FRANCE*
ANGLETERRE.
ALLEMAGNE.
TURQUIE.
nodes «fies de la Belgique. Il tie manquait,
Jisaieni-ils qoi voulait l'entendre, que la venue
j'un enfaot ou deux pour compléter leur félicité
domestique; mariés depuis plusieurs années, ils
-ouimeoçaient ne plus compter sur cette bénédic-
tion complémentaire d'uue union du reste si parfai
tement heureuse. Ils auraieut bieo voulu trouver
ud enfant pauvre ou délaissé pour l'adopter, si cela
était possible. Bref, tout le monde dans le quartier
était instruit de ce vœu renouvelé souvent avec
toutes les apparences d'une sincérité éprouvée,
lorsqu'un beau matin le mari fut mandé chez un
magistrat officier de police judiciaire, qui l'interro-
jea sur sa position et le désir qu il avait témoigne,
ainsi que sa compagne, d'adopter un enfant pauvre.
Le monsieur répéta au fonctionnaire public qu'en
effet, ne pouvant avoir un rejeton au moins, sa
femme et loi étaient tout disposés se charger de
l'adoption d'un enfant qu'une famille malheureuse
voudrait bien leur coolier.
Eh bien! répartit l'obligeant interlocnteur.
Que votre souhait s'accomplisse! Et ce disant, il
oovrit la porte d'one pièce attenant son cabinet,
pour faire apparaître, h la grande stupéfaction
de l'adopteur, une mère et six petits enfants panvres
qui étaient loin de lui être étrangers,car c'étaient sa
femme et ses six enfants légitimes qu'il avait aban
donnés dans la ville de province où il avait son
domicile légal.
Ce coup de théâtre, ce tableau si bien préparé
pour ménager une surprise... peu agréable, sans
doute, ne parut pas l'émouvoir beaucoup. Après
avoir balbutié quelques mots, il se retira en atten
dant le dénouement, encore inconnu aujourd'hui,
de cette petite pièce de morale en action, très
authentique, h ce qu'il paraît.
Un sieur L., maître ramoneur, de Louviers,
avait fait monter dans le tuyau fort étroit de la
cheminée de la cuisine, h la caserne de cette ville,
un jeune enfant nommé Vigier. Ne le voyant pas
descendre assez vite son gré, il en envoya un
autre pour explorer le conduit et savoir ce qu'il
faisait. Ce dernier redescendit bientôt et fît savoir
que le pauvre petit Vigier était resserré entre les
murs étroits du tuyau et dans une position telle
que le pauvre enfant était près de perdre connais
sance. On ne s'imaginerait jamais la barbarie de
L..., qu'on ne saurait trop flétrir; il conçut alors
l'idée diabolique d'allumer de la paille dans le
foyer de la cheminée. Le petit Vigier, demi-
asphyxié, horriblement brûlé, se laissa choir de la
hauteur prodigieuse où il se trouvait,et vint tom
ber demi-mort au milieu des cendres fumantes.
Les témoins de cette scène furent saisis d'épou
vante, et donnèrent les premiers soins a la malheu
reuse victime de cet acte brutal et féroce. Le petit
Vigier fut ensuite transporté h l'hospice. Quaot
L..., qui a déjà fait connaissance avec la police
correctionnelle, dit le Journal de Louviers, il est
souhaiter qu'uue bonne et sévère correction lui
mit infligée.
L'accident qui a interrompu la communication
électrique entre les deux mondes est, ce qu'il
paraît, irrémédiable, et l'entreprise est a recom-
®encer. Cet insuccès,qui, heureusement, ne saurait
ei> rien préjudicier a la réussite d'un nouvel essai,
L a pas découragé les entrepreneurs de câbles
électriques, et les journaux anglais parlent déjà de
plusieurs projets ayant pour but de relier l'Angle-
lerre et l'Iodoustan et d'opérer une ligne de
communication sous-marine entre les colonies aus-
!,aliennes, le cap de Bonne-Espérance et l'île
Maurice, laquelle, partir de ce point, se relierait
a celle de l'Inde par l'archipel hollandais.
Le Morning-Herald va encore plus loin il
pense que le gouvernement siamois ne refuserait
pas la permission nécessaire pour la création d'une
ligne travers son territoire, en sorte qu'une
ramification importante se trouverait ainsi assurée
pour les communications par terre avec l'Australie.
De là, ajoute le Morning-Herald, la ligne
pourrait être continuée de Baogkok et de Singa-
pore par voie de Sumatra ou de Bornéo. Siam
touchant au grand empire chinois, il suffirait d'one
branche de la même ligne pour établir les commu
nications télégraphiques de la Chine avec l'Europe,
luutile d'insister sur les inappréciables avantages
de ce réseau. Siam lui-même,d'ailleurs,a beaucoup
plus d'importance qu'on ne se l'imagine générale
ment. Ce royaume fait on commerce considérable
avec la Chine, et il abonde en productions natu
relles. Les Siamois ont aussi de vastes rapports
commerciaux avec les colouies aoglaises de cette
partie du monde et les possessions hollandaises
dans les mers de l'Inde. Nombre de Chinois sont
dispersés sur ce territoire, où ils se livrent toutes
sortes d'industries. On ne saurait donc attacher
trop de prix la diffusion des arts et de la
civilisation de l'Europe au sein de ces intéressantes
régions du globe.
Nous ne pouvons que nous associer aux espé
rances formulées par le Morning-Herald, et nous
formons des vœux pour la réussite de ces vastes
projets.
On sait que les propriétaires du Lèvialhan
avaient été obligés d'interrompre la construction
de ce géant maritime, et déjà l'on désespérait
presque de le voir terminer. Il vient de se former
Londres une Compagnie qui a fait l'acquisition
de cet immense navire, et le destinera, dit-on,
lorsque les travaux seront complètement terminés,
la navigation entre l'Angleterre et l'Amérique.
La vente du Léviathan a eu lieu au prix de
23o,ooo livres (6,25o,ooo fr.). Les dépenses
faites jusqu'à ce jour pour sa construction ont été
d'environ 800,000 livres (20,000,000 fr.). Ce
navire a donc été vendu uu tiers envirou de sa
valeur; et il est remarquer que les matériaux
seuls, vendus par fraction, auraieut rapporté plus
de 3oo,ooo livres.
Ou espère qoe le vaisseau sera complètement
terminé au printemps prochain et pendant ce
temps, si cela est possible, le public sera admis
visiter le Lèvialhan, Après l'achèvement des tra
vaux le navire fera probablement la traversée
entre Liverpool et Portland aux États-Unis. Port-
land est le point de départ des malles du Canada,
et de là ou communiquera par le chemin de fer
avec Toronto, Ottava, Québec et les autres établis
sements anglais de l'Amérique septentrionale.
On se rappelle encore Dresde un homme fort
original qu'on y remarquait il y a nn certain
nombre d'années. Ses bottes étaient garnies de
ferblanc pour le préserver de la morsure des
chiens enragés, son parapluie était pourvu de
fenêtres travers lesquelles il observait les chan
gements d'aspect du ciel, et il ne prenait part aux
courses en traîueau de la haute société que dans un
traîneau couvert et qu'on pouvait chauffer. C'était
le prince russe Putialin. Mais il se distinguait plus
encore par son amour des eufants et sa philan
thropie en général. Il a fondé Klein-Zschachwitz,
près de Dresde, où il possédait un bien, une école
qui a le cachet d'architecture le plus original, et il
a établi une fête des écoles qui a été célébrée le 1 2
septembre.
Une correspondance de Constantinople du 8,
adressée au Constitutionnel, s'exprime ainsi sur la
réconciliation du Sultan avec son beau-frère et ses
gendres, réconciliation annoncée par la dernière
dépêche de Marseille, qui nous a donné on résume'
des nouvelles d'Orient
La colère du Sultan envers son beau-frère et
ses gendres parait s'être un peu calmée; mais de là
une entière réconciliation, il y a loin. Il se passera
encore du temps avant qoe S. M. leur rende la
faveur dont quelques uns avaient joui jusque dans
ces derniers temps. Toutefois, il semble regretter
l'extrême sévérité dont il a usé leur égard, et
l'on prétend même qu'il l'a fait exprimer par un
de ses chambellans Meheraet-Ali-Pachal'ex-
grand amiral.
Daos la même dépêche il était question de
plaintes adressées par les Européens au sujet
d'une violation de la loi qui accorde aux étrangers
le droit d'acquérir des propriétés dans l'Empire
ottomau.
Une correspondance adressée un journal de
Marseille, explique ainsi ce passage de la dépêche
Lors de la signature du traité de Paris, il y
fut inséré un article qui amena plus tard la pro
mulgation do halt-humayoun en faveur des chté-
liens. Dans un des articles de cette charte, il était
dit que l'on songerait aux moyens d'accorder aux
étrangers le droit de propriété en Turquie qu'ils
réclament depuis si longtemps, et que l'on s'en
tendrait avec les puissances européennes pour
modifier cette partie des capitulations qui rend,
pour le moment, impossible l'octroi de ce privilège
de posséder, qui a été réservé aux indigènes.
Aujourd'hui que les conférences tenues et
closes Paris viennent d'achever ce que le traité
du 3o mars avait laissé en suspens, la Sublime-
Porte, au lieu de se mettre en mesure de satisfaire
cette promesse, vient, au contraire de créer de
nouveaux ohstacles aux Européens, ou, pour mieux
dire, de leur rendre impossible tout achat d'im
meubles sur le sol de l'empire.
Auparavant, pour acquérir des biens fonciers,
il suffisait la femme d'un Franc de se présenter
devant les bureaux de l'enregistrement, et de
déclarer qu'elle était raya; aujourd'hui l'on exige
que son mari se présente avec elle et se déclare
aussi sujet ottoman.
Or, quel est l'Européen qui prononcera sa
nationalité pour se soumettre l'arbitraire et
l'injustice des fonctionnaires musulmans?
La même correspondance contient quelques
détails sur les réformes financières entreprises par
le Sultan
Le Sultan continue être fort irrité et tour
menté, mesure que l'enquête qui se fait en ce
moment jette de nouvelleslumièressur les désordres
et les dilapidations qui ont eu lieo.
Chaque jour, on découvre des faits de plus en
plus incroyables de dépenses folles et qui dépassent
toute imagination. C'est un seul Arménien, jadis
petit banquier, qui se présente avec une créance de
200 millions de piastres (5o millions de francs)
pour bijoux fournis; c'est une voiture qui a coûté
un million et demi de piastres; une autre qui u'a
pas encore été livrée et qui est facturée 10 millions
de piastres; ce sont des masses de bijoux et d'ar
genterie mises en gage pour la moitié ou le tiers de
la valeur; c'est le chef des cuisines impériales qui
faisait figurer sor ses notes les gages et l'entretien
d'une armée de quinze cents cuisiniers, aides et
marmitons, et qui ne peut en présenter que deux
cent cinquante effectifs; les douze ceot cinquante
autres étaieut des revenants bons dont ils mettait
en poche les gages et les frais de nourriture; aussi
était-il possesseur d'one foule d'immeubles qui ont
été confisqués, et lui-même a été mis en prison.
Les ordres les plus sévères sont donnés tous
les fonctionnaires pour qu'ils restreignent leur luxe
et qu'ils ne fassent plus de dettes. On s'occupe, en
outre, de diminuer ces émoluments fabuleux qui
dévoraient eux seuls une partie du trésor.
Nous lisons, enfin, dans une lettre de Constan-