â*l™e Année.
Mercredi 22 Septembre 1858.
]\o 4,276.
7 P. 3 S 22 Septembre.
pour la ville i 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOÏ CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
revue politique.
La situation tendue des relations entre
l'Angleterre et la France, le langage blessant
et provocateur de la presse britannique et sur
tout l'attitude belliqueuse que peuple et gouver
nement affectent de prendre au-delà de la
Manche, inspirent un correspondant du
Journal de Bruxelles, des réflexions qui nous
semblent pleines de justesse. Quand un
peuple, dit-il, sans provocation aucune, car
on ne saurait raisonnablement regarder comme
une provocation achèvement d'un bassin com
mencé Cherbourg sous le règne de Louis-
Philippe, ni un contrat commercial par lequel
la Russie obtient une station pour ses bateaux
vapeur marchands sur le littoral du Piémont
quand donc un peuple, sans provocation
aucune, arme exlraordinairement, quand ses
hommes d'État au lieu de chercher calmer ses
sentiments de jalousie et d'orgueil, les exaltent
pour se faire décerner le pouvoir il est
craindre que l'on n'arrive une de ces situa
tions difficiles et critiques ou une étincelle
allume un incendie,
La correspondance que nous citons et qui
émane d'un des principaux publicistes de
France, signale en celle occurence les menées
des amis de lord Palmerslon. Sa seigneurie,
qu'on disait au moment de se retirer de la vie
politique, est déjà jatiguée de son repos, et
tombée du ministère pour avoir fait une con
cession, la première de sa vie, la tranquillité
de l'Europe, elle se repent, ce qu'il parait, de
sa bonne action, et songe remonter au pouvoir,
en accusant son tour lord Derby d'être trop
pacifiqueOn dira, on dit déjà, qu'en pré
sence des travaux que la France vient d'accom
plir Cherbourg, il faut la main active et
ferme de lord Palmerslon pour mettre l'An
gleterre sur un pied de défense respectable. On
LA CONTREBANDE SOUS L'EMPIRE.
Uq des chapitres sur lesquels Napoléon n'en
tendit jamais raillerie fut celui des douanes. Pour
tout ce qui était contrebande, il se montrait
d'une sévérité inflexible, et c'était un tel point,
qu'un jour M. Soyris, directeur des douanes b
Verceil en Piémont, ayant fait saisir un ballot de
cachemires expédiés de Constantinople l'irnpé-
ratrice Joséphine, Napoléon ordonna la maintenue
de la saisie, et les cachemires furent vendus au
profit de l'état. En pareille circonstance, il disait:
Comment un souverain fera-t-il respecter
'es lois s'il ne les respecte pas lui-même?
C'est ici le cas de dire un mot sur M. Soyris.
11 y a des gens qui deviennent douaniers; M.
Soyris, lui, était la douane incarnée. Sa ligne
d'observation s'étendait sur les limites de l'empire
lançais, du côté du royaume d'Italie; et il fallait
que les contrebandiers fussent bien fins pour
'attraper. Pour M. Soyris, saisir était vivre; et
c ctaient de bien beaux moments pour lui que ceux
ajoutera, on ajoute déjà, que le contrat qui
vient d'être passé entre la Russie et le Piémont
nécessite encore plus la présence du seul homme
en qui l'Angleterre ait confiance...
Ces déclamations contiennent une indica
tion précieuse du terrain où va s'engager la
lutte des partis qui se disputent le pouvoir en
Angleterre. Ce terrain, ce n'est pas celui des
questions intérieures, c'est celui de la politique
étrangère. Les partis vont se disputer qui
représentera le mieux l'intérêt britannique
l'orgueil britannique au-dehors. Chacun des
deux partis rivaux s'ex allant par la lutte
voudra aller plus loin que son compétiteur, et
il est craindre que la paix générale ne soit
compromise par la direction que prendront les
luttes parlementaires dans la Grande Bretagne.
Qu'espère lord Palmerslon, se demande le
publiciste françaisPrétend-il gourmunder
l'Angleterre sur la joue de la France? Pense-
t il qu'il n'y ait pas aussi chez nous une fierté
nationale ménager, et parce que le désarroi
des partis ne permet plus de gouverner en
Angleterre avec une de ces majorités normales
qui existaient autrefois, faut il que nos intérêts
ou notre honneur fassent les frais du gouver
nement chez nos voisins?
Une note publiée par la Gazette officielle de
Turin réduit des proportions fort circonscrites
la cession faite par le gouvernement sarde la
Compagnie des bateaux vapeur d'Odessa.
Cette cession dont les journaux anglais font
tant de bruit, et qui forme le texte de leurs plus
virulentes philippiques contre les envahisse
ments de la puissance moscovite, consiste
simplement dans l'autorisation accordée la
Compagnie russe d'occuper pour un service de
radoub un certain espace de terrain Filla-
franca, et cela pour un temps indéterminé et
sans aucune espèce d'indemnité pécuniaire.
Ces explications seraient de nature assuré
ment, dans leur grande simplicité, apaiser
toutes les défiances, s'il n'entrait dans les vues,
où il présidait aux auto-da-fé de marchandises
prohibées qu'il avait ordre de faire impitoyable
ment biûler. Cette mesure était sans doute un acte
de haute politique; mais elle n'était nullement
appréciée par les groupes de malheureux qui
regardaient, les jambes nues, la flamme dévorer des
milliers de bas de fabrique anglaise, et qui ne
craignaient pas de dire hautemeut qu'on aurait
mieux fait de les leur distribuer, ce qui était assez
juste. Quant M. Soyris, il regardait cela comme
je soppose que Néron dut regarder l'incendie de
Rome. Au surplus, sa rigidité n'admettait aucune
préférence; cependant lorsqu'il s'agissait de saisies
d'objets destinés quelque membre de la famille
impériale, il jugeait quelquefois qu'il y avait lieu
de consulter I empereur et il lui écrivait ce sujet;
mais la réponse de Napoléon était toujours que la
saisie avait ete bien faite, et qu'il ne devait y avoir
exception pour personne.
Une fois entre autres, M. Soyris écrit l'empe
reur pour un objet qui, étant personnel son beau-
frère le prince Borghèse, le mettait dans un cruel
embarras. La princesse Pauline ayant voulu, étant
les convenances des partis politiques au-delà
du détroit, de faire du patriotisme outrance,
de l'émotion populaire tout prix.
La question du libre-échange, introduire
en Algérie, qui a été en ces derniers temps
l'objet de tant de suppositions contraires vient
de recevoir une solution au moins provisoire.
Le Moniteur français dément la nouvelle don
née par les correspondanceset reproduite par
les journaux français, de graves modifications
dans le régime commercial de Algérie, a 11
n'est nullement entré dans la pensée du
gouvernementdit le Moniteur, de changer la
loi de douane qui régit l'Algérie et détermine
ses rapports avec la France.
Le dimanche, 19 de ce mois, une médaille
comméraorative a été offerte par le conseil
communal aux différents corps de sapeurs-pom-v
piers qui se sont rendus Ypres dans le but de
coocourir a la préservation de la Cathédrale, que
la foudre avait frappée et que l'incendie menaçait
d'impitoyables ravages.
A midi la garde civique et le corps des sapeurs-
pompiers d'Ypres se trouvaient devant l'Hôtel-
de-Ville. Le colonel - commandant de place les a
passés en revue. Après le défilé les autorités
civiles et militaires se sont rendues l'Hôtel-de-
Ville. Le conseil communal, présidé par le premier
écbevin, M. Alphonse Vandenpeereboom occu
pait une table placée dans la Salle Bleue; au fond
se trouvaient les membres du Bureau des Marguil-
lers de l'église S'-Martin; en face étaient assis les
Bourgmestres et commandants des pompiers des
communes dont le concours avait été invoqué;
puis se pressait une assistance au milieu de laquelle
on remarquait plusieurs dames.
La séance a été ouverte par la musique des
sapeurs pompiers d'Ypres.
M. Alphonse Vandenpeereboom a pris la parole.
Nous n'avons pas le moyen de reproduire son
discours, mais nous essayerons d'en donner
l'analyse
a Turin, que l'on remît a neuf son hôtel de Paris, le
prince avait fait venir des tableaux de Raphaël, de
l'Albane, du Corrége et des plus grands maîtres de
sa galerie de Rome, pour orner celle de son hôtel.
Ces objets étaient arrivés la douane de Verceil,
et, ferme sur ses principes, M. Soyris avait com
mencé par mettre la main sur ces chefs-d'œuvre
pour leur infliger un droit d'entrée; mais il fut
bien embarrassé. Quel article de tarif fallait-il
appliquer ces tableaux? Napoléon loi fit réponse
qu'il pouvait faire payer au prince Borghèse tel
drpit qu'il jugerait convenable. Alors la sagacité
naturelle de M. Soyris lui inspira l'idée de frapper
cet envoi d'un droit de 15 fr. pour cent livres
pesant, et l'article de cette recelte fut ainsi for
mulé: Pour un quintal et demi de tableaux des
sieurs Raphaël, Albane, Corrège, etc. Nous
revenons l'empereur.
11 aurait voulu que les femmes adoptassent, sa
cour, les cachemirs français; mais sa nouvelle
noblesse se trouvant, cette fois, d'accord avec
l'ancienne, il fut impossible a Napoléon de rien
gagner sur l'esprit des élégantes qui embellissaient