina
tion du bourgmestre en dehors du conseil avec
l'assentiment forcé de la députation permanente,
l'ajournement de la nomination du bourgmestie et
des échevins, l'envoi de commissaires spéciaux
pour administrer la ville, enfin la dissolution du
conseil communal. L'Indépendance, avocat obligé
du ministère, a facilement répondu que ces diverses
mesures étaient ou impraticables ou illégales. Ce
dernier point n'a guère embarrassé le National, qui
a répliqué non sans raison VIndépendance
Voudrait-elle nous dire s'il était bien régnlier
de renvoyer une Chambre qui avait la majorité
légale? Il nous semble qu'en mai il a été donné une
certaine entorse la légalité; nous en avons été
ravis, comme l'Indépendance, mais ceci prouve
qu'il est des circonstances où ces louables scrupules
sont parfaitement mis de côté.
Ce langage instructif peint la situation.
Des bruits de tout genre circulent Bruxelles
sur le voyage que le Roi a entrepris si subitement
en Allemagne. Les uns l'attribuent un dissenti
ment qui aurait éclaté entre S. M. et ses ministres;
les autres n'y voient que la réalisation d'un projet
formé depuis longtemps par le Souverain et que le
dissentiment dont il s'agit aurait accéléré.
Certains journaux ont insinué que le Roi ue
serait pas de retour h Bruxelles pour l'époque de la
célébration des fêtes de septembre.
Nous ne savons ce qu'il y a de vrai dans celte
dernière version; mais no de nos correspondants
noos écrit que le dissentiment dont on a parlé,
remonte déjà l'époque de l'élection de M. Defre,
que les ministres ont menée de la façon la plus
maladroite. Reste savoir si une semblable circon
stance s'est renouvelée propos de la loi sur les
foi ttfica lions d'An ver s, qui a été bien pitoyablement
défendue. A ce sujet noos ne pouvons donoer
aucun renseignement. [Patrie.)
Un libéral de Deynze, répondant aux attaques
dont lui et ses amis ont été l'objet de la part des
pseudo-libéraux propos de la nomination de M.
De Beil comme bourgmestre de cette ville, s'exprime
comme suit
Si crier tort et travers contre les piètres; si
insulter ces prêtres en pleine rue comme il est
arrivé souvent ici, comme quelques-uns d'entre
a vous l'ont encore fait lundi dernier; si se faire
gloire de froisser les croyances de ceux-là qui
soot restés fidèles la religion de leurs pères; si
tout cela est faire acte de libéralisme; si, en un
mot, le libéralisme est la négation de tout ce que
nos pères ont respecté et vénéré, vous êtes de
parfaits libéraux et votre serviteur et ses amis
politiques sont tous des catholiques digues de vos
colères.
Quand uous répétions les mêmes choses, les
organes du parti libéral se moquaient de nos dires,
que voici confirmées par uo des leurs.
Une convention est conclue entre la Belgique
et les Pays-Bas pour la protection de la propriété
littéraire. Cette convention renferme, paraît-il,
des stipulations entièrement conformes celles de
l'arrangement qui est intervenu entre les Pays-
Bas et la France pour régler la même matière.
Elle contient, en outre, une disposition en vertu de
laquelle le commerce des livres, entre les deux
pays contractants est affranchi de tous droits
d'entrée. Les livres en toutes langues pourront
être importés librement de Belgique eu Hollande,
et réciproquement; c'est, en un mot, l'application
du libre échange au commerce de librairie. Nous
ue pouvons qu'applaudir vivemeot celte inno
vation, qui prélude de la manière la plus heureuse
au cougrès de la propriété littéraire.
La nouvelle suivante ofTre de l'intérêt en Bel
gique
a On écrit de Vienne, le 3o aoûtqu'un ordre
impérial porte que toutes les fortifications sans
importance vont être supprimées dans toute la
monarchie.
Pourquoi toutes les forteresses belges restent-
elles debout, an détriment du budget et même de la
défense militaire?
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 23 août, M. B. Vrarabout,
membre delà députation permaoenteet gouverneur
ad intérim de la province de la Flandre, occiden
tale, est nommé chevalier de l'Ordre de Léopold.
Par arrêté royal de la même date, M. E. De
Jaegher, gouverneur de la Flandre orientale, est
promu au grade de commandeur de l'Ordre de
Léopold.
Uo arrêté royal du 23 août, accorde:
Fr. 5oo au conseil de fabrique de l'église de
Westvleteren, pour la restauration d'objets de
sculpture appartenant cette église,
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
M. J. Sonneville, liceocié en théologie et vicaire
S'-Bavon, est nommé directeur au séminaire de
Gand.
M. A. Verleyseo, desservant Moortzeele, passe
en la même qualité S'-Antelinckx.
M. Edouard Vaode Vy vere, vicaire S' Nicolas
(Gaud) devient desservant Moortzeele.
NÉCROLOGIE.
Le R. P. Lefebvre, l'un des pins éloqntr..
prédicateurs du pays, est mort en la maison des F
P. Rédemptoristes de Tournay.
NOUVELLES DIVERSES.
Dans la journée de mercredi dernier, deux »0!s
ont été perpétrés, le premier Woesten, d„s
l'habitation et au préjudice du sieur L. Vlaminck
petit cultivateur, auquel des malfaiteurs ont so0s.
trait une somme d'environ 9 francs; le deuxièm»
vol a été commis Poperinghe, au détriment de J
Vao Doorn, journalier; pendant que sa maison
était seule, des voleurs s'y sont introduits et ont
eulevé d'un coffre une somme d'environ 60 fr. Les
auteurs de ces vols ne sont pas connus.
Le 3 de ce mois, le nommé D. De Vos, âgj
de 55 ans, ouviier Moeu, est tombé mort en
descendant dans un puits pour travailler au son-
terrain du canal de Courtrai Bossut.
L'ouverture du prolongement du canal de
Bruges au quai de la ville de l'Ecluse aura lieu le
21 septembre prochain, une heure de relevée;
cette soleunité sera suivie d'un carrousel, d'un
banquet et le soir d'une illumination du quai,
Voici les changements qui vont, ce qn'il
paraît, avoir lieu dans les garnisons, après la
période du camp
Le 1" régiment va tenir garnison Bruxelleset
sera remplacé Arlon, Huy, Dinant et Diestpar
le 5', qui quitte Tournay, et sera remplacé Ypres
et Courtray par le 11', de Bruxelles.
Le 1" régiment de lanciers prendra Tirlemont
la place du 2°.
On écrit de Bruxelles b la Meuse Le
gouvernement compte offrir un dîner, je ne sais
où, aux collégiens que son invitation amènera
Bruxelles.
Un fait curieux s'est passé Bruxelles ces
jours derniers. Un fonctionaire d'une administra
tion publique reçoit la visite d'un prêtre qui loi
demande s'il n'a pas fait en i84o un voyage en
Allemagne. Après avoir recueilli ses souvenirs,
la personne interrogée se rappelle qu'en effet, vers
celle époque, elle a visitée les bords du Rhin. Ne
vous souvenez-vous pas anssi, lui dit alors le prêtre,
d'un incident qui pendant ce voyage vous fit une
vive impresionl Aprèson nouvel effort de mémoire,
le fonctionnaire répondit qu'il ne lui était arrivé
aucun événement, sauf la perte de son portefeuille,
daos lequel se trouvaient son passeport, une lettre
pour M. N. Francfort et 4oo lhalers en billets.
C'est précisément ce dont je voulais parler, lui
dit l'ecclésiastique; votre portefeuille avait été volé
dans votre poche sur le bateau vapeur, et je viens
vous le restituer. Après 18 ans? Après 18
ans; il avait été volé par ud individu qui est mort,
et qui eD mourant a fait des révélations a un prêtre,
qui m'a écrit d'aller vous trouver. Voici le porte
feuille. Vous y retrouverez le passeport et les
lhalers. L'ecclésiastique disait vrai. Il "'y
manque que la lettre de M. N., fit observer sou
interlocuteur. En effet, répliqua le prêtre. Le
voleur s'est hâté de l'expédier son adresse.
La Meuse demande que M. Delmotte, com
missaire du Roi Nivelles, soit récompensé par le
ministère pour avoir largement contribué l'échec
électoralsubi par MM. Mercier et Snoy. Notons que
M. Delmotte a servi sous le ministère de MM. 8e
Decker et Mercier, et qu'on lui fait ainsi un titre
d'honneur d'une conduite que des gens honnêtes
doivent trouver peu honorable.
Un étranger arrivé Lucerne par la poste se
présenta, ces jours derniers, dans un café, et, la
demande de ce qu'il fallait lui servir, il répondit en
français: Laissez-moi tranquille. Ensuite il
déboutonna son habit et son gilet et se montra fort
inquiet. Un médecin, appelé en toute hâte, déclara