42me Année.
fto 4.280.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE.
CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
anS fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
P. S S 6 Octobre.
revue politique.
Le voyage do prince Napole'on b Varsovie a
donné le branle l'imaginaiinn des joornalisles el
de leurs correspondants. Quelques-nos raliachenl
celte visite au Czar de Russie b certain projet de
mariage du cousin de l'Empereur des Français. El
l'on désigne comme ayant fixé les 'ceux du prince
la princesse Marie, fille du feu duc de Lnchten-
berg et de la grande-duchesse Maria Nicolaëwna
et petite-fille par sou père du prince Eugène
Beauharnais. Cette jeune princesse n'a que 17 ans.
D'autres nouvellistes n'assignent aux démarches
du prince Napoléon d'autre but que d'inviter
l'Empereur Alexandre se rendre b Paris. Le Czar
aurait répondu, dit-on, qu'il avait promis a l'Em
pereur des Français el b la Reine Victoria de visiter
la Fiance et l'Angleterre, et qu'il espérait pouvoir
accomplir sa promesse au printemps prochain.
La question de l'Algérie forme en ce moment
une des affaires capitales de la politique intérieure
de la France. On conçoit donc que le gouvernement
étudie les moyens b employer pour détourner sur
l'Algérie le courant de l'émigration européenne,
car l'avenir de cette colonie esl naturellement dans
un accroissement de la population européenne. En
1858après 37 années de conquête, l'Algérie ne
comptait que 181,000 émigrauts européens, alors
que chaque année t5o ou 200,000 Européens
traversem l'Océau pour chercher une autre patrie
eu Amérique. Il eotrerait, paraît-il, dans les inten
tions du ministère de substituer aux concessions de
terrain, gratuites il est vrai, mais soumises b des
L'AVEUGLE ET LE ttÊDECIft.
Mes bons amis, n'oubliez pas le pauvre
aveugle?
Telle était la formule qu'employait chaque jour
un pauvre vieillard, assis sur une borne qui faisait
coin b l'entrée principale du collège de Marseille,
pour implorer la compassion des jeunes élèves
quand la cloche donnait le signal de la sortie ou de
l'entrée de la classe.
Souvent la bruyante bande des écoliers passait
devani le vieux bonhomme, insouciaute et légère,
sans répondre b son appel; souvent aussi quelques
gros sous tombaient dans son chapeau.
Un seul élève, uo joli el fraisenfant,ne manquait
jamais de remettre a l'aveugle son offrande, el cela
en l'accompagnant toujours «le bonnes et douces
paroles de consolation et d'espérance, avec un
joyeux sourire que semblait deviner le vieillard, el
auquel il répoudail par une bénédiction.
Faisons lotit de suite connaissance avec ce jeune
é'ève car, aussi bien, c'est de lui qu'il s'agit dans
wite histoire.
Athanase de Beaupré était fils unique de M. de
beaupré, avocat distingué de Marseille. C'était un
bon et joyeux enf.int, aimant le plaisir et l'étude,
amusant bien, travaillant bien, et, par conséquent,
doublement aimé de ses maîtres et de ses condis-
condttiuns déietminées, b des restrictions, b des
clauses résolutoires, b une éventualité de déchéance
si les conditions stipulées ne sont pas exécutées dans
un délai déterminé, la vente aux enchères des
territoires qu'on demanderait. Ce nouveau mode
de concessions, qui permettrait b l'acquéreur de
disposer librement de son terrain, pourrait pro
duire quelques bons résultats. Toutefois ces résul
tats seront bien minimes aussi longtemps que
l'Algérie n'offrira point aux colons les avantages
naturels, commerciaux et industriels que leur
présente l'Amérique.
Eu Angleterre, l'agitation politique semble
prendre définitivement l'essor. Le comité de la
réforme parlementaire établit des correspondances
locales; et demande au patriotisme des libéraux
l'argent nécessaire pour organiser des meetings sur
tous les points du Royaume-Uni. D'après son
programme le travail fixe el régulier doit conférer
dorénavant le droit de participer aux élections, el
tout citoyen payant, dans les comtés, un loyer de
2t«o Ir. ou même plus faible, doit être inscrit sur
les listes électorales. L'égalité devaut la loi électo
rale en Ecosse, en Irlande et en Angleteire, le vote
au scrutin secret, la distribution nouvelle des dis
tricts électoraux el la réélection du Parlement tous
les trois ans soul ensuite les points fondamentaux
des réformes que poursuit le comité.
En Prusse, c'est la question de régence, toujours
eu suspens, qui préoccupe le plus vivemeul les
esprits. On sait qu'une scission profonde règne sur
ce poiut entre le prince de Prusse, qui lient la
position du Roi pour incurable, et la Reiue et son
entourage de Sans-Souci qui affirment le coutraite.
D'après la Gazelle de l'Allemagne du Nord, ou
ciples. Il était rare qu'à la distribution des prix
Athanase ne fît pas une ample provision de prix et
de couronnes. Il arriva ainsi de succès en succès
jusqu'eu seconde. Ses parents, voyant qu'ils pou
vaient fonder sur lui des espérances qui rendaient
positives les témoignages de satisfaction que ses
maîtres se plaisaient, d'uue voix unanime, b donner
de lui, décidèrent de l'envoyer achever ses éludes
b Paris, après les vacauces prochaines.
Ce fut le jour même de la dislrtbutiou des prix,
au dîuer, eu présence de quelques convives, amis
de la famille, que le père d Athanase lut fit paît de
celte décisiou.
Chacun, après avoir payé b l'enfant son tribut de
compliments et d'éloges-, adressa ses félicitalious au
père et la mère.
Aussi, mes amis, répliqua M. de Beaupré,
avons nous décidé de l'envoyer b Paris pour le
récompenser; et nous aimons nous flatter d'avance
que de nouveaux exploits lui feront cueillir de
nouveaux lauriers. N'est-ce pas, Athanase, que tu
dous le promets?
Athanase baissa les yeux et resta muet. Uoe vive
émotion se peignit dans toute sa physionomie.
Comment, mon ami, reprit son père, qui s'at
tendait b tin tout autre effet, celte nouvelle ne te
sourit pas? D'où vient donc cette émotion? T'en
coûte-1-il de l'éloigner de nous? Mais il faut que
tu t'y habitues. L'oiseau ne doit pas toujours rester
daos le oid qui l'a vouaitieet sous l'aile de sa mère;
ne veut pas admettre b Sans-Souci que le piince
ait le droit de prendre spontanément en main la
régence, tnême dans l'hypothèse ou l'empêchement
de gouverner serait durable chez le Roi. M. de
Manteuffel président du conseil des ministres,
chargé par le prince de feuler un accnmndement
avec la cour n'aurait obtena que l'offre d'une
nouvelle délégation de pouvoirs pour six mois ou
un an, au choix du prince. Mais celui-ci persiste
b considérer la régence comme nécessaire et b
vouloir réunir les Chambres le ig octobre, pour
leur soumettre l'afTaire. On conçoit quel surcroît
d'importance serait acquis au pouvoir parlemen
taire en Prusse, du jour pù une question aussi
capitale se trouveiait dévolue en dernier ressort b
son arbitrage sup'ême.
Le bruit court en ville que Monsieur
Gustave De Stuers, fils de Monsieur le
chevalier L. De Stuers, secrétaire de léga
tion Turin, vient de faire, en celle der
nière ville, une chute de cheval. Ladépêche
télégraphique qui aurait annoncé ce mal
heur M. De Stuers, ne ferait pas mention
de l'état où se trouverait M. G. De Stuers.
Cependant nous aurions lieu de croire que
son état inspirerait des inquiétudes attendu
que M. et Mm8 De Stuers seraient partis
pour Turin immédiatement après la récep
tion de la dépèche. Nous serions heureux
de pouvoir démentir celte douloureuse
nouvelle: M. et M"e De Stuers n'ont été que
trop cruellement éprouvés dans leurs
affections les plus chères, par la perte de
leur fils M. Armand De Stuers, sous lieu
tenant d'Elat-major enlevé par la mort
la fieur de l'âge.
il faut qu'il prenne son vol quand il esl élevé. Te
voilà grand, tu dois songer b devenir un homme.
Parle, est-ce ce motif-là qui est cause de ton si
lence?
Oui, d'abord, et encore autre chose.
Les derniers mots furent prononcés avec un accent
d'hésitatiou qui décélait la contrainte qu'il éprou
vait b mettre au jour un secret qu'il voulait, mais
qu'il ne pouvait plus tenir caché.
Comment, autre chose? reprit soo père, que
la curiosité pressait desotilever le voile qui couvrait
ce mystère explique-loi sans crainte. Tu sais que
nous avons toujours cherché b éloigner de loi tout
ce qui pouvait le faire de la peine; fais-nous ta con
fidence; ta franchise, tu ne l'ignores pas, a toujours
été bien accueillie par moi.
Je le sais, père, dit Athanase, b qui cet aveu
coûtait b faire, malgré toute l'assurance que lui
donnait son père pour le mettre b son aise, et j'ai
tout lieu d'espérer de votre bonté que vous m'ac
corderez l'objet de ma demande.
Parle, mon ami, lui répondit sa mère, prenant
b sou tour la parole, nous ne pouvons rieu te re
fuser.
Eh bien! répliqua vivement Athanase,enhardi
par la réponse approbalive de ses parents, j'ai un
pensionnaire b qui je rue suis obligé de faire une
rente quotidienne.
L'étouoetneul fut général.