42me Année. No 4,283. NOMINATIONS JUDICIAIRES. Le ministère, qui avait beaucoup de promesses remplir, s'est ménagé une grande ressource en faisant voter par des Chambres complaisantes, une loi qui dé crète l'augmentation du personnel de plusieurs tribunaux. Les vacatures et les places nouvellement créées fournissaient le moyen de satisfaire une cinquantaine d'exigences, en d'autres termes, de payer autant de dettes criardes contractées en vue des élections du 10 décembre 1857. Ces nominations attendues avec on ne peut plus d'impatience, ont paru enfin dans le Moniteur du jeudi 14 de ce mois. 11 est évident tout d'abord que le gou vernement n'a consulté ni l'ancienneté, ni les titres, ni les capacités; il a soldé tout simplement le prix convenu de ser vices électoraux. Les nominations pour les Flandres don- nent la mesure de loules les autres. L'avocat Dubois est appelé au poste de Substilut du Procureur du Roi Garni, et l'avocat De Graeve celui de Substitut du Procureur du Roi Courtrai ce sont deux rédacteurs du Journal de Gand (an cien Messager); ce sont deux affiliés de la Loge maçonnique; ce sont deux adver saires du général Capiaumont et par con séquent de l'ordre; ce sont deux agents électoraux de la côterie orangistelibéràlre de la ville où Metdepenningen remplit le rôle de machiniste au théâtre politique. Disons toutefois que M. Tesch a eu la pudeur de ne pas accorder la présidence du tribunal de Fumes, au Juge Leplae, ce magistrat caméléon (libéral sous Rogier, catholique sous De Decker), et qu'il a con sidéré comme une mauvaise plaisanterie la première candidature que le Conseil provincial lui avait déférée. Ce qui, en définitive, nous touche le plus dans tous ces tripotages électoraux n'est pas la nomination de nous ne savons quelles nullités, mais l'exclusion injuste de capacités reconnues et de talents éprouvés. Enfin l'ordre judiciaire se libéralise comme l'ordre administratif. Quel dommage que libéralisme et intel ligence ne soient pas synonymes. Nous appelons l'attention du public et spécialement celle des hommes éclairés qui composent les commissions établies pour la reconstruction de notre Hôtel de- Ville et de l'Eglise de S'-Martin, sur l'article que nous publions aujourd'hui et POUR LA VILLE 6 FR. PAR AI», 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. POUR LE DEnORS FR. 7*50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2*75 POUR 3 MOIS. J p, 2 3 16 Octobre. revue politique. Une dépèche datée de Paris, do i4 octobre, annonce que le différend entre la France et le Portugalrelativement la saisie du Charles- Georges. est réglé. Le Charles Georges sera relâché et une indemnité accordée par arbitrage d'une tierce puissance. On avait dit que le Portugal voulait prendre l'Angleterre pour médiatrice en cette affaire; mais lord Malmesbury aurait déclaré que la position particulière du gouvernement britannique qui lui aussi réclame en ce moment Lisbonne pour la saisie illégale d'un navire anglais, ne lui permettait pas d'accepter la mission conci liatrice qui lui était offerte. A la veille des élections le ministère espagnol ne néglige rien pour se concilier la faveur des modérés aussi bien que des progressistes. A ceux-là il offre des espérances; 'a ceux-ci il fait des concessions. Dernièrement il a donné en gage aux progressistes et la démocratie le décret qui ordonne la reprise du désamortisseroent civil. Les biens qui seront vendus comprennent notamment les domaines du séquestre de Don Carlos, ceux de la charité et de l'instruction publique, etc. Mais si O'Donnell a cru se faire des partisans par cet expédient il peut, dès présent, reconnaître combien il s'est trompé. Les amis et les ennemis du ministère seront les mêmes qu'ils étaient avant la publication du décret, qui ne peut plaire qu'à ceux qui aspirent au bouleverse ment de tout ordre social. Dans une pareille voie on ne saurait s'arrêter une demi mesure. Déjà l'on assure que, lors de la réunion des Cortès, le cabinet provoquera une loi générale et définitive, organisant les ventes de biens de main-morte. Le Clamor Publico n'attend rien moins d'O'Donnell, malgré le Concordat, malgré la Constitution. On dit l'Empereur de Russie fort content de UNE GUERRE DOMESTIQUE. (Suite. Voir le n° 4>28t du Propagateur.) A la fin,une heureusepenséele tira d'inquiétude; il forma un projet et descendit tranquillement, joyeusement les escaliers pour aller prendre son repas de midi. Sa belle-sceur le regarda d'un air peu aimable, car elle était contrariée qu'il n'eût pas immédiatement accepté sa proposition. Mais elle retint sa langue, comptant qu'il ramènerait lui-même la conversation sur la matière. Quand elle vit qu'il ne soufflait mot, elle perdit patience et lui adressa tout-à-coup cette phrase interrogative Eh bien, mon frère, la nuit vous a -1-elle porté conseil? Pour quel prix nous laisserez-vous votre jardin? Eloignez les enfants, répondit Zébulon, nous causerons mieux en leur absence. Lorsque les enfants furent sortis de la pièce, il continua de la sorte Ma chère sœur, je ne puis renoncer mon jardin; il m'est si profitable que je ne saurais vous en demander une faible somme et traiteravec vouscoramel'exigerait notre parenté. Le sol de la prairie ne convient ni aux fleurs, ni aox légumes; je ne pourrais y établir un jardiu, et l'accueil sympathique qu'il a reçuen Pologne. Depuis l'avènement d'Alexandre II bien des améliorations, paraît-il, ont été apportées au gouvernement de ce pays. L'Église Catholique est mieux traitée; on a rétabli l'usage de la laugue polonaise dans les écoles d'où elle était bannie, et on a permis de se servir de cette langue dans les pétitions adressées l'empereur; enfin on a fait subir une épuration au corps des fonctionnaires russes et expulsé des emplois publics les individus coupables de détour nements ou d'actes arbitraires. Les nouvelles des Indes paraissent être, en somme, favorables aux Anglais, malgré le passage d'une dépêche qui signale une jonction importante des rebelles de Gwalior, avec un chef redoutable, le raoée Madbœ, la tête d'uue armée de >3,ooo hommes. d'ailleurs, c'esl une entreprise qui absorbe de lon gues années. Mais il doit vous être égal de bâtir quelques mètres sur la droite ou sur la gauche. Choisissez un endroit dans la prairie pour votre maison et pour la basse-cour. Ne vous gênez en aucune manière; je vous autorise prendre un demi-nrpent. Vos enfanis doivent hériter un jonr de tout mon bien; et des bagatelles ne me préoc cupent pas; je vous fais don du terrain qui vous est nécessaire. Le tailleur prononça ces paroles d'nn ton frater nel; Gaspar étendait déjà la main pour saisir la sienne et le remercier cordialement. Mais sa femme n'était pas contente, parce qu'elle voulait que la chose eût lieu comme elle l'avait décidé et non autrement. Je ne bâtirai point dans ce marais, dit-elle; j'aimerais mieux rester ici. Comme il vous plaira, répondit Zébulon, et j'espère que vous avez fait un bon dîner, Après avoir prononcé ces mots, il sortit tran quillement de la chambre, sans aucune mauvaise humeur, et retourna dans son atelier. Lorsqu'il fut parti, la colère de sa belle-sœur éclata. Si Zébulon lui avait répondu âprement et fourni une occasion de donner cours sou dépit, peut être qu'aprèsune bonne querelle ils se seraient quilles saus amertume. Dans l'étal des choses, l'orage tomba sur le fermier. Tu es uu drôle de personnage! lui dit sa femme. Comment! tu n'as pas trouvé un mot pour me soutenir! Femme, répondit Gaspar, la prairie est un assez bon emplacement pour construire, et on nous donne un terrain. Je n'en veux pas, s'écria la mégère furieuse. Je préférerais bâtir sur le lopin de terre que nous possédons au bord du Rhin. Cela vexerait maître Jambes-Torses, cela lui ôterait la vue du fleuve et empêcherait le vieux bavard de causer avec tous les mariniers, cela lui apprendrait... Il n'y a qu'un fou qui puisse bâtir dans cet endroit, reprit le laboureur. Les dégels du prin temps et les flots débordés ne permettraient pas une maison d'y rester longtemps debout. Mais il faut que je m'occupe de mon travail. Eu disant ces mots, ii quitta la chambre. Cependant, Zébulon s'était mis sur son établi, où il cousait ensemble des morceaux de drap très-bril lants pour eo faire unhabitau polichinelle de Pierre, un de ses plus jeunes neveux. Celui-ci était déjà venu trois fois le demander, et comme son oncle le lui avait promis pour trois heures, il comptait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1